Vendredi 31 Décembre. 11:45 pm

Troisième jour à New-York en compagnie de mon amoureux. Troisième jour qui était encore plus chargé que les deux derniers jours pendant lesquels nous avions tout de même pu flâner à notre guise et profiter pleinement de notre bulle rien qu’à nous. Juste Neakas seuls perdus dans leur univers. Seulement Neakas seuls coincés dans leur bulle délicieuse. J’avais réservé une chambre au The William Vale pour profiter pleinement de notre séjour. À notre arrivée à l’hôtel, nous avions eu droit à une installation romantique faites de pétales de roses et de bougies à réchaud. De quoi nous faire oublier le trajet en avion et notre vie à Boston. De quoi effacer tous les soucis de cette année tumultueuse pour se concentrer sur le présent et le futur. Un futur des plus délicieux puisque nous avions passé notre première après-midi à faire de la patinoire au vingt-troisième étage de l’hôtel. Entre chutes, fous rires et moments magiques, la faim avait pointé le bout de son nez et nous avions eu accès à l’un des chalets privés pour déguster une fondue avant de retourner à notre chambre où le kit Shag Sexy nous attendait. Un kit qui avait su agrémenter notre première nuit de plaisir mêlant bougie de massage, ruban de bondage, plumeau, bandeau pour les yeux, dés sexy, lubrifiant, bouteille d’alcool et boite de truffes au chocolat. Une première nuit bien trop courte avant d’enchaîner sur une journée assez folle. Notre deuxième jour avait été passé à l’extérieur de la chambre. J’avais emmené mon amoureux sur les différents marchés de Noël de la ville me plaisant de voir son sourire à chaque instant. J’ancrais dans ma tête le moindre de ces moments un peu trop magiques et parfaits. Après un repas au restaurant le soir, nous avions rejoint la chambre où le plaisir avait peut-être bien pris encore une fois le pas sur le repos. Un repos que nous avions rattrapé en cette troisième journée restant à flâner dans notre chambre d’hôtel devant des conneries à la télévision avant que l’heure ne soit là. L’heure du concert de mon amoureux. Nous nous étions rendus sur place et je m’étais placé au premier rang. Fanboy numéro un qui soutenait fièrement son mari arborant un tee-shirt avec sa tête bien évidemment. Mon mari avait été des plus merveilleux sur scène. Il l’était à chaque fois. J’avais pleinement profité du concert dansant, criant et chantant à tue-tête. La fin était venue bien trop vite à mes yeux, mais la soirée ne faisait que commencer. J’avais retrouvé mon amoureux vers le bar pour enchaîner quelques verres. Hors de question de quitter la fête avant que minuit n’ait sonné. Hors de question de partir sans faire des folies ici. Profiter pleinement ensemble de cette parenthèse si agréable. Terminant un énième verre cul sec, je me penchais à l’oreille de mon amoureux pour murmurer « T’es tellement sexy Amore que je n’arrête pas de penser à ce que je vais te faire quand on sera rentré dans la chambre… » avant de mordiller son lobe et de m’éloigner avec un grand sourire. Je m’éloignais jusqu’à la piste de danse sans le lâcher du regard. Et, les yeux toujours rivés sur lui, je me mettais à me déhancher au rythme de la musique.

