Je me rendais bien compte que tu n'avais capté ce que j'disais, pensant que je parlais de cette version de toi et non d'Heidi. Mais tu n'avais pas tort pour autant. Je détestais cette version de toi, celle qui était fermée, qui était froide et distante. Je préférais celle qui était tactile, câline et souriante. De loin. Et j'avais peur d'une relation avec toi quand je te voyais comme ça, parce que je ne savais pas tellement comment réagir face à ça. Et très vite, je me perdais dans toutes mes pensées contradictoires. Oui, j'en avais marre et je voulais que ça s'arrête. Mais j'en avais pas envie... Je t'avais dans la peau, même si j'arrêtais de le dire de peur de te faire fuir. J'étais dingue de toi et une part de moi était prêt à t'attendre toute une vie. L'autre, elle était effrayée de ne jamais pouvoir t'avoir. Elle regardait tous les différentes opportunités qui s'offraient à nous, et voulait fuir avant que le pire n'arrive : que tu me brises le cœur en t'éloignant. « je... » Incapable d'aligner deux mots, incapable de répéter ce que tu voulais entendre. « je... » Je voulais pas d'Heidi. C'était toi, que je voulais. Toi entière, avec des qualités et tes défauts. Avec des perfections et tes imperfections. « c'est pas heidi que j'veux » Je regrettais de dire ces mots à l'instant même où je les avais dit. Parce que j'cédais encore une fois à ce que tu voulais, peu importe les conséquences sur moi, sur ma santé mentale et sur mon cœur déjà bien fragilisé par toute notre histoire.

tout bats de l'aile mais tu continues de lutter. lutter contre toi, tes sentiments, lui. t'es prête à te protéger de tout et de tout le monde, au détriment de choses qui pourraient être belles. tu manques cruellement de courage et tu deviens une personne foncièrement à l'opposé de ce que tu es réellement. sauf que les choses deviennent de plus en plus compliqué à l'instant parce qu'il ne rentre plus dans ton jeu, qu'il baisse sa garde et arrête de piquer ton égo. en vérité, il te dit ce que tu veux entendre. ce qui t'apaises. mais t'es pas prédisposée à ça, que la tension et les nerfs sont trop vite montés, qu'il t'as piqué et que tu veux pas avoir des images de lui et heidi en tête. tes yeux font un rapide passage sur ses lèvres avant que tu te recules de quelques pas. tu déposes ton verre encore à moitié pleins sur la table, et froidement, tu murmures un — fais ce que tu veux. tu tournes les talons rapidement car t'es en train de t'effondrer intérieurement et que ça risque d'exploser. tu veux pas qu'il soit témoin de tes larmes incontrôlées et mal placées. tu ne saurais même pas expliqué ce qu'il t'arrives. les yeux s'emplissent d'eau et tu viens balayer les larmes qui coulent sur tes joues pour te reprendre les secondes d'après. fermer les vannes, c'est tout ce qui importe. ton corps se faufile entre les groupes amassés et tu aires sans but précis jusqu'à rejoindre l'espace plus cosy de la soirée. tu finis par te laisser tomber sur une assisse sous une guirlande qui éclaire intimement l'endroit.

Complètement contradictoire, je me retrouvais à céder de nouveau à la tentation que tu représentais. C'était dingue cette façon que tu avais de me tenir, et je sais que beaucoup de mes proches m'en voudraient de réagir comme ça, mais qu'est-ce que j'y peux ? J'suis fou de toi, c'est comme ça. Proximité qui met toute mon assurance à l'amende, parce que tu m'ébranlais, de fond en comble. Et quand tu reculais, quand tu décidais de t'en aller, j'sentais mon cœur se resserrer. Je détestais ça putain, vraiment. « ana att- » attends. Mais trop tard, t'es partie. Je savais pas si je devais te suivre ou non et... je décidais de le faire. Parce que c'était pas fini, ça pouvait pas se finir comme ça. Putain, regarde ce que tu me fais faire, à te courir encore après malgré le mal que tu me fais. Après t'avoir vue t'installer, je faisais de même quelques instants après, à tes côtés. Je restais silencieux, regardant devant moi, avant de tourner la tête, le regard rivé vers le sol. « parle-moi » Comme si j'étais ton ami, ton amant, ton confident, ton meilleur ami. Juste parle moi, me repousse pas, parce que ça devenait de plus en plus difficile de gérer tout ça, ces sentiments contradictoires.

