accoudé contre la rambarde de la terrasse, j'essaie de chercher un peu d'air frais. j'ai besoin de respirer parce qu'à l'intérieur j'étouffe. je me sens pris au piège de ta décision, celle où je n'ai pas eu mon mot à dire. je me sens emprisonné dans une fin de relation que je n'ai jamais souhaité. tes mots, tes gestes, ton baiser, c'est plus que ce que je ne peux supporter. alors je m'éloigne de toi, en espérant que tu te rendes un peu plus compte de ce que tu nous faire vivre et ce que tu nous force à endurer. j'ai envie de croire que demain sera un autre jour, que demain sonnera la fin des non dit et que j'aurais enfin mes explications. je m'accroche à cette croyance pour ne pas faillir. à ta demande, je te passe le joint dans le silence, regardant les étoiles qui nous éclaire. c'est la pleine lune cette nuit je ne sais pas pourquoi je te fais part de cette information. surement parce que j'ai peur du silence qui s'est installé entre nous depuis des mois.

Tout est différent, lui, toi, vous. Comme si des années vous avez séparées et pourtant. Il fut une période où il t'était difficile de l'apprivoiser, une où tu le fuyais perpétuellement jusqu'à ce qu'il trouve mieux. C’est toujours pareil avec toi. Quand tu sens qu'il t’échappe tu le rattrapes. Alors tu ne veux pas qu'il parte, lui demandes de rester avec toi cette nuit. Une tête sur son épaule, tu récupères ce joint qu'il te passe sans un mot avant de briser ce silence et parler de cette lune. ❝ Je n’avais pas remarqué... dis-tu doucement alors que tu viens relâcher cette fumée qui brûle tes poumons, et te pousse à tousser. Et tu restes là, la tête sur son épaule à lui redonner cette roulée améliorée. ❝ Tu me manques tellement… c’est presque inaudible mais si réel. Il manque à ta vie et jamais tu ne t'es sentie aussi seule. Tu savais que ça allait être déchirant mais t’as l’impression de mourir chaque jour loin de lui. Et t’as envie de pleurer cette séparation que tu vous as imposé. Les yeux larmoyants, tu viens prendre tes bras, le sien ballant contre toi, l’enlaçant tendrement.

si tu savais à quel point tu me fais du mal. c'est comme si tout mon être se déchirait en morceau, ne laissant que les vestiges d'un homme qui fût autrefois le plus heureux du monde à tes côtés. à présent, ne reste que la douleur et le désarroi dans lequel tu me plonges jour après jour. je désespère de te voir revenir un jour, comme brisé, enchainé à une futur que je n'ai pas choisi mais qu'on m'impose de force. si tu savais la souffrance que ça me cause d'être ici à tes côtés sans réellement pouvoir t'avoir. t'es comme un mirage, moi le mari épuisé par l'absence de sa femme, espérant la retrouver au détour d'un fantasme qui a l'air pourtant si vrai. parce qu'au fond de moi, je sais que demain, tu aurais disparu à nouveau. mais je m'accroche, encore et encore, toujours, malheureusement. à nous. il fût une époque où on partait au Mexique, on faisait l'amour à longueur de journée, on s'aimait plus fort que tout. aujourd'hui, ces souvenirs sont entrain de me tuer à petit feu. toi aussi que je te réponds en continuant de fixer le ciel et ses étoiles. j'ai plus envie de vivre sans toi je trouve plus de raison de me lever le matin. je bois à n'importe quelle heure de la journée. et je me suis remis à faire des combats clandestins. plus d'une année sans y avoir été, autant te dire que je me fais défoncer. mais la douleur physique, elle masque celle que ton absence cause.

C’est tellement difficile de rester à l’écart de lui, d’être froide et si indifférente. T’y arrives pas et le naturel reprend le dessus. Il te manque comme personne auparavant. Sentiment nouveau, tu prends chaque jour un peu plus conscience de tout cet amour que tu ressens à son égard. Amour véritable, tu dois pourtant te briser en mille morceaux pour le préserver. Et tu penses bien faire. Tête toujours reposée sur son épaule, tu viens faire glisser l’une de tes mains le long de son bras pour venir attraper cette main ballante. Joint que tu lui rends en silence, ton autre main vient attraper ce même bras pour encore mieux le sentir contre toi alors que tu entrelaces tes doigts aux siens. Sans un mot, tu laisses couler quelques larmes le long de tes joues. ❝ J’aimerai aussi… Tu aimerais, il y a aucun doute. Mais tu te contenteras malheureusement d’une nuit passée à ses côtés. Baiser que tu viens déposer dans sa nuque, tu reposes ta tête sur son épaule pour contempler la vue.