Perdus dans notre bulle exquise. Perdus dans notre Neakas unique. Putain si vous saviez à quel point j’aimais ces moments. Ces instants où le monde extérieur pouvait s’écrouler sans que cela ne nous intéresse. Ces moments où rien ne comptait hormis mon mari, son bien-être et son bonheur. Ces instants où nous n’étions que nous fermés au sein de notre bulle de bonheur que personne ne pouvait détruire. Enfin… Il ne fallait pas parler trop vite. À chaque fois que nous pouvions avoir le droit à cette bulle, une épine finissait toujours par venir la faire éclater. Depuis notre arrivée à New-York, je croisais les doigts pour que rien ne vienne perturber notre voyage loin de Boston. Un voyage proche des parents de Mio Amore que nous n’étions pas encore allés voir. Peut-être plus tard. Ouais beaucoup plus tard. Pour le moment, j’avais envie de profiter en compagnie de mon mari comme une lune de noce qui n’en était pas réellement une. Néanmoins, il s’agissait de notre premier voyage depuis le mariage. Il s’agissait de notre premier vrai moment où nous pouvions nous retrouver tous les deux effacés du reste du monde. C’était pour cette raison que j’avais pris soin d’avancer le voyage et de tout organiser. Trois jours merveilleux. Deux nuits magnifiques. Et une troisième nuit qui se dessinait à l’horizon ce soir. Une troisième nuit au cours de laquelle j’avais pu soutenir mon amoureux qui se produisait sur scène. Lui si talentueux. Lui qui faisait danser les foules et qui touchait les cœurs. Lui qui était mien. Lui dont j’étais si fier. Lui qui semblait si heureux et à sa place sur scène. Une heure trente à profiter pleinement de cette ambiance. Une heure trente loin de mon bien-aimé qui finissait par descendre pour me rejoindre. Nous nous étions posés au bar à descendre les verres d’alcool profitant de l’ambiance festive et de cette parenthèse de paix si agréable dans notre vie qui allait toujours trop vite. Après un nouveau verre, je venais murmurer quelques mots à mon amoureux qui rétorquais du tac au tac. Sa réponse me poussait à lui tirer la langue comme un gamin qui refusait d’admettre qu’il avait parfaitement raison. Je mordillais le lobe de son oreille avant de m’enfuir sur la piste de danse. Je ne lâchais pas mon amoureux du regard alors que le corps suivait déjà le rythme de la musique. J’observais mon mari descendre un nouveau verre avant de s’approcher de moi. Ses mains se posaient au niveau de mes reins déclenchant les frissons de l’être. Son corps s’approchait du mien allumant doucement le brasier du désir. Le cœur battait si fort à l’unisson avec cet homme que j’avais épousé et que j’aimais si fort. Mes bras se posaient sur les épaules de mon amoureux laissant mes mains venir fourrager dans ses cheveux et dans sa nuque. Mio Amore lançait une interrogation et j’haussais à peine les épaules avant de lui répondre « Je croyais que l’endroit où je devais être c’était tout contre toi… Nu… Dans notre chambre… À te rendre fou… » La moue boudeuse passait un instant sur le visage avant que je ne m’approche de mon mari pour embrasser ses lèvres brièvement. Trop brièvement. Mais, il fallait que je lui demande « T’as envie d’aller sur Times Square bébé ? » La question était essentielle à mes yeux. Je voulais que ce voyage rende mon mari heureux. Je voulais qu’il se sente bien. Alors, s’il avait envie de filer sur Times Square pour terminer cette année, je n’allais pas lui refuser. J’étais prêt à faire tout ce qu’il voulait. J’étais prêt à le suivre jusqu’au bout du monde. Simplement pour le voir sourire. Juste pour être avec lui et me perdre dans notre bulle si parfaite.

Est-ce qu’on pouvait juste arrêter le temps ? Est-ce qu’on pouvait mettre sur pause le reste du monde ? Si vous saviez à quel point j’en mourrais d’envie en cet instant. Gamin qui avait envie de rester vivre au sein de cette délicieuse spirale. Gosse qui ne voulait guère quitter sa bulle Neakas si parfaite. Ici, à New-York, loin de notre quotidien, tout semblait tellement plus simple. Tout semblait si aisé dans ces lieux. Il n’y avait pas de passé. Il n’y avait pas d’histoires. Il n’y avait pas d’interférences. Il n’y avait pas d’horreur. Tout allait bien. Tout allait tellement bien que j’avais plus d’une fois hésité à demander à mon mari de quitter Boston. Et si la poisse n’était pas après nous au final ? Et si le destin ne s’acharnait pas réellement sur notre histoire ? Et si ce n’était que Boston le problème ? Ne