Btone Fitness mardi 1er février 2022

@Antonio Munoz Dire que ce week-end s'était bien passé serait sans équivoque un odieux mensonge. Disons que ce week-end est passé, et d'une certaine manière c'est tout ce qui compte. Tu dois avancer, avancer, encore et encore jusqu'à ca en devienne naturel et que t'ai plus besoin de te forcer à le faire. T'as pas eu de nouvelles d'Antonio depuis quelques jours et ça t'inquiète. Est-ce que Lenka a vraiment passé le cap ? Est-ce qu'elle lui a parlé ? A cœur ouvert ? T'en sais rien et t'as envie de lui parler, connaissant son caractère, t'as besoin de désamorcer la bombe avant qu'il ne soit trop tard. Si cela ne l'était pas déjà ? Personne ne répond quand tu sonnes à l'interphone en bas de chez lui, alors directement tu commandes un taxi pour aller dans sa salle de sport. Ta main à couper qu'il y est en train de se défouler sur un sac de sable, pourvu que ce ne soit pas sur quoi que ce soit d'autre. Arrivant sur place, tu te sens un peu tache perchée sur tes hauts talons. Au secrétariat tu demandes son nom et comprends qu'il est dans son bureau lorsque la fille prend son téléphone comme pour t'annoncer « Pas besoin, je connais le chemin merci. » Tu la laisses avec sa plainte à te dire que tu ne peux pas y aller comme ça, et vas vite rejoindre le pièce en question pour ouvrir rapidement la porte après avoir toqué « Coucou ! » et avant même de lui laisser le temps d'ouvrir la bouche et de découvrir à quelle sauce est-ce que tu vas être mangée, tu enchaines « Ca te dit d'aller faire un tour avec moi ? »

Btone Fitness mardi 1er février 2022

@Katalia Borgia J’ai du mal à réaliser ce qu’il vient de se passer ou du moins ce que Lenka m’a annoncé il y a, à peine 48 heures. Je ne digère pas la pilule, j’ai besoin d’extérioriser cette rage qui me consume secondes après secondes. Elle a qui j’aurais donné le bon dieu sans confession et que je pensais droite, elle a fini par dévier de sa trajectoire, sans aller jusqu’au stade de la tromperie certes mais dans mon esprit je ne fais pas le distinguo. Je donnerai cher pour mettre un visage sur un nom, pour avoir face à moi ce mec et me défouler sur lui. Cela tourne en boucle jour et nuit, je n’en dors pas une fois que le soleil se couche, tournant dans tous les sens, m’imaginant faire les pires horreurs à cet homme … cet ex. Mais ce soir c’est trop pour moi alors je quitte l’appartement avant même le crépuscule, prenant la direction de ma salle de sport sans utiliser le moindre véhicule, mes jambes suffiront amplement. Malgré des températures négatives, je ne ressens rien, pas même une once de froid et de fatigue, pourtant cette fumée produit par mon souffle et ces cernes sous mes yeux sont bien la preuve irréfutable de la fatigue physique qui s’est établi à cause de ces nuits de cogitations à ne pas trouver le sommeil, mais aussi de la fraicheur nocturne. En arrivant à la salle, je prends tout juste la peine d’allumer les lumières et je me place face à ce sac de frappe que je martyrise au même titre que mes mains sur lequel je n’ai pas jugé nécessaire d’y ajouter une quelconque protection. Le temps passe à une vitesse folle et je ne m’en rends pas compte tellement je suis focus et dans mon monde. Chaque coup que je donne est d’une violence rare, mes mains sont tuméfiées par toutes les droites que j’ai échangé avec ce sac de frappe, la douleur vive de ces vestiges que je ne ressens pas encore. Ma secrétaire me sort de mes pensées et en effet j’ai des dossiers à régler, mes affaires personnels ne doivent pas empiéter sur ma vie professionnelle bien que ça ne soit pas évident à appliquer. Je pars à la douche, nettoyant les crevasses qui se sont formés, les mains tremblotante, le sang qui coule jusqu’à l’évacuation d’eaux usagées. Je reste là, totalement immobile, les yeux dans le vide dans ce nuage de bué avant de quitter tel une âme égarée les vestiaires pour m’installer dans mon bureau. Le corps propre mais l’esprit toujours autant embrumé, je peine sur mes dossiers au point d’abandonner tout bonnement. Je m’enfonce dans ma chaise, le dossier que j’abaisse, le regard fixé sur le plafond avant que ma porte ne s’ouvre et me sorte de mes pensées horrifiantes. Lorsque mes prunelles se posent sur Katalia, je feins un sourire mais en réalité le cœur n’y est pas du tout. A sa proposition je regarde les dossiers qui se trouvent sur mon bureau puis je reprends « J’ai quelques dossiers à finir ... » Un dernier regard vers la pile de papier « ... mais ça peut attendre » Je lui dois bien ça et après tout j’ai bien besoin de sortir de nouveau prendre l’air. En me levant, mes iris se posent sur mes mains encore marquées par ma séance bien trop longue et intense, prenant soin alors de les enfouir dans mes poches pour qu’elle n’ait pas à voir ça. « Tu veux faire quoi du coup ? »

