Aucune idée ? Aucune idée ! Il était sérieux? Si le propriétaire recherchait sa voiture, j’allais surement avoir de gros gros gros ennui en étant en sa possession. Je soupire et me demande à quoi penser les hommes quand ils font ce genre de chose. La repeindre,.. Ok mais il faudrait tout refaire, et c’était pas le moment, avec le garage qui roulait sur la corde raide. Je ne pouvais pas me permettre de bavure. « Alors non merci j’en veux pas. » Je n’allais pas commencer à traîner de nouveau dans ce genre de magouilles. Les courses c’était fini. Les soucis… Romano… Il avait mis un terme à tout ça… Alors non je ne devais redevenir celle que j’avais toujours été. Enfin… Qui j’étais au final ?…

La question que je me poserais plus tard, pas avec Bill à mes côtés , qui remonte et moi qui conduit vers l’adresse qu’il m’a donné. Je sens son regard sur moi. Mes joues se teintent légèrement. Comment pouvait-il avoir ce pouvoir sur moi ? Après tout ce qu’il avait fait…? Négatif? Pas que... Il avait été là. Comme un soutient pour ne pas sombrer, pour ne pas abandonner alors que tout aurait pu basculer. Il avait été le démon de mes nuits, mais aussi cette lumière dans un futur, ce qu’il m’avait accordé, juste un prêt, qui pouvait sauver mon garage, certes tout avait basculé plus d’une fois, mais nous étions encore là non? Et… Il avait été là, quand mes larmes étaient trop lourdes à porter…

Sauf que tout ça c’était fini. Romano n’était plus, et il n’y avait plus aucune raison qu’on se revoit non? Tout était terminé. L’inviter à passer des fêtes avec moi… Dans ce que je tentais de construire.. Avec Abril? Jeremy..? Non.. Pas vraiment… Je ne crois pas que ce serait possible.
Je laisse mon regard se poser sur lui un instant avant de me concentrer sur la route de nouveau. « Du volley? Je suis plutôt course à pied et vitesse mais… Merci pour l’invitation. » Je ne savais pas si c’était vrai. Un homme comme lui, dans un centre communautaire? Racheter ses pêchés? Il n’était pas si mauvais au fond, je le sentais. Mais c’était probablement une boutade, rien de plus…Un moyen de me faire comprendre que c’était la fin.. Réellement la fin de ces rencontres…

« Personnel… » Je frissonnais à ses mots. « Je.. je ne les reverrais plus jamais? » Pas de passage de main dans ce domaine, je serais tranquille , enfin… Même si une boule au ventre me nouait encore l’estomac.
Sa cliente préférée, un sourire doux et sincère se dessina sur mon visage. « Libre… Je ne l’aurais pas été sans toi tu sais… Et.. Je.. » J’avais du mal à parler, la boule de mon estomac montant dans ma gorge, la noua… « Je … Merci.. »

Je ne veux pas ne plus te voir, j’ai peur de perdre mes repaires, je vais être seule… Reste.. Je ne pouvais rien dire de tout ça. Alors les yeux brillants des larmes que je voulais retenir, je reste concentrée sur la route tout le long de mes paroles… La distance entre les roues de la voiture et la station finale celle des adieu serait bien trop courte, toujours trop courte pour ce fil qui nous liait et qui ce soir , cette nuit, serait coupé...

@William Bennett

À jamais et pour toujours… Deux mots, simple pourtant à prononcer, pas les plus compliqués de la langue, mais c’était surtout l’engagement qu’ils évoquaient qui était bien plus tenace et important, surtout incertain. Jamais… Il ne fallait jamais le dire, car tout le monde pouvait changer d’avis non? Et toujours, son contraire et pourtant si similaire… Pouvait-on promettre d’être toujours là? D’être toujours amoureux? Toujours souriant? Heureux..? Toujours le même… Non rien ne durait toujours.. Pas sans souffrance et sans combats. Rien ne durait jamais toujours…

« Tu .. as encore des contacts avec.. ce genre de personnes? » J’ose demander, savoir s’il serait les oreilles qui pourraient s’assurer que les hommes de Romano ne voudrait pas mettre la main sur moi, ceux qui étaient présent dans le motel, l’autre soir… Mais Bill serait plus fort qu’eux non? Etrangement j’avais eu peur de lui, mais je l’avais idéalisé. Ce méchant au coeur dur comme un roc qui avec une cape pourrait me sauver de ce monde si sombre…

Son regard sur moi, mes mots qui tardent à sortir, sentant que cette fin trop proche était en train de refermer encore une page , un chapitre que je n’étais pas prête… Chacun de ces moments forcé d’avancer, j’avais perdu pied, j’avais fais une connerie, j’avais lâché un morceau de moi que je pensais encore contrôler… Et ce soir, est ce que ce serait la même chose?

