L’impression d’être maudite. J’ai juré de reprendre les choses en main, d’arrêter de te rendre mal à cause de Braden. Et c’est toi qui réapparais dans ma vie. Comme si ce n’était suffisant que tu sois le meilleur ami de mes cousins, mon ex. Non il faut aujourd’hui que tu deviennes mon coach par intérim. J’espère que le mien va vite revenir car je ne sais pas combien de cours je tiendrai comme ça. Deux heures. Deux heures que j’ai mangé plus de raison. Incontrôlable. Et Astra qui est je ne sais où avec Roméo. Si je ne me rends pas au cours, je te donne une raison de plus que me rabaisser. Jamais. Malgré la fatigue, les doigts abimés par la suite des événements. Je suis là sur ce court, côté pair, service qui sort du terrain. « PUTAIN ! » balançant ma raquette sur le sol. Irritabilité, énième signe de la maladie. Et je sens que ce n’est pas fini.

les choses se passaient plutôt bien ces derniers jours dans ta vie mais il a fallu qu'une poussière s'immisce pour interrompre cette stabilité. le passé qui refait surface. si tu avais jusqu'ici réussi à esquiver saphyr, on te l'avait foutu dans les pattes contre ton gré. à votre grand malheur à tout les deux. tu savais très bien qu'elle te ferait payer et en réaction miroir, tu faisais pareil. pourtant tu n'avais rien à lui reprocher vraiment, c'était par contre plus légitime qu'elle t'en veuille. assigné comme son entraineur, tu n'as pas rechigné à la tâche. un énième service raté viens lui arracher un putain de la bouche. tu la regardes jeter sa raquette avec nervosité. l'échauffement n'avait déjà pas été de tout repos puisque tu ne l'avais pas épargné. tu roules des yeux, soupire bruyamment avant de t'adresser à elle. — c'est quoi ton putain d'problème ? faut te réapprendre les bases?! bras croisés sur la poitrine, t'avançant vers elle pour ramasser la raquette.

Aucun regard à ton égard quand je rate mon service. Bonne à rien depuis deux séances, je n’ai pas besoin de tes propos pour le savoir. Etrange quand on sait qu’avec mon entraîneur, je n’ai aucun souci sur mes capacités dans le tennis. Je sais que je suis une excellente tenniswoman, que ça te plaise ou non. Ta carrière est finie, pas la mienne, bien au contraire, elle ne fait que commencer. Alors quand tu me dis devoir reprendre les bases, je vois rouge. « Je dois te le dire combien de fois, c’est toi le putain de problème. » Essoufflée, fatiguée. Même l’intonation de voix est plus faible que ce que je voudrais. Ma raquette entre tes mains, te l’arrachant pour la récupérer, prenant soin de n’avoir aucun contact avec ta peau. « C’est bon la séance est finie. » Faux. Il reste encore vingt cinq minutes de jeu. Arrêtons le massacre, je ne tiens plus.

— c'est pas moi qui rate tout c'que j'fais dis-tu dans ta barbe sans l'intention même qu'elle ne t'entende puisqu'elle repart à l'opposé de toi. — tu renonces si vite? petit rire qui s'échappe. tu la provoques volontairement pour qu'elle aille puiser dans ce qu'elle sait faire de mieux, pour qu'elle te prouve qu'elle est meilleure que ce qu'elle donne là. tu le sais, qu'elle n'est pas si mauvaise, tu l'as déjà vu jouer des centaines de fois. — t'étais la meilleure joueuses des filles y'a quelques années.. dis-tu en attrapant une balle jaune pour la faire rebondir entre tes mains et le sol. — m'dit pas que c'est à cause de moi, j'peux pas être responsable de tout voix plus apaisé, tu cherches à comprendre pourquoi elle n'a plus aucune maitrise de rien. — allonge toi lances-tu alors que tu déplies un tapis de sol pour qu'elle s'y installe. — t'as perdu tes abdos, j'vois que tu gaines que dalle. si elle ne voulait plus taper dans la balle, tu n'allais pas t'acharner mais par contre tu n'allais pas la laisser si facilement esquiver les minutes restantes.

« On ne peut pas rater quand on ne fait rien. » Affaiblie, mais pas à terre. Loin d’être sourde, répondant à ce que je veux. Regard sombre à ton rire, pas l’once d’un sourire. Je ne renoncerai pas, tu sais où piquer Fowler. Tu sais comment me faire réagir. Avant d’être le premier amour d’une vie, tu étais un véritable ami. Tout cela appartient au passé. Il ne reste qu’une haine, et ma maladie pour me rappeler ton existence. « Je suis la meilleure, tu oublies les années à jouer ensemble où je te battais sans même y mettre d’effort. » De bons moments, le passé encore. Si tu savais comme tu es responsable de bien des choses. Contente-toi de faire semblant d’être un homme bien aujourd’hui si ça te chante. On ne change pas comme ça. « C’est le seul truc que t’as trouvé pour que je m’allonge en face de toi ? » Dédaigneuse au plus haut point. Pourtant je m’exécute. Le rapport à mon entraîneur risque d’être salé. Allongée au sol, remonté acide qui se fait dans mon estomac. Concentration pour ne pas être malade sur le terrain, et tu ne m’aides pas. La main soulève mon haut, baisse l’élastique de la jupe short, laissant apparaître les abdos. « Au cas où tu aurais un doute sur à quoi ça ressemble. » Soufflant. Visage blanchissant. .