@Antonio Munoz Ta bouche qui s'ouvre pour prendre la parole, et finalement les lèvres qui étirent un sourire lorsqu'ils te vole les mots que tu voulais prononcer. Oui, il finira ça plus tard. Il est livide et t'es prête à parier qu'il n'a pas mis un seul pied dehors depuis de nombreuses heures. Il se lève et enfonce ses mains dans ses poches, il approche d'un pas nonchalant et tu mets pas longtemps à comprendre que t'auras pas besoin de poser les questions pour avoir tes réponses. « Prendre un ve… café. » Ca s'est échappé trop facilement, pourtant ça s'échappe toujours aussi facilement en ce moment ? Le mot "verre" proscrit de ton vocabulaire quand pour toi il est bien trop souvent synonyme d'alcool. T'as plus le droit à ça, c'est terminé. Toi la reine du contrôle, impassible et innascible, tout s'écroule en ce moment, surtout avec ceux qui comptent. Et Anto il est de ceux là. T'aimes pas le voir comme ça. Deux âmes en peines sur un navire à la dérive. Mais aujourd'hui tu veux pas parler de toi. Tu veux bâtir les murs autour de toi, de tes pensées, de tes idées. Tu veux faire comme si tout allait bien et forcer cette pensée à rentrer également dans son crane de type borné. « Tu veux passer au vestiaire ? Récupérer des affaires ? Ou c'est bon ? » Tu cherches dans ton sac ton téléphone pour le tirer devant ton buste et t'assurer que l'adresse que t'as en tête est belle et bien ouverte aujourd'hui. « Sinon on peut juste faire un tour du quartier, marcher un peu. Comme tu veux. » C'est pas possible d'être rendue si indécise soudainement, tu détestes ça, t'as envie de te baffer. Tu soupires longuement en roulant légèrement des yeux au ciel avant de laisser tes pupilles sombres retomber sur lui « Bon t'es prêt ? »

