Ta belle a passer son oral final et tu y étais. Elle avait besoin d'un soutien moral et finalement tu t'es rendu compte qu'elle n'avait même pas besoin de toi. Elle était rayonnante, sure d'elle et elle s'en serait très bien sortie même sans toi parce qu'elle est indépendante. Les autres lui ont posé des questions et t'as écouté ses réponses : claires, précises, aucun doute possible quand à la signification de chacune d'elle. Il faut le dire, la jeune femme a des capacités oratoires même si elle ne sera jamais de ton niveau. Tu fais ça depuis des années ça ne se compare pas. Enfin, tu as décidé d'organiser un petit truc pour fêter la libération suite à cette soutenance. Tu as invité certains de ses amis, mais pas tous parce que faut pas non plus déconner et laisser entrer n'importe qui dans ta résidence secondaire ici à Cambridge. Tu as fais venir un traiteur et ton assistante s'est occupée des détails, t'espères que ça lui fera plaisir même si tu n'en as aucun doutes il faut bien le dire. T'espère aussi que l'autre gourde ne s'est pas plantée dans les invitations parce que t'as été précis sur tous ça. Faut pas qu'elle oublie qu'elle est à l'essaie, tu lui as assez dit. Enfin, tu finis par rentrer, Deirdre sur le siège passager tu restes assez silencieux, tu écoutes les quatre saisons à la radio et tu finis par te garer devant chez toi pour aller lui ouvrir la porte et laisser les clefs à ton chauffeur qui ira la garer. Les invités sont normalement tous dans ton appartement, mis à part les retardataires et connaissant certains il y en aura.

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J’étais présente pour elle, toujours. Notre passé lié, le temps d’un moment, avait débouché sur cette belle amitié. J’avais donc répondu présente à sa demande, heureuse de pouvoir être dans un coin de la pièce lors de sa soutenance et de la voir briller par tant de prestance et d’éloquence. J’avais failli à notre amitié, pour la surprendre, lors de la soirée organisée par Abélard, qui soit dit en passant, m’avait étrangement convié à ce rassemblement en petit comité. J’avais eu une autorisation exceptionnelle de sortir des quatre murs de ma chambre d’hôpital, à l’unique condition d’avoir Miles jamais loin de moi, dans le cas où je gérerais difficilement les derniers résidus des séquelles de l’Hémiplégie. Alors une fois sur place, Miles et moi étions invités à prendre place, dans une salle décorée exceptionnellement pour l’occasion. Je savais cependant de source sûre, que le prince et héritier du trône de Belgique avait bon goût. Je prenais place, en retrait, pour ne pas me faire remarquer, en attendant la venue de ma douce amie, souriant doucement en guise de salutation, aux personnes déjà présentes.

C’est un enjeu de taille qui m’attendait aujourd’hui. La consécration de huit années d’études. Une thèse que j’ai porté comme un enfant, un sujet que je défends corps et âme. Des directeurs de grand laboratoire pharmaceutique sont présents car ma recherche a déjà fait du bruit dans le domaine. La thérapie génique est un sujet au cœur de l’actualité oncogénétique. J’ai oublié l’espace de quelques instants les tourments de ces derniers jours. Je n’étais plus que concentrée sur mon sujet, cette femme redoutable de glace et d’acier, à la prestance bien ancrée. Je n’ai pas tremblé, non, au contraire. J’ai dévoilé toute ma hargne, cette volonté de fer acquise au cours des années et de mes failles, de voir mon ambition s’élever, de devenir un nom dans ce monde à défaut d’en porter un légitime. Je construirai ma propre histoire. C’est cette promesse que je me suis faite dans mon lit d’orpheline les premières semaines qui m’ont vu arriver aux Etats-unis. Et regardez où j’en suis. Soutenant avec brio ma thèse dans la plus prestigieuse université, entourée de mes amis, oubliant mes chaos. Me voici. L’épreuve est passée, et mon corps se relâche quelque peu dans l’habitacle bercée par les notes magnifiques de Vivaldi. Regard satisfait qui se pose sur le profil ombrageux du Prince, phalanges qui passent doucement sur sa cuisse. « Je pense qu’il n’y aura pas assez d’alcool pour éponger le soulagement que je ressens. » L’accomplissement c’est de but ultime que je me suis fixée et bien d’autres défis m’attendent désormais. Nous arrivons chez toi où mon entrée s’annonce. Quelques amis des plus proches sont ici pour fêter cette page qui se tourne. Je m’avance vers Cléolya sourire aux lèvres, heureuse de la voir ici. « Tu n’es pas trop fatiguée ? » que je demande avec douceur, je sais que tu me fais une fleur en te libérant aujourd’hui. « Tu m’accordes toujours ta soirée ? » Car je veux un moment à nous, une personne de confiance à laquelle confronter mes doutes.

