Une profonde respiration, voilà ce que je prends avant de rentrer dans la salle où se passera l'un des examens de ce cursus en art. J'ai trop peu de connaissance dans ce domaine, mes bonhommes sont uniquement des stickman et pourtant, j'ai quand même dû étudier peu l'art avec mes cours de sociologie car celui-ci est présent dans toutes les cultures d'une manière ou d'une autre. Je ne sais même pas pourquoi je me retrouve ici, ils auraient probablement pu trouver une autre personne pour faire ça, engagé un intérimaire pour la période la plus difficile des étudiants. Mais non, c'est pour ma pomme, en plus de devoir gérer ceux de mon domaine, voilà que je me retrouve à devoir aider ailleurs. Une maladie. La bonne excuse. Ronchon, oui, je le suis et pas qu'un peu surtout quand on m'a donné le nom de la personne avec qui je serais en binôme. A croire que c'est un mauvais coup du destin, que le karma est réellement contre moi alors que depuis notre dernière rencontre, j'avais lâché du lest. Mais depuis, j'avais évité de me retrouver en face de lui ou dans une situation me contraignant à lui parler. Mais là... Ça va être plus que compliqué de faire ça. Mon regard balaie d'ailleurs la salle de classe, cherchant le blond du regard espérant en avoir rapidement terminé avec ce préparatif et pouvoir prendre la tangente rapidement. Je me pose alors devant une chevalet, posant mon sac à terre, assis sur un tabouret, probablement une place qu'il a dû occupé par le passé ou peut-être qu'il occupe encore de temps en temps. Je regarde l'ossature en bois, dépourvue de toile pour l'heure. Je sais clairement pas ce que je fous ici parce que je ne sais même pas comment se déroule un examen en art. Ils sont pas sensé préparer des toiles en avance à présenter devant un jury ? Les bras croisés, je fixe l'élément devant moi en cherchant comment peut bien se dérouler cet examen dont je suis sensé aidé à la préparation. Au moins, ça m'occupe le temps que Mr Davis arrive...

Lorsque les secondes se transforment en heures
@Jaysaël S-Castellan & @Oliver Matthew Davis
TW : none
fin Mai 2023
Département d'Arts Plastiques - Harvard

Go, take off a load
Letting your wings unfold
And keeping everything down to a minimum
Everything a bit low
…

Les quelques chevalets manquants en main, je pénètre dans la salle, sans grande classe, poussant la porte du pied pour passer avec le bagage. Voie dégagée, je ne porte pas attention au décor alors que j'installe le tout. Environnement connu et même très connu où j'arrive normalement à être assez calme, enjoué même. J'ai passé des heures dans cette salle, dans ce département, étant étudiant et ça ne change pas vraiment étant assistant. Peut-être un peu moins puisque j'ai assez d'espace pour peindre à la maison et que j'apprends à profiter du confort de mon appart, mais bon… Tout ça pour dire que je m'y sens toujours aussi à l'aise.

Pensant être seul, je continue de positionner les chevalets autour du podium central, présentement vide. Fredonnant un vieux rock, mes mouvements sont habituels posant d'une main, placant du pied. Des années de pratique, même si les miens n'ont pas toujours ressemblé à ça. Et puis, les élèves les bougent toujours...

Avisant une ombre du coin de l'oeil alors que les dernières pattes de bois s'installent sur le sol, je tourne la tête pour contempler la silhouette. Étudiant trop nerveux, arrivé à l'avance? Ou cette brunette stupersticieuse qui souhaite toujours le même chevalet, placé au même endroit pour chaque évaluation? Ou alors c'est ce prof qui doit remplacer Mr. Dafoe, parce que je n'ai pas encore les qualifications requises pour la surveillance d'un examen aussi haut quoté? Je gagne mes crédits tranquillement, mais ça n'en reste pas moins que je suis assez bas sur l'échelle. Ça me prendra encore quelques trimestres avant de pouvoir prétendre à diriger réellement une classe. Selon Mr. Dafoe, j'ai ce qu'il faut entre la patience et la passion. Selon Jason, ce sera la perte de l'université parce que je ne sais pas prendre soin d'un poisson rouge… Adoration fraternelle oblige.

