au moment où je me retrouve dans l'ascenseur en direction de ta chambre d'hôtel, je sais que je fais une connerie. la bêtise d'un homme encore fou. amoureux de sa femme qui préfère prendre le risque de souffrir encore plus si c'est pour avoir le droit à un moment de répit, quelques heures comme si rien ne s'était passé. quand tu m'ouvres, t'as l'air fatiguée, t'as perdu encore du poids. je me sens mal, partagé entre l'amour que je te porte et la colère de ce que tu me fais vivre dernièrement. le visage un peu fermé, je caresse pourtant Némo venu immédiatement se lover dans mes bras. maintenant que je suis là tu vas répondre à ma question ?  

St Valentin, évènement commercial que tu déconsidères jusqu’à recevoir pour unique cadeau, les papiers d’une demande de divorce. ça fait mal, c’est impossible de passer au-dessus de cette peine. Il y a tous les signes de ses sentiments qui sont en train de s’effacer à jamais, et tu ne peux le supporter. Alors de manière assez contradictoire, tu lui demandes de venir, lui perdu dans ton amour que tu lui clames encore de manière maladroite. Au retentissement de son poing contre ta porte de chambre, ton cœur manque un battement. Il est là. Porte qui s’ouvre, le dernier rempart qui vous sépare s'évapore. Presque tétanisée, il est beau. Il t’a manqué, tellement. T’as envie de lui sauter dans les bras. ❝ Tu veux boire un verre ? Encore une fuite, une fuite qui s’éternisera, alors que tu viens t’asseoir sur le canapé.

j'ai mal, tellement mal à la poitrine. te voir face à moi, alors que nos derniers mots échangés faisaient si mal. je savais que ce serait douloureux de te voir, mais je pensais pas que ça me brulerait l'intérieur à ce point. je pensais pas que ça me détruirait encore un peu plus, que je pourrais toucher un peu plus le fond. la fatigue qui creuse mon visage, les cernes apparentes. je mange pas beaucoup, je fume énormément et je recommence à sentir le bout des doigts me chatouiller. l'envie d'aller frapper aussi fort que la colère et la tristesse m'abattent. non je veux rien. je veux que tu me répondes  et seulement là peut-être je prendrais un truc bien fort à avaler.

A l’inverse de toi, t’as pas la nette impression qu'il soit ravi de te voir ou il joue excellemment bien. Bon acteur, Il n’y a rien à redire. T’en sais rien… Assise sur le canapé, tu vois enfin Bucky montrer le bout de sa tête et courir en ta direction. Ni une, ni deux, tu t’en empares et viens le poser sur tes genoux pour le caresser. Et tu ne peux t’empêcher de regarder de loin l’amour qui te file entre les doigts, le celui avec un grand A, celui que tu brises mais après qui tu cours en cet instant. Bah oui, parce que t'es le genre de nana totalement toxique, incapable de totalement dire au-revoir et qui revient sur ce qu'elle dit avant avant de nouveau faire marche arrière. C’est plus fort que toi. Il suffit de le voir te fuir, te mépriser pour te donner l’envie d’envoyer valser cette idée de l’abandonner. Tu l’aimes trop, et en fin de compte tu ne veux pas qu'il t’oublie. Non, il ne peut pas. C’est con car c'était l’idée de base, pour lui éviter de souffrir atrocement. Tu le dévisages, ne prends nullement compte de son envie de savoir ce qui t’a poussé à le quitter. Non, il ne connaîtra pas la vérité. ❝ T’as maigri. T'as mangé aujourd'hui ? Et voilà que tu ne peux t’empêcher de t’approcher de lui, le coeur battant à la chamade. Venir toucher son visage miné. Il semblerait que vous faites un concours. ❝ Tu restes beau malgré tout, mais fais attention à toi. T’es affreuse à faire ça, et pourtant tu le penses si fort.

