Limites atteintes, la dernière, je suis restée quasiment vingt quatre heures au lit pour m’en remettre. Je suis là deux heures après pour ne pas te donner raison, que tu penses que j’ai abandonné sans même venir. Grossière erreur de jugement de ma part. à la limite du coma sur ce sol en terre battue. Voix lointaine qu’est la tienne, corps dans tes bras que j’aurai aimé repousser. « J’ai mangé… » que je souffle. Plus que de raison, jusqu’à ce que mon corps ne puisse plus et qu’il rejette son entièreté. L’eau sur le front fait du bien, retrouvant un semblant d’esprit pour m’asseoir et me dégager de l’étreinte inquiète. Appuie sur les bras en arrière du corps. « ça tourne putain. » fermant les yeux espérant que le terrain de tennis arrête de tanguer.

son état n'empire pas et t'es tout de suite rassuré quand elle retrouve ses esprits. assez de force pour te repousser, tu la lâches et la laisse s'écarter de toi. tu soupires, agacé par son manque cruel de maturité et son excès de fierté. — ok, on va rester assis pour les vingts dernières minutes et si ça va pas mieux, j'te fou dans ma caisse et j'te ramène chez toi. autant dire que t'as aucune envie d'en arriver là alors elle a intérêt à aller mieux d'ici là. tu te relèves, laissant saphyr assise au sol. tu te mets à ramasser les différentes balles perdues et a les ranger, au moins, ça t'occupes.

Assise, tête qui tourne. Je ne le dirais pas à voix haute, mais heureusement que tu es là. D’habitude à l’appartement, je vais me coucher, je comate. Là, je suis juste au bord du malaise sur ce terrain de tennis. « Ok. » alors que je me rallonge sur la terre battue. Les yeux ouverts te regardant ramasser les balles en penchant légèrement la tête. Souvenirs du passé quand on jouait ensemble. Quand l’ambiance était à la rigolade bien qu’on soit deux compétiteurs hors pairs. Appuie sur mes deux bras à nouveau. « Tu pourrais ramener ? » les vingt-minutes ne sont pas passés, et je n’ai pas envie de rentrer avec un taxi. Trop peur d’un psychopathe qui abuse.

tu déambules sur le court et ramasses les balles perdues aussi nombreuses soient-elles. t'es pas certain de tenir longtemps en tant que remplaçant, du moins avec saphyr. les pensées se perdent alors que tu la laisses à son sort, reprendre ses esprits. elle t'as bien fait comprendre que ta présence n'était pas désirée, t'es pas un forceur alors tu préfères vaquer à des occupations plus utiles. alors que tu fais rebondir la dernière balle jaune ramassée, le son de sa voix se fait entendre de nouveau. tu soupires, las de devoir être sympa avec elle alors qu'elle t'enverras sûrement chier dans vingt quatre heures. — ouais, j'peux faire ça dis-tu en jetant la balle dans le bac qui contient toutes les autres, — seulement si tu t'la ferme pendant le trajet. t'as pas envie de l'entendre geindre ou cracher son venin, c'était déjà bien assez jusqu'à présent. tu t'approches d'elle et lui tends la main pour l'aider à se relever.

Fatiguée de tout ça, de tout. Fatiguée de te détester, de me détester. Pour une fois, je te demande de l’aider pour me ramener chez moi. Pas l’envie de rester plus longtemps sur le court, que tu continues à me voir comme ça, surtout que je refuse de t’en donner les raisons. Je préfère encore mourir ici que de te dire que j’ai fait mes premières crises après toi il y a des années en arrière. Prenant la main que tu me tends pour me relever. Jambes fébriles mais elles tiennent. Tu veux que je la ferme Fowler ? Parfait, tu auras le droit à un long silence gênant durant le trajet alors. M’accrochant à toi, même si ça me répugne toujours plus pour accéder à ta voiture. Sac de sport récupéré, téléphone en main pensant demander à Astra de venir me récupérer en bas de chez nous. Plus de batterie, génial, soufflant sans gêne.

