feat. @Caesar Falls — Première vraie retrouvaille au Summer Camp. Quel décor parfait, une ambiance de détente pour apaiser les maux et nous permettre d'échanger sereinement. Les dernières fois que nous étions l'un en la présence de l'autre, il y avait toujours du monde que ce soit des loustiques de notre groupe ou encore ton amant. L'équilibre dans cette instance de paix semble avoir été trouvé et, quand bien même j'ai fait mon choix, je ne peux confier les raisons de ce sabotage. Pourquoi t'ai-je détourné de moi ? Pourquoi ai-je rejeté Corey ? Si les ombres de mon esprit sont miennes, elles ne doivent en aucun cas vous atteindre. J'ai joué l'avenir de ma place dans notre groupe parce que j'ai préféré accepter le rôle du connard plutôt que de m'avouer vaincu par des sentiments qui nous auraient entraîné vers une mort certaine. Ma conscience est bien trop pleine pour me permettre cela. Au centre de la ville où nous nous trouvons, c'est au port que nous nous sommes donnés rendez-vous. Là où nous pourrons échanger sans avoir peur d'être retenu par autrui, là où nous pourrons admirer la vue en laissant nous laissant porter par nos mots. Là où pourront surement mourir notre passé afin de laisser place à un avenir d'une divine amitié. Je m'assois dans l'ombre d'un palmier, les jambes tombant au bord, profitant de cette légère brise animant mes cheveux coiffés de part et d'autre.

feat. @Adrian Goldberg — Promesse à tenir, l'instant d'un voyage. Ni au pied des pyramides et leur hiéroglyphes incompréhensibles, ni sur la chaleur du sable à caresser quelques dromadaires attrape-touristes d'un revers de la mains, c'est au bord de cet élément que j'appelle mien que tu m'avais dit de te retrouver. A quelques jours d'une croisière de rêve, bras coincés dans ceux d'un autre brun qui aurait pu être toi si seulement tu n'avais pas trahis la confiance que je plaçais en toi envers et contre tout un peuple de sensé.e.s. La boule au ventre sans réellement savoir à quoi m'attendre alors que Matian travaillait encore sur son projet. La paume vient s'écraser à ton côté pour m'asseoir, les jambes pendantes, comme ton miroir jusqu'à ce que mes doigts libres viennent recoiffer quelques mèches rebelles. "Ca va ?" La conversation n'est pas passionnante, elle est même plutôt plate, qui sommes-nous désormais ? Perdu entre trop d'étiquettes, entre l'amour et la haine, on retrouve pas la bonne.

feat. @Caesar Falls — Le reflet de l'eau avale mon visage comme si l'en détourner était impossible, vagues possessives de ma plastique. Pourtant, dans un élan qui me décroche un battement cardiaque, je pose mes yeux sur toi, esquissant un sourire. ❝ Maintenant, j'vais mieux. ❞ J'en ose même un succinct ricanement avant de poser ma main sur ton épaule, le bras reposant à la verticale sur ton dos, en parallèle à ta colonne vertébrale. ❝ Et toi ? ❞ Le regard se teinte d'une couleur nostalgique, comme si le coche avait été loupé et que j'étais perdu au croisement de mon destin. Croisement auquel je te retrouve, soutien mutuel que l'on s'apporte au nom de la paix. ❝ J'sais que c'est pas la top forme, mais... Wesh, c'est chaud d'parler avec l'coeur mais tu comptes. Tu comptes de ouf même si j'sais pas l'exprimer, tu m'connais. ❞ Mensonge que je réalise à moitié. Par le passé, j'ai su montré que tu comptais, avant que les sentiments s'emmêlent et même pendant, mais le diable, de ses griffes, a su me retenir de me libérer de son emprise. Je suis destiné à ses enfers, et je te prie de me repousser si jamais je t'emporte avec moi. ❝ Ça fait plais' qu'on s'reparle et que c'est pas gênant, et... Bah j'veux t'le dire en face là. ❞ Les phrases s'entrechoquent car tant de choses voudraient s'écrire dans un roman à ta portée pour que tu lises. Je me tourne un peu plus, toujours accroché à toi. ❝ Je suis... Vraiment désolé pour tout. J'ai jamais voulu te faire mal mais je l'ai fait et je peux pas réparer ça. Et même si ça peut paraître faux, que tu sois heureux, là, bah ça compte. J'suis content. ❞ Tenir le regard n'a jamais été un soucis mais garder le cap de tes noisettes, surtout dans cet instant, est difficile. Je dépose mes pupilles en bas de mon oeil, contemplant une partie de ton corps et une partie du port, le centre noyé par le flou. Ton pardon est peut-être déjà accordé mais celui que je peux m'apporter est le plus difficile.

