let us breathe again
@Gaïa Murdock

Cette semaine avait été pas mal éprouvante, mine de rien. M'inquiéter de loin, ne pas chercher à t'étouffer quand le plus clair de mon temps, je voulais juste rester avec toi. Des messages envoyés, des nuits passées à tes côtés. Tu sais que je dors pas vraiment ? Tu dois le voir, mes cernes sont bien présentes sous mes yeux, des poches énormes. Mais je peux pas m'empêcher de te regarder dormir, m'assurer que tu passes des bonnes nuits. Possible aussi que mes cauchemars m'empêchent aussi de fermer les yeux. Cauchemars sûrement présents chez toi également. Je t'ai déjà vue te réveiller en sueur. On le sait tous les deux, que les choses sont pas forcément finies, mais on tente de garder le cap. A ton rythme, on va à ton rythme. C'est pour ça qu'aujourd'hui, c'était le grand jour, celui où t'avais finalement accepté de sortir, de prendre l'air, de redécouvrir la vie telle qu'elle était avant. Parce que clairement, il y avait un avant et un après. Pas sûr que tout puisse redevenir comme c'était. J'avais fait la route en moto depuis chez moi pour venir jusqu'à chez toi, un casque supplémentaire pour ta protection. Après tout, je venais juste de te retrouver, c'était pas pour te perdre de façon si conne qu'un accident. Moto garée, j'entrais chez vous directement sans prévenir, tu savais que j'arrivais de toute façon. Et c'était un peu comme chez moi, vu toutes les fois où je débarquais en pleine nuit pour retrouver la chaleur de ton corps après le boulot. « Bébé, j'suis là ! T'es prête ? » Peut-être que finalement, t'avais plus envie, que t'étais terrée dans ta chambre, sous la couette. Alors je me dirigeais directement vers ta chambre pour découvrir ce qu'il en était.

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@Gaïa Murdock

Tu le sais dans le fond, que tout ce que je veux c'est ton bonheur. C'était la priorité pour moi et pour beaucoup de tes proches. Tes grands parents, qu'on allait retrouver ce week-end, se feront une joie de te montrer à quel point ils t'aiment. J'espère simplement que ta mère ne se pointera pas pour venir foutre le bordel dans ta vie, dans ta tête et surtout dans ton coeur. Mère médiocre de A à Z, c'était pas maintenant que ça allait changer. En tout cas, depuis une semaine maintenant, on revivait. Te savoir en vie, et en bonne santé - plus ou moins - c'était déjà une sacré victoire. Mais le plus dur restait à venir : se relever de cette épreuve qui nous avait tous ébranlé à notre façon. De mon côté, le sommeil était difficile. Du tien, c'était les sorties et le rapport avec autrui. C'était un boulot à mettre en place, petit à petit, avec le temps. Dans tous les cas, je n'allais pas te forcer à faire quoi que ce soit, jamais. Moto garée, je rentrais dans la maison et me dirigeais directement vers ta chambre, où tu te trouvais, dans le but de te dire que j'étais là. Loin de moi l'idée de t'effrayer et pourtant, c'était tout ce que j'avais réussi à faire, te faisant ainsi sursauter un peu trop fort. « Putain le con... désolé bébé » que je disais alors que tu t'approchais de moi, me volant un baiser avant de te reculer, fin prête à tenter cette aventure. Y aller doucement, c'était le maître mot. « J'veux te parler d'un truc avant » soufflais-je alors, attrapant ta main pour t'attirer avec moi sur le lit pour qu'on s'asseye. « Arrête-moi si c'est pas le bon moment... même si en vrai, j'ai pas tellement envie que tu m'arrêtes... » Casque posé au sol, je me tournais vers la table de chevet pour en ouvrir le tiroir et sortir le petit écrin que tu connaissais si bien depuis le temps, tu l'avais ramené de New York la dernière fois. Les mots ne sortaient pas, attendant simplement de savoir si tu allais m'arrêter ou si j'allais pouvoir te lancer ma tirade amoureuse.

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@Gaïa Murdock

Je voulais pas te faire peur pour le coup, j’ai pas encore vraiment pris ces nouveaux réflexes suite à tout ce que t’as vécu. Mais promis, j’allais m’améliorer. Parce que c’est ça notre couple, on se donne des objectifs tacites l’un pour l’autre, pour qu’on soit meilleurs individuellement, mais également ensemble. Je veux être le meilleur pour toi, pour le reste de ta vie, pour tout ce qu’on a déjà partagé et qu’on aura à partager par la suite. C’était bien pour ça que je te demandais de venir t’assoir avec moi sur le lit, ce lit qui connait notre amour par cœur. Et puis je récupérais l’écrin qui était là. Le fameux. Celui de cette promesse interdite. On avait dit plus tard, je sais. Mais après tout ce qu’on venait de vivre, je peux plus attendre. Je suis prêt pour le reste de notre vie, je le sais. Je vois alors ton signe de tête me disant de continuer et le sourire apparaissait tout de suite sur mon visage. Ouvrant ainsi la petite boite entre mes doigts, je finissais par capter ton regard par le mien, afin que je puisse t’avouer tout ce qui se passe dans mon cœur. « Ces trois semaines… ont été un véritable enfer. Pour toi, pour moi. Pour tous ceux qui étaient touchés de près ou de loin à ce connard… Mais je veux pas rester sur cette note négative. Je t’ai retrouvé, mon cœur est de nouveau entier et je veux tout faire pour réparer le tien. Réparer ton cœur, ton esprit, tout de toi. Je veux que tu sois la plus heureuse du monde, que tu te dises que ta vie tu l’échangerais pour rien au monde » J’humidifie doucement mes lèvres avant de reprendre. « Je sais pas si t’as écouté tous les messages que je t’ai envoyé mais je te l’ai dit dedans… si je te retrouve, je t’épouse sur le champ. Et Gaïa, je t’ai retrouvée… Alors » Je soufflais doucement, me relevant pour finalement poser un genou à terre, face à toi. « T’es l’amour de ma vie, la femme de mes rêves les plus fous, celle avec qui je veux passer le restant de mes jours pour dire de la merde, faire des conneries, ou encore pour te porter des petites attentions comme je l’ai fait cette semaine. Tu fais ressortir le meilleur en moi, même si des fois ça prend du temps » Un rire que je réprimais bien assez vite. « Gaïa Murdock… Veux-tu devenir ma femme, pour le meilleur et pour le pire ? »