je n'arrive plus à comprendre pourquoi. pourquoi tu fais ça, qu'est-ce qui te pousse à me faire autant de mal si tu t'en fais aussi. pourquoi me repousser si je te manque. tout ce que je veux c'est être avec toi et même si tu sembles vouloir la même chose, tu t'enfuis encore et encore, creusant un trou immense dans ma poitrine. t'étais l'amour de ma vie et de tout ça ne reste plus que les souvenirs. des souvenirs que j'essaie tant bien que mal d'oublier, tellement qu'il me font souffrir. ta main glisse le long de mon bras, attrape ma main que je n'ai pas la force de repousser. je me maudis, dans un coin de mon esprit, à ne pas réussir à te tenir tête. mais je n'ai pas la force de te repousser moi. j'ai toujours été le plus faible de nous deux, je le sais à présent. nos doigts entrelacés, mes yeux qui se posent sur toi quand je te vois laisser les larmes couler sur tes joues. je voudrais pouvoir tout effacer, tout recommencer malheureusement je dois simplement te laisser t'en aller. un dernier adieu avant que tu ne me quitte à jamais. je sens tes lèvres se poser contre ma nuque, mes yeux se ferme un instant. viens là que je lâche dans un soupire, me retournant dans ta direction, lâchant ta main pour venir encadrer ton visage avec les miennes, comme par peur que tu t'échappes à nouveau. d'abord mon regard qui se plonge dans le tien avant que mes lèvres ne viennent se poser sur les tiennes.

C’est destructeur, l’avoir aussi près et savoir qu’il n’est désormais que le passé d’une vie heureuse. Tu aurais voulu éterniser ce bonheur que vous avez partagé, cette vie presque trop parfaite, pour le garder avec toi jusqu’à ce que la vie vienne naturellement vous séparer. Tu aurais respecté ce mariage, ces mots, mais parfois il faut savoir faire quelques sacrifices pour mieux aimer et préserver. Baiser déposé dans sa nuque, tu ne peux retenir ta tendresse et ton amour à son égard, celui qui te brise. Étreinte qu’il vient prolonger, en prenant ton visage entre ses mains, tu viens te perdre dans son regard, les yeux rougis par toutes ses pensées qui te submergent. On est en train de te perdre davantage, tu revois dans ses noisettes tant de souvenirs qui sont si heureux. C’est presque trop destructeur, mais tu préfères t’enivrer de lui et profiter de sa présence, de cette tendresse qu’il t’offre à cet instant, alors que vos lèvres viennent se retrouver. Frissons dévorant qui s’empare de toi, tu viens entourer de tes bras sa nuque comme pour t’assurer qu’il ne fasse pas marche arrière. Non, tu penses à ce qu’il reste avec toi, qu’il ne prenne pas la fuite. T’es fatiguée de toute cette situation, de tout, et tu ne veux qu’une chose, lui. Pourtant ça se bouscule dans ta tête.

j'ai l'impression qu'on est repartie deux ans en arrière. l'époque où on se cherchait, on se tournait autour et on se repoussait. cette même époque où on se demandait de retrouver l'autre, ou on se l'aimait ouvertement mais qu'on savait que le lendemain on agirait comme s'il ne s'était rien passé. j'ai l'impression d'avoir été catapulté à cette période sauf que j'ai aussi le souvenir de notre mariage à Vegas, celui à Toulouse. des milliers de fois où on a fait l'amour, où on a rit ensemble, à tous tes je t'aime. et ça me fait un mal de chien d'avoir l'impression d'être un inconnu avec tout ce qu'on a vécu ensemble. alors imagine le tourbillon, le chamboulement dans mon coeur et dans ma tête quand nos lèvres de retrouvent et que je t'embrasse langoureusement. je comprends plus rien. tout mon être te veux et pourtant je sais que je n'est qu'éphémère. je sais que ça va devoir s'arrête et pourtant.. pourtant cette danse je la connais par coeur. mes mains viennent se poter sur ta taille, mon corps se presse contre le tien et je viens t'embrasser encore plus passionnément. je te veux tout entière, toi ma meilleure amie, ma confidente, ma femme. et pourtant si on fait le bilan, tu n'es plus rien de tout ça. mais j'ai pas envie de penser à ça. égoïstement c'est le seul moment où tu ne me repousse pas et où moi je n'ai plus la force de le faire.