feat. @Adrian Goldberg — C'est horrible. Ce contact de ta peau contre la mienne, ta voix. Qui aurait pût me dire à quel point c'était douloureux de te revoir, juste toi et moi ? Et si Matian savait ... je n'aurais plus qu'à devoir choisir, après tout, appelons un chat un chat, rien ne sert de se mentir. Alors toi et moi, ici, sur les bords du port, c'était le secret, comme une momie dans son tombeau, cela restera ainsi. Alors j'accepte ton contact avant qu'il ne finisse par être trop brûlant pour ne pas en frissonner. J'accepte de t'écouter quand au fond de moi, je me maudis de ne pas être né sous une bonne étoile. Alors j'reste silencieux, j'réponds même pas à ta question tant mon estomac se noue, je t'écoute, je tente vraiment de t'écouter Adrian mais tu en reviens encore à t'excuser. "Stop. J'veux plus en entendre parler." Parce que c'est douloureux, ça fait mal. Parce que je repense à nous, notre bonheur certain, à notre vie, la façon qu'on avait d'accepter les bons et les mauvais. Parce que je pense aussi à ce qu'est ma vie aujourd'hui et qu'elle est probablement meilleure que ce que j'aurais pu imaginer jusqu'alors. J'ai pas d'excuses à te donner en échange, j'ai rien, plus rien dans ce coeur tout sec quand il te voit à force de se serrer. "Enlève ta main, j'veux pas qu'on nous voit" qu'on nous rapporte surtout, comme deux gosses en train de faire une connerie. Ce serait en faire tout un fromage que de dire qu'on est plus, ce serait mentir que de dire que nous n'avons jamais été rien. Mais aujourd'hui, j'apprends à payer rubis sur l'ongle en terme de culture des relations et je ne peux plus accepter d'avoir mal quand je t'entends encore t'excuser pour un moment que l'on a partagé. Alors à cet instant, j'ai envie de pleurer en pluie sur les pommettes, de hurler à m'en décrocher les poumons, de tomber dans l'eau et de fuir vers l'horizon où le soleil se couchait déjà doucement. La gorge se noue, ça se voit tout comme je vois tes yeux me fixer dans le coin de mon oeil que je me force à bouger en ta direction jusqu'à ce que mon iris se creuse un chemin dans le tien. "C'est pas toi ... c'est juste que c'est encore trop récent pour pas me faire mal..."