À l’adresse demandé, je me garais, mon regard se tournant vers Bill, hésitante.. « On est arrivé. » Je murmure pour ne briser personne, comme si le son de ma voix pouvait nous faire sursauter, nous donner envie d’hurler… De crier cette horreur qu’on venait de vivre… Qu’il venait de vivre… Et ce soulagement qui pourrait me faire pleurer… Trop d’émotions pour ce soir.

Mon prénom entre ses lèvres, plus de Buttercup… Me fit frémir. Je me détachais sans réfléchir, mon regard dans le sien. « Oui.. Je peux rester un peu… » Ce n’était pas raisonnable,… Pas maintenant, mais c’était un moyen de ne pas partir tout de suite, de ne pas me retrouver seule avec mes pensées, et de le quitter… Encore un petit moment avec lui qui ce soir avait besoin de moi. De mon soutient. D’une personne à ses côtés pour ne pas se laisser engloutir par la nuit si sombre… Je posais ma main sur son genoux, avec douceur…Encore protégés par l’habitacle de la voiture. « Ça ira… Tu.. Tu as fais ce qu’il fallait… »


@William Bennett

L’insistance sur le .. Suis.. Noua mon estomac d’un coup. Il était comme Romano, il était un Romano, même si je sentis mes poils se dresser à l’idée qu’il était de la même tranche qu’eux. Je savais que c’était une étiquette, qu’il n’était pas foncièrement comme eux. « Tu.. Tu n’es pas.. comme lui… Tu ne.. Ne m’aurais pas fait.. Ce qu’il prévoyait … de me faire…  » je murmure, plus pour affirmer ce que je voulais réellement penser, que pour lui. Mais c’était dit. Il n’était pas mauvais. Pas en ce sens. J’en étais certaine.

Je me garais devant l’adresse, je ne voulais pas partir, pas encore et pourtant je le devais, nous n’étions pas censé être dans cette voiture, ici , ensemble, à cette heure. Rien ne nous liait, et étrangement nous étions les complices le plus noués qu’il devait existé.. Enfin c’était cette sensation qui étreignait mon coeur, quand il me demanda de rester avec lui, un peu, juste un peu…

Ma main sur son genou, je ne savais pas trop comment aider cet homme, le soulager de la douleur, des doutes ou des questionnements qu’il pouvait avoir en ce moment, silencieux alors que son cerveau hurlait des tas de choses, tout emmêlé certainement, et … J’avais envie de plus que cette main sur son genou, de le serrer contre moi, comme quand c’était moi qui avait le coeur rempli de douleur, comme il avait soulagé ma peine ce soir là, avec juste une étreinte et la douceur de son silence… Un moment où l’hésitation et la chaleur qui se répandait dans mon corps se figea, glaçant mes gestes, immobile, avant qu’il ne pose sa main chaude sur la mienne… La recouvrant, la protégeant du reste du monde…

Mes iris posés sur le corps de cet homme,  le silence pour seul témoin de ce qui pouvait se passer à ce moment… Peur et question laissant place à la gratitude et la douceur, un battement de mon coeur qui se décroche et ses azurs plongeant dans les miennes.

Jeu.. Ce n’était pas un jeu, la vie n’était pas un jeu… Mais je gardais le silence, ma main serrant légèrement son genou, la rassurant d’un geste, il n’était pas perdu dans la partie, il pouvait s’en tirer, ne pas sombrer…

La voiture.. Je n’y pensais même plus alors que le regard de Bill me plongeait dans un univers totalement différent loin de celui ci. « Oui.. Ok… Je la laisserais là bas… » Sa main qui presse la mienne doucement, je souffle qui se coupe et je serre la mâchoire. Tout irait bien… C’était un nouveau départ.. Il s’en sortirait, et moi… Moi j’étais libre… « Je… Merci encore Bill… » La clef tourna dans le moteur prête à partir. Vers cette nouvelle vie, sans savoir si ma tête et mon coeur était en accord avec mon corps.


@William Bennett