Depuis hier qu'on était là et je me sentais apaisé, comme si cette bulle était hors du temps, et qu'aucun souci n'avait brouillé la météo de notre couple depuis des semaines. C'était presque le cas finalement. A part le début d'année qui était légèrement chaotique à cause d'une jalousie mal placée, on était plutôt stable tous les deux depuis qu'on s'est retrouvé chez ma mère à Milwaukee. L'idée de partir en week-end tous les deux me trottait déjà un peu mais ça avait été décalé par ta journée au ski avec tes cousins. T'avais aussi vécu une crise assez difficile, mais qu'on a surmonté tous les deux. On en avait fait du chemin ces derniers mois et de toute évidence, j'étais fier de toi, de nous. Et c'est pour ça qu'on était là, à se promener sur le sable de la plage de Miami. Main glissée dans la tienne, les doigts entrelacés, c'était presque enfantin que je me comportais à la vue du marchant de glace. « ça te dit ? » que j'te demande, te faisant signe vers le food truck.

Les semaines sont passées et les tumultes au dessus de votre couple aussi. Il avait fallu du temps, un peu d'espace et remettre vos compteurs à zéro, pour repartir du bon pied. Tu as bien conscience de ne pas être la personne la plus facile à suivre, la plus simple à comprendre sur tous les plans. Tu n'es toi même pas stable dans tes ressentis, tellement insécure de ta propre personne que tu ne sais même pas comment Donovan réussi à te supporter. A ton plus grand bonheur, il est là, toujours là. Même dans les moments les plus difficiles pour toi et où il pourrait lâcher l'affaire. Et pour tout ça, tu lui seras reconnaissante éternellement. Il est sûrement la première personne à t'être autant dévoué et si les rôles s'inversaient, au fond, tu espérais être capable de lui rendre la pareille. Ta paire de sandales dans une main, l'autre accrochée à celle de Donovan, vous longez les plages de Miami. Rien de plus agréable que de quitter le froid de Boston pour retrouver le soleil qui a déserté. Vous n'êtes pas les seuls à avoir eu cette idée, vu le monde qui grouille sur le sable. Foodtruck au loin que DJ te pointe, te demandant si ça te dit. Tu secoues la tête positivement. — le premier arrivé... à gagné ! dis-tu en lâchant sa main immédiatement pour partir en courant.

J'aimais la légèreté des moments passés ensemble. C'était ce que j'avais toujours souhaité retrouver depuis les vagues de fin d'année. Depuis Thanksgiving, on était de nouveau sur la même longueur d'ondes et ce, malgré les différentes disputes qui peuvent faire des vagues. La dernière en date, Valentin. Je sais que c'est idiot de repenser à votre relation mais je suppose que j'ai bien été trop marqué par vos moments passés ensemble quand j'étais déjà amoureux de toi. Je le vois et le verrai toujours comme une menace et je pense pas que tu y puisses grand chose. Mais aujourd'hui, je ne voulais pas penser à lui. Juste à toi, et moi. A nous dans cette ville réchauffée par la chaleur du soleil. « hey ! » que j'disais en te voyant courir jusqu'au marchand de glace, t'imitant par la même occasion. Le quaterback en moi ressortait et je te rattrapais sans grande difficulté, si bien qu'on arrivait en même temps à l'endroit indiqué, non sans être légèrement essoufflés. « bien joué mon amour » Je te laissais gagner, parce que j'adorais voir ce sourire victorieux sur tes lèvres. Te volant un baiser, je finissais par me tourner pour regarder la carte des parfums. « t'as gagné quoi du coup ? » que je finissais par te demander, n'ayant aucune idée de pourquoi on a fait la course.

grande enfant dans l'âme, à la découverte d'une relation saine et stable, tu profites d'une balade sur la plage pour transformer une proposition en défi. tu n'as pas d'attente sur le résultats, sachant bien qu'il cours plus vite que toi. tu le vois bien te rattraper puis décélérer. — bah une glace ! pas folle la guêpe, c'était ça le prix final non ? — et deux boules ! dis-tu en levant tes doigts pour indiquer le chiffre deux en même temps. tu lui souris et vient glisser ta main dans la sienne à nouveau, reprenant aussi ta respiration tant bien que mal. les yeux rivés sur les bacs de glace, réfléchissant au choix que tu vas faire. — t'as une idée de ce que tu veux? tu mises tout sur son choix, trop incertaine de ton envie actuelle.

« tu sais que tu l'aurais eue dans tous les cas ? » Je ris mais je ne pouvais pas m'empêcher de te trouver mignonne. C'était important ce genre de moment complice, ceux où on se fichait bien du regard des autres, où c'était toi et moi contre le monde. On a couru pour arriver jusque là, sans se préoccuper du monde qui nous entoure. Et j'aime cette légèreté qui émane de nous deux, de notre relation qui en avait connu d'autres. « tu peux même prendre trois boules, vu que t'as gagné » Mais bon, deux boules c'était déjà bien, c'était suffisant même. Regardant de loin les différents goûts proposés, mes choix se portaient sur... le classique. « je pense que j'vais prendre chocolat tiramisu, et toi ? » Ouais, je peux pas résister au dessert italien. Mon pêché mignon.

