C’est la merde, ce week je vais devoir construire je sais pas quoi à la campagne dans une ferme. Jusque la tout va bien tant que je peux aider ça me va mais le truc c’est que je dois le faire avec Chrissy. Cette fille je la connais depuis des années je ne saurais pas dire depuis quand. Y’a pas à dire je l’adore vraiment énormément elle me connaît mieux que n’importe qui. Malheureusement le destin nous à réuni à Harvard et bien sûr dans la même fraternité sinon ça ne serait pas drôle. J’ai essayé de l’éviter le plus possible mais la c’est le drame je vais devoir me retrouver face à elle. Je sais pas trop comment ça va ce passer. Je sais pas vraiment à quoi elle ressemble non plus je sais qu’elle est plutôt mignonne mais c’est tout. Du coup je suis clairement au bout du rouleau. Je prépare mon sac en me demandant comment je vais pouvoir me sortir de tout ça. Je décide d’enfiler un jean et une chemise et une grosse écharpe qui me cache la moitié du visage. Et me voilà en route pour aller la chercher. Nous avons rendez-vous devant Harvard mais je me pose une question comment elle va me reconnaître si elle ne m’a jamais vu. Je lui envois donc un sms pour lui dire que ma voiture est une mini cooper rouge. Oui une belle voiture merci papa.

Je vérifiais une dernière fois mon sac pour m'assurer que tout était bien là. Allez savoir pourquoi mais je devais passer le week end dans une ferme à faire des travaux ou un truc comme ça. Et au final, ça ne me dérangeait pas plus que ça. D'ailleurs, j'aurais sûrement était ravie de le faire si je n'avais pas été en équipe avec Dorian. Soyons clair, ce type c'était presque comme l'homme de ma vie. Il avait le même humour pourri que moi, je lui avais racontée toute ma vie et vice versa. D'ailleurs, cela faisait tellement longtemps qu'on se connaissait que je ne savais même plus à quand ça remontait. Le problème ? C'était une rencontre internet et l'on s'était jurée de ne jamais se voir histoire de ne pas briser le truc qu'on avait créé. Et combien y avait-il de chance pour qu'on finisse dans la même université et maison ? Fallait croire qu'on avait la poisse ou quelque comme ça. Je poussais un soupir et attrapais mon portable qui venait de vibrer. C'était presque l'heure et il me prévenait de quel genre de voiture il avait. Pas bête. Autrement je ne l'aurais très certainement jamais reconnu. J'attrapais mes affaires et partait rapidement en direction du campus ayant bien vérifié au préalable d'avoir tout fermer. J'avais mal au ventre, certainement à cause du stress. Parce que oui, jamais une rencontre ne m'avait autant stressée. Et finalement, j'apercevais sa voiture et me dirigeait en cette direction avant de poser mon sac à l'arrière. Le moment était venue. Je prenais place devant et lui adressais un sourire avant de remarquer qu'une écharpe lui cachait la moitié du visage. « Je rêve ou t'essais de te planquer ?»

Je ne comprends pas pourquoi je fais ça mais c’est plus fort que moi j’ai pas envie qu’elle me voit. Je suis pas le genre de mec à avoir des complexes mais j’ai l’impression que se voir ça va tout changer. Notre relation était tellement parfaite. J’ai l’impression d’avoir grandi avec elle ou alors justement de ne pas avoir grandi avec elle. Je crois qu’elle représente 99% de ma vie du coup si je la perd je suis perdu (ouais poète du soir bonsoir) du coup j’ai peur, je dirais même plus je suis effrayé  mais ça ne va pas arranger mes affaires. Je me gare devant l’université et observe les filles une blonde ? Non ça ne peux pas être elle vu toutes les blagues sur les blondes que j’ai fais elle m’aurait déjà tué. Une brune ? peut être bien et cette fille la bas aux cheveux roux ? Je commence à devenir fou du coup je remonte un peu mon écharpe et finalement je la vois pour la première fois. Je suis surpris de voir à quel point elle est.. Elle. Je crois que si j’avais du la dessiner elle aurait été la même. Je sais pas quoi dire l’espace d’un instant je suis mort. Puis finalement elle me parle je suis bien obligé de réagir. « Euh j’ai froid c’est pour ça il fait super froid faut pas croire et puis on sait jamais à la campagne il va peut être froid » Bon j’ai du dire 10 fois le mot froid mais c’est pas grave. Je déverrouille la porte « Montes fais comme chez toi » Cette phrase aussi est con définitivement je suis con. .

