et je sais tellement que je t'aime mal
w/ Reyna Weiss (@Arwen Davenport)

Possible que c’était une mauvaise idée de venir ici, de t’affronter pour mettre un terme à tout ça. Mais c’était la seule que j’avais eu pour éviter de sombrer d’avantage. Parce que je sombrais, je n’avais plus le même éclat qu’avant, ce sourire qui pouvait montrer que la vie ne m’atteignait pas. Sauf que d’un coup, elle avait eu la puissance d’un ouragan, emportant tout sur son passage. Jayden, toi. Il ne me restait plus que V’ pour tenir, mais elle était trop faible pour soutenir ce poids que je commençais à devenir. Il m’était difficile de me voir un avenir radieux, surtout quand je te vois ici et que mon cœur continue de battre aussi fort pour toi, malgré les messages envoyés, malgré cette froideur dont tu fais preuve en cet instant. Tu me repousses, parce que tu en aimes un autre. Tu me repousses parce que tu n’arrives pas à voir à quel point je peux te ressembler. Soit-disant qu’on est pas faits l’un pour l’autre. J’ai des doutes là-dessus, tu ne m’as pas laissé le temps de te le montrer, tout simplement. La tête qui se secoue négativement à tes mots. « Arrête.. » Tu n’es même plus dans ma vie, tu as claqué la porte sans te retourner, sans comprendre où j’en étais. Tu avais pris soin de tout éclater sur ton passage en jetant la clé par dessus ton épaule. Je ne pouvais ainsi plus rien accepter de ta part, ni tes conseils, ni ton envie que j’aille mieux. Rien ne sera plus jamais comme avant, et t’en étais une des principales fautives. Main blessée, qui saigne bien trop pour de simples coups donnés. Tu cherchais à apaiser tout ça, tes lèvres sur ma peau, mais ça ne me brisait que plus. Mon amour pour toi était là, je le sentais. Regarde comme on est beau ensemble. Regarde comme on arrive à trouver un équilibre, même dans le chaos. Ta décision est prise, j’en ai conscience, dans le fond, elle avait été prise depuis le début. Je ne suis qu’un dommage collatéral parce que t’as mis trop de temps à le réaliser. Comme à chaque fois. Jamais assez bien pour personne. Même tes larmes me feront pas penser le contraire. Je me rends cependant compte que tu tiens à moi, peut-être autant que tu l’admets. Difficile d’y croire réellement, mais c’est peut-être vrai oui. Dernier semi-baiser échangé, en guise d’adieu, en guise d’au-revoir. La fin. Ça fait mal, j’ai envie de pleurer aussi, mais je garde la face, je peux pas m’écrouler, pas devant toi. Tu m’as pris bien trop de choses, il fallait à présent que je fasse sans toi. J’avais déjà commencé, je n’ai pas eu le choix, mais c’est dur de vivre dans cette certitude où tu ne te retourneras jamais plus vers moi. « On verra » C’est tout ce que je réussis finalement à dire à cette tirade. Si tu sembles confiante vis à vis de mon futur, je l’étais beaucoup moins. Enchainant déception sur déception, je finissais par croire que ma vie ne sera jamais ce que j’avais espéré qu’elle soit. Fatalité, quand tu nous tiens. Tu t’éloignes, tu te reprends même. Tu as cédé et peut-être que tu le regrettes, j’en sais rien. Je baisse la tête, regardant cette main bien trop rouge carmin quand tu m’invites chez toi, chez ta grand-mère, pour qu’elle s’occupe de moi. « Non. » disais-je alors avant de relever le regard sur toi, visage qui se balance de droite à gauche. « Je vais me débrouiller. Je l’ai toujours fait » Je n’ai besoin de personne, je n’ai pas besoin d’aimer pour avancer, je dois me suffire à moi-même. Encore une fichue leçon qui m’apprendra à vouloir aimer. Je ne suis pas fait pour ça, et je ne sais pas pourquoi je m’entête à vouloir être heureux, quand c’était écrit depuis le début dans le contrat, que jamais ça n’arrivera pour moi.

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