— c'était plus drôle de mettre un défi ! mais t'es un tricheur, je sais que t'aurai du gagner! t'es pas mauvaise joueuse, donc tu l'aurais pas mal pris qu'il arrive avant toi. ça aurait même été plus logique. mais bon, tu vas pas râler sur ça, c'est simplement pour le taquiner et lui faire remarquer que t'es pas débile. le temps où tu courrais un peu tous les jours est révolu depuis plusieurs mois et tu es plus rouillée qu'autre chose, à tout niveau. d'ailleurs, tu as presque du mal à te remettre de tes émotions, ta respiration sifflant légèrement. la suite des conséquences du td garden certainement. — non, trois c'est trop. faut pas abuser des bonnes choses. tu scrutes chaque parfum, curieuse de savoir ce qu'il va choisir. son annonce te fait buger et tu le regardes en plissant le nez, l'air un peu dégouté. — beurk non, j'prends pas comme toi ! je vais partir sur caramel et chocolat blanc. de toute façon, tant que c'est sucré, tu vas pas rechigner. — dans un pot et pas un cône où tout va me fondre sur les doigts! princesse anastasia, tes petits airs de précieuse petite fille ressorte légèrement.

« je vois absolument pas de quoi tu parles ! t'étais plus rapide, je m'incline..... » Bon, tu avais vu clair dans mon jeu et je ne pouvais pas le nier. Mais trop tard, la course était terminée et tu étais ressortie gagnante de ce jeu. Je m'inclinais face à tant de force dans tes jambes. Sourire taquin sur les lèvres qui en disait long. Le St Graal : la fameuse glace. J'allais te l'offrir et c'était tout à fait mérité. Même si, dans tous les cas, on allait l'avoir cette glace, quand la queue se sera amenuisée et qu'on fera face au marchand. En attendant, il fallait réfléchir aux goûts qu'on allait mélanger ensemble. Mon choix était tout fait, mais ne semblait pas te convenir. « au moins, tu piqueras pas dedans ! » Taquinerie non dissimulée, avant qu'un rire ne s'échappe de mes lèvres. « un pot pour madame, c'est noté » Après quelques minutes d'attente, c'était enfin à notre tour, et je demandais tout ce qu'on voulait. Un pot chocolat blanc caramel pour toi, un cône chocolat tiramisu pour moi. Une fois notre commande payée et en main, on s'éloignait, côte à côte, pour reprendre notre balade sur le sable de Floride. « tu regrettes pas ton choix ? » Vu comment tu dégustais, ça m'étonnerait.

tu lèves les yeux au ciel et hausses les épaules, le sourire tout de même présent sur ton visage. — bah bien sûr! dis-tu d'un ton rieur. après quelques taquineries, vous finissez par passer commande à votre tour. tu récupères ton pot de glace plutôt rapidement, heureuse comme si tu étais une enfant. pas une seconde à perdre et tu es déjà à savourer fièrement ton trophée, et ça se voit. — c'est super bon ! tu veux goûter ? réponds-tu en rapprochant le pot de donovan pour lui proposer. tu zieutes sur sa glace, intriguée par le chocolat tiramisu. — c'est bon ? tu fronces les sourcils, pas convaincu malgré qu'il semblait vraiment sur de son choix.

Bon, peut-être bien que oui, je t'avais laissée gagner mais qu'importe. Dans les deux cas, je t'aurais offert cette glace et on l'aurait apprécié en profitant de l'air un peu plus chaud de Miami, marchant sur le sable de la plage qu'on longeait. Nos deux glaces en main, et voilà qu'on avançait dans la même direction que tout à l'heure, dégustant notre récompense. Toi dans un pot, moi dans un cornet, le silence prouvait qu'on appréciait beaucoup trop les goûts choisis. Finissant ma bouchée, je hochais la tête à tes mots. « avec plaisir ouais » Même si ça avait l'air quand même grave sucré entre caramel et chocolat blanc. Attrapant ta cuillère, je prenais les deux goûts pour les mettre dans ma bouche, te rendant l'accessoire juste après. « mh... je m'attendais pas à ça » que j'disais en me disant que ça se mariait quand même plutôt bien. Puis je me mis à rire à ta question. « oui c'est bon, j'aurais pas pris sinon ! t'es sûre tu veux pas goûter ? » Je tendais mon cornet vers toi, presque à t'en mettre sur le bout du nez pour te taquiner.

manger une glace en déambulant sur la plage, c'était vraiment tout ce dont tu rêvais depuis plusieurs semaines. l'hiver devenait un peu trop long à ton goût et quitter boston était la seule solution que vous aviez trouvé pour palier à ce manque de soleil. tu proposais à donovan qu'il goûte ta glace, parce que si tu avais tiré une tête dégoûtée de son choix de goût, ce n'était pas son cas. cuillère tendue en sa direction, attentive à sa réaction. — c'est un hm genre... t'aimes ? ou t'aimes pas? les yeux plissés cherchant à comprendre le fond de sa pensée parce que la comme ça, il cachait bien son jeu. puis il se mit à secouer son cornet sous ton nez. tu le voyais arriver, gros comme une maison. tu attrapais son poignet pour l'empêcher de faire n'importe quoi, — oui je veux goûter ! mais avec ma langue pas mon nez ! dis-tu en rigolant avant de t'avancer vers sa glace pour goûter. — mouais.. c'est trop sucré.. le sourire aux lèvres et le plaisir de le taquiner. en réalité, tu trouvais ça bon, mais tu n'avais pas envie de lui donner le plaisir qu'il te charrie la dessus si facilement. — la mienne est largement meilleure, puis elle me coule pas dessus au moins! tu écarquillais les yeux en voyant un filet de glace couler sur sa main. comme une enfant, tu t'approchais pour venir la lécher. — t'es sauvé! t'exclamais-tu, fière de toi.