CYou can count on me like one, two, three

Il vous est déjà arrivé de penser que le chemin que vous avez emprunté n’était pas nécessairement le bon ? Que tout ce que vous croyiez était simplement la façade que vous projetez ? On a beau penser que la vie c’est une multitude série de choix, mais lorsque nous agissons dans le sens que l’on nous pousse est-ce vraiment de notre ressort ? Mais tout le monde sait que l’on peut compter sur moi comme un deux trois pour être au bon endroit, au bon moment. Je suis née dans une famille où compter est littéralement leur travail. Oui bon, pas tout à fait, mais mon père est banquier et ma mère… et bien… une avocate de la défense qui compte combien de clients évite la prison grâce à elle. Longtemps, j’ai cru que c’était le chemin que je devais suivre. Qu’être bien nantie voulait dire que je devais bien paraître à l’école, ne pas avoir d’heure de colle, d’avoir de bonnes notes, sourire et garder le mauvais pour le privé à la maison. Au départ, c’était assez simple, les meilleures écoles privées, parmi les bons étudiants et je ne me souciais guère de faire autrement. Je n’avais pas ma propre manière de penser. En d’autres mots, ma vie était prévisible. Soirée mondaine ici, par-là… accompagner ma mère lors de procès… accompagner mon père parfois au travail… pourquoi me direz-vous ? Pour apprendre du métier. Espérer devenir comme eux, poursuivre la tradition. C’était facile au fond, j’avais la belle vie. Je ne pouvais pas m’en plaindre.

I try to make the worst seem better

Mais plus je vieillissais, plus je voulais être différente. Je me sentais différente. Non pas parce que j’avais passé le cap de la puberté, non pas parce que je devenais de plus en plus ma propre personne sans me soucier de ce qu’on pouvait penser de moi… Mais parce que je voyais la vie différemment. Je voulais au fond de moi rendre les choses meilleures. Je voulais aider. Je voulais aspirer à autre chose qu’endetter les gens et libérer des criminels. Mais je ne disais rien. Je suivais l’exemple de ma sœur aînée et je montrais l’exemple à mon petit frère. Cependant, après la crise de 2008, mes pensées récurrentes revenaient de plus en plus. Si vous ne saviez pas, en 2008 marquait une grande crise économique et beaucoup ont perdu de l’argent. Mes parents n’ont pas fait exception. Cela a été difficile. Ils ont dû redoubler d’efforts et faire très attention à où et quand ils investissaient. La tension était palpable. Enfin… quand tu perds de l’argent, tu as droit d’être grognon non ? Où je veux en venir… C’est quand ta vie change radicalement, ou du moins quand tu vis dans une crise, qui en te rend pas vraiment plus pauvre, mais qui est la fin du monde pour les apparences, tu remets ta vie en perspective et ton caractère. C’est ainsi que j’ai appris à développer mon indépendance. Je voulais plus, je devais faire plus et travailler pour l’obtenir.
Lorsque j’ai atteint l’âge de 18 ans, je suis partie en Afrique du Sud pour un voyage humanitaire. Je m’étais inscrite via un organisme. J’ai dû garder le secret jusqu’à ce qu’on m’annonce que j’avais été prise. Je ne voulais pas que mes parents le sachent. Ils allaient dire que cela n’en valait pas la peine et que cela n’était pas fait pour moi. La journée de mon départ, j’ai laissé une lettre sur le comptoir de la cuisine expliquant mon choix et qu’il fallait que je le fasse. Que c’était moi, que c’était la personne que je devenais et que je devais suivre mon cœur. Après ce voyage enrichissant, merveilleux et plein de nouvelles amitiés, j’avais changé. Ma vie avait changé. Le monde était beaucoup plus grand que l’on pensait. Plus beau encore que me l’avait décrit. Les cultures qui se marient à la tienne pour te faire devenir une meilleure version de toi-même. Des personnes qui ont si peu, mais qui font de si grandes choses. Ils étaient mes Héros. Je voulais les aider, je le veux toujours. C’est pourquoi rentrer au pays m’a brisé le cœur. J’étais beaucoup là-bas. J’allais devoir recommencer à porter un masque et cela ne me plaisait guère.

Giving me a million reasons
About a million reasons

Mes parents me donnaient des milliers de raisons de ne pas choisir une Université anglaise. À ce point-ci, je voulais prendre mon envol. Pour respecter leur désir d’entrer dans une prestigieuse Université, j’ai choisi Harvard. On pourrait dire que c’est cliché comme choix. C’est peut-être vrai au fond. Mais lorsque tu entends Harvard, tu vois grand, tu sais que tes mots auront plus de poids… Que tes actions auront plus de vues. En plus, je ne suis pas entrée directement à l’Université… Non… car à 22 ans, je devrais me trouver en … dernière année plus ou moins. Encore une chose dont mes parents n’étaient pas très d’accord. Ils étaient même déçus à un certain point, mais moi je me cherchais. L’humanitaire, mais faire plaisir aux parents. Mes passions VS ce qu’on attendait de ma personne. C’est pourquoi j’ai choisi le droit humanitaire avec une mineure en anthropologie. L’histoire d’une culture mélangée au droit commun et humain.  En effet, après ma première année d’Université, j’ai effectué un stage à L’ONU. Je ne pouvais pas demander mieux. C’est durant ce stage que j’ai rencontré l’homme que je vais marier. On s’est fréquenté plusieurs mois, il me rend heureuse, en général, et cela faisait du bien de savoir qu’un homme pouvait être dingue de moi. Alors j’ai dit oui. Je me demande parfois pourquoi je n’ai pas hésité. Garder les apparences ? Était-ce cela ma raison principale ? Car il est un homme bien. Mais… il manque… parfois ce petit quelque chose de spécial, d’inexplicable. Dernièrement, j’ai participé à de nombreuses soirées caritatives. Mais une seule m’intéresse vraiment. Vous savez quand votre cœur se met à battre rapidement, que votre respiration s’accélère, que vos yeux pétillent et que votre estomac est rempli de papillons ? Alejandro est cette personne qui m’a fait cet effet à l’Unicef.  C’est stupide à dire… car le coup de foudre paraît si futile, enfantin, et pourtant … et pourtant… Numéro de téléphone échangé, identité donnée, il ne manquait plus qu’à… se revoir. Ce qu’on a fait et ce même sentiment était toujours présent. Je n’étais pas du genre à rêver, à imaginer un futur qui au départ ne me ressemblait pas du tout… ou du moins la personne que je projetais être. Mais je me suis fait prendre au jeu de fils en aiguilles.  Mais pourquoi juste ne pas lui dire ? défaire mes fiançailles et plonger…?  Parfois on peut croire que la réponse est si simple, qu’une décision est facile à prendre… mais lorsqu’on se trouve vis-à-vis ce choix, on ne prend pas la même décision que notre cœur nous dicte…

I've got a hundred million reasons to walk away
But, baby, I just need one good one to stay

Le reste de mon histoire reste à écrire. Je vais me développer devant vos yeux. Faire encore et encore une multitude de choix, qui ne seront pas nécessairement toujours les bons, qui paraîtrons peut-être inusités, mais au final, ce sont nos choix et nos actions qui nous définissent, il faut les assumer. À BIENTÔT !