Tout ce que je voulais, c'était que la soirée soit parfaite et clairement, j'avais pas envie que les choses empirent entre nous. Au contraire, le but c'était de raviver cette flamme toujours là. De la rendre plus forte, plus puissante, plus incandescente. Alors ça passait par des compliments, placés ici et là. Ca passait par des regards, des gestes, des caresses. Bordel, j'étais dingue de toi, je n'avais d'yeux que pour toi. Et la pression de la soirée me stressait pas mal, parce qu'il y avait beaucoup d'enjeux. Mais à la fois, j'étais serein, parce que je te connaissais et qu'il était pas question de te perdre une nouvelle fois. « c'est surtout la vérité » confiais-je doucement. Je venais chercher ta main une fois posée sur la table pour la garder dans ma main, la caressant doucement de mon pouce. « à peu près. il n'y a rien de déballé encore et le gros arrive demain... mais tu pourras quand même voir par toi-même. j'ai trouvé un bien qui... j'voulais te faire la surprise ce soir justement » Ne pas trop en dire, attiser la curiosité. Voilà le but initial de ma manœuvre.

tes yeux se posaient quelques instants sur vos mains réunies. un sourire étirait tes lèvres précautionneusement maquillées avant que ton regard ne reviennent s'ancrer dans le sien. tu buvais ses paroles, certainement un air niais au visage. — hm.. et en disant ça, tu te rendais compte à quel point tu n'avais écouté qu'un mot sur deux. — pardon, j'pensais à.. rien, j'étais perdue dans mes pensées. tu grimaçais et essayait de repenser à votre discussion. — un bien qui ? tu fronçais légèrement les sourcils. — surprise de? t'aimerais bien qu'il t'éclaire parce que là, tu sais pas trop ce que tu dois comprendre et jouer au texte à trou, c'était plus de ton âge.

Après tout ce temps loin de l'autre, il fallait qu'on reprenne les choses là où on les avait arrêté. Enfin, pas totalement. Il fallait qu'on se reconstruise, toi et moi. Et c'était bien ce que j'avais en tête. Être nous mais dans une version encore meilleure. J'avais seulement quelques doutes concernant ma place dans ta vie avec ton fils, avec ton ex. C'était pas encore clair mais je suppose qu'on arrivera bien à trouver un équilibre à terme. « je t'emmène chez moi après » que je disais d'un simple sourire, captant alors assez rapidement que t'avais rien écouté de ce que j'avais dit. Je pouvais même pas t'en vouloir, c'était pas clair. Sans lâcher ta main, nos plats arrivaient en compagnie de la bouteille de vin. Je le validais après l'avoir goûté et on pouvait commencer notre repas. « je sais que je t'ai pas envoyé les apparts, comme on avait convenu mais... j'ai trouvé quelque chose de mieux. un coup de coeur. et je veux que tu le vois de tes propres yeux, ce soir » Estomac qui se noue légèrement, par le stress et l'appréhension, mais je savais que ça allait très bien se passer. Il n'y avait aucune raison que ça se passe mal.

ton sourire grandissant illumine ton visage. petit à petit, tu te sens plus à l'aise à ses côtés et surtout tu te réjouis de l'avoir retrouvé. tu ne bouges pas d'un iota, tu écoutes juste chacun des mots qui sortent de sa bouche avec attention, cette fois-ci. — d'accord souffles-tu sans animosité, juste pour lui signifier que tout ce qu'il venait de te dire, tu le ferais. — c'est grand comment ? tu voudrais que je m'installe avec toi ? et julian? c'est bien connu, tu n'es pas la personne la plus patiente de ce monde. tu essayes de grappiller les informations que tu peux, espérant qu'il veuille bien te répondre. le connaissant, il voudra que la surprise soit à son apogée et il ne te dira pas grand choses voire rien. plats servis, ta main s'échappe de la sienne pour attraper tes couverts et commencer à te régaler. tu manges quelques bouchées puis bois un peu de vin. — c'est toujours aussi bon ici.. il faut croire que si vous avez changé, ce n'est pas le cas pour tout.

Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire à tes questions, me souvenant alors bien assez rapidement de cette tendance que tu avais à chercher à avoir les informations plus vite que la musique. Ouais, l'impatience, c'est bien un de tes traits qui m'a le plus manqué, je l'admets. « tu verras... » Parce que j'avais prévu tout un truc et qu'en parler en avance, c'était comme gâcher un peu la surprise. Mais en effet, c'était l'idée... que tu emménages avec moi. Que Julian ait sa propre chambre. Qu'on trouve un nouvel équilibre au plus vite pour pas que ça devienne compliqué avec ton ex toujours dans les parages. Ouais, j'allais bien réussir à m'y faire à tout ça mais c'était encore trop tôt pour me prononcer sur quand. Plats enfin arrivés, les verres de vin remplis, on pouvait apprécier notre repas. Mains défaites pour qu'elles retrouvent les couverts et, silencieusement, on dégustait les premières bouchées. Explosion de saveurs en bouche, c'était rare d'avoir une aussi bonne qualité dans un restaurant de quartier comme celui-là. « tellement.. j'en reviens pas, j'ai l'impression de retourner des années en arrière ! » Nouvelle bouchée dans la bouche et je ferme les yeux pour replonger dans mes souvenirs à tes côtés.

la soirée se déroulait à merveille. donovan avait pris le soin de t'emmener dans un restaurant qui, fût un temps, avait été votre préféré. il se souvenait des plats que tu aimais, des attentions qui te faisait vibrer. tout se passait sans encombre. et même lorsqu'il t'annonçait avoir trouvé un appartement pour vous, tu ne tiquais pas. tu acquiesçait et donnait ton accord pour qu'il t'y emmène à la suite de votre diner. vous repartiez du restaurant mains dans la mains - ventres remplis - en direction de.. tu ne savais même pas où. dans le taxi, tu regardais new york illuminé, la ville où tu vivais depuis maintenant un moment. à la recherche d'un indice qui t'indiquerait vers où vous vous dirigiez. ta main serra la sienne un peu plus que la normale et tes lèvres s'approchaient de son oreille. — j'ai hâte de voir l'appartement mais surtout, de te retrouver vraiment seule avec lui. cela n'était pas arrivé depuis des années et si tu étais un peu excitée par l'idée, tu avais tout de même un petit fond d'appréhension.

Outre mon déménagement, j'avais passé la semaine à organiser ce rendez-vous. C'était peut-être pas grand chose pour les personnes extérieures mais pour moi, pour nous, tout avait une signification. Et je me devais de rendre cette soirée la plus parfaite qui soit. Tu valais le coup, tu valais tous les efforts du monde pour que je reconquiers ton coeur, mon amour. Une fois dans le taxi, main dans la main et l'estomac bien rempli, on se rendait vers la prochaine destination. Il s'agissait d'un grand loft avec terrasse en rooftop, avec suffisamment de chambre pour qu'on soit à l'aise. Le but ici, c'était d'y rester pour le restant de nos jours, sauf si on décide de partir sur un coup de tête. Mais ouais, j'ai vu large, j'ai vu loin. Et j'espérais que tu aurais le même coup de coeur que moi. Tes lèvres près de mon oreille provoquaient des frissons le long de l'échine, et un sourire s'étirait doucement. « moi aussi... » confiais-je, tournant la tête pour venir capturer tes lèvres. Mais je me retenais, on était plus très loin. Après cinq petites minutes, on était arrivés. Sortant de l'automobile, je contournais le véhicule pour t'ouvrir la porte. Un billet gentiment glissé au chauffeur, avant de refermer la porte. « tu me fais confiance ? tu fermes les yeux ? » demandais-je doucement. Main qui tenait fermement la tienne, tandis que l'autre se glissait dans ton dos, pour mieux te guider. Il n'y avait pas grand chose à faire si ce n'est marcher jusque dans le hall, prendre l'ascenseur et monter au dernier étage, totalement à nous.