@Katalia Borgia Ce défouloir a pour but de me vider l’esprit, de penser à autre chose mais il n’en est rien, ça ne fait qu’effriter un peu plus mes poings sur ce sac de frappe qui bouge sans cesse mais sans pour autant se déformer alors que dans les mêmes temps mes mains changent de couleur passant au rouge dans un premier temps puis au violet. Bien que la dépense physique n’a aucune prise sur mes pensées, je tente de bosser un peu mais ça ne change rien de plus, cette nouvelle a totalement bousillé mon quotidien, remettant tout en question de A à Z. Mais je ne suis plus seul pour longtemps puisque Katalia débarque à l’improviste, me sortant alors de cet état second, presque végétatif. Bien que je ne sois pas dans la meilleure des formes, je ne lui refuse pas cette invitation car j’ai muri, j’ai appris de ce séjour à l’hôpital qu’il ne faut pas toujours rester seul, bien que ça ne soit pas toujours évident. Sa compagnie ne pourra que me faire du bien je suppose, bien que je ne sois pas certains de pouvoir parler de cette plaie béante qui ne cesse de s’agrandir au niveau de ma poitrine, même si elle reste totalement invisible. J’hoche la tête en guise de réponse, cachant alors instinctivement mes poings dans mes poches afin de retarder un maximum l’échéance, qu’elle ne remarque pas dans l’immédiat les vestiges de ma colère. Sourire timide que je lui accorde tout en me rapprochant d’elle « Non ça ira, de toute manière je repasserai par ici dans la journée ou demain au pire des cas » En ce moment je me sens mieux ici que dans mon propre appartement alors c’est dire, donc je ne risque pas d’oublier mes affaires. « On va combiner les deux. Disons que l’on marche jusqu’à ton café et ensuite on sirote un petit thé en intérieur si ça te va ? » Programme pour le moins classique mais à vrai dire il se veut pour le moins rassurant sans pour autant s’avérer être une routine « Et si tu n’as rien de prévu, je t’invite ce midi à manger un bout » Je me surprends légèrement à proposer cela mais elle n’y est pour rien Katalia dans cette histoire et au fond ça me fait plaisir de la voir alors je ne vais pas la pénaliser et me pénaliser à cause des actions de l’ukrainienne. « On ne peut plus prêt je dirais » Clin d’œil que je lui donne, avant que l’on ne quitte la salle pour braver le froid hivernal de Boston. « Alors raconte-moi, qu’est-ce que tu as fait de beau ces derniers temps ? Ta petite bouille m’a manqué »

@Antonio Munoz Il s'ouvre au fil des secondes. Sa posture moins fermée, son visage qui laisse entrapercevoir un sourire. Ca te donne envie d'étirer les lèvres, toi aussi. Déchirée entre deux feux, celui de jouer le jeu du tout va bien, ou celui de lui faire comprendre d'un regard qu'il peut te parler. Parce que tu le sais, que y'a quelque chose qui le travaille, sinon jamais il se serait enfermé dans sa salle aussi longtemps comme il le fait à chaque fois qu'il a besoin de se vider la tête et se défouler. « Parfait allons y. » Tu le suis du regard contourner son bureau pour commencer à en sortir ensemble. « Ooohh si j'ai quelque chose, mais je vais annuler. » Aucuns scrupules à abandonner ce déjeuner avec ton groupe d'étude, Antonio passe bien avant eux. Vous voilà dehors dans la brise hivernale et saisissante. Tu frissonnes et enfiles tes gants avant de resserrer ton col autour de ton cou. « Il m'est arrivé plein de trucs… je suis pas sure d'avoir envie de te raconter sans risquer de plomber l'ambiance. » Tu soupires longuement, pensant forcement à cette histoire de ski qui a tourné au cauchemar, à cette découverte sur le plus gros secret de ta famille, et cette histoire avec Ottis qui te travaille tellement aussi. « Toi aussi tu m'as manqué. » Tu lui adresses un large sourire, sincère et pas franchement habituée à balancer ce genre de choses que tu rougis légèrement. Vous arrivez rapidement au café que t'avais repéré, et t'approches du comptoir pour commander. Tu peux pas retenir ton regard de faire le tour de la pièce pour t'assurer que vous serez tranquille. A cette heure de la matinée il n'y a presque personne et c'est tant mieux « Où est-ce que tu veux t'asseoir ? »

