et je sais tellement que je t'aime mal
w/ Reyna Weiss (@Arwen Davenport)

Tel-Aviv. Je pensais pas que j’allais m’y rendre un jour. Enfin possiblement, si toi et moi avions eu une histoire digne de ce nom, que tu m’aurais présenté ta tante ou… je sais pas. Dans le fond, j’avais tellement réussi à me projeter avec toi que cette fin m’était amère. D’où ma présence. J’arrive plus à avancer, je ne me vois qu’au fond du ravin, presque six pieds sous terre. Est-ce que cette peine allait s’atténuer après tout ça ? Je n’en avais pas la moindre idée. Je sais juste que j’ai besoin de te voir, de faire ce face à face. Un message, un maudit message. Voilà à quoi j’ai eu le droit après tout ce qu’on a vécu. C’était peut-être pas grand chose pour toi, mais c’était bien plus que tu ne peux l’imaginer pour moi. Alors j’avais poussé les recherches, jusqu’à avoir ton adresse. Et c’est pour ça que je me retrouve devant ta porte. Le cœur battant, un simple sac sur l’épaule et la peur de me retrouver face à toi, et à une nouvelle porte qui se claque devant mes yeux. Tu m’as repoussé une fois, je sais pas si je peux survivre à une seconde. Finalement je frappe, j’ose. Il me fallait ce chapitre final, qu’importe ce que t’en dis.

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ @Kaiden Winston

une semaine que tu es rentrée à tel-aviv. chez toi. et pourtant ça te semble déjà être une éternité. parfois tu regrettais d'avoir tout laissé derrière. tes études, ton chez toi. mais surtout edgar. et aussi kai. puis rapidement tu te souvenais de toute la souffrance qui t'attendrait à boston si tu changeais d'avis. tu avais besoin de guérir. des deux. tu avais besoin de guérir d'edgar afin d'être prête pour lui. prête à l'aimer pleinement et te poser avec lui. et tu avais besoin de guérir de kai aussi. homme que tu aimes également mais histoire vouée à l'échec parce que tu étais persuadée qu'il avait fini par aimer qu'une image de toi. tu n'étais pas faite pour lui, tu ne l'as jamais été reyna. alors tu y as mis fin. et ça a brisé la moitié de ton coeur en mille morceaux. même si tu avais finalement choisi, les sentiments ne se disparaissaient pas en quelques jours. surtout pas quand votre histoire s'était terminée aussi brutalement. tu sais qu'il aurait mérité plus qu'un message. tu ne pouvais juste pas lui offrir plus. tu n'as jamais pu lui offrir ce qu'il méritait réellement. et tu ne le feras probablement jamais. toi ici à discuter avec ta grand-mère dans ta langue d'origine et lui à l'autre bout du monde. ça frappe à la porte. porte que tu ouvres et le coeur qui tombe au sol. visage trop familier, visage qui fait tambouriner le palpitant. tu le fixes, regard vide. trop choquée pour réagir. comment il t'a trouvé ? grand-mère demande qui c'est, tu réponds même pas. tu fermes la porte derrière toi. soleil de tel-aviv qui tape sur vos crânes alors que tu le scrutes de haut en bas, ne sachant comment réagir. "dis ce que tu as à dire." reyna tout craché, froide comme un bloc de glace malgré la chaleur. malgré les sentiments qui explosent en toi. t'as choisi edgar et tu ne reviendras pas en arrière. mais tu ne peux pas guérir si kai ne devient pas un fantôme du passé.

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ Reyna Weiss (@Arwen Davenport)

