Plus rien n'avait d'importance autour de moi, je voyais trouble, le coeur qui bat la chamade. Alors quoi ? J'étais pas prêt à le dire avant, et maintenant que je te l'ai avoué de mon propre chef, tu le prends comme une trahison ? J'comprends pas... j'comprends vraiment pas comment on a pu en arriver là. L'impression de m'être battu pour rien dans cette relation, parce que le moindre "faux pas" - si on peut appeler ça comme ça - la tempête s'abattait sur moi. J'comprenais juste pas les proportions que ça prenait et ça ne faisait que grésiller dans ma tête. Des pensées sans queue ni tête. J'te pensais plus ouverte d'esprit que ça, j'pensais pas que tu me ferais culpabiliser de choisir le bon moment pour t'avouer cette part de moi. Le regard se lève, découvre le cachet qui roule par terre, tandis que toi, t'es au sol, adossée contre un meuble. « dis-le... c'que tu crèves d'envie de dire depuis hier » Parce que c'était ça. La déception de voir que j'étais pas si parfait à tes yeux, ça te donnait plus envie d'être avec moi. « spoiler alert: je suis pas parfait. mais je mélange pas tout ana » que je dis en reprenant contenance. « tu me reproches un coming out là. tu te rends compte ? tu me reproches d'avoir mal choisi le moment que je pensais être opportun POUR MOI, pour t'avouer ça » Je secouais la tête, me levant, prêt à quitter la pièce. « t'imagines t'aurais réagi comme ça face à notre gamin ? la culpabilité qu'il aurait ressenti en pensant qu'il avait blessé sa mère parce qu'il l'a pas dit au plus tôt ? ce genre de choses, ça se dit pas "au plus tôt", quand l'autre a tout dit de sa vie, ça se dit quand on se sent prêt de le dire. et clairement, je regrette de te l'avoir dit » Mâchoire serrée, je finissais par m'en aller de la pièce, de l'appartement. J'avais besoin de prendre l'air.

était-ce votre point de non retour ou simplement un passage à vide de votre relation ? tout s'effondrait autour de toi à ce moment. persuadée depuis toujours que tu serais assez bien pour qu'il se confie à toi. tes yeux s'embuaient de larmes qui venaient fondre le long de tes joues. il t'achevait petit à petit, autant que tu l'avais fais juste avant. ce sentiment de trahison était plus douloureux que tu ne le pensais. aucun de vous n'était capable de se mettre à la place de l'autre et pourtant ce qui venait mettre le coup de grâce, c'était d'entendre qu'il serait capable de recommencer si c'était à refaire. aucun mot ne réussissait à sortir. ton estomac se nouait ainsi que ta gorge. tu sentais qu'il filait entre tes doigts et c'est exactement ce qui venait à se produire lorsque la porte se claquait derrière lui. les larmes avaient fait couler ton maquillage pourtant censé être waterproof. tu mettais quelques secondes avant de réaliser. quelques secondes à te relever et partir en courant. quelques secondes à lui courir après, pieds nus et à peine couverte. — fais pas ça ! hurles-tu en pleurant. — t'as pas le droit de partir donovan, t'as pas le droit de me laisser là ! t'as promis que tu m'aimerais toute ta vie ! la respiration saccadée, tu réussis tant bien que mal à sortir ces mots. la détresse dans ton regard. animée de tristesse d'en être arrivé là, ton corps se rapproche du sien, cessant de courir. — j'voulais tout connaître de toi mais j'comprends.. les poumons se gonflent à la recherche de l'apaisement, de plus d'air. t'étouffes de le voir s'éloigner, il ne peut pas partir, c'est impossible. toi sans lui, ce n'est pas un schéma envisageable. — s'il te plait.. ton regard se fond avec l'eau qui s'empare de tes yeux. si ton sentiment de trahison était plus important que tout il y a quelques minutes, l'idée même qu'il puisse te laisser, elle est encore pire.

falling forever, i'm falling deep in your arms, baby. i'm yours to keep me close 'til tomorrow and beyond.

J'étouffe, trop de disputes ces derniers temps qui ne font qu'assombrir cette image que j'ai de notre histoire. Pourquoi tout ne pouvait pas être parfait comme les premiers jours ? J'avais l'impression de m'enfoncer dans un bourbier infini, qu'on allait atteindre un point de non retour. Alors ouais, je balance mon venin à mon tour, avant de tourner les talons et m'en aller. Respirer, c'était tout ce que je voulais. Puis courir aussi, afin de me défouler et de libérer toute cette colère qui m'habite depuis hier. Mais il n'en était rien, parce que tu m'avais rejoint, parce que tu me criais dessus. M'arrêtant pour te faire face, j'écoutais tout ce que tu me disais. Torse qui se bombe à chaque respiration, le regard qui cherche le tien quand tu es suffisamment proche de moi. Bordel, tu t'rends pas compte à quel point je t'aime justement, à quel point je veux qu'on ait une relation saine et équilibrée. C'est même pour ça que je me suis dévoilé hier soir... Et regarde la claque que je me suis pris. « tu vois pas comme je t'aime justement ? » que je finissais par dire, soulagé de te voir là, épuisé de toutes nos disputes incessantes. « j'en ai marre de nos prises de tête, j'en ai marre... de cette jalousie, de nos prises de position merdiques... » Mes mains se posent sur tes hanches, le front qui se cale sur le tien. « j'veux que tu saches tout de moi... j'ai rien à te cacher. c'est juste ça... j'cherchais juste le bon moment pour te le dire, c'est tout » Mes bras s'enroulent autour de toi pour t'étreindre suffisamment fort pour te rassurer. Pour me rassurer aussi. Le temps de quelques instants, j'ai vraiment cru que t'allais me quitter. Et rien que cette pensée m'effrayait.