@Katalia Borgia Faire semblant, c’est un art dans lequel j’excelle et aujourd’hui encore je vais devoir composer avec car Katalia n’a rien demandé, elle n’a pas souhaité que Lenka se plante en beauté alors je ne vais pas lui faire subir ma mauvaise humeur, pas à elle, car elle ne mérite pas ça et que je sais faire la différence entre quelqu’un de lambda et quelqu’un d’exceptionnel comme l’italienne. Sa présence illumine tout de suite ma journée, au point de me tirer un léger sourire. Volonté de poursuivre cette journée avec elle avant même qu’elle ne commence réellement car ça ne peut pas me faire de mal de passer du temps en sa compagnie, et puis ça me permettra de penser à autre chose qu’à cette brune aux yeux bleus. « Tu es sûre ? J’veux pas chambouler tes plans tu sais. J’ai du travail si jamais » Du travail et un problème prépondérant qui me trotte dans l’esprit depuis maintenant plusieurs jours au point d’en faire des cauchemars, terreur nocturne que je n’ai plus eu depuis maintenant deux ans. En tout cas nous quittons la salle pour pouvoir prendre un peu de temps pour nous mais avant cela il faudra braver l’hiver bostonien qui se montre rude cette année. « Oh tu sais tu ne vas rien plomber du tout … » Non ma petite Katalia, si seulement tu savais, tu es loin de pouvoir plomber l’ambiance. Les yeux rivés sur le sol, l’esprit légèrement ailleurs le temps d’un instant avant de revenir à moi-même et de chasser ses mauvaises idées pour me concentrer sur ce petit bout de femme m’accompagnant regorgeant de vie pour lui dire à quel point elle est importante à mes yeux et à quel point sa compagnie m’avait manqué. Réciprocité qui fait plaisir à entendre et qui réchauffe ce cœur meurtri des révélations des jours derniers. Le regard qui se perd dans le bar que nous intégrons, à la recherche de la place parfaite avant de pointer du doigt une table isolé, à l’abri des regards « Un peu de tranquillité nous fera du bien mais avant qu’on s’installe je pose mes conditions : c’est moi qui invite et tu n’as pas le choix » Je ne lui laisse pas son mot à dire, c’est tout simplement non négociable. Je jette un œil à la carte alors que l’on s’installe, zappant la partie viennoiserie et plaisir sucré car je n’ai pas faim, l’appétit coupé, l’estomac noué à tel point que je ne cède pas pour un donuts comme j’ai l’habitude de le faire « Prends ce qui te fait plaisir c’est notre cheat meal aujourd’hui » Un cheat meal qui va se résumer à un thé à la menthe pour ma part et qui s'aparente davantage à une cure détox.

@Antonio Munoz Ce genre de choses, ça se sent directement. Si de base Antonio n'était que l'ami d'un ami, l'ex de celle avec qui tu passais beaucoup de temps auparavant, les choses ont aujourd'hui singulièrement changée. Il est devenu un ami précieux, un confident, et t'espères clairement que ce soit réciproque, que tu sois devenue une amie sur qui sait compter. Il y a plus d'un an, vous vous étiez vu donner les missions de chaperons l'un l'autre, c'était hier et pourtant ça parait si loin. Entre temps, tu étais retournée avec ton ex, et lui avait trouvé l'amour aussi. Finalement, vos missions n'avaient pas été honorées parce que vous êtes bien mieux maintenant, heureux et amoureux ; non ? Amoureux lui l'est, et heureux ? C'est justement le but de ta visite. Ta dernière discussion avec Lenka t'as laissé perplexe, et connaissant ton ami tu sais comme il peut être impulsif et rancunier. De ton avis, leur couple a trop d'avenir pour laisser le destin les éloigner aujourd'hui. Sortant de tes pensées tu réponds « Non non c'est fait. » en même temps tu sors ton téléphone et pianotes à la hâte quelques messages pour prévenir que tu ne viendras pas. « Je préfère passer du temps avec toi, t'es plus important. » tu ranges le téléphone et redresses le nez avec un sourire pour croiser son regard. Au comptoir tu commandes et roules légèrement des yeux au ciel lorsqu'il reprend la parole « Qu'est ce que tu peux être borné parfois. » Tu regardes la carte par dessus son coude et ris légèrement « Me dis pas ça, je vais te ruiner. » Mensonge, tu fais bien trop attention à ce que tu manges pour te laisser aller à ce genre de pratiques. Tu finis par lui indiquer un thé aux fruits rouges et un cookie au chocolat car bon, finalement c'est pas un petit cookie qui va te faire du mal. Alors que tu penses que la serveuse approche pour vous donner la commande, elle s'excuse platement en vous appliquant que vous aurez le tout à emporter. Parce que la ville a lancé une alerte, qu'une nouvelle tempête de neige allait arriver dans l'heure et que chacun devait rentrer chez soit, au chaud et en sécurité. Tu fronces les sourcils, regardes l'heure sur ta montre et réalises que t'es à plus d'une heure de marche de chez toi. Rentrer en taxi semble la pire idée du monde, tellement les routes doivent être bouchées de gens ayant entendus la même alerte. « Merde, on fait quoi ? »

