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Cela faisait un bon moment que je n'avais pas mis les pieds à Boston et revenir ici faisait extrêmement bizarre. Les aller-retours entre la côte Ouest et Est sont assez fréquents, parce que mes parents et ceux de Sage vivent encore à New York, mais Cambridge était devenu un lointain souvenir. J'ai hâte de revoir certaines personnes, parce que aussi proches qu'on ait pu être pendant nos études, j'ai forcément perdu contact avec pas mal d'entre elles et c'est avec ma main dans celle de @Sage Vanderbilt que j'entre dans la salle décorée à l'occasion, avec ma tenue aux couleurs de la Kirkland assortis à Sage. "J'aurais dû contacter les organisateurs pour leur demander de mettre une piscine à boules", que je lui dis avec un petit sourire au coin des lèvres. Le sourire qu'elle aime tant, même dix ans après.

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TENUE — les années sont passées à la vitesse de la lumière et remettre les pieds ici, à boston, te le fait d’autant plus ressentir. un tas de souvenirs qui te revient en tête comme un tsunami, davantage encore en t’apprêtant pour cette soirée. vos tenues assorties l’une à l’autre en souvenir de la kirkland, tes doigts se resserrent autour de ceux de @jackson brennan-jobs lorsque vous entrez dans la grande salle préparée pour l’occasion. tu sens le stress monter en toi, tentant tant bien que mal de le cacher alors que ta main libre vient glisser sur ton ventre légèrement arrondi comme si tu tentais d’apaiser le petit être qui y grandit. les traits qui s’adoucissent à sa remarque, ton sourire qui s’éveille en rencontrant le sien. « moi qui comptais sur toi pour le faire depuis des semaines, je suis déçue… » que tu lances en tentant de rester sérieuse, relâchant finalement sa main pour te glisser sous son bras, les tiens venant s’enrouler autour de sa taille pour être au plus près de lui. « je suis curieuse de voir ce que tout le monde est devenu. on devrait lancer des paris avant de croiser du monde. » en réalité, t’es certaine d’avoir oublié la plupart des prénoms de ceux que t’as pu côtoyer par le passé.

Dix ans, ça passe très vite et en même temps, j'ai l'impression que c'était il y a une éternité. Il s'est passé tellement de choses ces dix dernières années dans ma vie que je ne saurais même pas par où commencer. Mais s'il y a bien une chose dont je suis fier, c'est de venir au bras de @Sage Vanderbilt et de pouvoir toujours l'appeler ma femme. Les gens nous pensaient parfois un peu fous à l'époque, emporté par notre fougue et nos décisions parfois un peu prématurées mais comme quoi, quand on sait, on sait. Et on l'a vite su, elle et moi. J'ai hâte de voir la tête des gens quand on va leur dire que ce petit ventre arrondis qu'elle a tendance à caresser lorsqu'elle se sent stressée ou angoissée, c'est notre cinquième enfant qu'on va accueillir dans notre famille déjà bien remplie. Je souris en coin à sa remarque et je glisse ma main dans son dos tendrement quand elle vient se rapprocher de moi, faisant mine de réfléchir. "Je sais même pas qui va venir..." Et si on se souviendra d'eux, d'ailleurs. Petit air moqueur sur le visage quand j'ajoute : "J'suis sûr que la conversation des membres de la Kirkland actuelle est bien fade sans nous..." Parce qu'on était les deux clowns de service qui aimaient bien dire les pires conneries du monde sur cette conversation. Je pointe du doigt la petite salle annexe avec l'annotation de "time capsule" et je regarde Sage, "Oh putain, j'avais complètement oublié ça, j'me rappelle même plus ce que j'ai dis" J'espère que j'ai pas dit de dingueries, parce que si ça passe aux yeux de tout le monde, je pourrais me faire quelques ennemis.

❊MIRACLE

Searching for words and praying for signs, I struggle to find the rhythm and rhyme.  

TENUE — capable de tout pourvu qu’il soit à tes côtés, tu l’as toujours dit ; et t’as tenu parole. la côte est quittée pour l’ouest peu après l’obtention de son diplôme avec déjà deux bébés sous les bras, c’est là-bas que vous avez finalement construit votre vie de famille et vos vies professionnelles par la même occasion. de ton côté, rien de spécialement de surprenant à dire que c’est au siège d’apple que tu travailles ; parce qu’avant même de le connaître, c’est la marque que tu chérissais certainement le plus au monde. alors, évidemment, lorsque la porte s’est ouverte devant toi, t’as saisi l’occasion sans plus tarder. et t’as même réussi à allier vie pro et vie perso, désormais enceinte de votre cinquième enfant, un poste à responsabilité en parallèle et le meilleur des papas à tes côtés. de ton côté, t’es prête à lancer des paris sur les potentielles vies de ceux que vous avez pu côtoyer par le passé, écoutant attentivement ce que ton mari te répond ensuite. « peut-être qu’un couple excessivement drôle vient de s’y former grâce à une soirée, tu sais pas. » des vous avec dix ans de moins, c’est ce que t’essayes de lui dire. ton regard suit son doigt vers la capsule temporelle, grimaçant faussement. « je suis sûre que c’est une mauvaise idée d’y aller. » t’es presque sûre d’avoir dit que t’étais amoureuse de @jackson brennan-jobs comme une folle, que tu pensais que c’était l’homme de ta vie et que t’as été extrêmement niaise en faisant ça. techniquement, t’aurais pas eu tort, mais c’est surtout la forme qui doit être terrible. t’es bien vite coupée dans tes pensées lorsqu’une voix s’élève, parlant de la kirkland comme une agence de rencontre. ton regard se pose sur l’énergumène et tu te mets à sourire aussitôt. london ? @landon fabre-spencer ? « tiens donc, landy-chou… » que tu lances quand enfin son nom te revient en tête, toujours collée à jackson dont tu comptes pas te séparer, un sourire amusé au coin des lippes. « ce qu’on devient ? on fait du stand-up, mais si tu nous poses cette question, ça signifie que t’es jamais venu nous voir… quelle déception… » drama queen un jour, drama queen toujours, n’est-ce pas ?

Dix années ont passées, le fait de revenir à Boston et plus particulièrement à Harvard soit l’université qui m’a vu grandir ainsi que m’épanouir réveille en moi des souvenirs certains peuvent être triste mais quelque part, le positif a primé sur tout ceci comme d’être allé à Harvard ce qui était une sorte de tradition familiale voir aussi ma rencontre avec de magnifiques personnes qui ont marqué ma vie. Cette université ainsi que cette ville ont été comme ma seconde maison/famille en quelque sorte aussi, aujourd’hui je peux dire que je me sens bien, épanouie dans un travail que j’aime mais surtout auprès d’un homme merveilleux avec qui j’ai eu deux enfants. Venue seule, habillée d’une robe noir à laquelle j’ai rajouté quelques détails colorés comme accessoires par exemple rappelant les deux confréries auxquelles j’ai appartenu pendant que j’étais étudiante : les Quincy en première et la dernière : les Currier. Quelques fois, il est vrai que je me demande que sont devenus certaines personnes de ses anciennes confréries, cela me ferait du bien de les revoir ou même d’avoir un peu de leurs nouvelles. J’espère en tout cas que lors de cette soirée, je tomberais sur des personnes que j’ai connu pas mal ou très peu.