Relevant donc la tête, je croise bien une tête brune et si ce n'est pas l'étudiante à laquelle j'ai d'abord pensé, il est sans doute la dernière personne que j'aurais cru voir ici. Sérieusement?

Pourtant, je tire un sourire, malgré ma surprise de le voir assis sur l'un de ces tabourets.

- T'as pas sincèrement signé pour ça? M'étonnais-je, élaborant avant qu'il ne se vexe de mes paroles qui ne sont pas un reproche : Rassures-moi, ils t'ont prévenu au moins que t'allais poser nu avant de t'envoyer ici ou y'a des paris qui sont ouverts pour savoir combien de temps tu tiendras avant de franchir la porte? Le questionnais-je, semblant sérieux dans mes dires, me tournant vers la porte comme si je m'attendais à y voir un panel montant des enchères par le petit carré de verre grillagé, puis de poser mon regard à nouveau vers lui attendant sa réponse.

Je devrais peut-être pas le taquiner de la sorte, mais c'est la première idée qui m'est passé par la tête pour briser la glace depuis notre dernière conversation. Depuis, je n'ai pas trop fréquenté les espaces communs, remplissant ma promesse d'essayer de ne pas me trouver régulièrement dans son champ de vision, préférant rester au coeur des locaux d'arts où je respire plus calmement. C'est peut-être pas la meilleure solution comme première approche après ce qui s'est passé, mais je baigne dans mon environnement, alors je suis détendu et je préfèrerais pouvoir rester léger en sa compagnie, lui éviter que ce qui risque déjà de lui paraître comme une corvée soit un vrai calvaire. Je ne peux pas prétendre connaître son niveau d'aise, je peux juste hypothéser qu'il n'est probablement pas au mieux ici et surtout pas en ma compagnie. Mais il a fait l'effort de venir pour le boulot, me donnant une chance de faire le mien, et je tenterai de lui rendre l'effort en lui permettant de se détendre.

…
•

Resté silencieux jusque là, observant le blond s'afférer depuis quelque minutes déjà. Il est clair que j'aurais pu me racler la gorge ou même faire tout autre action pour lui permettre de constater ma présence dans cette salle alors qu'il fredonne. Tout va bien pour lui, comme toujours en soit. Oui, j'ai vu ses yeux humides la dernière fois, je lui ai balancé tout ce que j'avais à dire et il avait rien rajouté de plus. Nos chemins se sont dont définitivement séparé. Il n'est plus question de nous, juste de collègues et rien d'autre. Je profite cependant de ces quelques minutes à jouer les voyeur pour admirer un peu ses traits. Il a changé, un peu. Mais je reconnais toujours le calbe de son fessier, l'arrête de son menton et sa tignasse en pagaille. C'est là qu'il me remarque et me ramène à la réalité. Mon coeur se serre. C'est fini pour de bon. Je me lève de mon siège, enfin. J'aurais du l'aider depuis le début, je suis là pour ça paraît-il.

Pas de salutation, ni de lui, ni de moi. Une question qui franchit ses lèvres. Signé pour quoi ? Je le dévisage alors un instant alors qu'il poursuit dans ses explications. Modèle nu ? J'arques alors un sourcil. "C'est pas ce qu'on m'a dit, mais c'est pas un problème." J'ai jamais eu honte de mon corps, même si j'avoue que je ne serais pas serait d'être à nouveau nu devant lui, de son regard qui aurait tout le temps de me détailler. "C'est pas pire que de courir tout nu autour de tout le campus." Souvenir de mon bizutage, de cette idée folle de Lazarus de me faire ainsi courir partout... C'est d'ailleurs dans ce contexte que j'avais croisé pour la première fois Lottie, si je me souviens bien... Enfin la première fois qu'on avait réellement parlé alors que j'étais à poil... Ma première rencontre avec Oliver est au final, bien plus appréciable que ça. Et non, je ne réalises pas forcément qu'il se fout de ma gueule, estimant qu'il ne plaisanterait pas avec la possibilité de me voir nu, mais peut-être que y a que moi que cette idée peut mettre un peu mal à l'aise, lui, ça doit lui faire ni chaud ni froid. Il a du en voir des modèles nu et que je sois son ex ne doit rien changé pour lui.

