tw ; propos vulgaires, aggression, violence.

Vendredi soir sonne le départ. L'envie de partir, d'être loin d'ici et de toutes ces mauvaises ondes. Depuis peu, je ne nous reconnaissais plus. Tu n'es plus pareil, tu ne me touches plus pareil, notre relation a pris un coup qui me donnerait presque la gerbe. Tu as beau m'avoir dit que je compte plus que tout, les gestes sont plus parlant que les mots. Je sais que je suis un merdeux qui demande à ce qu'on saigne son âme pour lui comme je le fais en retour. Petit con épuisant qui veut simplement être heureux, comme nous l'étions il y a encore un mois. Pour l'occasion, j'avais juste rempli un sac cabine, quelques affaires juste pour se poser mais rien de plus. Je prends ce dernier, le dépose dans mon dos, pendant, avant de me diriger vers toi qui t'actives pour saisir ton visage et t'embrasser comme si ce départ était définitif. Puis je te lâche, sortant ce que j'ai sous les mains pour les placer à l'arrière de notre voiture. Côté passager, je m'installe, soupirant de soulagement à l'idée de pouvoir quitter Boston quelques jours. La porte côté conducteur claque et, me retournant vers toi, je me cale dans le siège, la tête enfoncé dedans. ❝ Allons-y. ❞

tw ; propos vulgaires, aggression, violence.

Sourcil levé, visage qui se tourne vers toi, je soupire en mon fort-intérieur. ❝ Okay, faisons demi-tour. ❞ J'ai l'air blasé, je me sens blasé, comme si tout ce qui nous était tombé dessus arrivait à un point de non-retour. Cependant, je n'avais aucune idée d'à quel point. On arrive et je reste penaud, à te regarder, aussi beau qu'à moitié distant, remonter les marches pour apaiser ta conscience. Et moi, je m'allume une cigarette, espérant arriver au plus tôt à la destination choisie. Le portable vibre, attire mon attention. Un message simple et pourtant si fort que j'en lâche ma clope et monte en quatrième vitesse dans l'immeuble. En arrivant près de notre appartement, je me fais plus discret comme si je sentais le danger se rapprocher. Grossière erreur, c'est moi qui me rapprochais du danger. Et je te vois, planté devant la porte, le pied en avant, la main sur le côté, ayant servi à pousser notre entrée. Je te rejoins, les yeux écarquillés, dans l'incompréhension la plus totale. Dans la panique, je te regarde apeuré. C'est bien la première fois que je me sens en alerte, que nous échangeons pareille expression. ❝ Attends... ❞ chuchote-je avant de m'avancer, regardant les débris sur le sol, nos photos, nos putains de photos. Je te fais signe que je suis silencieux, que je compte m'assurer que les chats vont bien. Il est difficile de s'exprimer quand on ne peut pas vraiment parler. Comme un idiot, devant toi, je t'écris un sms. Je vais voir où sont les chats, il y a une arme près de l'entrée à côté de toi, une autre au niveau de la cuisine, sois prudent. Je m'avance en te tournant le dos, le coeur tambourinant comme jamais. J'ai peur qu'il nous arrive quelque chose, qu'il t'arrive quelque chose. Est-ce enfin la réponse à toutes nos questions aujourd'hui ? Une silhouette se dessine en mouvement, me poussant à me cacher derrière le canapé. Est-ce que tu m'as vu ? Est-ce que tu as compris ? J'entends que des pas se rapprochent. Ça craint et je ne suis toujours pas armé.

tw ; propos vulgaires, aggression, violence.

Il y a un bruit des plus banales, des pas qui s'avançant à la va-vite, des bruissements de débat. Pourtant, c'est comme si je n'entendais plus rien au moment où je vois une ombre noire se ruer vers toi. Pas un mot n'arrive à sortir de cette putain de bouche. Dans mon esprit, je te vois tomber, rendre ton dernier souffle, et moi m'effondrer sur le sol de douleur en réalisant que nos derniers souvenirs n'étaient que stupides chicaneries. Mais tu tiens, putain, tu tiens. C'est mon Niels, c'est mon homme ça. J'en sens une rage venir, mon désir de te rejoindre me faisant malheureusement perdre ma dissimulation. Une seconde ombre en sort et d'un coup de bras, je me retrouve sonné, le cul par terre. Comment ai-je pu être aussi con ? Toujours aussi impulsif cet Adrian. Je n'ai pas le temps de réfléchir, j'avance sur mes jambes au sol et frappe de toutes mes forces dans un des genoux de cet intrus, me redressant au moment même où il tombe à genoux au sol. Mains liés, cuisses tendus, je viens cogner sur son crâne à m'en réjouir de me défouler ainsi depuis la première fois depuis l'autre connard qu'on a torché. Le sentiment de victoire me donne des ailes, et je te regarde avec ton propre ennemi en face. Le sourire grandit sur ma gueule alors que j'avance avant d'entendre un bruit d'arme à feu se préparer à l'assaut. Un simple clic qui me pétrifie et me fait tourner le visage à côté de moi. Lui. Décagoulé, un énième démon sous apparence humaine. Mon bourreau de Los Angeles. Est-ce une blague ? Je n'arrive pas à comprendre, mon visage pétrifié, mes yeux se gorgeant d'eau à ne plus savoir comment évacuer. Il me salue, dit mon prénom, j'en sers ma mâchoire. Par pitié, Niels, barre-toi. Je t'en supplie, barre-toi.

tw ; propos vulgaires, aggression, violence.

tw ; propos vulgaires, aggression, violence.