ce cri déchirant qui perce la nuit, le regard impuissant, les voix autour de toi qui bourdonnent, les mains qui s'referment sur toi pour te protéger contre les larmes acides qui inondent abondamment ce visage d'ange, c'visage qui, quelques instants plus tôt encore, était paisible dans un sommeil réparateur, presque magique, dans lequel se dessinait son visage, ce visage qui aurait dû reposer contre toi, c'visage qu'hier encore, tu embrassais et caressait du bout des lèvres. hier encore, ces doigts chatouillaient l'épiderme, d'un contact brûlant d'amour, un amour si pur, si grand que la douleur de cet éclatement, de ce point final mis à votre histoire, était si violente que même c'corps que tu traînais n'avait pu supporter le poids de ta peine. le coup mortel dans l'âme, le choc qui se propulse dans chaque cellule, chaque terminaison nerveuse et qui te fait embrasser le sol, le sol froid, glacial que tu n'avais plus quitté, des jours durant.  

on te regardait, impuissants. on te tirait vers le haut, alors que voulais aller l'rejoindre, vers le bas (( ce qui expliquerait peut-être ce soudain attachement au carrelage glacé de la cuisine )).. c'cri, que tu pousses et qui éclate les tympans, si déchirant que plus aucun son ne sort. tu cries à t'en fendre l'âme, tel un démon de la nuit, un ange possédé. les cheveux qui se mêlent aux larmes, qui te collent au visage, le regard voilé par les mèches décolorées.

il était mort tragiquement, qu'ils avaient répété sans cesse, en pleurant.
bien trop vite, bien trop jeune.
mais ce n'étaient pas à eux d'vivre ce deuil terrible
de geindre d'un amour mort
fiancée damnée
immortalisée dans un entre-deux; celui de la bien-aimée
la dulcinée, endeuillée.
rien d'plus.
rien d'moins.

et tant de colère qui gronde en toi encore à ce jour
envers son absence
l'égoïsme dont il a fait preuve en t'faisant des promesses qu'il ne pouvait jurer de tenir
c'beau visage que tu ne reverras jamais plus
ce sourire figé dans l'éternité,
en une expression lasse et nostalgique
nostalgique de ce temps qu'on vous a enlevé...
non, qu'il vous a enlevé, arraché.
temps précieux, mais écourté
par sa faute.
à vouloir jouer au p e n d u
c'temps arrêté, arrêté le jour de l'annonce de sa mort
c'temps ralenti, que même l'addiction aux médicaments ne relance pas.

puis
c'temps figé, qui reprend graduellement
try and start again
because now you're not alone anymore
you're not alone, but he's still not there, he's still not back
and someone's growing inside of you
a new life
il fallait qu'il meurt, pour qu'une vie s'mette à se mouvoir en toi
il fallait qu'il meurt, pour qu'tu réalises vos rêves, seule.
et dans toute cette beauté, tant de chagrin
celui du regret; le trahir dans les bras d'autres hommes, chagrinée, désespérée d'engourdir le mal, de noyer la peine.
chaos du coeur, chaos passionnel.
celui de la honte; cet enfant de l'é p h é m è r e?
celui de la peur; solitude face à l'avenir
celui de la douleur; son souvenir qui te hante jour et nuit
et de tous ces autres chagrins
ces chagrins qui prennent forme au creux de ton ventre
qui prennent toute la place que bébé devra prendre