Nuit blanche ou quasi. Difficile de comprendre ce qui a bien pu se passer la veille pour qu'on en arrive là. Enfin si, j'avais compris le gros du problème et c'était acceptable. Mais en même temps, je ne comprenais pas que ça prenne d'aussi grosses proportions. Après tout, j'avais pas sciemment caché ma sexualité, c'est juste que j'avais pas envie de le balancer comme ça, de façon random. Encore moins ne pas être prêt pour le dire. Mais visiblement, ça t'importait peu tout ça. J'avais cependant respecté ma part du contrat, me pointant chez toi à une heure matinale pour qu'on puisse tasser toute cette histoire et ne pas que ça dégénère. Blessés tous deux par les propos tenus, j'espérais qu'on puisse aller de l'avant ensemble à partir de maintenant.

tes yeux trahissent ton état. nuit passée entre larmes et colère. ta déception est telle que tu ne sais plus quoi penser. tu te sens trahi, toi qui a donné ta pleine confiance à donovan. adossée contre le comptoir de la cuisine, une tasse de café brûlante entre les mains, l'écran de ton téléphone s'allume indiquant un nouveau message. je suis en bas. soupire las. tu allais ouvrir la porte et allait t'assoir autour de la petite table de la cuisine, déposant ta tasse dessus. tu ne savais pas dans quelle disposition il était, tu savais seulement que cette discussion n'allait sûrement pas être de tout repos.

falling forever, i'm falling deep in your arms, baby. i'm yours to keep me close 'til tomorrow and beyond.

Porte ouverte, je m'engouffrais dans votre appartement, me demandant si Aurea était là, si elle était au courant et si j'aurais droit à un regard noir de sa part pour blesser sa meilleure amie. Mais pour l'instant, aucune trace d'elle. Soit elle dort, soit elle est déjà partie. Retirant mes écouteurs, les rangeant dans ma poche, je suivais l'odeur du café pour te trouver sur la petite table de la cuisine, tasse à la main. « hey... » que je disais, m'approchant de toi pour déposer mes lèvres sur le haut de ton crâne, avant de m'installer face à toi, mains se triturant l'une et l'autre, signe d'un stress bel et bien présent. « j'suis désolé... je sais, ça change rien, mais je te le dis et je te le répète, je suis désolé »

seule dans l'appartement, aurea qui était déjà partie pour suivre les cours, tu avais pris le temps de te préparer pour camoufler ta mine éteinte. les artifices cachaient assez bien ta peine, seulement si on ne te connaissait pas. plus tard, tu afficheras un sourire pour d'autant plus couvrir tes émotions. une onde de stress envahissait la pièce lorsqu'il s'y engouffrait. tes paupières se fermaient quand ses lèvres déposaient au sommet de ton crâne, un baiser. tu soupirais à ses mots et te levais. sans lui demander, tu insérais une capsule dans la machine a café et avec automatisme, tu lui faisait couler. tu te tournais enfin vers lui pour lui délivrer quelques mots. — c'est bien ça le problème, c'est que ça change tout.. ta voix était monotone. si on t'avais entendu hier, elle aurait été criarde et émotive. là, elle était dépourvue de tout. il n'avait pas l'air de mesurer la peine que tu ressentais et à l'inverse tu étais incapable de ressentir ses propres sentiments. tout était bloqué, comme si le temps s'était arrêté après cette discussion.

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Je ne savais pas par où commencer, dans quel état d'esprit tu te trouvais, mais des excuses, c'était la moindre des choses. J'avais aucune idée que mon annonce d'hier aurait eu de telles proportions. Si je l'avais su avant, possiblement que j'aurais rien dit... ou je l'aurais dit plus tôt. C'est pas comme si j'avais avoué des choses impardonnables, juste que j'avais déjà fréquenté des mecs par le passé. C'est bien pour ça que je ne comprenais pas la tournure de la conversation, et le fait que notre relation était quasiment en stand-by. « dis moi ce que ça change alors... je comprends l'aspect de trahison mais je comprends pas les proportions que ça prend. pour moi, ça change rien. c'est toi que j'aime, que je veux. mes relations passées sont dans le passé justement » soufflais-je doucement, sentant de nouveau les effluves de café émaner de la machine qui était en train d'en produire un.

l'odeur du café embaumait de nouveau la pièce. la machine terminait son travail et tu attrapais la tasse pour venir la poser devant lui. regard noir que tu lui jetais avant d'aller t'adosser au meuble de cuisine. — je me fou de tes relations passées donovan. disais-tu sèchement. la seule qui t'as piqué, c'est celle avec son ex et tu as tes raisons puisqu'il t'as lui même dis que cette fille l'aimait encore. le reste n'a pas compté pour lui et tu n'aurais tout de même pas ton mot à dire. ce qui était avant toi, était avant toi. vous aviez tout les deux un passé, quel qu'il soit, et tu n'étais pas bien placée pour juger. — revenons en a zayn alors. c'est l'exemple parfait pour illustrer ce que t'es entrain de me dire mais que tu me reprochais encore y'a quelques jours. le furtif passage de zayn dans ta vie n'avait en rien changé ce que tu pouvais ressentir à l'égard de donovan. tu ne lui avais pas dit et il te l'avait reproché mais pourtant il te cachait lui aussi des choses. tu attrapais ta tasse pour la porter à tes lèvres et te noyer dans le liquide chaud pour combattre les nerfs que tu sentais monter.

