je te fais mal. je te jure que je l'entends mais ça percute pas. au fond de moi y a encore le aidan qui tient à toi, qui est désolé de la manière dont la soirée est en train de tourner. mais l'animal à pris possession de son corps et lui, lui il s'en tape pas mal que j'te fasse mal. tu crois que j'ai pas mal moi quand je me vois abattre mes poings dans la gueule d'un mec qui s'étouffe dans son propre sang ? que j'entends les échos lointain de la voix de dawie qui me demande de me calmer. j'ai mal alix, je souffre tellement que la seule chose que je réussis à extérioriser c'est la violence. j'te repousse, je souffle, j'enlève ma capuche, je vois trouble. et toi, tu reviens à la charge. ta main qui s'abat sur mon visage et toute la violence de ton flot de parole qui se déverse dans une mélodie déchirante. ma respiration qui s'accélère, qui se saccade et je me vois littéralement poser brutalement ma main autour de ta gorge avant de te plaquer contre la porte d'entrée. « FERME TA GUEULE ALIX » que je hurle. « tu sais pas de quoi tu parles alors tu la ferme ok ? » ta précieuse vie entre mes doigts crispés sur ta douce peau. je contrôle plus. j'y arrive plus. mon visage qui se rapproche du tiens, odeur de Sky presque palpable. « ça fait des jours que t'es plus là, tu crois que je vois pas que tu t'éloignes ? » ma main qui donne un à-coup, ta tête qui tape un peu contre la porte. « toi t'es qu'une putain de petite égoïste qui est juste frustrée que je tombe pas pour elle, comme tout les autres. » alors que je suis tombé pour toi. j'ai juste pas réussis à te le dire.

elle a pas peur alix. elle a vécut pire que ça. pire que toi. crois pas que c’est en haussant le ton que tu remporteras quoi que ce soit. elle a passé sa vie à subir, t’apportes rien de nouveau. et y a tout qui s’enchaînent, qui va trop vite. ta main autour de sa gorge et son dos qui butte contre la porte. poupée alix qui se débat, plante les ongles dans la peau, griffe pour se défaire. et elle le sent qu’elle étouffe, le visage qui devient rouge. tu serres trop fort aidan, elle suffoque. prise qui se relâche juste un peu pour que l’air passe mais tes doigts qui continuent à la tenir. je t’emmerde aidan juste ça. juste ses mots et sa tête que tu viens taper contre la porte. c’est ça que tu comprends pas. j’m’en fous. tu seras jamais à la hauteur son pieds qu’elle balance dans ton tibia aussi fort qu’elle le peut. tu t’crois fort ? tu t’sens puissant là ? mais t’es qu’une sous merde, l’oublie pas ! comme son géniteur. un sale con ressentant le besoin d’passer ses nerfs sur le monde autour. sur plus faible surtout. j'm'éloigne et puis quoi ? t'essaie de m'étouffer ? l'rire mesquin qui s'échappe. t'es rien d'autre qu'une foutue blague.

j'crois qu'on est en train de perdre le contrôle, on se déteste autant qu'on a aimé être ensemble. je te hais de pas comprendre que y a un truc qui cloche chez moi, que ça va pas, que je hurle silencieusement à l'intérieur. j'suis complètement chamboulé ! j'suis partagé entre le fait d'être dévasté par ce que j'ai fais hier, par la rage que j'ai laissé me consumer plutôt que de la contrôler et la colère qui m'habite, que j'ai laissé entrer et qui à totalement pris possession de moi. je voudrais pouvoir tout l'expliquer, te dire que je suis désolé mais c'est pas le cas. pour le moment je ressens pas ça. « alors pourquoi ? pourquoi tu couinais comme une petite pute à chaque fois que j'te prenais ? pourquoi tu passes ton temps à dire .. » je prends une petite voix aigue d'idiote « je peux pas être sans toi aidan, j'ai pas envie de te perdre. » je lâche ton cou et je mets un énorme coup de poing dans la porte. « hein ? POURQUOI TU DIS ÇA ALORS ! » et puis tu me dis que je suis une sous merde. j'entends même pas le reste, je deviens juste fou et je fais le pas de trop. ma main s'abat sur ton visage. un coup. un seul. et j'crois que je ressens la même chose qu'hier. un silence, un vide immense en moi et cette toute petite sensation de plaisir.