Je n’avais aucune idée de quoi dire, de comment commencer. Mais ma main avait atteint la porte et mon cœur s’était excité tout seul dans ma cage thoracique. Bien sûr, j’y ai pensé dix fois, de m’en aller en courant, parce que j’étais pas forcément prêt à te faire face. Mais je venais de faire le vol Boston - Tel-Aviv et c’était pas pour rien. On devait avoir ce moment, cette discussion. Aussi bien pour toi que pour moi. Et alors que je forçais mes pieds à rester en place, la porte s’ouvrait et mon souffle se coupait à ta vue. J’étais pas prêt, pas prêt à te voir. Tu étais bien ici, en Israël. T’as bien quitté Boston et la vie qu’on aurait pu avoir. Ça faisait mal de s’en rendre compte. Je me reculais alors que tu fermais la porte derrière toi afin de te laisser ton espace, silencieux, te contemplant simplement. Gorge nouée, j’étais incapable de dire quoi que ce soit, la tristesse et la colère qui s’emparaient de moi en même temps, me submergeant ainsi bien trop rapidement. C’était toi qui décidait de rompre le silence, et je baissais la tête. J’hésitais entre bien des choses, t’engueuler, t’en vouloir, te crier toute ma colère. Mais tout ce que je réussissais à faire, c’était lâcher le sac que j’avais sur l’épaule pour m’approcher de toi et t’embrasser, ton visage pris au piège par mes deux mains. Au moins une fois, un dernier baiser, avant de s’embarrasser de mots qui ne serviront possiblement à rien.

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ @Kaiden Winston

le temps se fige, le reste du monde n'existe plus. il est là, devant toi. alors que tu avais tout fait pour éviter de le revoir. le message c'était pour ça, ne pas avoir à regarder son visage brisé. le premier vol pour ne pas prendre le risque de le voir à ta porte. et finalement c'est exactement cela qui se déroule en ce moment. il vient prendre ce qu'il mérite. des explications. mais toi tu ne veux pas les lui donner. tout ce que tu peux faire c'est l'inciter à déverser sa haine sur ta personne. alors tu t'armes, tu reprends ton faciès de glace. qu'il dise ce qu'il a à dire. après tout tu l'as bloqué, tu n'avais jamais reçu ses autres messages s'il en avait envoyé. c'était son moment, tu lui offres. tu attends. pensant te prendre sa haine en pleine face c'est plutôt ses lèvres qui s'écrasent contre les tiennes. tu ne t'y attends pas, ton visage est pris en étau entre ses mains. il t'embrasse comme si tu étais son oxygène. et toi t'as le coeur qui bat à tout rompre, l'impression de retrouver la chaleur qui te manquait tant. pourtant tu ne réponds pas. tu te retiens de toutes tes forces. ton coeur te hurle de répondre à son baiser. mais une partie de ce palpitant appartient aussi à edgar. et c'est lui que tu as choisi. après quelques secondes où tu le laisses prendre ce dont il a besoin, tu le repousses doucement. ton regard froid laisse la place à la douleur l'espace de quelques secondes. mais tu te reprends. "je peux pas, kai. je te l'ai dit, j'ai choisi. tu dois me laisser guérir maintenant. et tu dois le faire aussi." guérir. parce que ce n'est pas comme ça qu'il le fera, du moins tu ne penses pas. après tout tu ne connais rien de l'empathie reyna. t'as toujours été égocentrique. peu importe à quel point tu l'aimes, ça reste toi. et c'est pour ça que tu as quitté la vie des deux hommes que tu aimes.

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ Reyna Weiss (@Arwen Davenport)

J’avais eu le temps pour réfléchir à quoi faire quand je me retrouverai enfin face à toi. Dix scénarios différents, mais aucun de ceux là ne se produit réellement. C’était mes lèvres sur les tiennes que je finissais par provoquer. L’amour plus fort que la haine faut croire. Mais c’est le cœur serré que je me rends compte que tu ne répondais pas à ce baiser, tu restais figée, comme si ça t’était désagréable, comme si tu ne voulais pas de ça. C’était logique, avec les derniers mots échangés, avec tout ce qui s’est passé la semaine dernière. Mais j’aurais voulu un vrai dernier baiser avec toi. Qu’importe que tu l’aies choisi lui, je voulais que ce moment soit à nous, à toi et moi, en mémoire à tout ce qu’on a vécu. Alors tu me repousses, mes lèvres se pincent, les larmes me montent aux yeux. Plusieurs mois à vivre sur deux tableaux, et maintenant tu ne peux même plus m’offrir un dernier baiser. « J’pourrai jamais guérir de toi » que je glisse, sans réussir à te regarder. Le regard sur mes pieds, mes mains qui glissent dans mes poches. J’étais de nouveau ce garçon timide. « Comment tu veux que j’y arrive alors que tu m’as quitté par message ? Que tu m’as bloqué, que t’as pas cherché à faire ça en face à face ? » J’avais bien vu que le dernier message ne s’était jamais envoyé. Tu ne l’avais jamais reçu et on sait pertinemment ce que ça signifie. J’ose enfin relever mes yeux sur toi, que tu voies à quel point je suis brisé. « J’suis désolé pour la violence de mes mots, j’venais de perdre Jay et… » Je souffle avant de baisser de nouveau le visage, incapable d’en parler.