feat. @Caesar Falls — Ma gorge se bloque au moment où tu viens clore l'échange comme si une faute incommensurable venait d'être commise. Qui aurait cru que j'aurai été si susceptible aux actes de quelqu'un ? Je le sens dans mes tripes que le stress a gagné la bataille, qu'une part de moi s'est animée, une que je pensais éteinte depuis tant d'année. ❝ C'est juste une main amicale, Cae, mais okay ❞ rétorque-je, blessé dans mon égo, reposant ma main sur mon genou, baissant à moitié le visage devant moi. Enfant ayant fait une bêtise, adolescent s'étant laissé porté par les émotions, adulte accusant le coup et acceptant la sentence. Je me sens malade, presque, l'envie de cogner le sol et fendre la mer en deux, tomber dedans pour noyer mes larmes et les rendre imperceptibles pour que nul ne sache que je ne suis pas fait de pierre. Mes yeux se tournent vers toi, tout comme ma tête, en sentant les tensions redescendre, mon esprit et mon corps se recalibrant. ❝ C'est moi, pas besoin d'dire le contraire, je sais ce que j'ai fait. Je suis un con, c'est ma nature mais... J'suis plus du genre à penser que c'est ainsi et qu'c'est une fatalité. Tu m'as montré que je pouvais être quelqu'un d'bien si je m'en donnais les moyens, même si j'ai merdé. Je peux que m'relever et être une meilleure personne que celle d'hier donc... Dis moi c'que j'peux faire pour t'aider. Si tu veux qu'on s'oublie, que je disparaisse, même si ça me foutrait l'coeur en miettes et que j'le mérit'rai, j'veux juste que tu sois bien... Tu mérites plus que quiconque d'être heureux. ❞ Et pourtant, cela ne m'a pas empêché de merder lamentablement et de te laisser l'opportunité de prendre un chemin sur lequel je ne suis que secondaire. Je suis le seul à blâmer, et je ne peux que payer les conséquences de mes actes. Il est temps que je fasse passer ceux que j'aime avant moi, quand ils le méritent, quand c'est dû. Soupir laissant place à semi murmure, l'émotion tentant de teinté mes propos alors que je les retiens de ne foirer ma stabilité, ma tenue face à toi. ❝ Si j'pouvais retirer ta peine et la faire mienne, j'le ferai sans même hésiter car j'pourrais jamais rev'nir en arrière... Et... J'sais pas. 'Y a tellement de choses que j'pourrais dire, mais t'as pas besoin d'ça. T'as besoin d'avancer comme tu l'fais et d'être juste putain d'heureux. ❞ Car c'est ce que je savais, que tu le serais sans moi et j'accepte cela comme je peux. Je me suis saboté par peur de tout foutre en l'air, persuadé d'être voué à l'échec et une mort précoce. Pourtant, dans cette erreur que je devrais porter en cicatrice, l'espoir d'un moi meilleur est né, grâce à toi. Et enfin, peut-être deviendrais-je une personne à qui je pourrais donner autant d'amour que je peux en ressentir pour toi, pour vous. Au delà des pièges du mental, à travers les traumatismes s'étant succédés, grâce à cette paix m'ayant effrayé et que j'ai aperçu en ces quelques temps ensemble. L'espoir est né là où je ne l'attendais pas, telle une fleur dans un champ intoxiqué, voué à mourir. Et en cela, je me sens murir.

feat. @Adrian Goldberg — Non Adrian, c'est pas qu'une main. C'est aussi ton contact contre ma peau, ta chaleur qui traverse le débardeur, c'est ton sang qui coule dans les artères de tes doigts. J'en sens presque ton pouls tellement ton coeur bat fort. Mais les acouphènes se font plus puissantes, plus envahissantes, elles obstruent mes écoutilles pour ne plus rien entendre, la gorge se noue quand je te demande d'éloigner ton derme du mien, elle se racle pour y laisser s'échapper le chat. C'est à s'en taper la tête contre un mur tellement ça fait mal au fond. Pourquoi j'ai dit oui ? Pourquoi ai-je accepté de te revoir ? C'était trop tôt. Définitivement trop tôt pour être seul en ta présence. Mes pieds tournoient dans l'eau du port au point que mes jambes s'engourdissent et finissent par y accueillir les fourmis. Alors non Adrian, c'était pas qu'une main, c'était un contact, c'était aussi un risque que je n'étais pas prêt à prendre ni pour toi, ni pour moi. Puis t'as ces mots qui te sortent du coeur, je le sens. J'entends ta voix qui déraille presque quand t'es ému, quand t'es au bord des larmes, quand t'es au bord de te casser, perdu entre le besoin de fuir et l'envie de rester. J'suis pas un de ces idiots qui ne te connaissent pas. On a beau s'être rencontré récemment sur l'échelle d'une vie, je connais plus de toi que n'importe qui. Même Corey. Tu aurais mérité une deuxième chance. Pas avec lui, non, c'était déjà une sombre histoire du passé avant même la saint-valentin, non, toi tu méritais une seconde chance avec toi-même. "Arrête." Le ton sec, les yeux humides, le coeur pincé et la respiration presque coupée. J'ai mal de t'entendre dire ça. Parce que je ne ressens plus ce que je ressentais. Je suis passé à autre chose Adrian. J'ai pas eu le choix. La vie m'a offert une seconde chance que je ne méritais pas. J'ai été aveugle, aveuglé par les battements d'un foutu organe qui ne battait probablement pas sur le bon rythme pour lui. Il se forçait probablement à vouloir aider une cause perdu pour vivre, survivre et battre de plus belle. Est-ce que je regrette ? Non. J'ai aimé autant que j'ai souffert, l'équilibre des douleurs qui annule la peine. Est-ce que je voudrais revenir en arrière ? Non. Mon bonheur est dans d'autres yeux, il est dans un autre coeur qui fait enfin tambouriner le mien d'un tempo sincère. Mais j'ai mal dans ce que tu dis. J'ai mal Adrian d'entendre ce que tu dis de toi. "T'es pas un con pas plus que t'es une mauvaise personne. T'as juste pas fait des bons choix quand ils se présentaient à toi. T'as voulu te faire souffrir par pur masochisme psychologique. Tu sais, on est peut-être pas si différent... On pense tous les deux pouvoir sauver toutes les âmes d'un bateau. Notre différence réside dans le fait que moi, j'ai enfin compris que la mienne valait la peine d'être sauvée aussi."