Lorsque les secondes se transforment en heures
@Jaysaël S-Castellan & @Oliver Matthew Davis
TW : none
fin Mai 2023
Département d'Arts Plastiques - Harvard

Go, take off a load
Letting your wings unfold
And keeping everything down to a minimum
Everything a bit low
…

Le sourire au coin de mes lèvres s'étire un peu plus à sa réponse alors que mon regard se fait amusé. À croire qu'il arrive encore à me lire assez facilement pour comprendre que je bluff d'un bout à l'autre. Un rire muet secoue quelque peu mes épaules lorsqu'il relance même avec une comparaison.

- J'imagine, en effet, approuvais-je d'un léger hochement de tête, glissant mes mains dans les poches arrières de mon jeans. Je me souviens avoir entendu parler de l'histoire par d'autres mecs de sa confrérie. Ou même peut-être de lui directement. Je ne sais plus, je l'ai entendue quelques fois, je crois. Je n'étais cependant pas encore là quand ça s'est produit. Avec notre chance, on se serait bien rentré dedans… Je rigolais, ajoutais-je tout de même, mon ton de voix et mon regard s'adoucissant. Mais je te remercie d'être venu, ajoutais-je encore, sincère.

Parce qu'il me permet de faire mon boulot malgré notre passé. Et c'est pas tout le monde qui le ferait. Je sais qu'il pouvait être rancunier à l'époque et que s'il le décidait, y'avait rien pour l'arrêter, alors, oui, je suis surpris de le voir ici, j'admets. Et c'est probablement ce qui fait j'apprécie sincèrement. Parce qu'il aurait pu envoyer balader. M'enfin, je crois. Je suis pas encore assez haut sur cette échelle pour savoir exactement comment ça se passe.

- Je peux te sortir un chevalet supplémentaire, si tu veux tester, proposais-je puisqu'il semblait bien installé sur l'un des tabourets. Et sinon, tu peux t'installer au bureau de M'sieu Dafoe, indiquais-je en pointant le bureau dans un angle. À moins que t'aies envie de me filer un coup de main pour la mise en place au milieu? Le questionnais-je en pointant le piédestal vide trônant au milieu des chevalets en cercle.

L'exercice étant une nature morte, il n'y a que des objets et quelques draperies à placer, sans ordre bien précis. Rien de bien complexe, en somme, et c'est certain que ça ira plus vite s'il me file un coup de main, mais je comprendrais aussi qu'il refuse et veuille rester loin. Je lui laisse le choix.

…
•

J'ignore clairement ses pensées et même ce qu'il peut encore ressentir, j'ai jamais été ultra doué pour le comprendre si on y regarde de plus près... Il y a eu tellement d'incompréhension entre nous, tellement de conflits qui auraient pu être évité si on avait mieux communiqué, si je l'avais plus écouté. Enfin, il y aurait eu plein de choses que l'on aurait pu changer, mais c'est le passé et on n'y peut plus rien maintenant. J'ai vidé mon sac la dernière fois, je me suis libéré des pierres que je trainais depuis de si longues année et ce n'est pas pour recommencer tout de suite. Il plaisante. Comme quoi faut croire que maintenant, j'ai plus facile à imaginer ses pensées, et que l'hypothèse la moins plaisante à mes yeux est forcément la bonne. J'hausse les épaules. "C'est mon boulot." Laissais-je simplement entendre en le regardant, comme si réellement je n'avais pas eu le choix, certes on m'a un peu forcé la main, mais comme ce n'était pas dans mon programme je pouvais clairement refusé.

"Sans façon, je ne me suis toujours pas amélioré en dessin." Parce qu'à l'époque, il avait pu constater que ma spécialité en dessin c'était les stickman et rien de plus et ce n'est pas avec notre rupture que j'allais chercher à m'amélioré en art ou m'y intéressé davantage... Que du contraire même parce que tout cela, c'était son monde à lui, pas le mien et pendant tout un temps, je ne supportais plus l'odeur de la peinture, celle-ci me faisant trop penser à lui. Je tourne alors la tête vers le bureau en question et fini par me lever du tabouret suite à sa demande de l'aider à préparer le projet... Et bien entendu... j'ai une idée à la con, sinon, je ne m'appellerais plus Jaysaël. Sachant que l'on a encore un peu de temps avant de voir les premiers élèves rappliquer...