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Silence radio depuis des mois, longs mois où tu as fait le mort. Mais voilà te retour sur Havard de façon permanente. Tu as arrêté de faire le con, tu as arrêté d'être celui que tu étais avant, tu as tout arrêté. Mais tu retrouves ton gang, ton monde, ton univers, ce moment si parfait parce que c'est aussi important pour toi.

Tu portes ce costume sur mesure, celui qui a été fait en bleu intense, même couleur que tes yeux, hypnotissant et si délicat à la fois. Les yeux Armani, ceux qui ne changeront jamais finalement. Tu t'avances dans l'allée, prêt à rentrer dans cette salle en étant ce nouveau Noah. Oui fini l'alcool, la drogue et tout ce qui n'est pas bon pour toi. Tu as assez donné face aux critiques, aux paroles de ton père, à tout cce qui te touche finalement. Tu fais donc l'homme parfait pour le plaisir d'un enfoiré de première mais bon, tu le sais tu as changé.

Tu avances, simplement Alberto, dernière toi, en silence, parce que honnêtement, tu as besoin de lui ce soir pour être clean toute la soirée, parce que oui, tu es avec tes potes et cela va être compliqué de ne pas boire, de ne pas faire l'ancien Noah ou même d'être toi. Tu fais face aux hommes de la sécurité pour leur donner l'invitation et indiquer la phrase Il est avec moi ! en même temps, on parle de Alberto, tout le monde le connait n'est ce pas ?

Et te voilà entrer, face à la beauté du monde qui se présente face toi. Tu regardes autour de toi pour observer Al qui t'observe plus que d'habitude mais voilà, y'a beaucoup de monde, proche, trop proche pour toi et tu la vois arriver. Elle, la femme de ta vie. Délicate, chevelure noire, une femme de l'ombre et pourtant si chic et classe. Tu aimes beaucoup cette femme pour ça. Tu restes dans ton coin alors que tu demandes un verre sans alcool au barman et catastrophe, y'a rien. Bordel de merde souffle et calme, tu viens soupirer quand même un petit peu hein .. Juste un petit peu..

Je me sentais chanceuse d’avoir été convié à te soutenir lors de l’étape final qui t’amènerait à quitter les rangs de notre prestigieuse école. Nous le savions autant l’une que l’autre, malgré nos différences, qu’on serait là, toujours. @Deirdre M. Wheelan faisait partie de ses amitiés sincères, qui perdurait dans le temps, malgré les longues semaines, mois sans nouvelles. Peut-être était-ce l’une de nos forces communes, de savoir répondre présentes, sans être intrusive. Mes yeux, rivés sur elle, accrochée au bras d’@Abelard Z. de Belgique-S., la suivaient, les lippes étirées par ce sourire béat. J’étais fière d’elle, de la femme qu’elle était et la femme à en devenir. Elle était forte et méritait enfin un dénouement heureux après les nombreux revers qu’elle avait essuyé. Tu t’approchais, quand de mon côté, je me levais fièrement. Fière d’être ici, près d’elle et fière d’être sur pied. « Au contraire, j’me suis pas senti aussi bien depuis longtemps. » Revoir ces visages, même s’ils ne m’appréciaient guère, m’était égal, tant qu’elle, appréciait ma présence. « Ma soirée et tout le temps que tu désires. » Soufflant, à travers ce sourire qui ne s’effaçait pas. On avait un gros dossier à aborder, que seules nous pouvions réellement comprendre. Je posais doucement ma joue contre la tienne ajoutant : « Félicitations pour tout ce que tu as accompli pendant ton parcours, jusqu’à aujourd’hui. »