tu te sentais nulle. là, assise seule dans ton coin, loin du monde et de la folie de la soirée. dans cet alcôve, t'essayais de reprendre le contrôle de la situation qui te dépassait. tu te rendais compte de la merde que t'avais foutu entre vous et du mal que tu lui infligeais. ce mal qui se répercutait sur toi par ricochet. tu te sentais submergée par un tas d'émotions et.. laquelle gérer? tes pensées furent coupées lorsque donovan vient s'installer silencieusement à côté de toi. pas un mot de sa part, ni de la tienne. le silence est pesant mais que dire de plus? à quoi bon se parler si c'est pour se faire du mal? vous ne saviez plus faire que ça ces derniers temps. sa voix retentit de nouveau, plus calme que les instants d'avant. tu souffles longuement et tes pensées se bousculent. — la vérité c'est que.. j'suis perdue. que j'sais pas si ça changera un jour. j'ai l'impression que rien ni personne réussira à adoucir tout l'mal que j'ai en moi. tu viens recroqueviller tes jambes, pliées, contre toi. — val c'est plus que mon ami, c'est pas nouveau. enfin.. oui et non. ça restera toujours mon ami quoi qu'il arrive. un de mes meilleurs amis. tu te grattes la gorge, un peu gênée mais il tient à ce que tu lui parles, alors t'es transparente avec lui. — est-ce qu'un jour t'arrêteras... de m'aimer? ta respiration s'accélère nettement et tu relèves le regard vers lui avant de le fuir de nouveau lorsque tu croises le sien. plus simple d'avoir ce genre de discussion sans se regarder.

Faut croire que je cherchais la merde, à tendre le bâton qui servirait à me battre. Mais va savoir, j'étais incapable de te laisser en plan, comme ça, pas après les mots qu'on a pu avoir l'un envers l'autre. Et peut-être que je serai encore à t'étouffer. Tu n'hésiteras pas à me le dire si c'était vraiment le cas. Promis je travaille sur cet aspect de ma personnalité. Un moment et je te laisserai tranquille. Mais là, installé à côté de toi, après plusieurs minutes sans parler, je finissais par rompre le silence qui s'était instauré. Mâchoire serrée à l'entente de tes mots. Tous tes mots. Que ce soit sur le fait que personne ne saura adoucir le mal que tu as en toi, tout comme tout ce qui concernait Valentin. Tu m'as fait le détester maintenant, alors que je l'aimais bien de base. Triste réalité que la jalousie qui m'habitait. J'avais envie de dire qu'on ne couche pas avec ses meilleurs amis... mais le fait est que tu fais ce que tu veux. J'ai jamais eu la moindre influence sur toi de toute façon. Ma présence ne change pas grand chose à ta vie et je m'en rends compte. Gorge nouée, je hochais les épaules. « j'en sais rien » finissais-je par admettre, le regard perdu dans le vide après avoir croisé le tien. « c'est tellement virulent que j'ai envie de dire non » Parce que c'était un amour qui semblait me marquer au fer rouge. « mais je sais pas de quoi demain est fait. peut-être qu'un jour, je rencontrerai quelqu'un qui... bref » Pensée de trop, qui n'aurait pas due être énoncée de vive voix.

