veni vidi viciFinalement, elle détourne sa vision de la silhouette de l’étudiant, reporte son attention sur les bouquins, et l’attend, c’est vrai, en espérant que ce ne soit pas en vain. Là encore, elle est novice, d’ailleurs, elle perçoit ces secondes comme un interminable supplice. Se prive elle-même de quelques instants avec lui alors qu’elle les vit tous comme des délices.

Et puis… Puis son cœur bat spontanément la chamade lorsqu’elle éprouve l’empreinte de sa paume épousant ses phalanges, enivrée par leur proximité, par son être qui effleure son corps, les paupières closes, elle inspire avec langueur, s’imprègne de son odeur… et ce murmure qui bouleverse ses perceptions, en profondeur, « Crédule et pourtant tu l'as remarqué, » le temps s’étend, elle le jure, durant ce moment, un ralenti sur le métronome de son cœur battant. Sur la tension qu’elle ressent. Sur son aveu, à demi-mot, et sur les frissons qui avivent sa peau.

Une fois le livre remit en place, elle se dérobe de son emprise, tout du moins de moitié, lui fait face, son dos, contre le rayonnage, acculé. Elle omet où ils se trouvent, faute de son regard, de l’intensité qu’elle y trouve et qui lui plaît. Alors il l’est… Jaloux, bien que ça lui semble un tantinet fou. Elle qui ne lui a jamais donné de raison de remettre en question son inclinaison. Obnubilée par l’étudiant depuis le début de leur relation.
Comme elle a envie de lui dire que si elle brûle, ce n’est que pour lui. Comme elle souhaiterait ne pas se révéler stupide si elle venait lui murmurer à nouveau qu’il est le seul qu’elle s’est égarée à aimer. Qu’il n’y a que ses draps qui savent l’intéresser. Que ce n’est qu’entre ses bras qu’elle se désire dans tous ses états. « Remarqué quoi ? » elle quémande d’une faible voix, ses doigts éraflant discrètement son avant-bras, à l’évidence, plus qu’un aveu, c’est une tout autre chose qu’elle espère de toi.

@Sheng Lao Xian
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veni vidi viciPossessif, il l’est et le démontre par cette main autoritaire qui s’égare sur son corps. Remontant le long de son bras pour se loger contre sa joue, s’impose avec une domination si délicate qu’elle ferme les paupières, trahit par son sentiment d’appartenance, par son serment d’allégeance. Quand il passe aux aveux, Haiwee aime tant son assurance. « Que je n’aime pas qu’on t’approche, » elle mord sa lèvre inférieure, avorte son sourire satisfait, d’ailleurs, t’entends combien il cogne, son cœur ?

Qu’on l’approche… alors qu’ils sont si peu, ceux qui osent la draguer, à dire vrai, elle est totalement aveuglée, ce n’est que toi, qu’elle voit. Le reste, les autres, c’est comme s’ils n’existaient pas. Et ce depuis déjà de longs mois. Ce n’est que de lui qu’elle se languit en silence, durant ces moments où elle ne peut profiter de sa présence. « Ou qu’on puisse te toucher. » Pourtant il le sait bien, qu’aucun autre ne l’a fait, et ils ont tous ri de cette vérité… à la penser naïve, encline à la stupidité, ce qui ne l’empêche pas de songer que nul autre ne le fera jamais. Qu’il est le premier comme le dernier.

De toutes les façons, quand il fait glisser ses doigts jusqu’à accrocher son cuir chevelu, elle ne peut douter de ses convictions, il est le seul à faire trembler ses émotions. « Tu as ce que tu voulais ? » Sous son emprise, à flirter avec cette dangereuse proximité qu’il renouvelle, elle soutient son regard juste avant de s’avancer plus encore, d’effleurer furtivement sa bouche de la pulpe de ses lèvres, si bien qu’il pourrait se demander si l’attouchement a vraiment existé, si véloce mais à la fois féroce, « Presque. » sensiblement soufflé à l’image de son geste, bien que du tout elle s'en délecte. Sa jalousie, elle souhaite qu’il s’aventure à la signer d’un baiser aux saveurs de péché.

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veni vidi viciL’attente de l’impact de sa bouche contre la sienne a un goût d’éternité qui fait battre le sang dans ses veines. La tension, elle est devenue palpable, à la langueur de son souffle échaudé qui son mélange au sien, lorsqu’il vient répéter, avec un soupçon de taquin. « Presque. » elle quémande la suite, l’implore d’un regard, tout en restant silencieuse, qu’il abdique et parjure les limites de cette bibliothèque où elle ne sait être que studieuse.

Puis… Puis la saveur de l’interdit, de la délivrance, un baiser pour lequel au départ, elle tente de se faire violence. Une pudicité qui vole petit à petit en éclats, car elle le veut tellement que ça en est douloureux, alors elle ne peut que renforcer l’étreinte, son corps répondant à ses désirs fiévreux.
Mais parce qu’une tierce personne vient compléter leur duo, c’est un soupir lésé qui s’empare d’elle lorsqu’il met un terme à leur étreinte, bien que dans le fond, la brune reste satisfaite. Parce que ces prémices, ce sont de longues heures luxurieuses qu’ils promettent, et elle en sourit, lorsqu’il prononce encore tête contre tête, « Avec un peu d'chance, elle ne fait que passer.... » si seulement c’était vrai. Alors elle tente de temporiser sa façon de respirer, indéniablement échaudée. « Mr. Xian. Cette jeune femme n’a rien d’une momie. Veuillez la laisser tranquille. » Ce coup-ci, ça la fait pouffer, tandis qu’elle répond amusée, faussement outrée, « Voyons, monsieur Xian, veuillez me laisser tranquille, » le rire bordant ses lèvres qu'elle s'essaie à pincer pour se contrôler, piquante juste assez, quand elle lance une œillade à la contrôleuse, à deux doigts de lui avouer que c’est elle qui aurait dû être enguirlandée, « pour le moment. » complice, assumant. C’est dans un élan de rébellion qu’elle baise ses lèvres une dernière fois, les pupilles voyeuses valsant vers le ciel après cet acte-là. Désinvolte, elle se décale finalement, prête à marcher à ses côtés en direction de leur table comme si de rien n’était.

Cependant, à la vue de ses livres, elle réalise combien elle n’a plus envie de ça, elle a plutôt des besoins de toi. Inutile de jouer les bonnes élèves plus longtemps et c’est bien pour cette raison-là, qu’elle propose en une murmuration de voix, « T’as pas envie de travailler chez moi ? » Brute comme en de rare fois. Elle ne laisse pas vraiment de place à l’imagination en ce qui concerne ses intentions, et apprécie obtenir assez rapidement son acceptation. La suite de la journée ? Elle sera placée sous le signe d’occupations devenues ses préférés.


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