D'accord, l'un des petits fours venait de finir sa course dans sa bouche. D'accord, Callaghan n'avait pas pu attendre. D'accord, elle commençait à perdre l'habitude de ces petites réunions élitistes. La faute à Abelard qui ne la sortait plus autant qu'avant, à la Eliot qui n'existait plus, à ces chemins qui s'écartaient, à ses doigts qui finalement préféraient la terre à la soie. Mais, le rôle revient sans trop de difficulté. D'une robe savamment choisie, d'une crinière nonchalamment lâchée dans le dos. Un peu plus tôt, la soutenance de Deirdre avait eu lieu. Et on avait pu lire sur le visage admiratif de Lex, combien son alliée irradiait dans cette pièce. A la regarder, à ne pas comprendre un mot. C'est condenser une scolarité, des connaissances, en un moment trop bref. Il fallait prouver, exprimer sans les dire tous les chemins parcourus pour parvenir à ce moment précis. Cacher les blessures, mais s'en servir pour être davantage incisive. Conquérante, combative, Deirdre savait se battre sans s’abîmer les phalanges, elle impactait de ses syllabes, elle vous faisait reculer de ses mots. C'est son propre trône qu'elle s'était construite à force d'acharnement. Alors, quand l'altière entre dans la pièce, Lex manque de manière et s'impose dans le duo avec Cléolya. « Tu as été prodigieuse ; brillante ; magnifique. » Tu souris comme une idiote Lex, contient donc ça. « Et je vais te trouver encore pleins d'autres qualificatifs d'ici ce soir. » Ca déborde de bons sentiments, et ses doigts attrapent ceux plus clairs, brièvement. « Je suis très fière de toi. » alors qu'elle libère la place pour laisser Cléolya continuer. Esquissant un sourire de salut au passage pour cette dernière, et finissant par plaquer un baiser sur la joue d'Abelard. « Monsieur De Belgique. » Demain, je t'engueulerais pour les restaurants pas assez courants, pour les nouvelles que t'oublies de prendre. Mais, pas aujourd'hui.

@Deirdre M. Wheelan @Abelard Z. de Belgique-S.

Face à tout ce stress accumulé, le soulagement s’empare de moi. Je compte bien fête ma victoire comme il se doit. Peu importe les failles, peu importe les obstacles que j’ai pu cumuler, les écorchures que j’ai compté, je compte bien avancer, profiter. Au sommet toujours. Pour fêter Evènement, tu as convié les plus proches Abelard. Je ne suis pas surprise d’avoir vu quelques noms rayés au passage mais viendra le temps où je célébrerai directement avec eux. Pour l’heure, c’est Cléolya que je viens trouver, m’inquiétant de savoir si nous partagerons ensemble la soirée mais surtout heureuse de la voir malgré ses soucis de santé. Nous nous sommes soutenues dans les pires moments. « Parfait. » Je viens embrasser ta joue doucement, un sourire aux lèvres. « Merci, c’est en partie grâce à toi. » En réalité, en partie grâce à tous ceux qui sont là ici ce soir, mes piliers. Mon cœur se serre légèrement lorsque je pense à Duncan mais on peut compter sur Lex pour dissiper la gêne que je ressens et s’introduire dans notre conversation. « Merci. » Le sourire s’étire et je pense qu’on peut même voir les joues adopter une nuance plus rosée. Que je me souvienne de te redemander le même discours lorsque mes jours seront plus sombres, j’aurais de quoi me redonner des ailes. Je t’observe embrasser Abélard, une moue amusée sur le visage. « Hey, doucement. » Ma main se pose sur ton épaule tandis que les miennes se haussent. « D’ailleurs, tu ne nous pas amené ton petit ami ? » Je suis curieuse de savoir qui fait battre le cœur de Callaghan désormais. Je me retourne vers Cléo et Abé « Vous savez si Hadès doit arriver ? » Hadès reste Hadès, il sait se faire désirer, mais j’aimerais vraiment qu’il soit présent lors de ce moment important. Mes yeux se posent alors sur Noah. Je me retourne vers mes partenaires. « Je vous demande un instant. » et mes pas me mènent jusqu’à l’Italien, redoutable et redouté, mes mains passant à ses épaules, avant de glisser sur son torse, la marque de mes lèvres sur sa joue. « Tu as l’air contrarié Amore. C’est parce que je te quitte que tu soupires de la sorte ? » Mon sourire renaît, je me doute que ce n’est pas la cause, mais je m’obstine à semer un peu de légèreté pour un soir.