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Un regard noir qui me transperçait, avant que la tasse ne soit posée devant moi. Malgré tout, tu savais ce que je voulais sans avoir à l'expliciter. Mon regard se concentrait sur le café noir devant moi, tasse entre les mains que je manipulais avec précaution pour ne pas me brûler. J'attendais un peu avant de m'en délecter, évitant ainsi une douleur non souhaitée à la langue. Je soupirais quand tu mentionnais Zayn, relevant le regard vers toi. Je comprenais pas pourquoi tu continuais de comparer les deux situations alors qu'elles sont différentes. « la différence entre ce que je t'ai dit et ta relation avec zayn, c'est que moi, tout est dans le passé. toi, zayn est encore dans notre présent. c'est mon meilleur pote, je le vois quasi tous les jours. alors oui, sachant ça, j'ai pris ça comme une trahison de pas avoir été mis au courant plus tôt. toi tu me reproches de pas avoir parlé de ma sexualité, que ça change tout alors que ça change rien du tout, vu que t'es la seule que je désire. j'ai du coucher avec trois mecs en tout et pour tout, et aucun que tu connais. aucune relation avec notre présent actuel » Un nouveau soupir avant de venir apporter la tasse à mes lèvres. Tant pis si je me brûle.

c'était un discours de sourd. le serpent qui se mord la queue. vous n'arriviez pas à vous comprendre, chacun trop buté dans sa pensée. tu posais ta tasse bruyamment. tu soupirais, bien trop agacée qu'il n'arrive pas à comprendre le message que tu tentais de lui faire passer. tu comprends rien! t'exclamais-tu. ce n'était pas une question de personne, de sexualité ou de relation, c'était bien plus que ça. — je t'ai tout dit de moi donovan! tu parlais plus fort, bien plus fort. cette fois ci, tes émotions étaient largement perceptible. envahie à nouveau par la tristesse et la colère. c'est ta déception qui parlait plus qu'autre chose. tu te tournais, ouvrais le tiroir qui était derrière toi et en sortait un tube de codéine rempli. — tu sais même quand j'ai envie d'me shooter parce que tout serait bien plus simple ! de nerfs, tu jetais le tube au sol. éclaté par terre, les cachets blancs se répandaient un peu partout sur le sol. tu te baissais pour en ramasser un. entre ton pouce et ton index, tu fixais la pilule avant de reposer ton regard sur lui. — tu crois pas que c'est honteux ? tu crois pas que j'ai eu peur que tu changes ton regard sur mon des millions de fois ? ta main se refermait autour du cachet. — j'suis loin d'être la personne parfaite, j'ai un tas de défaut, un tas de trauma et de séquelles qui m'font complètement délirer parfois, j'te l'accorde. mais je ne t'ai jamais rien caché, jamais. je t'ai donné ma confiance en pensant que tu ferais pareil avec moi, que tu me dirais tout de toi. je pensais que je savais qui tu étais réellement, mais la vérité, c'est que j'en sais rien. tu retenais tes larmes car tu ne voulais pas flancher cette fois. pas maintenant. la discussion était bien trop sérieuse pour qu'il prenne pitié de toi et de tes larmes.

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J'étais prêt à t'arrêter dans ton élan, à me justifier, mais je n'en faisais rien. Parce que je respectais tes pensées, tes sentiments, tes ressentis. Mais je ne m'attendais pas à recevoir ce coup de couteau dans le dos. Je pensais que je savais qui tu étais réellement, mais la vérité, c'est que j'en sais rien. Ça fait mal, vraiment mal. La boule se forme dans ma gorge, incapable de dire quoi que ce soit. Incapable de te regarder non plus, mon attention se tournait sur cette tasse de café, encore. Mille et une pensées traversaient mon esprit en cet instant, l'envie d'éclater et de tout foutre en l'air aussi. Mais je restais là, calme, à fixer une putain de tasse de café. J'crois que de toutes les façons où tu m'as blessé depuis qu'on se connait, celle-là, c'est la pire. Je me retenais fort de pas m'en aller et claquer la porte, mais je ne savais même pas quoi dire. Mon cœur, il faisait mal. Je le sentais se briser en plusieurs morceaux. J'ai tout donné, je t'ai tout donné. C'est visiblement pas assez. « d'accord » que j'arrivais à dire, d'une voix brisée. Que dire de plus ? Me justifier ne servait à rien, la preuve. Alors quoi ? C'est fini ?

ton cœur a été brisé plus d'une fois. tu t'es souvent trompée sur les personnes que tu as fréquenté. tu as espéré, espéré tellement fort que tu as redonné multiples chances à des personnes qui n'en valaient pas la peine. tu pensais que cette fois, c'était la bonne. que cette relation serait celle qui te fait sortir la tête de l'eau. ta mâchoire s'est serrée, en même temps que ta main autour de ce cachet. pas une simple aspirine, une pilule magique qui te ferait planer et oublier. tu te laisses glisser contre le meuble sur lequel tu étais adossée. le silence plane dans la pièce. pesant. tu lâches la pastille blanche et mets un léger coup dedans pour l'éloigner de toi. ce n'est pas ce dont tu as envie. — c'était tellement important pour moi.. dis-tu à voix basse car la force de crier s'était dissipé. tu ne savais plus quoi dire, plus quoi ressentir. seulement ce sentiment de trahison qui t'envahissait à en devenir étouffant. peut-être que tu aurais préféré recevoir un coup comme travis avait pu faire, que de ressentir ce trou béant à l'intérieur de toi. l'incompréhension marque ton visage. menton que tu redresses pour regarder en sa direction. — je sais plus quoi penser.. l'impression de ne pas le reconnaître et pourtant c'est bien le même, tu le sais. tu n'as que faire de si il est attiré par un sexe ou un autre, tant qu'il n'y a que toi. tu n'aurais juste jamais pensé qu'il te cacherait quelque chose de si important à son sujet.

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