je ne pensais pas que je vivrais la saint valentin célibataire cette année. et toutes les autres années d'ailleurs. je pensais que toi et moi ce serait pour la vie. t'es la bonne pour moi, mais faut croire que c'est pas réciproque. tu continues de te moquer de moi, tu me demandes de venir comme si t'allais me donner des réponses à mes questions mais tu continues à me mettre des vents et m'ignorer. allez c'est bon j'en ai marre. je pense que tu m'as assez ignoré les dernières fois, je suis pas venu ici pour un round 3. Bucky au pied on y va que je dis au chien, qui visiblement n'a aucune envie de partir d'ici. c'est le quoi ton jeu là Capu ? tu m'a déjà ignoré et assez humilié comme ça non ? pourquoi tu me fais venir pour recommencer encore. mon coeur me fait un mal de chien, comme si un étau se resserrait autour de lui. et c'est pire quand ta main vient frôler mon visage. une part de moi voudrait se dégager de ton emprise, que tu ne me touche pas. mais tu me manques tellement que je suis incapable de bouger. pourquoi tu me fais ça, pourquoi tu me forces à vivre ça les larmes qui commencent déjà à monter. pourquoi tu m'obliges à venir ici alors que tu continues de m'ignorer.

Est-ce que tu comptes répondre à sa question ? Un jour au moins ? Non. Elle restera sans réponse, sans explication jusqu'à ce que tout s’arrange, que la vie reprenne un semblant de normalité. Ou peut-être jamais à t’entendre penser. L’espoir t’a quitté, il y a de ça bien longtemps. Et tu te morfonds sur ton sort. Ça fait pitié. Tu vaux mieux que ça. Contrairement à tes habitudes, tu ne prends aucun plaisir à lui faire du mal. Il ne mérite pas ça. T’avais promis d’arrêter de fuir mais force et de constater que les mauvaises habitudes reviennent toujours au galop. Fuire, ignorer sans compter. C’en est déconcertant. Face à lui, ne calculant pas son envie de partir, tu le contemples des yeux et du bout des doigts. C'est douloureux de le voir dans cet état, lui qui respire habituellement la joie de vivre. Et tes azurs s’arrêtent sur ses prunelles larmoyantes. Non pas ça. Pas lui, s’en est communicatif. Front que tu viens presser contre le sien, appuyée sur la pointe des pieds, tu plonges ta tristesse dans la sienne, ne lâchant pas son visage d’entre tes mains. ❝ Non Nesbitt, ne pleures pas, s’il te plaît. J'avais besoin de te voir. Je ne joue pas quand je dis que tu me manques. Sans le vouloir tu joues avec sa faiblesse, c’est plus fort que toi. Tu l’aimes à en crever. T’embrasses la commissure de ses lèvres, et reviens poser ton front tout contre le sien. C’est plus fort que toi, il te manque follement, tu t’es automutilée en le quittant.

je me sens impuissant face à la situation. j'ai envie de te hurler dessus mais j'ai plus de voix. j'ai tellement pleuré que ma voix s'est cassée. tout mon être est brisé, j'ai l'impression de déambuler sans but. t'es la cause de mes souffrances et en même temps le remède à tout mes maux. sauf que j'en peux plus. je peux plus supporter la manière dont tu me traites. me repousser pendant des mois, me faire croire que c'est ma faute, que t'as quelqu'un d'autre. me quitter sans même me donner une explication, sans me laisser la chance de pouvoir dire quoi que ce soit. et à présent me dire que je te manque tout en continuant encore et toujours à ignorer mes questions, comme si tu ne les entendait pas. je n'en peux plus de ce manque de respect, il me brise autant que ton absence. arrête ça.. que je dis quand tu viens embrasser la commissure de mes lèvres. me touche pas un mouvement de recul. je suis en train d'étouffer, j'arrive plus à respirer. j'ai besoin d'air. je m'éloigne de toi, ouvre la fenêtre et sors sur le balcon. j'ai l'impression que ma vue diminue, comme si j'étais en altitude. je tente de reprendre ma respiration, sors un joint de ma poche que je viens allumer, une taff de tirer et la sensation que les battement de mon coeur se calment.