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ @Kaiden Winston

tu es consciente de cet énième poignard que tu lui plantes en plein coeur. mais tu le fais quand même. ou plutôt tu ne fais rien. votre histoire mérite mieux, il méritait mieux. mais tu ne lui offres rien de cet adieu qu'il aurait dû avoir. pourtant il ne devrait pas payer pour tes problèmes de coeur et surtout d'indécisions. après tout tu l'aimes. tu aurais pu le choisir cet été. tu voulais te lancer dans quelque chose avec lui. avant de l'envoyer valser au loin. tu es persuadée que ce n'est pas chaque fibre de ton être qu'il aime. même si tu le vois les larmes aux yeux. sa réponse frappe ta poitrine, la façade s'effrite à nouveau. il redevient le kai que tu as connu les premiers temps et tu ne sais quoi en penser. alors tu fais ce que tu fais de mieux. tu plantes ta lame. "on n'a jamais été ensemble." les regrets qui te poignent l'estomac soudainement. tu essayes de retirer la pique assénée. "mon message était clair. je pouvais pas te voir. et je t'ai bloqué parce que j'étais à deux doigts d'aller frapper à ta porte et que je ne pouvais pas me le permettre. tout a été dit dans mon message putain." tu t'emportes légèrement, ta détresse prend le pas sur la reyna en contrôle. tu ne t'attendais pas à ce qu'il trouve ton adresse pour avoir cette explication, tu pensais que sa haine contre toi serait assez pour qu'il te jette dans un coin de son esprit. il lève les yeux vers toi. putain tu t'en veux. l'envoyer bouler comme tu n'as pas eu l'audace de le faire te traverse l'esprit. tu dois te sauver. mais la mention de jay te fige, te bloque dans l'élan que tu allais prendre. perdre jay ? façade qui saute en mille morceaux. la surprise, le choc, la peine qui prend place sur tes traits. "comment ça tu as perdu jay ? kai ?" ta main se glisse sur son menton, relevant doucement ses yeux pour plonger ton regard dans ses pupilles. tu cherches la vérité. tu t'étais attachée à ce gamin. il avait les mêmes blessures que kai et toi après tout. ces blessures qui vous empêchaient finalement de continuer votre histoire alors que se sont ces dernières qui l'ont commencée...

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ Reyna Weiss (@Arwen Davenport)

Je sais même pas pourquoi je suis venu, à quoi je m’attendais. Peut-être que tu regrettes la fin de cette histoire, un mois sans se parler et la fin qui pointe le bout de son nez, par message, avec des mots plus difficiles à lire que les autres. Mais non, tu agis comme si j’étais le méchant de l’histoire, comme si tu devais te protéger de moi, quand tout ce que j’ai fait, c’est t’aimer de tout mon cœur. Une conclusion, une vraie. Avec des adieux et des mots doux peut-être. Un vrai baiser, une réelle étreinte. Pas des lames que tu lances pour mieux me piquer, pour mieux me blesser. Ouais, je savais pas à quoi m’attendre mais je ne m’étais pas attendu à tant de véracité de ta part. On a jamais été ensemble, oui je sais. Merci de me le rappeler. Je me comprenais quand je disais ça, parce que même si on a jamais été ensemble, on était en train de construire quelque chose. Les sentiments étaient là, pour toi comme pour moi. Ils le sont toujours pour ma part. Mâchoire qui se serre d’avantage à tes mots, je ravale alors mes larmes. Tu ne me veux pas sur le pas de ta porte, alors je capitule, j’aurais jamais ce que je veux, clairement. Seulement, mes mots semblent te faire réagir. Pas ceux que j’aurais voulu, cependant. Visage redressé par ta main sur mon menton, je me reculais presque instantanément pour rompre le contact. « Qu’est-ce que ça peut te faire, Reyna ? » Mais rien que de repenser à cette journée, je me sens vaciller de nouveau. Alors je marche quelques pars, m’arrêter au niveau du mur pour y poser mon front, mes poings serrés qui appuient contre la construction. Puis finalement je tournais le visage vers toi, le regard presque noir de colère. « J’ai frappé ma mère, devant l’école de Jay. Elle voulait le récupérer et je devais l’en empêcher. Je l’ai frappée, elle a fini à terre. Le lendemain, les services sociaux sont venus le chercher, juste deux heures avant ton message » Je ferme les yeux, pivotant de nouveau mon visage contre le mur, avant de donner un grand coup de poing dedans, ce qui faisait bien plus de mal à mon poing qu’au mur, si on veut être honnête.