@Katalia Borgia Si à la base des bases, Katalia était l’amie d’une de mes ex par le passé aujourd’hui ça n’est plus le cas. Amie véritable sur qui je peux compter à tout moment, et qui me connait à la perfection. Je me sens chanceux de l’avoir dans ma vie et de pouvoir la considérer comme l’une de mes proches. Et sa réaction ne peut que me toucher et me faire extrêmement plaisir. Quel genre de personne annulerait un rendez vous quelques heures seulement avant qu’il n’ait lieu pour rester avec quelqu’un ? Sourire sincère alors que je secoue la tête de haut en bas. « Je ne sais pas ce que je ferais sans une Katalia Borgia dans ma vie » Bien que je ne sache pas si je serais capable de lui parler de mon mal-être tant ce dernier est profond, je ne peux que prendre en considération et sa démarche qui me va en plein cœur. Une fois au café, je ne manque pas de lui préciser les termes de cette collation « Moi borné ? Nooon jamais » Je pouffe de rire tout en haussant les épaules. Défaut que je ne peux nier tant il est vrai et ce n’est pas Lenka qui va dire le contraire vu la tournure des événements suite à son annonce. « La salle marche bien, je devrais pouvoir continuer à vivre malgré tout alors vas y commande toute la carte » L’aspect financier m’importe peu même si je sais qu’il ne s’agit que de parole en l’air. La voir se régaler et commander tout ce qui peut lui donner envie me ferait plaisir. Le simple fait de passer du temps en sa compagnie reste une bénédiction et encore plus aujourd’hui et après tout ce qu’il s’est passé. Alors que je commande un thé vert à la menthe ainsi que quelques viennoiseries, la serveuse file en cuisine pour s’exécuter avant de revenir quelques minutes plus tard pour nous annoncer que la tempête de neige risque d’être bien plus virulente que prévu et que l’on devait être rentré chez nous dans une heure au maximum. Je passe ma main dans mes cheveux puis dans ma barbe tout en réfléchissant à ce que l’on peut bien faire pour ne pas avorter non plus ce rendez vous et une idée me vint « On pourrait aller au Btone ? Y’a de quoi faire là bas et on pourra attendre là bas, le temps que la tempête se calme. Et puis ce n’est pas bien loin à pied ! T’en pense quoi ? » Je n’ai pas d’autres solutions à lui proposer « Bon il faudra éviter de glisser sur une plaque de verglas ou de se manger un poteau en pleine face mais sinon ça devrait le faire »
 