M'avançant vers le centre des chevalets en tirant une chaise pour bien attirer son attention, je commence ensuite à déboutonner ma chemise pour rapidement la poser sur le dos de la chaise, lui laissant ainsi voir que j'arbore toujours notre tatouage sur la clavicule. Mon regard rivé sur lui, je ne le quitte pas des yeux alors que je fais mine de commencer à détacher mon pantalon...

Lorsque les secondes se transforment en heures
@Jaysaël S-Castellan & @Oliver Matthew Davis
TW : none
fin Mai 2023
Département d'Arts Plastiques - Harvard

Go, take off a load
Letting your wings unfold
And keeping everything down to a minimum
Everything a bit low
…

Un léger sourire sur les lèvres, un peu amer, je baisse la tête un instant, quelques secondes seulement. C'est son boulot. Il fait plus ou moins du babysitting avec le nouveau. Nouveau qui a quelques mois à son livre, mais c'est tout de même ça. Relevant la tête, j'entrouvre la bouche pour ajouter quelque chose, mais décide finalement de me taire, me contentant d'afficher un air tranquille. C'est aussi bien. Y'a pas à ajouter que je n'ai pas de doute sur ses compétences à analyser les travaux des élèves aujourd'hui, puisque j'appréciais ses commentaires lorsque je lui demandais son avis mes oeuvres à l'époque. Ça pouvait lui sembler banal, simple ou peut-être même qu'il pensait ne rien pouvoir commenter parce qu'il est plus sportif qu'artistique, mais j'appréciais sincèrement. Son aide. Sa validation. Son appui.

Lui proposant de lui sortir un chevalet supplémentaire puisqu'il semble être bien installé sur le tabouret, une lueur d'amusement passe dans mon regard alors qu'il refuse, argant ne pas s'être amélioré dans ce domaine. J'admets que je l'ai surtout vu - admirer serait le mot plus juste - de l'autre côté d'un carnet de dessin. Le mien surtout. Mais bon, c'était un autre temps. Et c'est loin maintenant. Revenant au présent, je lui propose de s'installer au bureau de Dafoe, s'il ne veut rien avoir à faire vraiment ou, s'il se sent généreux de ses efforts, de m'aider à placer les objets au milieu pour l'exercice.

N'attendant pas vraiment de réponse de sa part, je me dirige vers les étagères pour récupérer une caisse et quelques petits trucs que je flanque dedans. Entendant un bruit de raclement de chaise, je me retourne pour voir ce qu'il fabrique, bloquant de le voir se tenir au centre de la salle à ouvrir sa chemise bouton par bouton. Immobilisé, il y a bien que mon regard qui suit ses mouvements, comme hyptnotisé, incapable de faire autre chose. Je ne peux m'empêcher de le détailler, plus découpé qu'avant …et encore plus attirant. Sursautant presque lorsqu'il arrive à son pantalon, manquant d'échapper la caisse, je la rattrappe de justesse, refermant ma bouche au passage alors que je n'avais pas conscience d'avoir entrouvert mes lèvres.

- Qu'est-ce que tu fais!? Que je finis par lancer, murmurant comme un imbécile, comme si c'était un secret ou comme si j'étais une prude effarouchée.