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ @Kaiden Winston

cruelle que tu es, reyna. faire souffrir l'un des hommes que tu aimes au profit de l'autre qui se trouve à l'autre bout du monde. lui briser une deuxième fois le coeur parce que c'est plus facile que de lui offrir ce qu'il veut. tu ne sais pas ce qu'il espérait en venant à ta porte. des retrouvailles pleines d'embrassades, de mots doux et amoureux ? est-ce qu'il ne te connaissait finalement pas du tout ? c'est terminé. et tu veux éviter de lui donner quoique se soit. même si ça revenait à être la méchante de l'histoire. tu es habituée à être la méchante dans toutes les histoires où tu évolues. même dans celle avec edgar, tu n'étais pas blanche comme neige. tu vois ses traits durcir, tu sens l'ambiance monter en tension. tu es prête, prête à prendre son avalanche de haine. jusqu'à ce qu'il parle de jay. tu n'y attends pas, tu es ébranlée. perdre jay... comment ? pourquoi ? tu t'es attachée à ce gamin malgré tout. alors la façade saute un instant, tu questionnes kai. réponse prévisible. il se recule, s'éloigne de toi. tu caches la douleur que tu ressens. ça te fait mal de le voir s'éloigner de toi. comme de se rapprocher. aucune solution, c'est pour ça que tu n'étais pas venue le voir pour mettre fin à votre relation. tu le vois sombrer sous tes yeux lorsqu'il abat son poing contre la construction de ta demeure, tout en te racontant comment il a perdu jay. le même jour où tu l'as abandonné. le coeur au bord des lèvres, la nausée toute proche. t'es pas fière de toi même si tu n'étais pas au courant. "bats-toi pour le récupérer, kai. ta mère est une pétasse qui continuera de le frapper. toi tu l'as frappé, elle. pas jay. tu as encore tes chances de le récupérer, j'en suis sûre." ce n'est pas en lâchant l'affaire qu'il pourrait revoir son frère. tu n'y connais pas grand chose en droit mais tu es de ces personnes horribles qui pensent que tout peut être possible quand on se fout un coup de pied aux fesses. "désolé de t'avoir abandonné quelques heures après. si j'avais su, je l'aurai pas fait comme ça. jamais." énième coup de poing qu'il inflige au mur, tu entends ta grand-mère se questionner en arabe dans la maison. ce à quoi tu lui cries dans la même langue de rester à l'intérieur. c'était votre bulle. à vous deux. tu t'approches doucement, attrapes son poing blessé, embrasse la plaie. "j'ai jamais voulu te faire autant de mal. jamais. je... je sais que j'aurai dû venir te voir pour te le dire. mais je pouvais pas le faire, kai. peu importe à quel point tu le méritais. je pouvais pas parce que je savais que j'allais encore me perdre dans tes bras. et ça peut pas se faire." ce n'est pas une fin heureuse qu'il est venu chercher, tu n'as pas à mâcher tes mots. "peu importe à quel point je t'aime, ce n'est pas assez..." parce que tu en aimes un autre. et qu'il aime une partie de toi seulement.