serait-ce pas mieux de quitter l’Enfer pour plonger dans notre paradis à nous ? Croyez-moi, je crevais d’envie de laisser les mots quitter mes lèvres. Je rêvais de faire une telle demande à mon bien-aimé. Cependant, je n’avais pas pu me résoudre à souffler ces mots quand bien même ils cognaient férocement dans mon être. Je ne pouvais guère quémander une telle chose tandis que nous commencions réellement à construire une vie à deux à Boston. Nous avions finalement trouvé et acheté une maison rien qu’à nous qui nous correspondait et dont on allait pouvoir faire ce qu’on voulait. Nous avions nos boulots aussi et surtout le Sun Rock qui était l’un des endroits les plus importants pour mon amoureux. Et, nous avions notre famille aussi, notre Aurore. Il était donc impossible de tout quitter à cause de cette poisse qui semblait nous tomber dessus à Boston. Peut-être qu’elle nous tomberait dessus ailleurs aussi allez savoir. Alors, il n’y aurait pas de demandes et il fallait juste profiter pleinement de cette parenthèse exquise que nous vivions lors de ce voyage improvisé et pourtant tant organisé. Ce voyage faisait du bien à la tête et au cœur. Ce voyage aidait à décrocher de la vie quotidienne nous poussant à simplement profiter. Lentement, une idée se mettait en place à l’intérieur de ma tête. Si nous ne pouvions pas quitter Boston de façon définitive, peut-être que nous pouvions mettre en place quelques jours loin de Boston tous les mois. Un peu comme les mercredis étaient devenus nos moments à nous. Ouais peut-être que nous pouvions envisager de nous offrir une parenthèse tous les mois. Peut-être… Il faudrait en discuter. Mais plus tard. Pour le moment, je me déhanchais au rythme de la musique sur la piste de danse ne quittant pas des yeux mon amoureux encore installé au bar. Hors de question de prendre le risque de le lâcher du regard et de le retrouver avec une foule de fans autour de lui. Stupide gamin qui se plaisait à penser que tant que je le regardais personne ne pouvait l’approcher. Heureusement pour moi, mon mari me rejoignait bien vite sur la piste déposant ses mains sur mes reins et allumant comme toujours le brasier de l’être. Mes mains glissaient dans ses cheveux et dans sa nuque tandis que je laissais entendre où je croyais que se trouvait ma place. Mio Amore se mordait les lèvres sous mes mots me délectant de cette sublime vision. Ses mains glissaient sous mon tee-shirt et je me pressais un peu plus contre lui en quête de toujours plus de ces délicieux frissons. Les mots tombaient. Je secouais négativement la tête à la proposition de me faire quitter mon tee-shirt tout de suite, mais j’acquiesçais bien vite devant la proposition lancée soufflant « Je garde mon tee-shirt pour le moment et je garde surtout ta proposition. Restons donc loin de la chambre… » plus nous en resterions plus, plus je pourrais le rendre fou ensuite et ça, ça me plaisait énormément. Après un bref baiser, je le questionnais sur son envie qu’il ne tardait pas à me faire connaître et j’hochais la tête pour accepter de le suivre. Nos lèvres se retrouvaient pour un langoureux baiser qui m’allumait autant qu’il me frustrait. Les mains liées, je m’empressais de suivre Mio Amore pour sortir dans la rue. Il fallait se dépêcher de rejoindre Times Square. Minuit arrivait rapidement. Je hâtais le pas me mettant à courir et entraînant mon amoureux dans ma course. New-York, un soir de réveillon et nous n’étions plus que deux gamins amoureux à profiter pleinement de la vie. Deux maris épanouis et parfaitement heureux prêts à vivre des moments merveilleux.

Dis Amore, est-ce que tu ressens les mêmes choses que moi en cet instant ? Est-ce que toi aussi tu as l’impression que le temps s’arrête alors que nous sommes tous les deux ici ? Est-ce que tu te sens plus heureux ici qu’à Boston ? Est-ce que tu culpabilises de ressentir ça alors que notre fille est loin ? Est-ce que tu aurais envie de continuer à jouer cette partie ? Loin de Boston. Loin du funeste destin qui semble s’abattre sur nous dès que nous sommes chez nous. Loin des problèmes qui nous courent après incessamment. Dis Amore, est-ce que je suis fou ou est-ce que tu ressens tout ça toi aussi ? J’aurai tant aimé souffler ces propos à l’attention de mon amoureux. J’aurai tant aimé prendre le temps de l’interroger sur tout ce qui se passait à l’intérieur de ma tête afin de savoir si mes ressentis étaient partagés. J’aurai tant aimé qu’on se pose quelque