elle s’en fout de tes mots blessants, de ce que tu lui balances à la figure. ça lui prouve juste bien qu’elle avait raison. de s’éloigner et de douter. ça lui prouve que ce n’était qu’une question de temps avant que tu montres ton vrai visage et alix, elle veut pas de tout ça. elle veut pas de ce qu’elle voit en face d’elle. tu lui inspires rien de plus que du dégoût à cet instant précis. profonde aversion pour ta personne. comment est-ce qu’elle avait pu ne serait-ce que te regarder différemment un jour ? t’es complètement taré elle suffoque alix. de rage, de peine, d’un milliers d’émotions qu’elle ne contrôle pas. elle a envie de te tuer, te fracasser le crâne contre le sol et d’faire passer ça pour de la légitime défense. elle voudrait un million de choses et surtout te voir disparaître. rage palpable et ta main qui s’écrase sur son visage. violence du coup qui l’assomme un peu et le silence qui se déploie autour. elle reste la, muette, sa main qu’elle porte à son visage, un peu sonnée, les yeux rivés sur toi. elle pleure quasi jamais alix mais là, c’est ses prunelles qui sont humides, le goût du sang métallique en bouche après s’être mordue. et elle se rue sur toi, soudainement, tape de ses petits poings à répétition sur toi jusqu’à en perdre le souffle. j’te hais répète inlassablement à chaque fois. lâche.

j'deviens complètement fou. au fur et à mesure que je sens la rage, la tristesse, la douleur monter en moi, j'ai comme des flashback de la soirée d'hier qui me percute. mes iris sont assommés de cette violence, j'ai l'impression de me reprendre les droites dans la gueule, je vois rouge, j'étouffe. j'suis complètement taré ouais.. mais ça c'est pas la première fois qu'on me le dit. j'le sais. gamin pourrit gâté comme tu l'a si bien dit, petit j'montrais déjà des signe de violence et pourtant papa et maman ont toujours penser que j'avais juste un petit peu trop de caractère. la vérité ? j'suis complètement fucked up. ça dormait la en moi depuis longtemps et hier, hier j'ai ouvert la boite de pandore. et j'suis pas prêt de la refermer, surtout quand ma main s'abat sur toi, que j'te frappe sans même ressentir la moindre émotion. sur le moment, je pense à rien, juste que ça me soulage. et tout à coup tu me sautes dessus, tu me rues de coup. un coup dans la mâchoire, l'autre dans la gorge, encore un dans la cage thoracique. je tiens pas debout, on tombe par terre et tu continues de me frapper. « arrête ! »  j'attrape tes poignets mais tu te débats et ma tête tourne, alors je te retiens pas très longtemps. je crache un peu de sang et je crois qu'on atteint notre point de non retour. ce moment où tu me frappes de toutes tes forces et où je te rends les coups. un coup dans le ventre, un autre dans la mâchoire. toi sur moi en train de me tabasser et moi en dessous qui rend les coups de plus belle. « ARRÊTE PUTAIN ALIX » je vais te faire mal. je vais te faire du mal et je vais aimer ça et après je vais aimer me détruire pour ce que je t'ai fais. je crois qu'on est aussi brisé l'un que l'autre. j'suis peut-être pas à la hauteur mais toi non plus. je crois au contraire qu'on est parfait l'un pour l'autre.

à quel moment pouvait-il oser ne serait-ce que lever la main sur elle ? et ça vrille dans sa tête autant que dans sa cage thoracique. hurle comme une dingue alors qu’elle se débat, rends les coups autant qu’elle peut. les deux corps qui s’écroulent au sol et alix qui continue à frapper, tambourine sur son torse. prend en échange des coups dans le ventre, la mâchoire, le coup de trop. hébétée, sur le parquet de l’entrée, elle porte ses mains à ses lèvres, perle de sang alors qu’elle a du mal à respirer. c’était trop tu vois. les coups à la tête, les autres. trop à encaisser. l’adrénaline qui sauve au début mais qui rappelle vulgairement qu’elle n’est qu’une poupée de chiffon. les grands yeux bleus qu’elle pose sur toi, s’aide de ses mains pour glisser un peu plus loin. n’importe où. là où elle serait en sécurité. et elle a mal quand elle respire, mal quand son visage n’est pas impassible, mal partout. j’veux plus jamais te voir jamais, jamais. elle secoue la tête. alix, c’est de nouveau une gosse apeurée qui fait face à un père trop violent. tire une chaise vers elle, triste objet de défense, seule parade à sa portée. mais elle a mal là où les bleus ne tarderont pas à venir parcourir son épiderme. là où le sang s’écoule mais surtout à son coeur.

j'aurais jamais pensé pouvoir lever la main sur une femme. je sais que cette violence elle est en moi depuis que j'suis tout petit, mais j'imaginais pas qu'un jour je pourrais frapper une femme. des bastons j'en ai eu, j'ai déjà peté le nez d'une mec dans un bar, histoire pas ébruité puisque mes parents l'ont payé. j'suis le violent de la fratrie, y'en faut toujours un. mais là.. ça dépasse tout. et pourtant, même si sur le moment ça me fait presque du bien, entre les images qui martèlent ma tête et le souvenir des coups trop familier, je commence à avoir la nausée. coup à mâchoire qui te fait reculer. tu t'éloignes de moi d'un coup et je crois que ça crée un vide que j'avais pas imaginer aussi.. douloureux ? en fait, que tu sois près de moi par affection ou violence, j'ai besoin que tu sois là alix. je perds pieds, complètement. et quand tu me dis que tu veux plus jamais me voir je sens un truc se briser. respiration saccadé, souffle court, je vois trouble à nouveau mais pas à cause de la rage non, à cause des larmes qui s'accumulent dans mes orbites. mes mains qui attrapent ma tête et je me mets à hurler de toutes mes forces. je crache ma rage dans un rugissement aussi bestial que douloureux. tant pis pour les voisins. et quand je relâche tout, ma tête frappe le sol et je laisse les sanglots sortir. « alix. j'ai merdé ! »  ce soir, hier soir. 24h et j'suis allé beaucoup trop loin et je sais pas comment m'en sortir. j'suis partagé entre le regret et le soulagement. entre le fait d'avoir aimé ça et de me détester en même temps. j'ai merdé.