Vous filez le parfait amour, une relation sans faille. C’était trop beau pour être vrai. Il faut toujours que tout part en éclat et tu t’assures de bien tout briser sur ton passage. T’es comme ça, jamais dans la demi mesure, l’extravagance même. Tout est amplifié et s’allie à l’amour que tu portes à la personne. Alors forcément, avec Aidan ça ne peut qu'être amplifié. Trois semaines sans nouvelle. Trois semaines sans compter celles d’avant où chacun jouait le mort. Relation inexistante, lit froid, chacun faisait sa vie de son compter et ne s’adressait la parole que pour des banalités. T'aimerais retrouver cette complicité passée, revenir des amants mariés. Et tu ne peux t’empêcher de venir retrouver son contact, mais il te repousse et ça te brise. En silence tu le regardes prendre l’air et sortir ce joint qui vient chatouiller tes narines. Toi qui avait longtemps abonné cette douce herbe, elle est redevenue ta meilleure amie, celle qui te fait oublier toutes peines et douleurs. Une couverture sur tes épaules creuses, tu sors sur le balcon, refermant doucement la porte derrière toi, avant de venir t’asseoir sur l’une des chaises, les jambes recroquevillées tout contre toi. ❝ Aidan ? A voix basse, tu viens briser le silence, marquant une pause. ❝ Ne me demande pas pourquoi. Pas ce soir. Le répis d'une nuit. Rien que ça. Tu levant, tu viens te mettre à côté de lui, regardant Boston plongée dans l’obscurité, illuminée de ses lampadaires et grands éclairages. ❝ Il paraît que c'est une des meilleures vue sur la ville… Reste cette nuit. Tête que tu viens poser sur épaule, tu le demandes avec douceur et fatigue. Tu n’as pas envie de te battre pas avec lui.

t'as tout gâché Capucine, t'as tout foutu en l'air. t'as piétiné la seule relation que j'ai eu envie de construire sur du long terme. t'es la seule à qui j'ai donné mon coeur et tout mon être et tu m'as juste détruit. j'ai même pas la force de te courir après, de te supplier de revenir. j'y arrive même pas, parce que les simples mots "reviens" m'arrache la gorge. t'es entêtée avec ce besoin de tenir tout le monde à distance dès que tu es faible, tu repousses même ta propre famille. sauf qu'on s'est juré d'être là dans la santé comme dans la maladie et que moi j'allais honorer ma promesse. et si on remonte encore plus loin, cette fameuse nuit où tu t'es fait poignarder et où je t'ai tout avoué pour Laïa et son producteur.. on s'était encore une fois promis d'être là l'un pour l'autre, de tout se dire et ne jamais se lâcher. et toi, tu viens de me trahir. je t'ai tout donné Capucine, absolument tout. et pourtant t'en veux pas. les larmes montent, elles menacent de couler tandis que moi, j'essaie de me contenir, accouder au balcon, fumant mon joint. je sens la haine qui gronde dans ma gorge et pourtant, quand ton parfum vient danser dans mes narines et que j'entends ta voix, j'ai une réaction totalement pavlovienne, mon cerveau envoi des hormones de bonheur et je me sens mieux. et je déteste encore plus cette sensation. pas ce soir. ça veut dire jamais dans ta bouche. pourtant il le faudra. pas ce soir. mais dès demain je veux une réponse j'en ai besoin, c'est vital, sinon je vais mourir de folie. ta tête qui vient se poser sur mon épaule, aucune réaction de ma part, je fixe le ciel noir. juste cette nuit juste une trêve pour que je puisse dormir, que je n'ai plus cette sensation infâme que mon cerveau et mon coeur vont exploser. mais dès demain, il faudra que tu répondes à mes questions.

Pas ce soir, ok. Demain ? Non, tu trouveras une solution pour t’en sortir, une échappatoire de plus et elle sera la plus difficile. Peut-être que tu profiteras de son sommeil pour partir au travail. Non aucune chance, il va autant veiller que toi. Il n’y a qu’à voir ses yeux. Mais t’espères que cette nuit t’apportera du répit. Tu n’as jamais passé de meilleures nuits qu'à ses côtés et tu sais que tu ne vas faire lit à part, rester distante… non c’est hors de question. Autant qu'il rentre chez lui dans ce cas. Tête toujours reposée sur son épaule tu regardes droit devant toi, profitent de cet instant avec lui, lui qui t’a manqué. C’est comme un second souffle de l’avoir à tes côtés. La solitude devient pesante depuis qu'il n'est plus là. ❝ Tu me le passes ? C’est devenu comme un petit rituel pour apaiser davantage tes nerfs, la douleur physique comme psychologique, ou encore la fatigue. Juste assez pour oublier.