part le temps de quelques heures pour parler à cœur ouvert de toutes ces pensées qui chahutaient dans ma tête. Ouais, j’aurai bien aimé faire ça. Néanmoins, rien que le fait d’y penser me filer les frissons d’effroi. Rien que le fait d’imaginer cette discussion me donnait la nausée. Elle avait bien trop de risques cette discussion. Elle avait bien trop d’impact cette conversation. Et, nous n’étions pas là pour ça. Nous n’étions pas à New-York pour vivre du drame incessant. Nous n’étions pas à Boston pour faire un remake de notre réalité Bostonienne. Oh non. Nous étions à New-York pour vivre une pause dans notre vie effrénée. Nous étions à New-York pour profiter pleinement de cette parenthèse loin de notre quotidien que le destin aimait saccager. Nous étions à New-York pour rester dans notre douce bulle Neakas sans se poser des milliers de questions ou avoir des discussions bien trop importantes. Ce n’était pas le but. Pas cette fois. Cette fois, j’avais juste envie de profiter de chaque microsecondes avec mon amoureux. Cette fois, je désirais simplement éteindre la tête et noyer toutes les pensées. Juste profiter sans se prendre la tête. Simplement vivre dans notre bulle et prendre mon pied. Ouais c’était tout ce que je désirais. C’était tout ce qui se passait ici d’ailleurs. Et ça c’était le bonheur absolu. Alors, même si ces questions hantaient ma tête par moment lorsque le silence et la nuit prenait trop de place dans la vie, je les gardais dans ma tête. Je n’avais pas envie de me perdre dans cette forêt douloureuse. Je n’avais pas envie de nous noyer sous ces interrogations trop sérieuses. Juste lâcher prise et profiter. Juste vivre à fond comme nous le faisions ce soir. Ce soir où mon amoureux avait fait un concert. Ce soir où nous profitions tous les deux dans ce club sur la piste de danse. Le brasier s’allumait dans l’être tandis que nos corps se déhanchaient l’un contre l’autre sur cette piste où j’oubliais le monde. Perdu dans ma bulle délicieuse en compagnon de l’homme que j’aimais. Les mains de mon amoureux sous mon tee-shirt donnaient vie aux délicieux frissons sur ma peau. Je refusais de faire valser mon tee-shirt pour l’instant. Mais, j’acceptais de rester loin de notre chambre pour pouvoir le rendre fou plus longtemps par la suite. J’aimais beaucoup trop rendre mon mari fou. Un mari qui soufflait de nouveaux mots me faisant rire. Je rétorquais un « On verra ça… » peu certain qu’il soit prêt pour faire un attentat à la pudeur avant de lui offrir un bref baiser. Bref parce qu’il fallait que je le questionne sur son envie. Une envie avouée qui me poussait à accepter de le suivre même si je demeurais foutrement frustré après un langoureux baiser offert. Les mains liées, nous sortions rapidement du club pour débarquer dans la rue. Times Square était notre destination à présent et je hâtais le pas dans une direction un peu trop incertain. Gamin qui ne connaissait pas par cœur les lieux. Gosse qui n’avait pas la capacité de se repérer. Encore moins avec cet alcool dans les veines. Encore moins avec ce brasier dans l’être. Mio Amore me soufflait de venir par là tirant sur mon bras pour me rapprocher de lui et m’entraîner dans la bonne direction. Je suivais sagement. Je suivais docilement prêt à faire la route. Une route qui devait être faite rapidement si nous voulions atteindre notre but avant minuit. J’accélérais alors le pas manquant de chuter lorsque mon mari donnait vie à un arrêt soudain. Il soufflait des propos qui déclenchaient mon rire sans que je ne sache le retenir. Bonheur à l’état bonheur. Insouciance bien trop importante. Comme si nous étions ces deux gamins d’Italie. Je jouais d’ailleurs le jeu montant sur le dos de mon amoureux. Mes bras s’enroulaient autour de son cou et mes jambes autour de lui. Approchant mes lèvres de son oreille, je susurrais « Tu sais que ce n’est pas forcément la bonne solution pour avancer rapidement hein… » Sourire amusé collé au visage, je mordillais le lobe de l’oreille de mon amoureux avant de bouger un peu plus pour laisser mes lèvres glisser dans son cou. J’embrassais la peau. Je léchais cette peau. Je mordillais le cou de mon mari. En même temps, l’un de mes pieds glissait un peu plus bas sur son pantalon. Le manège ne durait que quelques secondes avant que je ne remette ma jambe correctement. Et, le menton posé sur l’épaule de mon amoureux, je lançais un « En avant Mio Amore ! » avec un grand sourire collé aux lèvres.