Et quelque part, je le comprenais. Parce que si j'avais vu, j'aurais certainement tout fait pour ne pas participer à ce week end. Pour ne pas gâcher ce qu'on avait créé. C'était peut être bête à dire mais.. On avait construit notre amitié sur de la virtualité et rien ne pouvait certifier que les choses dures maintenant qu'on allait réellement se voir. C'était comme.. Mettre un terme à ce qu'on avait pu partager. Et il était clair que je ne supporterais pas si tout venait à se briser à cause de ça. Je fronçais les sourcils à son explication avant qu'il ne dévérouille sa portière pour me laisser rentrer. Le froid était vraiment une très mauvaise excuse. Ou alors c'était lui qui était un très mauvais menteur et je m'installais sur le siège passager légèrement mal à l'aise. Est-ce que tout le week end allait être comme ça ? Est-ce qu'on allait bégayer des excuses toute plus bidon les unes que les autres ? Non. Je ne voulais pas. De toute manière, on ne pouvait pas reculer et je voulais vraiment que tout ce passe bien. Je ne voulais pas prendre le risque de le perdre. Certes, cette rencontre n'était pas vraiment dans nos plans mais, c'était comme ça. On pouvait pas le changer. « Ecoute, je sais que c'est franchement bizarre. Pour toi comme pour moi mais.. J'ai pas envie de perdre ce qu'on a et puis peut être que.. » Peut être que quoi ? De premier abord vous n'aviez même pas l'air de réussir à agir normalement. Il c'était même carrément planqué sous une écharpe. Mais quelque part, t'y croyais. Ou t'espérais que ça pouvait marcher de cette façon aussi. Je suis pas différente parce qu'on se voit. Je suis toujours Chrissy, la fille avec les blagues les plus pourris. Et.. Peut être que ça pourrait aussi marcher comme ça.»

Je sais bien que mon attitude est complétement ridicule mais est-ce que le prix en vaut la chandelle. Je ne supporterai pas de perdre ce que nous avons. Seulement elle et moi n’avons jamais été gêné ensemble. Je lui ai déjà parlé de sujet super intime comme la fois ou je lui ai raconté que j’avais fait pipi sur moi à force de rire et c’était y’a pas si longtemps :sifle : elle me connaît tellement que j’ai peur qu’en mettant un visage sur mon prénom elle se rende compte à quel point je suis moi. Quand on parle j’ai l’impression d’être spécial mais maintenant j’ai juste l’impression d’être Dorian encore une fois. « Je ne veux rien perdre non plus » De toute manière elle doit s’en douter je me suis jamais caché je l’adore et elle le sait. Pourtant mon regard reste fixé sur la route pour une fois que je reste bien concentré. Je n’ose pas tourner la tête car ça voudrait dire que c’est reel et que Chrissy est bien dans ma voiture. Je cherche quelque chose à lui répondre mais je ne trouve pas. J’espère que ça marchera il le faut. « De toute manière on a pas trop le choix il faut que ça marche » Pour la première fois j’ose tourner ma tête rapidement vers elle bon j’ai toujours mon écharpe mais je l’observe quelques secondes avant de fixer la route. « Et sinon on en parle de tes cheveux ? » Ouais Dorian is back ma poulette. La taquiner se moquer d’elle il adore mais gentiment of course quoique..« Quincy jusqu’au bout des cheveux »une blague à la Dorian quoi.

Il fallait que ça marche. Y avait pas le choix. Je croisais les doigts tout en priant intérieurement pour que ça soit le cas. Parce qu'il était clair que dans le cas contraire, je ne m'en remettrais pas. Dorian était devenu beaucoup trop important pour que je me résigne à faire une croix sur lui. Malgré les paroles réconfortante que je venais d'avoir, le mal aise semblait être toujours là et il restait fixé sur la route comme si je n'existais pas. Si les choses continuaient de la sorte, le week end allait être long. Très long. Pendant quelque temps, je me surpris à vouloir lui demander de s'arrêter pour descendre. Mais je restais silencieuse continuant simplement à me demander comment les choses allaient bien pouvoir se passer. Et finalement, il reprit la parole venant à critiquer mes cheveux. Même si n'importe qui l'aurait prit mal, moi je riais. Du Dorian tout craché. Il avait l'habitude de me taquiner encore et encore et je savais que maintenant qu'il connaissait mon physique il n'allait pas s'en priver. « T'insinue que mes cheveux sont orange ? » Moi je les aimais bien comme ça. Du moins ça donnait une sorte de style et puis c'était mieux que de les teindre en vert comme les pseudos punks. « Ils sont pas orange, ils sont blonds. Ou peut être jaune pisse en fait. » Le genre de jaune qui arrivait sur toute chevelure brune qu'on tentait de décolorer. « D'ailleurs, évite de te faire pipi dessus. Ce serait dommage d'être déjà incontinent à ton âge. » Et je lui tirais la langue comme une enfant espérant que les choses continuent dans cette direction.