et alors que tu t'ouvres doucement, que t'essayes de lui parler et de lui dire ce que t'as sur le coeur, ses mots te torpillent. une montagne russe avec une montée énorme mais une chute plus que vertigineuse. tu restes sans voix, juste à hocher la tête et a serrer tes jambes contre ta poitrine, quitte à en réveiller les douleurs de tes côtes encore un peu fragile. le menton sur tes genoux, le regard posé au loin et celui-ci s'embue de larmes. — je comprends. qu'est-ce que tu pourrais lui dire de plus? après tout, il est libre de faire ce qu'il veut. sa promesse était stupide et tu lui as dit à plusieurs reprises. il aurait toutes les raisons d'aimer une autre que toi. une fille peut-être moins brisée, qui ne fait pas que le repousser. — est-ce que tu peux me laisser seule s'il te plait ? t'as pas le courage de te lever et de faire face au monde. t'as besoin de te remettre de la claque que tu viens de prendre, pour pouvoir sortir ton plus beau sourire après. — va la rejoindre, heidi. elle doit t'attendre murmures-tu sans aucune once de méchanceté. un simple constat que tu faisais. tu n'avais pas le droit de lui gâcher sa soirée, après tout, c'est toi qui l'avait suivi et qui avait imposé ta présence à ses côtés.

Il n'y avait plus aucune évolution entre nous. Au contraire, on ne faisait que reculer encore et encore. Les conversations moins présentes, les douleurs bien plus violentes.  On avait sûrement atteint le point de non-retour. Celui qui signait la fin d'une relation pas même commencée. Pourtant, tu le sais à quel point je t'aime, que ce soit dans mes gestes ou dans mes regards. Dans mes mots, quand tu me l'autorises... Mais non. C'était pas suffisant. La preuve, tu disais être perdue et t'étais pas sûre que ça puisse changer. J'y voyais le message d'aucun avenir possible entre nous. Je voulais de la réciprocité moi. Je voulais quelque chose qui me transcende, de la tête au pied, une fusion, de la communication et du partage. Pas... ce semblant de relation où tu peux dire ce que tu as sur le cœur mais pas moi. Alors tu me repousses, encore. Parce que ça te blesse. Quand je fais ça, tu te braques. Quand tu le fais, j'dois accepter. A quoi bon se battre, ça ne sert plus à rien maintenant. Respiration forte, rythme cardiaque rapide, je me redressais, déposant mes lèvres sur le haut de ta tête. Après tout, l'amour était toujours là, même résigné. « amuse toi bien à miami » Et puis sûrement que tu t'amuseras bien, tu trouveras des mecs qui voudront toute ton attention le temps d'une nuit. Qui suis-je pour dire quoi que ce soit ? T'es libre de faire ce que tu veux, tu me l'as bien fait comprendre ces dernières semaines. Et alors que je m'éloignais pour rejoindre Jax et Sage, je me stoppais. Non, pas comme ça. Je voulais pas que ça se finisse comme ça. Revenant sur mes pas, je me tenais face à toi, bras tendu. « tu m'as promis une danse » finissais-je par dire. Quitte à avoir un dernier moment ensemble, je préférais que ce soit une danse, plutôt que de la tristesse et de la frustration de l'avortement d'une relation.

un semblant de rupture d'une relation qui n'ait jamais née. que t'as mis en échec dés que c'est devenu un peu plus sérieux, dés que t'as compris que t'étais sur une pente glissante. pourtant les débuts, votre début, il était magique. un vent d'air frais, rassurant, apaisant, quand rien allait. dans les coups et l'humiliation quotidienne, il était cette bouffée d'air dont tes poumons se gonflaient. c'était aussi avec lui que t'avais trompé travis. et même si cette fois était loin d'être la meilleure, elle représentait le décrochage d'une relation toxique et étouffante. mais là, c'était toi, la travis de l'histoire. et si tes amis te voyait, si tes amis savaient.. si seulement finalement.. ils t'auraient secoué pour incarner la dureté dont tu fais preuve. tes paupières se ferment pour ne pas affronter son départ. ta mâchoire se serre lorsqu'il dépose un baiser sur le haut de ton crâne. tu n'entends plus que le bruit du craquement des cailloux sous ses pas s'éloignant t'hérisses les poils, même la musique ne t'animes plus. jusqu'à.. sa voix, de nouveau. tes sourcils se froncent et tu relèves le visage en sa direction. son bras tendu t'appelles et tu ne peux te résoudre à refuser. tu lui a promis et si tu peux bien tenir une promesse envers lui, c'est celle-là. ta main se pose dans la sienne, contact qui te fait frissonner, et tu te relèves. — attends en t'appuyant sur sa main, tu vas pour ôter tes talons. tu perds dix centimètres, t'es pieds nus, mais étrangement plus à l'aise sur les graviers. — la musique est pas faites pour danser un slow là.. non, c'est tout le contraire même, mais ça ne t'empêche pas de venir te coller à lui. tes bras se hissent sous sa veste pour entourer son étreinte et ta tête se pose contre son épaule. alors que tu te laisses guider par ses mouvements, tu ne peux t'empêcher de penser tout haut — pardonne moi.