c’était trop, trop d’un coup. et bien sûr qu’elle avait merdé de son côté de bien des manières mais ça ? ça elle ne pouvait pas. parce que c’était pas mérité, parce qu’il était allé trop loin. et il aurait pu.. juste se tenir loin d’elle. avoir la révélation ultime que dans ce genre d’état, venir voguer chez elle était sûrement la pire des idées. il aurait pu repousser, annuler, peu importe mais tout pour ne pas se retrouver ici. et là, les choses avaient explosé, dérapé. éparpillé dans un million de parcelle autour d’eux, probablement impossible à réparer. et tu vois, elle les connait les gars dans ton genre. les accès de rage et la violence qui se déverse sur les autres puis les larmes qui suivent. l’envie d’apitoyer sur ton sort pour obtenir le pardon. c’était quoi la prochaine étape ? lui promettre que ça n’arriverait plus jamais ? elle en a la nausée alix mais pour une fois, garde le silence. évite de se mettre encore plus en danger inutilement. sursaute aux hurlements, recule un peu plus, toujours plus loin. tu t’rends compte toi ? elle a peur au point d’essayer de fusionner avec le mur. disparaître de l’endroit, courir le plus loin possible. je veux que tu t’en ailles la voix fébrile, l’incertitude de tes réactions. sans te lâcher des yeux, elle rampe jusqu’au canapé, sa main qui a tâtons cherche son téléphone. tu t’en vas où j’appelle les flics t'avais pas le droit. pas le droit de la traiter de cette façon. de l'abîmer comme ça. t'aurais pu la tuer aidan. à lui frapper la tête sur la porte. à l'étranger. à donner des coups trop puissant sur son visage de porcelaine. t'aurais pu la tuer.

j'suis en morceau, brisé, cassé, démonté. je voudrais te dire que j'aurais jamais dû, que c'était heureusement la première fois et la dernière fois. mais j'peux pas. j'arrive pas à me concentrer. je fais que répéter la même chose encore et encore. « alix. j'ai merdé ! » j'éclate en sanglot, mes mains abimés qui attrapent mon crâne que je me mets à taper moi même par terre. putain mais c'est en train de me rendre fou. « alix. j'ai merdé ! » et puis soudain ça me prend aux tripe, ça me remue, la nausée qui remonte dans la gorge. j'me lève en vitesse et je dégueule toute ma rage dans l'évier de ta cuisine. je crache même du sang parce que mine de rien t'as tapé assez fort pour m'éclater la lève de plus belle. je me retourne et j'me laisse glisser, tomber le long de ton meuble de cuisine. « je t'en supplie me lâche pas maintenant ! » je sais que j'ai aucun droit. pas après ce que je viens de faire, j'ai certainement pas le droit de te demander de ne pas m'abandonner mais pourtant c'est ce que je fais. parce qu'aussi destructeur que la situation soit, j'ai besoin de toi.

et elle peut pas, elle peut pas dealer avec ce genre de colère. celle où elle pourrait devenir ton exutoire. parce que ce n’est pas comme ça que c’est supposé se passer. parce qu’elle devrait pas avoir à subir tes états d’âmes de cette façon. le coeur au bord des lèvres et l’envie de vomir qui s’fait oppressante, le poids sur la poitrine qui semble l’étouffer chaque seconde davantage. elle a envie de crever alix. d’être partout sauf ici. et tu vois, elle s’en fout des mots qui cognent, de ta propre détresse. parce que c’est toujours ce que tu fais. t’agis et ensuite tu demandes pardon. multiple fois où tu l’as blessé avant d’tout faire pour qu’elle te pardonne. ça peut pas fonctionner, pas comme ça. rouquine qui reste sagement prostrée dans son coin, les yeux qui ne dérivent pas de toi. elle suit chacun de tes mouvements, prête à anticiper. puis c’est quoi ça ? les supplications qui lui tordent le coeur. elle plaque ses mains sur ses oreilles, refuse d’en écouter davantage. elle veut pas savoir, pas comprendre. elle veut juste que tu disparaisses, que tu te volatilises pour la laisser tranquille. j’rigole pas, j’vais les appeler si tu t’en vas pas murmure presque, son téléphone toujours proche. j’te laisserais plus jamais me toucher peu importe la manière. ni par les coups, ni autrement.