un sourire se trace sur tes lèvres, tes provocations fonctionnent et tu vois bien à quel point tu peux l'atteindre de cette manière. tu pourrais aller plus loin, être plus médisant à son égard, mais ce n'est pas ton but alors tu décides de ne plus répondre à ses pics. si elle est persuadée qu'elle te battait si facilement sans que tu ne la laisse gagner pour lui faire plaisir, qu'elle le croit, ce n'est pas ton problème. — c'est la seule raison pour laquelle j'veux que tu t'allonges. tu restes concentré, focus sur l'objectif premier qui est de la faire travailler. sourcils qui se haussent accompagnés d'un léger rire. — range moi tes os lances-tu sans percevoir le poids de tes mots. — j'te tiens les pieds, j'te laisse aller à ton rythme et tu t'assoies pour maintenir ses chevilles, — j'en veux cinquante et tu te trouves bien gentil à pas lui en donner plus.

Estime toi heureux que je ne suis en totale possession de mes moyens. Le service tu l’aurais pris en pleine tête, et j’y aurais mis tellement de cœur que je ne t’aurai pas raté cette fois. Allongée, je ne me sens pas bien, trop fière pour te le dire. Je concentre le reste de force à essayer de te rembarrer encore et encore. Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille une bonne fois pour toute ? Remettant mes vêtements en place, ne trouvant rien à redire pour te piquer. Mal à l’aise, l’impression que c’est écrit sur mon visage ce qu’il s’est passé il y a quelques heures de ça. « Ne me touche pas Fowler. » Même les chevilles. Le moindre contact me donne envie de vomir davantage. Je me lève une fois complètement, me rapprochant dangereusement de ton visage dans mon élan. Une seconde fois. Puis les autres se font plus fébriles. N’arrivant même pas à dix. Visage blanc, sueurs, dos fusionnant avec le tapis de sol tellement le corps est lourd. .

loin de te rendre compte de la portée de tes paroles et de tes demandes, tu lui ordonnes de se rhabiller mais surtout de faire cinquante abdos. à peine tes doigts entourent ses chevilles que sa voix stridentes vient rayer tes tympans. tu soupires, soulée de ses réactions excessives et retire tes mains. — t'es vraiment une mal baisée tes yeux se lèvent vers le ciel et tu croises de nouveau les bras sur ton torse, restant assis devant. tu la regarde entamer péniblement la tâche demandée et tu te rends vite compte qu'un truc cloche. sourcils froncés, le regard questionnant, tu finis par prendre une décision impulsive en la voyant vaciller de plus en plus. t'aimerais éviter de l'amener aux urgences. bouteilles d'eau entre les mains, un jet que tu envoies en sa direction. — t'as autant d'fierté qu'ça pour dire que t'en peux plus? arrête toi ! qu'est-ce qu'elle cherche à démontrer exactement?

La dernière crise, il m’a fallu plus de vingt quatre heures de sommeil pour m’en remettre. Je suis restée à l’appartement, Astra a veillé sur moi, comme on veille au chevet d’une personne à l’hôpital. Elle ne m’a pas lâché. Mais elle n’est pas là ma sœur. Hardin et Ben n’ont aucunes idées de ma rechute. Les cousins ne sont même pas au courant de mes troubles compulsifs. Et il y a toi, inconscient, qui m’en demande encore plus. Et moi pleine de fierté qui préfère s’user jusqu’au bout plutôt que l’admettre. Posée au sol, l’impression d’être l’ombre de moi-même, perdant le combat face à toi, face à mon corps. Sursaut quand tu me balances de l’eau sur la figure. Je rêverai de te balancer cette bouteille d’eau vide dans la tête. La tête tourne. Esprit de contradiction, tu veux que je m’arrête, alors je persiste à vouloir continuer à en faire des abdos. Il n’en a même pas un de fait correctement. Deux, trois de plus je ne sais pas à quel moment j’ai posé la tête sur le tapis pour fermer les yeux, les nausées qui remontent un peu trop.

le jet d'eau n'a pas suffit à la faire revenir à la raison. semble-t-il qu'elle veuille à tout prix te démontrer ce qu'elle peut faire. mais là, tu les vois bien ses limites. tu vois qu'elle ne suit plus, que son corps lui cris d'arrêter mais que sa tête lutte à contre-courant. plus pâle que ça te rappelle des souvenirs bien peu agréable. sans lui laisser le choix et de manière vive, tu viens la pousser pour la mettre sur le côté. corps dans tes bras, surpris par la douceur et le coup de flippe qu'elle te fait, l'adrénaline n'a fait qu'un tour. comme tu peux, tu étires ton bras pour attraper une autre bouteille d'eau et venir tapoter son front du liquide. — eh ho, c'est bon, calme toi saphyr souffles-tu en essayant d'être rassurant. — t'as pas mangé avant de venir ? l'inquiétude vient prendre le dessus. malgré tout, tu n'es pas le méchant qu'elle croit que tu es et si tu as merdé dans le passé, tu es capable de le reconnaitre et également de t'inquiéter pour elle. elle qui a compté un tant soit peu à un moment de ta vie.