…
•

Je ne le quitte pas des yeux, attendant de voir comment il va réagir alors que je le provoque suite à sa petite plaisanterie de tout à l'heure. Torse nu devant lui, faisant mine de détacher mon pantalon, je ne loupes clairement pas une miette de ses expressions faciales et ne peut réprimer un sourire plus qu'amusé. Il fini par parler ou plutôt par murmurer. Une question, savoir ce que je fais. Il semble un peu mal à l'aise en vue de son ton, ce murmure tel qu'un puceau aurait pu la balancer. C'est pas trop la réaction que j'attendais bien que je ne sache pas trop ce que j'espérais comme réaction en agissant de la sorte. "T'as dit de préparer le centre, c'est ce que je fais." Réponse des plus calmes, un brin provocatrice. "T'as bien dit que je devais jouer le modèle nu non ?" J'aimerais réellement savoir ce qu'il se passe dans sa tête, ce qu'il pense de ça, de moi en fait. Sa bouche qui était ouverte était ce juste du à la surprise ou bien y avait-il une partie de plaisir dans cela ? Apprécierait-il encore mon corps après toute ses années ou bien n'ai-je pas vieilli assez bien pour lui plaire encore ? Ou bien peut-être qu'il n'a tout simplement plus d'intérêt pour moi. Ce qui en soit est le plus logique sinon, il ne m'aurait pas quitté comme il l'a fait. Je cesse d'ailleurs de faire le con, attrapant ma chemise. Les meilleurs blagues sont les plus courtes. "Je plaisante." Je lui tourne alors le dos pour enfiler à nouveau mon haut et recommencer à la boutonner petit à petit. Je regrette limite d'avoir fait ça, il m'a pas engueulé ou quoi, mais il ne me semble pas avoir réagit plus que ça, ce qui prouve clairement que lors de cette soirée au Spring Break, même si il ne s'était pas dérobé comme il l'a fait, il n'aurait rien pu se passer.

Lorsque les secondes se transforment en heures
@Jaysaël S-Castellan & @Oliver Matthew Davis
TW : none
fin Mai 2023
Département d'Arts Plastiques - Harvard

Go, take off a load
Letting your wings unfold
And keeping everything down to a minimum
Everything a bit low
…

Me demander pas pourquoi j'ai murmuré, j'en ai aucune idée. C'est le niveau sonore qui est sorti sans que je le contrôle. Comme si on avait à se cacher. Comme si on était deux gamins qui allaient se faire pincer. Ce n'est pas comme s'il faisait vraiment quelque chose de mal, y'a eu des gens plus déshabillés dans cette salle. C'est pas le programme du jour théoriquement, mais…

Sa réponse fuse et mes yeux glissent sur son corps partiellement dénudé, me mordant inconsciemment la lèvre inférieure. Si je le pouvais, je dirais certainement pas non. Mais je dois malheureusement y aller avec la bienséance et suivre le planning si je veux conserver mon boulot. Parce que, pour sûr, vous pouvez dire adieu à mes neuronnes s'il pose avec peu de tissus pour le couvrir! Je serai incapable de fonctionner correctement, c'est assuré!

Mettant pourtant du temps à répondre, je le vois se détourner, m'assurer qu'il plaisante. Voulant m'assurer qu'aucun élève ne vienne le déranger, je n'arrive pourtant pas à détourner le regard de lui même si j'essaie de tourner la tête, finissant par simplement la pencher alors que je le détaille. Le temps a beau avoir continué son cours, je ne considère pas qu'il aie eu une grande emprise sur lui. Il est un peu plus carré, plus bâti qu'avant, mais, comment dire, c'est pas pour lui nuire. Bien au contraire!

Finissant par sortir de mon immobilisme alors qu'il termine de s'habiller, j'ai finalement ce regard vers la porte, m'assurant qu'on est encore seuls. Voulant plaisanter doucement, je pose la caisse que je tenais sur la chaise qu'il a approchée.

- T'aurais fait la joie de plusieurs et fait baver la moitié de la salle, indiquais-je. Moi compris, lâchais-je sans le vouloir.

Réalisant les mots qui ont passé mes lèvres sans que je ne le veuille, je trouve soudainement un intérêt particulier aux objets dans la caisse et leur placement près du podium. F*ck je suis con!