J’étais restée relativement secrète sur mon état de santé, au moins pour ce que je pensais être le pire. Aujourd’hui tout était différent et l’espoir avait fait de nouveau irruption dans ma vie après un échange téléphonique avec Wade. J’allais mieux et j’irais de mieux en mieux, c’était pour cela que j’avais tenu à être présente en ce jour. Je ne pouvais qu’être présente pour l’un de tes meilleurs moments, comme nous avions été un pilier l’une pour l’autre, lors d’un de nos bas. Et si le temps nous manquait la plupart du temps, j’avais décidé de changer certaines choses dans ma façon de vivre, pour privilégier les personnes qui m’étaient chères, comme toi. Tu posais doucement tes lèvres sur ma joue, fermant les yeux pour me ressourcer de toute la force que tu me donnais par ce geste, parce que @Deirdre M. Wheelan, t'étais comme ça, une force de la nature. Et alors que nous avions entamé une discussion, je reconnaissais le visage de ta meilleure amie, qui te félicitait pour l’excellence de ta soutenance. Et c’était dingue d’être si proche de toi, sans jamais avoir rencontré Alexis, mais c’était désormais chose faite. Je lui rendais son sourire avant d’ajouter : « Vous êtes superbe toutes les deux. » @Alexis Callaghan était pour toi, ce que Camila était pour moi, une sœur de cœur. J’avais trouvé mon âme-sœur karmique, et probablement qu’elle était la tienne. Je profitais d’une seconde de répit pour sourire à @Abelard Z. de Belgique-S., espérant qu’un jour, il apprenne à me voir différemment que comme la sœur de son ex. C’était probablement pour ça que ma relation avec le frère de l’homme que j’aimais était si compliquée. Mais qu’est-ce qui n’était pas compliqué avec les De-Belgique ? Je revenais à la conversation, chassant mes pensées, avant d’être étonnée par ta question. « Je ne saurais te dire… » Et ça faisait des semaines, que je n’avais pas eu de nouvelle. Plus depuis qu’il avait débarqué chez moi paniqué après l’annonce de ma grosseur et que j’avais compris que pour lui, seule la mort m’attendait.

Tu es là, c'est déjà pas mal non ? C'est déjà énorme oui, parce que tu aurais joué à l'émite et rester chez toi. Mais on parle de Deirdre et donc autant dire qu'il est compliqué pour toi de lui refuser quoi que ce soit. Donc tu acceptes avec grand coeur d'être là. Tu es d'ailleurs au bar, silencieux, Al a tes côtés, parce qu'il faut bien que quelqu'un de surveille n'est ce pas ? Tu humectes tes lèvres en la voyant, parler à Abélard et même à Cléolya, il faudrait peut-être que tu ailles leur dire bonjour ou juste faire un signe à la con que tous les pauvres font. Mais tu soupires de cela, venant essayer de trouver du sans alcool, mais complexe dans ce monde de riche. Et bien sur Al ne te laissera pas faire si tu replonges une nouvelle fois. Tu finis par soupirer, venant mettre tes mains dans tes poches alors que la Déesse s'approche lentement de toi pour venir caresser tes épaules et ton torse. Tu souris délicatement et tu soupires Je suis contrarié de voir que tu es encore plus belle que dans mes souvenirs dis-tu avant d'embrasser son front lentement. Tu n'oses pas réellement lui parler de tes problèmes d'alcool, bien qu'elle l'a vu à votre diner, tu n'as pas pris un seul verre. C'est tout aussi bizarre pour toi que pour elle.


@Abelard Z. de Belgique-S. @Cléolya A. Strauss @Deirdre M. Wheelan