C'était pas facile, de se défaire d'une personne, surtout quand elle a un fort impact sur nous. Et pourtant, j'ai réussi avec Grace alors peut-être que j'y arriverai avec toi. Même si cette simple idée, en réalité, me donnait la nausée. Un sentiment d'inachevé que j'avais du mal à accepter. Le pire dans tout ça, c'était la réciprocité des sentiments. Tu me l'as dit, je l'ai dans ma tête qui se répète en boucle quand ça va pas. Tu m'aimes. Mais c'est pas suffisant, puisque toi et moi, ça se fera pas. A quoi bon dire quoi que ce soit, c'était terminé. Une dernière danse, la danse promise, et nos chemins prendront des directions différentes. C'était la promesse de la soirée. Le point final d'une histoire qui n'a jamais vraiment commencé. Tu te mettais pieds nus sur les graviers, avant de venir te coller à moi, glissant tes mains sous ma veste et collant ton visage sur mon épaule. Cette façon si naturelle que tu avais de te glisser contre moi me déconcertait doucement, avant que je ne vienne caler mon visage contre ta tête. Peu importe le rythme qui nous était imposé par la musique, j'avais opté pour le slow, parce que c'était le type de danse des amoureux. Que ce soit les nouveaux, les anciens... ou les brisés, comme nous. « chut... » Il fallait qu'on arrête de parler. C'était ce qui ruinerait le moment et je n'en avais pas envie. Me stoppant quelques instants, je retirais mes chaussures et mes chaussettes, pour être à mon tour pieds nus sur le gravier. La peur de te marcher dessus venant se dissiper avec ce choix là. Récupérant ton étreinte, je fermais les yeux et profitais tout simplement de ce dernier moment avec toi. De ton odeur, de ta présence, de ta douceur et de ton étreinte. Et dans un mouvement naturel, je venais capturer tes lèvres. Un baiser chaste, un baiser doux. Un baiser d'adieux.

les petits cailloux qui s'enfoncent dans tes pieds ne sont qu'une douleur infime à côté du reste. elle est presque agréable cette douleur, parce qu'elle te fait oublier les autres. celles que tu n'arrives pas à panser, à affronter. les gestes se font naturellement entre vous et c'est décontenançant. tu ne peux pas empêcher le naturel. là, près de lui, tout semble s'apaiser. les larmes qui perlaient sur tes joues se sont stoppées. peut être que la terre ne tourne plus rond aussi. tout pourrait prendre feu autour de toi que tu t'en apercevrais peut être pas. c'est au creux de ses bras, que tu te sens parfaitement bien. te voilà à regretter tes paroles, à te refaire les longues discussions autour des relations que t'as eu avec valentin. si seulement donovan savait qu'entre val et toi, il n'y avait pas seulement du sexe. mais c'est un jardin secret que vous cultivez et sur lequel tu ne vas pas t'épancher. ses lèvres venaient à la rencontre des tiennes. encore un mouvement naturel et qui te fait tout oublier. tout. jusqu'à ce que la musique se termine et change. difficilement, après quelques secondes à profiter de ce baiser, tes mains se posent à plat sur son torse. — je.. la tête qui se balance de droite à gauche. — s'il te plait.. complique pas les choses.. rupture brusque de contact physique lorsque tu te dégages de son étreinte. tu récupères tes chaussures, te hisse sur la pointe des pieds pour déposer tes lèvres sur sa joue, au coin de ses lèvres. — bonne soirée tu disparais de nouveau entre la foule afin de regagner ta table, te rechausser, et continuer ta soirée, loin de lui.