contre la porte. le souffle se perd, debout, regarde en l’air comme si les réponses tomberaient du ciel. tente de calmer la respiration en dent de scie, perturbé par toutes les émotions qui foudroient en un instant. quitte le bois, le dos qui se décolle, marche sans but dans la chambre, quelques pas seulement avant de lâcher prise. les bras qui se relâchent le long du corps, les yeux qui passent en revue la pièce. se rappellent, l’heure d’avant. à nos corps qui s’emmêlent, s’unissent. à nos cœurs battants sur le même tempo, celui d’une passion nerveuse. se rappellent, les lèvres qui se dévorent, qui bouffent l’épiderme comme si elles en avaient jamais assez. d’toi. flammes volages, peut disparaître en un claquement de doigts. laisse les secondes défiler, tends l’oreille qui attends l’énième départ. le silence à venir. mais c’est le grincement d’une porte qui s’ouvre brutalement qui résonne à la place. rapidement, je pivote pour te faire face, accuse tes premiers mots. la surprise brille dans les billes avant qu’elle ne s’estompe dans la mélancolie. - putain, j’me le suis pas tapé ! on a pas baisé ensemble, on a rien fait. on a juste prit un motel perdu sur le bord de la route pour passer la nuit là bas mais.. c’est tout. avance doucement. fais taire le reste, les aveux, les regrets d’une histoire qu’on a scellé là bas. décrivant grossièrement la soirée, pas plus. pas de quoi te laisser faire marche arrière. égoïstement, j’avais pas envie que tu me prives de toi. de tout ça. pas envie que tu t’en ailles pour les mauvaises raisons. - et moi ? qu’est ce que tu veux que j’fasse quand tu me balances à chaque fois qu’on est juste un minable plan cul, que tu veux rien d’plus que ça avec moi, que j’vaux pas mieux qu’ça avec toi ? lève les paumes des mains au ciel avant qu’elles ne retombent avec lassitude. - j’arrive même pas à me situer avec toi, j’sais pas ce que j’suis pour toi. si c’est juste de la baise ou si c’est plus que ça.. j’sais rien. j’accepte d’être ce point d’interrogation uniquement parce que tu l’as imposé, juste pour ne pas t’voir fuir encore. soupire, lève les yeux au ciel avant qu’ils ne retombent sur toi. - c’est pas c’que j’te demande.. faut que j’oublie un an d’relation, que j’oublie tout l’amour que j’ai eu pour lui. ça prends du temps ! tu m’as dis de pas me précipiter pour pas foncer dans l’mur. et, c’est c’que j’fais, j’veux me soigner mais, j’ai aucune envie d’aller baiser ailleurs qu’avec toi. de voir un autre que toi. lèvre prisonnière de mes canines, exerce une pression dessus avant de la relâcher. - on s’en tape d’ce que j’veux entendre. dis moi c’que toi t’attends vraiment d’moi. parce que là c’est l’flou et, j’sais c’que j’dois faire pour ne pas te perdre.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

la sottise d’prendre le risque d’enflammer l’étincelle de braise étincelante. tu la rejoins dans l’autre pièce, fuit avec elle et non contre elle et marques ta présence de ton propre argumentaire. mais le dilemme te taraudait avant d’lui faire face, partagé entre sauver ton équilibre ou tenter davantage ta déraison. partir ou la rattraper, la retenir, comme elle t’avait maintes fois reproché. le deuxième avait eu gain d’cause, t’emportant dans ses tranchées, t’embarquant dans son no mans land. debout, au milieu d’la pièce, c’était comme si elle avait anticipé ta poursuite. si bien anticipé qu’les arguments filaient à vue de nez pour détruire chacune de tes accusations, de tes appréhensions à peine voilée. Un motel perdu.. c’est tout, hein ? qu’tu reprends presque dubitatif, à la limite du dédain. aucune ambiguïté sur l’ton déplaisant quant à cette rencontre, aucune utilité à faire semblant maintenant que t’avais déployé toutes tes cartes. ou presque. c’était à son tour de jouer sa main, dégainer son artillerie lourde. t’impose ces affronts balancés dans valse précédemment minée, teintée d’incertitudes et de choix où tu n’en étais jamais ressorti gagnant. une valse qui vous avait lassés dans les deux camps, à en croire l’exténuation dans son ton qui faisait écho au tien. tu soupires, avances de quelques pas, réduis la distance entre vous à chaque coup réceptionné bien envoyé. l’esprit en feu, les mots prêts à claquer pour lui faire transmettre ta.. peur de t’enchaîner à son âme brisée, risquant de fracasser la tienne au passage. l’agitation s’lit sur le bout de tes doigts nerveux, tes orbes oscillant entre le mur blanc derrière elle et elle, jusqu’à ce qu’ils ne se bloquent sur elle. intensément. quand son aveu de n’vouloir que toi est lancé dans l’air. la nervosité se tarit - non, faux, elle tourbillonne davantage, la cage thoracique compressée face à sa question. inspire, expire, souffle. J’te demande pas de l’oublier, je- bip, faux, réessaie une autre fois. J’veux juste- moui ? continue. J’veux juste- je- grognement de frustration. J’sais pas ce que je veux, ok ? J’sais pas c’que j’veux t’donner, c’que je peux te donner parce que j’sais pas c’que t’attends de moi ! logique, non ? dans ta tête, tout était bien logique en tout cas. Je te veux, Lena. une certitude dans cet océan d’hésitations. tes billes plantées dans les siennes pour appuyer ta sincérité. Je sais juste pas comment parce qu’on danse sur le même putain de refrain depuis qu’on s’connaît et on s’y cantonne parce que c’est un beau refrain. J’suis l’amant, l’mec second plan, j’sais pas comment j’suis censé être.. l’autre. Imagine qu’le reste de la chanson est à chier.. tout ça.. nous deux, c’est fini ! traduction : t’étais effrayé de découvrir le reste. découvrir si votre compatibilité allait au-delà de ces draps.