…
•

Le coeur qui rate malgré moi un battement en entendant la fin de sa phrase. Le faire baver, lui aussi. Je ne réprime pas ce petit sourire qui prend place sur mes lèvres à savoir cela, à savoir que physiquement, peut-être je lui plais encore un peu... Pourtant, je ne dois pas avoir ce genre de penser, je ne dois pas être ravi d'apprendre cela, pas après tout le mal qu'il m'a fait en me lâchant de la sorte. Je suis complètement tiraillé, sentiment contradictoire parce qu'en réalité, j'ai jamais pu l'oublier j'ai jamais tourné la page sur les sentiments que j'ai un jour éprouvé pour lui, Si je devais lui donner un titre dans mon histoire, ça serait probablement l'amour de ma vie, parce que j'ai jamais aimé comme je l'aime lui et je serais incapable d'aimer quelqu'un d'autre comme j'ai pu un jour l'aimé lui. Happy end manqué, j'y aurais jamais droit. lui il le trouvera probablement ailleurs, sans moi et sans trop de difficulté, I think.

Je laisse finalement entendre un léger rire. " Heureusement que je me rhabilles alors, sinon on aurait eu une inondation et j'ai pas envie de passer ma soirée à éponger la pièce." Parce que j'ai d'autre chose à faire, comme m'occuper de ma fille, de passer du temps avec elle et surtout me détendre, parce qu'en sa compagnie à lui, c'est compliqué, trop de sentiments contradictoires, de pensées que je ne devrais pas ou plus avoir... Vider mon sac l'autre fois m'a soulagé d'un poids, mais à quel prix au final ? Lui faire la guerre était bien plus simple. Ma chemise refermée jusqu'en haut je me retourne à nouveau vers lui, évitant de le regarder. "On place ça comment ?" Je vais alors pour prendre un des accessoires Le même que lui visiblement et j'hésite trop longtemps entre retirer ma main et la laisser... Ce qui fait que la retirer en devient tout aussi malaisant que de la laisser... Je fais quoi maintenant ? Fait chier !

Lorsque les secondes se transforment en heures
@Jaysaël S-Castellan & @Oliver Matthew Davis
TW : none
fin Mai 2023
Département d'Arts Plastiques - Harvard

Go, take off a load
Letting your wings unfold
And keeping everything down to a minimum
Everything a bit low
…

Mes pensées ayant fusé avant que le filtre de la bonne logique se mette en place, je les regrette dès que je les entends! La surprise devant passé sur mes traits, je trouve un soudain intérêt pour tout ce qui se trouve dans cette caisse d'objets que j'ai récolté pour les exercices du jour. Trouvant à placer une draperie rouge sur le piedestal style fausse architecture grec qui trône au milieu du point d'observation, je pose une attention un peu trop attentive à chaque plis, espérant peut-être que ma proximité avec le tissus le convaincra que le rose à mes joues n'est qu'un jeu de reflet. Putain que je suis con!

Et alors que je l'entends rire, je m'insulte à nouveau mentalement, mais bon, il arrive à être heureux, donc c'est un bon point! …j'imagine. J'arrive à rire légèrement avec lui, mais je m'insurge encore trop de ma stupidité pour vraiment m'y prêter et bien vite, mes habituels tics me trahissent. Récupérant un objet dans le bac, je le pose, le déplace et redéplace d'une main alors l'ongle du pouce de l'autre main se retrouve entre mes dents. J'ai toujours mordu mes ongles. Depuis que je suis gamin. Et c'est l'un des signes qui avertissent assez facilement que je suis nerveux. Ça, tout comme jouer avec mes propres doigts ou tapoter du pied, mais accroupi comme je le suis présentement, ça risque pas d'arriver.

Récupérant un nouvel objet, c'est un courant électrique qui me remonte le long du bras, me faisant relever la tête d'un coup vers lui. Et le temps semble figé, nous laissant ainsi pour un instant. Le fixant, je finis par délaisser mon ongle. Allez savoir pourquoi j'arrive à respirer normalement!

Le temps se remettant doucement en marche, je fais preuve d'autant de delicatesse en glissant ma main hors de sa prise, juste assez pour tourner le poignet et lui offrir l'objet.

- Comme tu le sens, indiquais-je finalement. Tu te laisses aller, l'invitais-je.

Les élèves devront faire leur croquis de tout ça aujourd'hui, puis remettre une oeuvre complète d'ici deux semaines selon certaines restrictions qui leur ont déjà été remises. Alors le placement des objets n'a pas tellement d'importance, tant que j'en garde une preuve photo pour l'évaluation finale.

…
•