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@Gaïa Murdock

Faut pas croire que je suis romantique dans l’âme. Tu es la première à savoir que ce n’est pas du tout le cas. Quand on regarde le début de notre relation, on peut très vite s’apercevoir de la réalité de la chose. Nous étions juste deux cœurs en peine, à la recherche d’un réconfort. Et on se l’est offert l’un à l’autre, mais plus encore. Avec toi, j’ai trouvé une stabilité que j’avais sûrement bien trop longtemps cherché. Un équilibre qu’il ne m’était impossible de trouver ailleurs. Tu es ma force, ma faiblesse à la fois. Mais t’es surtout le moteur qui me donne envie de me lever chaque jour. C’est pour toi que je mets le genou à terre, pour cette fille formidable que tu peux être, cette fille qui me donne des étoiles dans les yeux à chaque fois que je la regarde. J’te trouve extraordinaire à bien des égards et j’ai encore du mal à croire que j’ai la chance d’être à tes côtés. Plus encore que tu sois tombée amoureuse de moi. Et je vois bien tes larmes. Je sens que c’est quand même des larmes heureuses. Je l’espère, vraiment…. Dans ce genre de moment, on ne s’attend qu’à ça de toute façon. Et puis si t’es triste, je crois que je peux rien faire pour atténuer ta peine. Mais quand j’ai fini ma tirade bien trop dégoulinante, tes mots s’empressaient de trouver l’extérieur. C’était un ‘oui’ et mon sourire s’agrandissait au fur et à mesure que je comprenais l’importance de tout ça. Tu voulais m’épouser, c’était un oui maintenant, un oui ferme et définitif - parce que je t’empêcherai de revenir sur ta décision, pour sûr. Visage agrippé entre tes mains et tes lèvres venaient chercher les miennes pour échanger un baiser, pour fêter cette acceptation, au bout de la troisième fois. Je me mis à rire à tes mots avant de secouer la tête. « Mais est-ce que c’est mieux que Gaïa Ainsworth ? Ahah ! » Je me redressais, debout face à toi, avant d’agripper ton visage et t’embrasser de nouveau, te faisant ainsi tomber à la renverse sur le lit, moi au dessus de toi. « J’ai hâte… d’être ton mari, j’aurais jamais cru dire ça mais j’te jure c’est vrai. J’ai jamais eu autant envie d’avoir la bague au doigt » C’était l’effet que tu me faisais. Tu me rendais meilleur, tu me donnais envie de me poser et de fonder quelque chose de fort, de vrai, sans pour autant oublier cette envie de casser les codes à chaque instant. Être ensemble ne veut pas forcément dire perdre sa liberté.

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@Gaïa Murdock

C’était parti pour être une journée basique, comme les autres. Enfin pas totalement, tu allais sortir à l’extérieur pour la première fois depuis ta séquestration. Cependant, les choses avaient tournés tout autrement et maintenant, tu étais officiellement fiancée au beau gosse que j’étais. Ouais, une façon détournée de dire que tu venais d’accepter de m’épouser, moi et mes conneries, moi et mes insouciances. Moi et mes cent milles façon de t’aimer surtout. Parce que j’ai bien appris une chose durant ce mois de torture, c’était que tu étais la femme de ma vie et pour rien au monde je te laisserai m’échapper. On avait un avenir ensemble, pour sûr. Et le mariage était la première étape, sans divorce possible dans l’idéal. Après tout on était encore jeunes tous les deux, mais on avait bien trop vécu pour deux jeunes de vingt-quatre ans, alors possible qu’on agissait un peu trop comme des adultes de la génération précédente, mais je m’en fichais pas mal. « Mh, restons sur Mr et Mme Ainsworth, le même nom pour les deux âmes sœurs qu’on est » Peut-être que j’étais vieux jeu pour le coup mais j’avais envie de te voir porter mon nom et de le porter fièrement. En tout cas, l’excitation était palpable et rapidement, on se retrouvait tous les deux dans le lit, moi au dessus de toi et tes doigts parcourant mon dos sous les vêtements. « Les plus beaux, les plus atypiques, les plus géniaux aussi j’suis certain ! » que je disais en rigolant, tes lèvres contre les miennes pour t’embrasser à répétition. « Oh la bague ! » que je m’exclamais d’un coup, en me redressant. Je cherchais l’écrin que j’avais fait tomber sous le coup de l’émotion pour le récupérer et en tirer la bague de l’intérieur. L’émotion montait d’un cran quand tu te redressais et que j’attrapais ta main pour glisser sur le quatrième doigt cette bague qui en avait déjà vu des vertes et des pas mûres depuis que je l’ai acheté en avril dernier.