dans un entre deux. détestable. entre passé et renouveau. entre mort subite et renaissance. parle comme si t’étais le seul à avoir peur, le seul à être plongée dans le brouillard de notre relation. celle qui n’a eu ni début ni fin. juste des retours intempestifs, des besoins de revenir l’un à l’autre, ecrire la suite. d’une histoire qui n’a jamais eu sa chute. regard fuyant quand le motel ressort de tes lèvres. sujet sensible, les révélations encore fraîches suintes le long du myocarde. celui là même qui ricoche dans l’aveu de tes mots. psyché percé à jour, celui qui ne se dévoile pas beaucoup. pas vraiment. toi qui le cadenace férocement, intimité que tu gardes en sécurité. la confiance bafouée tant de fois, incapable de s’ouvrir réellement. et je la sens, ta paralysie de sentiments. baisse les yeux. les mots fatidiques. bouleverse l’âme, celle qui voudrait t’offrir le meilleur de moi. « je te veux lena. » saisissant. frisson qui se déclenche, monopolise le derme quand t’es si proche. que le souffle de tes mots est perceptible, hypnotisant. se calme la colère. la tempête qui monte toujours trop vite à la tête. t’as ce truc qui me donne envie de pas tout foutre en l’air. élimine les derniers millimètres qui nous séparent. proche de ton torse, les azurs se dressent jusqu’à tes billes noires. effrayées. autant que moi si l’envie d’essayer ne prenait pas toute la place. - avec c’que j’ai vécue ces derniers mois.. tu crois que j’ai pas peur moi ? que t’es le seul à te poser des questions ? à ne pas savoir où on va, ni même si on a raison d’y aller.. silhouettes qui s’effleurent, phalanges caressent les tiennes, près de ta cuisse. - tu crois que j’me dis jamais que t’es capable d’me briser toi aussi ? haussement d’épaules, clame l’évidence. - putain, t’es exactement l’genre de mec qui peut m’faire tellement kiffer.. pire que tout c’qu’on a vécu avant. mieux que tout ça. t’as ce truc que je ressens pas avec les autres, que j’ai connu qu’avec lui. t’as ce truc effrayant, qui voudrait que je m’en aille et pourtant j’suis là. - j’te veux aussi quincy. mes doigts enlacent les tiens. les bleutées ne quittent pas tes yeux, veulent te dire à quel point tout est vrai. - elle m’a déjà lassée moi cette chanson. j’veux qu’on en écrive une autre.. qui parle de sentiments, où t’es le mec en premier plan, celui pour qui j’souris bêtement quand il me regarde comme ça. lippes qui suivent les mots, attire ta main vers la chute de mes reins. enroule mes bras autour de ton cou. visage qui se rapproche. - celui à qui j’envoie des musiques tard l’soir pour avouer c’que j’ressens.. souris encore, sur la pointe des pieds viens chercher tes lèvres pour les caresser. poitrail martelé de pulsations. - j’vois pas de fin moi. j’vois qu’un début..

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;