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ Reyna Weiss (@Arwen Davenport)

Je voulais pas que tu t’apitoies sur mon sort, au contraire. J’voulais qu’on arrache le pansement, que tu sois de l’histoire ancienne. Bien sûr, une part de moi voulait te reconquérir, te dire que c’était une erreur que de le choisir lui, quant bien même il était pas avec toi aujourd’hui. Mais qui étais-je pour avoir la main sur ton cœur. Tu ne m’aimais pas, clairement pas, c’était pas de l’amour que d’écraser mon cœur de la façon dont tu l’avais fait la semaine passée, avec un simple message de rupture. Enfin “rupture”. Non, tu l’avais une nouvelle fois admis à voix haute, on avait jamais été ensemble. Puis je viens raconter ce qui s’est passé samedi, perdre Jay, frapper ma mère. Et ouais, tu semblais concernée par tout ça, tu semblais être touchée par ce qui se passait dans ma vie. Un acte, comme tous les autres. « Me battre ? Me battre ?! J’arrive même pas à me relever de ce qui s’est passé, comment tu veux que j’arrive à me battre pour récupérer sa garde ?! » Je criais presque, parce que la colère s’emparait de nouveau de moi. J’étais calme au début, j’étais très calme mais tu avais encore une fois appuyé sur le bouton. Et voilà que je déversais ma haine, ma colère et ma tristesse. Encore plus quand tes mots sortaient. Nouveau coup de poing contre le mur, laissant du sang couler sur ma peau, laissant des marques sur le mur. « Tu l’aurais fait dans tous les cas. » Et qu’importe que ce soit par message ou en face à face, le résultat c’était que j’étais à terre, et que j’en voulais au monde entier de vivre encore une fois une épreuve. Et cette fois, je ne sais pas si j’étais capable de la surmonter. Tu répondais à ta grand mère en arabe et je pouvais pas m’empêcher de te trouver sexy à parler comme ça, dans ta langue natale. Puis tu t’approches, tes lèvres sur mon poing, mon regard qui se pose encore sur toi. Mon cœur battait à tout rompre, c’était l’effet que tu arrivais encore à me faire. Je me tournais pour mieux te faire face, la tête toujours collée au mur. « J’ai bien compris que j’étais pas ton happy ending, j’étais même pas envisageable pour toi… J’voulais juste un dernier face à face, pour clôturer ce chapitre. Qu’importe la façon, j’aurais souffert de la même manière » Les larmes remontaient aux yeux. « J’aurais pu te rendre heureuse.. J’aurais pu te rendre aussi heureuse que tu me rendais heureux. Et contrairement à ce que tu crois, je t’aime entièrement. Toi et ta froideur, toi et ta colère. Tu dis m’aimer entièrement, sans connaître cette version… sombre de moi. Crois-moi quand je dis t’aimer entièrement aussi » Ma main blessée venait se glisser sur ta joue, caressant délicatement ta peau alors que je collais mon front au tien. « J’espère que tu trouveras le bonheur un jour, avec l’autre… ou encore un autre, que sais-je. J’espère qu’ils seront aussi heureux que j’ai pu l’être cet été avec toi »