à cet instant tu te sentais épuisée. vidée d'absolument toute énergie. la peur incommensurable de perdre l'être le plus cher de ta vie t'avais rattrapé. tout devenait futile lorsque tu réalisais qu'il avait tourné les talons, qu'il t'avais laissé là, au beau milieu de ta putain de codéine. seulement une poignée de secondes s'étaient écoulées et l'envie d'avaler un cachet était montée en flèche. l'adrénaline de son départ t'avais bousculé ainsi que ses paroles. il ne t'avais pas fallu bien longtemps pour partir lui hurler dessus qu'il n'avait pas le droit de te laisser en plan. rassurée par ses bras qui te serrait contre lui mais les flots de larmes ne cessaient. incapable de parler tellement la peur t'avais gagné. comme une crise d'angoisse, quelque chose d'incontrôlable. mais il était là et le monde pouvait s'écrouler autour de vous, tu n'aurais rien remarqué. tes pieds nus venaient se poser sur les siens et tes bras entouraient son torse. — je comprends pas pourquoi rien ne va en ce moment.. réussissais-tu finalement à dire entre tes sanglots. tu ne comprenais pas pourquoi la moindre étincelle se transforme immédiatement en un brasier gigantesque. ces flammes te faisaient peur. et si elles réussissaient un jour à vous emporter, à étouffer vos sentiments?

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C'était pas simple, de vivre avec les démons de l'autre. De toute évidence, c'est ce qui nous rattrapait à chaque semaine quand on vivait une nouvelle dispute. Celle-ci était particulièrement compliquée à gérer parce qu'on se reprochait des trucs tous les deux. Et j'espérais bien t'avoir fait comprendre que c'était pas une façon de faire que de juger le coming out de quelqu'un. Le mien en l'occurrence. J'allais pas le crier sur tous les toits, et clairement j'allais mettre un peu de temps avant de digérer tout ça, sûrement même que ce week-end avec Jax me fera du bien, même si les choses iront mieux entre nous. On était pas sur la même longueur d'ondes et c'était sûrement pour ça qu'on se prenait la tête aussi souvent toi et moi. « faut qu'on se retrouve... vraiment » Peut-être qu'il faut passer par ces mauvais moments pour s'en sortir, j'en sais trop rien. Mais il est évident qu'on ne pouvait pas rester comme ça. Peut-être qu'on était à fleur de peau pour une raison qui nous échappait, que sais-je. « je t'aime, n'en doute pas »

tu venais de prendre un shot d'adrénaline en plein cœur. ramené à la raison par son départ furtif. tu ne t'attendais pas à ça, pas à cette claque monumentale. électrochoc qui te fait le rattraper, l'empêcher de te laisser là à faire n'importe quoi. tu aurais pu craquer, sombrer à avaler une des petites pilules blanches qui jonchaient le sol. mais non, tu n'avais eu qu'une envie, c'est de l'arrêter dans sa fuite. lovée dans ses bras, les larmes qui ne cessent de couler sur tes joues et la respiration saccadée, tu exprimes facilement la souffrance que votre couple endure depuis plusieurs jours. l'incompréhension de ce qu'il vous arrive t'angoisses et tu n'es pas rassurée de voir qu'il ressens la même chose. la seule chose qui t'apaises, c'est de l'entendre te dire qu'il t'aime, malgré tout. — moi aussi donovan.. chuchotes-tu alors que tu essuies les gouttes d'eau qui perlent tes joues. — est-ce que tu veux bien remonter avec moi..? questionnes-tu, hésitante. t'avais peur qu'il te recale, qu'il te dise qu'il avait besoin de temps. tu ne pouvais pas entendre ça là, tu avais besoin d'être avec lui pour faire table rase, dormir contre lui pour panser vos peines et vos plaies.

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Si je pensais à toi la plupart du temps, c'était à moi que je pensais là. Quand j'ai claqué la porte, pas vraiment convaincu que tu aies eu la meilleure réaction à tout ça. J'comprenais plus ou moins pourquoi t'avais réagi comme ça mais ça n'en était pas moins culpabilisant et j'avais du mal avec ce concept. Justement parce que j'avais toujours accepté chaque part de toi entièrement, sans jugement. Le fait d'en recevoir de ta part, c'était... injuste. Mais à présent plus calme avec toi dans mes bras, qui m'avait rattrapé malgré mon départ en trombe, j'essayais de tourner la page. De cette dispute, de cette façon de réagir. Tu finis par te reculer légèrement, tentant une timide demande, comme si je pouvais te refuser ça. « ouais, je peux faire ça » C'est pas comme si j'avais décidé d'aller en cours aujourd'hui. Après une nuit pareille, valait mieux éviter toute sorte de concentration qui ne mènerait à rien de concluant. « allez, viens... » glissais-je doucement, attrapant ta main dans la mienne, glissant mes doigts entre les tiens pour rejoindre ton appartement.

timide proposition lancée. la crainte d'essuyer un refus est bien présente et tu espères au plus profond de toi, qu'il acceptera de rentrer avec toi. malgré l'apaisement retrouvé grâce à sa présence, tu ne peux empêcher les larmes qui dévalent toujours tes joues. réponse positive qui vient réchauffer ton coeur et te calmer un peu plus. sa main attrape la tienne et tu sers ses doigts avec fermeté. s'il avait prévu de changer d'avis et de partir en courant, il te trainerait au passage car ta main était vissée à la sienne. rejoignant ton appartement sans un mot, le palpitant se calmait et les larmes aussi. tu voulais être dans ses bras pour l'éternité et même plus. malgré toutes vos discordes, tu l'aimais plus que toutes vos divergences.

F I N

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