@Antonio Munoz Déjeuner d'étude annulé, tu souris en rangeant le téléphone dans ta poche de ton manteau. « Rien rien rien, je le sais, tu serais perdu. » t'ironise en levant un sourcil et en lui offrant un sourire en coin. La flatterie, même sous le ton de l'humour, t'aimes ça. T'aimes entendre que t'es indispensable pour tes amis, pour tes proches. Parce qu'une immense part de toi, une part de toi que t'admettras jamais avoir, à tout aussi besoin d'eux. Qu'on t'aime, qu'on t'admire, qu'on te regarde, qu'on fasse attention à toi. Ca lassera peut être Ottis un jour, que tu sois comme ça, mais t'y peux rien, tu vis bien trop à travers ta réputation et la bonne image que chacun peut avoir de toi. Faisant la conversation sur son caractère puis sur le succès de sa salle, la serveuse vient finalement vous interrompre pour vous prévenir que chacun est invité à rentrer chez soit à cause d'une nouvelle tempête qui arrive. Elle vous donne la commande à emporter dans un sachet qu'Anto prend après avoir payé. Tu pinces les lèvres en regardant ta montre, hoches la tête lorsqu'il te propose de retourner au Btone. « Parfait faisons ça ! En espérant que la tempête ne dure pas toute la journée. » tu ricanes mais au fond ça te stress vraiment. Et si tu ne pouvais pas repartir avant ce soir, que la tempête durerait encore toute la nuit ? De toute façon t'imagines que t'as pas le choix, d'ici tu habites trop loin pour être à l'abri à temps. « Ne perdons pas de temps alors ! » Tu glisses une paume dans le creux de son coude, t'es vraiment pas quelqu'un de tactile d'habitude mais il faut ce qu'il faut pour éviter de te ramasser la figure sur le bitume. Quelle idée d'avoir mis des talons ? A vrai dire, t'es toujours en talons, mais t'as fait l'erreur de pas regarder les précisions météo en sortant ce matin. Le trajet jusqu'à la salle est beaucoup plus lent qu'à l'aller, mais heureusement c'est très proche alors vos thés sont encore bien chauds lorsque vous arrivez. « Ou est-ce qu'on s'installe ? » En attendant sa réponse, tu sors ton téléphone pour écrire à ton copain, lui demander où il se trouve, et le prévenir que tu vas t'abriter dans la salle de sport de ton ami avec lui. « Tu ne préviens pas Lenka ? » tu t'étonnes de voir Anto ne pas avoir sorti son propre téléphone.

@Katalia Borgia
L’esprit tellement troublé par ces révélations que j’en ai oublié de regarder les informations ainsi que les prévisions météorologiques de la journée, ce qui m’aurait moins surpris. A présent nous sommes pris de court et il ne nous reste plus beaucoup de solution de repli pour rester à l’abri si ce n’est le Btone, ce qui tombe bien car je n’avais pas envie d’écouter ce rendez vous imprévu pour rentrer chez moi. « Alors ça j’en sais rien, mais c’est tout ce que j’ai sur le coude et puis à vrai dire il y a pire non ? » Les structures du Btone sont plutôt agréables sans vouloir me jeter trop de fleur. J’hoche la tête à sa remarque et je ne peux qu’être en accord avec elle, autant en profiter pour quitter le café dès à présent alors que la tempête n’est pas à l’apogée de sa puissance. Je la laisse prendre appui au creux de mon coude et nous quittons le café sans plus tarder, affrontant la tempête qui se veut coriace, nous projetant de nombreux flocons en pleine face mais pas suffisamment pour refroidir nos thés qui eux étaient brulants. Mais maintenant que l’on est arrivé à bon port, il vaudrait mieux consommer nos boissons et nos viennoiseries avant qu’elles ne refroidissent « Qu’est ce que tu dirais de monter à la piscine ? Avec les baies vitrés ça serait l’occasion d’avoir un œil sur la progression de la tempête » Et puis ça changerait aussi des poids et des machines de musculations. Je l’invite à me suivre donc à l’étage pour que l’on arrive dans l’espace détente dédié à la récupération, sauf que puisque nous sommes seuls, nous pouvons y aller sans la tenue adéquat demandé. Et alors que mon regard se plonge à travers l’une des baies vitrées pour constater l’étendue des ravages de cette tempête, Katalia me sort de mes songes, jetant alors un œil à mon téléphone « Non je n’ai plus de batteries » En même temps en passant le plus clair de mon temps ici, autant dire que je n’ai pas énormément de capital batterie sur ce téléphone que je ne prends plus vraiment la peine de charger. « Et puis elle doit avoir mieux à faire … » Probablement qu’elle doit s’amuser comme une folle en compagnie de son ex, ce personnage si incroyable qui mérite toute son attention et toutes ses cachoteries.