Mes doigts qui glissent sur sa peau, douce chaleur qui m'imprégner avec ce simple geste. Je ne démordrais pas, je le ferais craqué bien avant moi. Mes phalanges remontent doucement sur son dermes, venant à l'aube de sa chemise ouverte. Invitation muette à venir caresser cette autre partie de son corps. Est-ce une bonne idée ? Bien sûr que non. Mais est-ce que je vais resté raisonnable ? Absolument pas, je ne l'ai jamais été avec lui. Tout à toujours été trop fort, trop intense, trop de dérapage aussi comme à cet instant qui, ne va pas probablement finir d'une bonne façon. Le mur va me heurté de plein fouet et je ne pourrais que m'en prendre à moi-même d'avoir été aussi stupide... Mais les excuses pour l'après, je les ai déjà en tête. Je suis doué pour ça maintenant, pour me défiler, bien que je l'ai toujours été pour ne pas avoir à dire pardon ou encore désolé. Mes doigts remontes sur le tissus, venant chercher sa nuque pour y parsemer quelque caresses volatiles. Mes iris détaillent son visage, il a quelque peu changé depuis notre rupture, l'âge et les aléas de la vie, mais je reconnais ses traits, ils m'étaient si familier dans le passé. Pouce qui remonte maintenant le long de sa mâchoire, plus fine et gracieuse que la mienne, venant ensuite effleurer ses lèvres, comme pour la promesse d'un baiser à venir.

Je ne perds pas une miette de ses expressions. Paupières closes alors que mes doigts changent d'endroit. Il frisonne, je le sens. C'est la même pour moi. Trop sensible à son contact, à cette proximité retrouvé entre nous. Il est nocif pour moi, je le sais bien. Je vais encore me retrouver bousiller, mais cette fois-ci j'en aurais les tords, cette fois-ci je serais l'unique responsable de tout cela et peut-être qu'ainsi la boucle sera enfin bouclé. Pourquoi avait-il besoin de revenir dans ma vie l'air de rien ? Pourquoi diable devrais je être le seul à souffrir ? Souffre-t-il ? Je n'en sais rien, mais si blessure il a, celles-ci ne doivent être que superficielle pour lui à l'inverse de moi. Blessures profondes et mal cicatrisées qui me poussent à ces gestes. Ce geste à cet instant. Mon corps qui se balance en avant, mes doigts qui retiennent son menton avec force pour ne pas qu'il puisse me faire faux-bond si t'en est qu'il le voudrait. Mes lèvres qui se heurtent au sienne pour venir rechercher cette sensation si longtemps perdue. Le coeur qui s'affole dans ma poitrine. Je l'avais prévenu, pour jouer au con, je suis le plus fort.

Je le retiens, pour ne pas qu'il recule et pourtant, je ne sens aucune tentative de sa part. J'en reste con un instant alors que mes lèvres viennent se délecter de leurs jumelles. Tant de temps depuis ce dernier baiser entre nous, tant de rancunes envers lui. Les yeux maintenant clos, je ne le laisses pas décider du rythme, brisant la tendresse pour quelque chose de plus avides, d'un désir qui ne devrait pas être là. Attirance qui devrait rester inavouée. Il m'avait connu discret, homme qui a du mal à assumer d'aimer le même sexe, et pourtant maintenant, au milieu de la foule dans cette boite de nuit, je ne témoigne plus d'aucune réticence. J'ai d'ailleurs connu d'autres gars après lui, mais aucun n'était lui, aucun ne me plaisait autant, ne me satisfaisait comme lui avait réussi à le faire. On oublie jamais sa première fois, et même si c'était loin d'être ma première partie de jambe en l'air quand je l'ai connu... Il a quand même été mon premier. Sa main qui retient mon colle pour m'attirer, je pourrais me retirer, prendre le large, cela serait le mieux pour moi, pour mon coeur plus que meurtrit par le Canadien, mais j'en suis incapable, pas alors que pour la première fois depuis longtemps un simple baiser suffit à m'enflammer autant. Ma main libre se glisse alors sous sa chemise ouverte, venant se glisser dans son dos pour chercher à l'attirer encore plus vers moi. Fougue qui me prend... Acte de charité argumenterais je par la suite...

Son corps qui vient se coller contre le mien, instant plus que grisant alors qu'il fini par réagir... Main sur mon torse et sur mon épaule qui me repousse alors. Distance qui se creuse à nouveau car j'écarte les bras pour le laisser faire, un sourire de triopmhe sur les lèvres. Paraître plutôt qu'être, tel est ma devise à cet instant. Sentiments enfoui, juste un rictus sur les lèvres pour le provoquer, pour tenter vainement de l'atteindre alors qu'il me regarde sans que je comprennes ses pensées. "Et bien quoi ma minette, tu te rebiffe ?" Phrase de salaud, phrqse totalement indigne de ma personne et que pourtant, je prononce à son égard pour le provoquer, pour ne pas avouer que le retrouver un bref instant fut plus que plaisant sur l'instant... Alors même que dans quelque minutes, une fois qu'il aura tourner les talons, je me prendrais la tête en m'insultant de tout les noms pour avoir fait ça. Je ne suis qu'un con et c'est clairement pas nouveau, sauf qu'avec lui, je le deviens encore plus... Au point de paraître comme un salaud, mais tel est la carapace que je me suis forgé à cause de lui, m'interdisant de sombrer à nouveau dans les feux de l'amour ou autre sentiments qui ne sont que balivernes et mensonges.

Réplique qui franchit mes lèvres, j'en ai déjà honte. Je n'aurais jamais pensé dire un truc pareil, mais tout est bon pour le provoquer, pour tenter de le blesser parc que c'est ce petit jeu qui domine. Celui de chercher à blesser plus l'autre sans pour autant avoir une réelle carapace de mon côté. Mots qui tombent alors qu'il se recule encore. M'arrachant mon sourire triomphant. Mots qui tombent dans le mille, comme une flèche en plein dans la cible. Ma mâchoire se crispe, ombre de colère mêlé de tristesse qui voile mon visage un instant, et je restes silencieux un instant. Pesant mes mots pour ne pas faire d'éclat de voix. Je ne suis pas désireux de me donner en spectacle, ou plutôt pas ce genre de spectacle, car l'étreindre et le toucher devant ce monde ne me dérangeait guère. Je finis simplement par ne rien dire et me retourner sur mon tabouret pour boire d'une traite le reste de ma bière, laissé à l'abandon depuis son arrivée. J'ai rien à redire sur ce qu'il vient de me balancer. Il a gagné cette partie. Il a dit ce qu'il avait à dire pour que je lui foute la paix et que je me retrouve incapable de répliquer. Super soirée. Vraiment. Je suis vraiment trop con. Je sais même pas ce que je cherche en faisant tout ça. Lui faire payer ? Il a l'air de se porter bien mieux que moi.