feat. @Caesar Falls — Le mot qui m'assiège et plante tous mes soldats, un couteau asséné en plein milieu du coeur. Ma respiration se coupe en une seconde, et je me sens me vider progressivement de mes émotions, comme le ferait mon sang d'une plaie béante. Du coin de l'oeil opposé à celui de ton bord coule une larme en guise de fermeture. J'ai mal à vouloir en tomber en avant et prendre à plein poumon l'eau qui, de mes yeux, peinent à couler. Nous sommes faits d'eau et nous y retournerons. Je peine à t'écouter tant je me sens bloqué, renfermé. L'un des seuls moments où je m'ouvre, où je décide d'être sincère, de parler avec mon coeur, on me jète en arrière contre un mur recouvert de lames. Si j'avais su cela, j'en aurai ravalé mes larmes. Car celles-ci ont coulé la nuit passée, dans l'intimité de mon propre sommeil, perturbé par une conscience en éveil de ce qui tourne dans ma tête. ❝ Okay. ❞ C'est sec et je-m'en-foutiste. Tu m'as fait fermé mes émotions, je ne peux pas. Plus là, plus maintenant, et peut-être plus jamais avec toi. Si je m'écoutais, je t'en retournerai une pour marquer sur ta joue la main qui ne te touchera plus. ❝ C'était cool d'parler avec toi. ❞ Mensonge pour éviter simplement de rester davantage. Je me redresse sans même te regarder, la mâchoire contracté, le corps raidit par la peine. On dirait un robot venant de se réveiller, une machine de guerre où l'humain n'est plus, et où seul l'action et réaction demeurent. ❝ J'me rappelle des jours où tu t'souciais d'moi, où tu m'demandais que je m'ouvre. Et j'comprends qu'en vrai, tu voulais pas. T'avais pas la patience d'attendre que je guérisse un peu. Je comprends, j'suis comme un jouet brisé, ça demande du temps. Tout le monde peut pas relever le défi. T'en fais pas, t'es démis de tes engagements avec moi. ❞ Je me surprends même d'un pouffement soudain qui se meurt dans une gorge sèche et serrée. Debout et face au paysage devant, tes mots pourraient vouloir me rassurer qu'ils échoueraient comme le Costa Concordia. ❝ Merci pour ton temps ❞ sonne comme un "vas te faire foutre" et je ne m'en réjouis pas. Une douleur si vive à s'en retrouver le souffle coupé, face à quelqu'un t'ayant frappé d'une réponse hermétique à ta peine, ne peut qu'être réparé par une chimie de la tête, rendant amorphe tout ce qui fait être. Je ne suis que moi, après tout, un homme condamné à une fin proche. Moi qui cherchais réconfort, je réalise que bientôt sonnera mon heure.

