La désillusion, c'est ça qui tue réellement les gens. Qui les rend dingue. Fou. Dépressif. On laisse l'espoir revenir un instant pour finalement voir notre vie se casser la gueule, une nouvelle fois. On va être franc, depuis que t'es rentré, t'as juste eu envie de boire. Et c'est ce que tu as fait. Un fervent verre à la main, dans le silence le plus total. Tu ne supportais ni la foule, ni le monde, ni la discussion. T'as pas envie de bouger, même pour tes amis, même pour elle. T'es comme paralysé. Ca te demande toute tes forces, de reprendre le dessus. De reprendre le contrôle. Et 2 verres trop plein de gin. Tu te prépares, enfiles un costume trois pièces, des lunettes de soleil sur ton nez alors que ton visage n'exprime aucune expression. Tes traits sont tirés, mais tu diras que c'est comme d'habitude. Parfum, cheveux coiffé, dents brossés, tu prends la route vers la petite fête que ton jumeau à organisé pour Deirdre. Aux dernières nouvelles que tu avais eu, ils ne se parlaient plus, mais dans le fond, ça te fait plaisir de les savoirs réconcilier. C'était pas trop tôt. Eux deux, c'est le genre d'évidence indéniable, qu'on dit pas à haute voix.

Tu arrives enfin sur les lieux, mais tu prends le temps de fumer dehors, profitant encore un peu du silence qui apaisait tes maux. Tu viens, ça veut pas dire que tu comptes être sympathique, souriant et avenant, loin de là. N'en déplaise à certains, tu ne changeras pour personne. Et tes songes se meurent au même point que ta fumée grisâtre s'envole dans le ciel. Tu jettes le mégot éteins dans une poubelle de trottoir et tu rejoins les autres. Abélard, Alexis, Cléolya, Noah et la reine de la fête sont là. Ton anglaise accroche ton regard, quelques instants et même avec tes lunettes de soleil sur le bout du nez, t'es complètement grillé, et tu le sais alors ça ne dure que le temps d'un court instant. Tes yeux se détachent de son spectre envoutant pour chercher de quoi ravitailler ta soif fulgurante, qui n'est qu'un besoin de l'âme. Tu poses ton coffret cadeau près du bar pour attraper un verre au passage et aller vers ton frère, évitant Cléolya du regard bien entendu. Il est en compagnie de la délicieuse Alexis, meilleure amie de Deirdre, qui a pour défaut fatale selon toi, de ne pas faire partie de tes proches. La pauvre. Il va falloir m'expliquer vos petits jeux de chat et de la sourie à Deirdre et toi, parce que je ne suis plus. que tu lances l'air blasé avant de te tourner vers la Callaghan Je ne sais pas si toi tu suis mieux toutes ces petites histoires. elle sait probablement bien mieux écouter que toi.

Je n’étais pas spécialement à l’aise pour être tout à fait honnête. Peut-être parce que ce fauteuil roulant affichait au yeux des autres une de mes faiblesses actuelles, mais j’allais m’en sortir. J’étais une battante et je ne laissais pas la maladie l’emporter sur moi. J’étais pleine de doute, qui ne le serait pas à ma place, mais sortir un peu des murs blancs et lugubres de l’hôpital pour soutenir Deirdre, me faisait un bien fou. C’était comme prendre une grande bouffée d’air frai après une crise d’angoisse. Du mois, tout allait bien jusqu’à l’apercevoir lui. Captivée par son arrivé, regard accroché malgré les vitres teintées qui m’empêchaient de croiser réellement son regard, les secondes s’arrêtaient le temps d’un instant et les palpitations de mon cœur s’accéléraient à la vision d’@A. Hades de Belgique-S.. C’était tout naturellement qu’il m’évitait, depuis mon annonce fracassante et sa venue chez moi à l’aube, avant l’accident. Roulant des yeux en le voyant s’éloigner, me tourner le dos, j’attrapais les poignées des roues, pour m’approcher du serveur non loin de moi et attraper une coupe à l’arraché. Rien qui n’était bon pour ma santé, mais qu’importe, ça ne pouvait pas être pire. Si ?

Ce moment c’est celui dont j’ai rêvé depuis que je me suis faite cette promesse secrète à l’âge de dix ans. M’élever parmi les loups , devenir digne du règne, légitime pour y avoir ma place. Les années ont passé, le prestige du nom perdu de l’importance. Reste cette volonté de me savoir bien entourée. Et à mesure que mon regard détaille les invités, je m’estime chanceuse même si certains noms ont dû être effacés. C’est quelques stigmates supplémentaires, quelques écorchures de plus au masque mais rien qui ne m’empêche d’avancer, rien à redouter, puisque eux me connaissent. Mes pas me conduisent vers Noah tandis que j’observe Hadès faire son entrée, se rapprocher de Lex, et malgré tout mon regard s’échoue vers Cléolya. J’ai parfois envie de secouer plus que jamais mon partner in crime mais je ne connais que trop la complexité made in Belgique. Mes doigts s’amusent pour le moment sur les étoffes Armani, à l’appréciation de ce corps complice que je connais bien. Les paupières se ferment de contentement et de malice sous ta réplique. « Flatteur… » que je rétorque avec un sourire avant de me poster à tes côtés. « Toi aussi. » Le plus précieux des soleils oui. « Tu vas leur parler ? » que je demande en glissant mon regard de côté, parce que je sais que je suis potentiellement la seule avec qui tu as gardé un semblant de contact.

En fait honnêtement, c'est la merde, c'est clair, net, précis. Y'a que de l'alcool, y'a tous tes potes et tu es pas près à être mis en avant comme ça face à leurs paroles. Mais il va bien falloir non ? Il va bien falloir que tu te bouges le train pour leur expliquer. Tu soupires pour tourner les yeux vers Deirdre alors que tu l'observes vraiment, son regard, son sourire faiblement, son sourire. Tu ajoutes un hochement de tête avant de prononcer Il va bien falloir un jour rajouter du feu sur une blessure existante non ? Alors pourquoi pas aujourd'hui ? tu embrasses délicatement sa joue, venant déposer ta main sur la chute de ses reins. Tes pas te mènent à Hades, Cléolya, Abélard, Alexis. C'est partit non ? Dans la gueule du loup, même si tu es aussi un loup solitaire aujourd'hui Bonsoir tout le monde Simple et efficace oui, àla Armani non ?


@Deirdre M. Wheelan @Cléolya A. Strauss @A. Hades de Belgique-S. @Abelard Z. de Belgique-S. @Alexis Callaghan