silence qui soulage presque l'esprit. tu le savais, être avec saphyr était loin d'être de tout repos. sauf que là, tu n'étais en rien responsable de ce qu'il s'était passé alors tu n'étais pas disposé à l'entendre râler. de plus, tu avais pris le temps de t'occuper d'elle et même ça, elle n'émettait aucune reconnaissance. t'allais pas la laisser ici entrain d'agoniser sur la terre battue donc forcément, tu l'aides à se relever, à se trainer jusqu'à ta voiture afin de la ramener chez elle. arrivés à destination, tu tournes le regard vers elle. — me dis pas que t'as besoin que j'te borde? ton à demi humoristique.

Téléphone en main, sans batterie. Même pas certaine qu’Astra soit là en fait. En plein jour ? Peu de chance. Elle n’est déjà pas souvent là le soir alors bon. L’jetant dans mon sac avec le peu de force que j’ai. « Je ne sais pas m’endormir si on ne me lit pas une histoire. » Ironisant la situation. Le problème est que je ne suis pas certaine d’avoir la force d’arrivée à l’appartement seule. Je n’aurai jamais dû venir à ce match, Astra m’avait conseillé de changer de club. Pour une fois que son idée n’était pas si conne que ça. « T’aurai pas besoin de me mettre sous la douche. » Quoi que, ça ne serait pas notre première douche ensemble. Souvenir débloqué.

tes billes bleues suivent son téléphone jeté dans son sac à main. tu comprends que tu as blagué trop vite sur la situation et que si, tu vas devoir l'accompagner jusqu'à chez elle. tu soupires, forcément t'es pas enchanté. jusqu'au bout elle t'aura fait chier. tu serres le frein à main de ta voiture et sors sans dire un mot, fais le tour de la voiture pour ouvrir sa portière. — lève toi ordonnes-tu. de toute façon, tu ne peux pas la porter et même si t'avais pu, tu l'aurais pas fait. à minima, tu lui tends la main pour qu'elle s'en serve pour sortir, mais pas plus. tu lui offriras déjà ton corps comme béquille lorsqu'elle aura levé son arrière train.

« Tu me parles mieux. » force que je retrouve pour t’envoyer boulet une énième fois. Combat qui se répète entre nous. Main que je saisi pour sortir de la voiture, faiblesse musculaire qui revient. Il me faut deux trois essais pour sortir de la voiture sans retomber dedans. L’impression d’être un poids mort malgré le poids plume quand je prends appuie sur toi. Sécurité de l’établissement qu’on passe quand je fais comprendre que tout est ok. Sac qui tombe, s’éparpille devant l’entrée de l’appartement, clé qui se perde dans le tas de toutes les affaires personnelles. « Journée de merde jusqu’au bout. » soufflant, râlant. Fatigue qui fait perdre la concentration. Je connais le déroulement qui suit les crises. Vite que je sois allongée afin de ne pas tomber.

elle est vraiment merdique cette journée. pour commencer, si tu avais su, tu n'aurais pas accepté de remplacer le coach. tout ce drame aurait été évité et tu serais pas devant chez ton ex a la trainer pour monter chez elle. quand t'espères que le supplice touche à sa fin, c'est cette fois son sac qui s'écrase et se renverse au sol. — c'est trop là ! t'exclames-tu à deux doigts de perdre la maitrise de toi. il t'en faut beaucoup pourtant mais là, elle mets tes nerfs à rude épreuve. — vas-y, rentre, je vais ramasser. ordre donné, tu pousses la porte une fois les clés tournées dans la serrure. elle peut bien marcher deux mètres sans toi merde. tu t'accroupies, ramasse son sac, remettant tout en bordel dedans, elle fera ce qu'elle voudra plus tard, t'es pas sa petite main pour tout ranger à sa place. relevé d'un bond, rentre dans l'appartement et la voit affalée sur le canapé. tu jettes son sac au sol. — allez, ma mission est accomplie et s'arrête ici ! petit geste de la main pour la saluer et tu te tires rapidement d'ici avant de perdre ton sang froid.