credits img/gif: tumblr

et je sais tellement que je t'aime mal
w/ @Kaiden Winston

et tu assistais impuissante aux conséquences de tes actes. même s’il n’y avait pas que toi. il y avait jay, il y avait sa mère. mais toi aussi tu avais ta part de responsabilités. tu as piétiné son coeur et tu es partie sans rien dire de plus. tu avais choisi edgar. tu choisirais toujours edgar. kai était l’âme qui comprenait l’essence de tes blessures, l’abandon, le rejet. mais tellement différent de toi. edgar était l’âme-soeur celui qui comprenait ta carapace, tes réactions, tes actions. celui qui finalement ne te jugera jamais même dans dix ans. il te ressemblait si fort, une âme que tu voyais dans le miroir. tu le sais même si tu aimes kai, si tu n’avais pas fui edgar, il n’aurait pas eu autant de place. mais à la différence de l’anglais, tu n’avais pas vu kaiden venir. tu n’avais pas senti ton coeur palpiter plus vite à ses côtés. pourtant c’est lui qui t’a fait rougir, qui t’a apaisé, qui a calmé la colère. remède temporaire qui n’a pas su t’apprivoiser jusqu’au bout. edgar peu importe à quel point tu as pu briser ce qu’il y avait autour de toi pour lui, tu finissais par revenir vers lui, à comprendre. les deux t’ont permis d’évoluer mais l’un allait plus loin que l’autre. l’un t’hypnotise plus que de raison. tu aimes les deux. tu les aimeras pour toujours. mais ton coeur bat plus pour un autre. et tu te reconstruis ici également pour lui. tu te reconstruisais des dégâts qu’avait causé ton amour pour kai. mais le voilà, ici. à bouillir, à péter les plombs, à te regarder avec autant de haine que d’amour. tu ne sais pas quoi faire, tu veux lui donner une raison de s’accrocher. tu ne veux pas qu’il parte d’ici sans une réelle avancée dans sa vie. putain tu l’aimes et ça te déchire de le voir comme ça. tu en hausses la voix devant son désespoir. “parce que c’est tout ce qui te reste maintenant ! parce que si tu veux te relever, tu dois aussi te battre pour le peu qu’il te reste encore !” tu es tellement désolée. désolée de l’avoir quitté au pire moment. tu sais c’est une décision que tu aurais dû prendre dans tout les cas, que tu avais causé des dégâts. mais tu l’avais fait au pire moment. tu le regardes détruire sa peau contre ton mur, alertant ta grand-mère que tu rassures rapidement. enfin à ta manière. t’approchant, embrassant sa peau abimée. il ouvre son coeur, soudainement. le tien qui vole en éclats une nouvelle fois. la façade qui ne peut plus tenir. tu l’entends penser qu’il n’a jamais été envisageable pour la suite de ta vie. qu’il aurait pu te rendre heureuse, qu’il t’aime complètement, entièrement. qu’il te souhaite de vivre le bonheur… larmes qui glissent sur tes joues. larmes qu’il n’a jamais vu auparavant. que seul edgar avait pu voir. sa peau contre la tienne, il te manque. même si tu ne reviendras jamais en arrière, il te manque. “je me suis projetée pour la première fois avec toi.” aveux glissé timidement. “tu as été envisageable. sinon je serai pas restée avec toi. parce que je sais que tu aurais pu me rendre heureuse, tu le faisais déjà. et que peut-être je le pouvais moi aussi. te rendre heureux.” tu glisses ta main sur sa joue à ton tour, sourire tendre et douloureux qui se forme malgré les larmes. “je te crois. je suis désolée d’avoir douté de toi. je te crois. et crois moi quand je te dis que je t’aime même si tu veux penser le contraire. même cette version de toi, je l’aime.” et c’est horrible parce que tu réalises qu’il te ressemble plus que tu ne voulais le voir en le quittant. que ça va être encore plus difficile de guérir de lui. baiser déposé à la commissure de ses lèvres. un adieu. “sois heureux toi aussi. je sais que celle qui aura la chance d’être avec toi, sera avec quelqu’un de merveilleux. peu importe ton côté sombre. ça ne change pas la personne que j’ai connu pendant tout l’été. ne gaspilles pas ton amour plus longtemps pour moi… je le mérite pas. mais quelque part quelqu’un le mérite. quelqu’un te donnera du bonheur, te rendra heureux indéfiniment et sans limites. et cet amour là que tu mérites.” tu sais que tu aurais pu le lui donner. tu aurais pu être sa bonne personne, tu l'aimeras toujours un peu au fond de toi. mais tu aimais edgar encore plus fort. peut-être que la fantaisie sombre que tu essayes de lui donner serait plus douce. tu essuies tes larmes, t’éloignes de son étreinte. tu te détestes pour t’écrouler de la sorte mais il voit que tu ne mens pas comme ça. tu te reprends difficilement. en réalité tu ne reprends pas réellement. “rentres. ma grand-mère soignera ça. je m’en voudrai pas que tu partes avec les poings en sang. c’est la moindre des choses.” après tout ce que tu lui as fait. encore maintenant.

credits img/gif: tumblr