Je ne sais pas comment va se passer le week end mais je sens que ça ne va pas être de tout repos. Déjà nous avons plus de 2H de route pour arriver à destination alors on a le temps de causer. Heureusement que j’aime bien conduire et puis ça me détend. Et vu la tournure des événements j’ai besoin de détente. Je ne peux pas savoir comment ça va se passer avec elle mais tout ce que je sais, c’est que je vais devoir faire un effort afin de ne pas la perdre. Je devrais donc essayer de ne pas critiquer ses cheveux mais c’est tellement drôle. « Non je trouve qu’on dirait plutôt orange vomis de carotte » Vu qu’on est parti dans les allusions dégueulasse. Je commence à me détendre finalement ça peut, peut être donner un truc bien mais là elle lache the bombe. Le truc méga ultra privé que je lui ai raconté lors d’une soirée vérité ou vérité alors que j’avais bu au moins 2 bières. « Alors la c’est très petit j’espère que tu n’es pas fière de toi » Je fais mine d’être vexé elle veut la guerre elle va l’avoir. « M’enfin en parlant de petit accident tu feras attention à mes sièges je sais que quand tu as tes règles parfois.. Enfin tu vois ce je veux dire » Et ouais ma vielle toc je te ressors l’histoire de tes premières règles et ta jupe tachée. Ba je pense très sincèrement qu’il y’a des choses qu’on devraient pas se dire.

Vomis de carotte. De mieux en mieux. Ce qui était cool, c'était que comme ça, j'avais l'impression d'avoir affaire au vrai Dorian. Celui que me balançait des vacheries H24. Celui qui adorait me taquiner. Et ce qui était encore plus cool était le fait qu'on ait aucun secret l'un pour l'autre. Il pouvait balancer autant de truc qu'il voulait, des dossiers sur lui, j'en avais aussi. Et ça promettait deux heures de route assez mouvementée. « C'est aussi petit que mes cheveux carotte je te ferais dire. » Je commençais finalement à me détendre et me tournait légèrement pour pouvoir le regarder tout en lui parlant. Il affichait une moue boudeuse qui me donnait plus envie de rire qu'autre chose. Je le connaissais assez bien pour savoir qu'il faisait seulement semblant et qu'il n'avait pas mal pris un truc qui restait totalement entre nous. Et il finit par aborder à son tour une anecdote que je lui avais racontée pendant l'une de nos soirées. « Oh le coup bas. C'est totalement pas la même chose d'abord. » Il déclarait la guerre ? Parfait. Il m'avait bien trop livré de chose à son sujet pour que je puisse perde et je ne comptait plus le nombre d'information compromettantes que je pouvais avoir sur lui. « Puisque c'est comme ça.. » J'esquissais un sourire légèrement machiavélique avant de reprendre. « Tu veux qu'on parle de ta première fois désastreuse mon chou ? »

Bon et bien je pense que la guerre est déclarée. Ce que j’adore avec elle, c’est que le temps passe vie je ne m’ennuie jamais. Le nombre d’heures passé à lui parler ? Je connais son numéro par cœur et même à l’envers. Elle ne prend jamais mal ce que je peux lui dire et ça c’est réellement l’avantage ave celle. Je peux la traiter de grosse vache elle ne le prendra pas mal. C’est notre petite habitude, on se tacle on se charrie mais on s’apprécie beaucoup. En plus maintenant que je peux la tacler sur son physique c’est encore mieux. Sauf que malheureusement pour moi elle n’a pas un physique dégueulasse on ne peut pas en dire autant de se comportement. « Tu es un monstre Chrissy » Mais pourquoi je lui ai parlé de ma première fois. C’était tellement. Horrible j’étais jeune et innocent à l’époque et j’ai totalement foiré mais en même temps vu comment je suis doué avec les filles ça ne m’étonne même pas. « J’étais jeune et innocent à l’époque » Et oui maintenant je suis jeune et toujours aussi innocent « Et tu serais ravie de savoir que maintenant je suis tout à fait apte à combler une femme » Et ouais mademoiselle faut pas croire. « Tu pourras demander à tes copines » Je suis mort de rire rien qu’en voyant sa tête et malheureusement ça fait tomber mon écharpe c’est comme si j’étais nu devant elle maintenant.

Là, il pouvait clairement dire que c'était petit. Mais il l'avait cherché. Il jouait sur un terrain dangereux avec moi mais tant que ça restait entre nous ça ne me dérangeait pas. « Un monstre carrément ? Genre comme dans monstre et compagnie ? Et si je dis bouh, tu cries ? » Ok, là c'était carrément le moment de me taire. J'avais une fâcheuse tendance à dire des trucs débiles. Et quand je commençais, au lieu de m'arrêter comme le ferait toute personne normale, je m'enfonçais. En gros, j'étais une catastrophe ambulante qui avait légèrement tendance à dire tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi. Et puis d'un coup, je me décomposais. Je m'étais tellement pas attendu à ce qu'il me sorte un truc pareil que j'en restais sur le cul. D'ailleurs quelques secondes s'écoulèrent avant que son rire me fasse finalement réagir. « Ah ! Donc c'est toi le fameux précoce ? » Et bim, dans tes dents. Celle là aussi il l'avait cherché tiens. Et je lui adressais un grand sourire angélique avant de me rendre compte que son écharpe avait finit par glisser dévoilant enfin la totalité de son visage. « Ben t'es plutôt pas mal. » Je laissais échapper un sifflement de ma bouche l'air taquin avant de reprendre. « T'es même carrément canon. » Non, j'étais pas du tout en train d'essayer de me rattraper. Pas du tout même.