feat. @Adrian Goldberg — Le coeur se serre. Il s'arrache de la poitrine quand le gorge se noue de trop. Ca en devient irrespirable quand tu te lèves. A croire que t'as encore un putain de pouvoir sur moi. Mais t'es qui au juste ? Un homme ? Un dieu qui pense avoir encore le pouvoir sur l'humanité qu'il a abandonné ? T'as pas le droit de me faire ça Adrian. De me faire passer pour le méchant de l'humanité. J't'en veux mais je ne peux que comprendre. Il y a 4 mois, j'étais à ta place et dieu sait que j'ai détesté cette place. La seconde place, celle du "pourquoi pas" mais surtout celle du "pas assez". Maintenant, je t'ai juste enlevé de ce podium là, celui de l'amour. Ca a fait mal de t'y enlever, j'm'en suis arraché des bouts de coeur mais c'était une étape indispensable pour avancer, grandir, survivre à un chagrin certain. Il fallait que tu sortes de ma cage thoracique. Alors je t'ai détesté, j'ai tenté par tout les moyens cette réciprocité dans la haine et ce n'est qu'aujourd'hui que je l'obtiens. "Stop. Putain ADRI ARRÊTE." Le ton monte autant que l'eau salée au dessus de mes joues. J'm'approche de toi, probablement que c'est trop proche mais si tu savais comme j'm'en fous. Puis je comprends l'erreur alors j'm'éloigne d'un pas de chat, remontant par la même occasion le caleçon et la tunique au dessus, laissant un peu d'air à ta bulle. "Tu sais quoi ? Pars, t'as raison, c'est probablement la meilleure décision." Les iris se fixent aux tiens et là, les larmes coulent en torrent sur mes joues. C'est trop dur de te laisser dire ça, c'est trop dur de te laisser partir mais si c'est ce que tu veux, comment pourrais-je te l'enlever. Alors je pleure, montre une once de fragilité comme un lendemain de veille sous un soleil trop pesant. Et je fais volte-face, je m'éclipse, fuis vers un endroit inconnu que je ne connais pas encore, juste pour être loin de toi, pour ne plus te faire souffrir parce que c'est cette proximité qui te fait souffrir Adrian, n'est-ce pas ? Alors regarde moi m'envoler à la recherche de n'importe quelle sobia ou couscous pour te laisser voler également de tes propres ailes dans un monde où je n'existe plus.

feat. @Caesar Falls — Arrêter ? Cela m'est impossible. Mes émotions ne sont en rien un long fleuve tranquille. Elles sont vives et violentes, me tourmentant comme les recoins les plus sombres de mon âme, bien trop longtemps enfermées sans que je ne désire les affronter. Mon impulsivité n'a d'égale que ma promiscuité, moi être condamné à la violence des réactions, les poings souvent levés, les mots souvent tranchants. Ta présence qui se rapproche n'aide en rien à me calmer, et tu recules sans même que je n'ai à te le demander. Putain que ça fait mal. Là, sur l'instant, je rêverai d'en crever. Pourquoi aimer doit faire souffrir si ce n'est pas son ultime finalité ? Quelle est sa légitimité s'il n'apporte rien que des dégâts irréparables auxquels il faudra des années pour ne serait-ce que colmater ? Je tourne mon visage vers toi, rougi par la montée émotionnelle, les yeux ravagés par les larmes qui ne désirent que couler en pluie torrentielle. Les pleurs que je perçois n'ont rien de plaisant, et une forme d'empathie se fait ressentir. Mais je demeure incapable de bouger, sachant que la fin vient de frapper sans même que je ne puisse y remédier. Vient ensuite la fuite, celle où je te regarde t'envoler au loin, blesser par la réalité que j'ose nommer, par une situation sur laquelle nous n'arrivons pas à clore. Je demeure là, reprenant une marche nonchalante où mon esprit est dans tous ses sens, priant que la terre me gobe et n'en recrache que le meilleur. Peut-être rien, car je suis vaurien.

FIN