ce soir tu te laissais porter complètement. ce n'était pas dans tes habitudes de ne pas gérer un minimum les choses. tu n'aimais pas être à l'aveugle, ne pas anticiper. ça te faisait flipper. ça avait toujours été comme ça, avec tout le monde. sauf avec lui. il était peut être la seule personne à qui tu avais accordée une totale confiance. parce qu'il avait toujours été là, dans les bons et les mauvais moments. tu étais la seule à l'avoir repoussé, à l'avoir blessé des milliards de fois. et pourtant, il était encore là. la voiture s'arrêtait sur le côté de la route. donovan prenait les choses en mains, ne te laissant pas une seconde de liberté afin de scruter le lieu. tu fermais les yeux comme il te le demandait, bien que ça te coutait un petit effort. sa main dans ton dos te fit sursauter légèrement, tu tentais de te détendre comme tu pouvais, prenant une grande inspiration. — on marche vite, que je puisse ouvrir les yeux à nouveau ! la surprise était presque oubliée, tu ne pensais qu'à être aux aguets si quelque chose arrivait alors que tu ne voyais rien. ta main serrait fort la sienne, une manière de lui faire comprendre qu'il n'a pas intérêt à te lâcher au milieu de nul part. au vu du trajet, tu comprenais que vous montiez dans un ascenseur. c'était peut être un peu plus rassurant d'être qu'avec lui là dedans. — mais où tu m'emmènes?! il t'as parlé d'un appartement, pas d'un.. palace dans un hôtel.

Le début d'une nouvelle vie avec toi, ça faisait une semaine que je l'attendais de pieds fermes. Si j'avais pu accélérer le déménagement, je l'aurais fait. Mais voilà, peu importe, toi et moi on était ensemble ce soir, jusqu'au moment où tu décides de me quitter pour aller rejoindre ce fils, que tu as eu avec un autre. Sûrement que j'allais avoir du mal avec tout ça au début, si la configuration restait la même. Maintenant les yeux fermés, je pouvais te guider où je voulais. Enfin, tu me faisais assez confiance pour que je te tienne et que je te guide. Tu pouvais remarquer bien assez rapidement qu'on entrait dans un ascenseur, petite musique d'ambiance qui se faisait entendre. Puis je cliquais sur le bouton P, tout en haut. Penthouse, voilà où on allait. Le penthouse que je possédais à présent. Les portes s'ouvrent après un petit moment et je t'invite à sortir de la cage métallique. « tu peux ouvrir les yeux, mon cœur » finissais-je par chuchoter dans ton oreille, la main toujours dans ton dos, l'autre toujours dans la tienne. En ouvrant les yeux, tu ne verrais pas grand chose, si ce n'est des bougies installées un peu partout, rendant alors la beauté du lieu à son plus brut élément. Les espaces étaient grands, les vitres également. Mais surtout, c'était l'espace qui pouvait habiter toute une famille, et j'espère que tu comprendrais le message ici.

depuis des années, tu passais toujours de bons moments avec ta famille. tu t'étais conditionnée à ce bonheur, à la routine de vie avec julian et casey, mais surtout, sans donovan. sans les plaies du passées qui t'avais marquées, qui vous avait détruites. tout était enfoui au plus profond de toi même jusqu'à ce qu'il refasse surface dans ta vie et que cette douleur soit presque éradiquée par le simple fait de crever l'abcès. certaines blessures resteront gravées en toi et font de toi la anastasia d'aujourd'hui mais tu ne veux plus qu'elles définissent tes choix à venir. et donovan ne pouvait plus être le dommage collatéral de tes angoisses. il l'avait trop été, le punchin-ball de toutes tes émotions. alors ce soir, tu te laissais aller, décidant de faire abstraction de passée et de profiter de l'instant présent. de mettre de côté tout ce qui vous avait séparé pour mieux vous réunir. tu lâchais prise pour lui accorder ta confiance, bien qu'il ne l'ait jamais perdu, te laissant guider dans l'ascenseur puis sur le pallier et enfin dans le luxueux penthouse que tu découvrais lorsqu'il te donnait la permission d'ouvrir les yeux. bouchée bée, les yeux grands ouvert, t'en revenais pas. — attends quoi ? disais-tu en te tournant vers lui —t'as acheté ça ? tu revenais pas de tout ça et surtout, tu t'attendais pas à quelque chose de si impressionnant. tu t'avançais dans la pièce découvrant les bougies disposées un peu partout pour éclairer. tu t'approchais de l'énorme vitre au fond de la pièce principale pour regarder la vue avant de te retourner vers lui. — t'es complètement malade ! tu riais en disant ça, toujours interloquée. — c'est magnifique.. concluais-tu finalement en détaillant ce qui était à ta portée de vue.