Everybody's looking for something. Some of them want to use you.  Some of them want to get used by you. w/ @Milo Novak

L'argent était une notion très personnelle. Cela dépendait également de l'éducation reçue. Imaginons une personne modeste gagnant à la loterie, il y avait deux schémas possibles : Soit il devait flambeur et dilapidait la fortune fraîchement acquise dans des choses qui n'avaient jamais pu se payer dans le passer sans faire attention au montant. Soit il continuait à vivre modeste sans jamais à avoir à se soucier du lendemain pour autant. Le rapport de Milo vis à vis de l'argent était différent du mien... Si j'avais cet argent, je pense que je m'en servirai pour me faire plaisir, pas particulièrement pour bien paraître en société. J'étais comme j'étais... Peu importe si ça ne plaisait pas à tout le monde. En réfléchissant ainsi, je n'avais pas d'autres défauts qui me venait à l'esprit. A part peut être qu'il était très maladroit de me parler de tout ça comme si de rien n'était... Mais lui dire aurait été lui avouer ma faiblesse et je ne pouvais pas m'y résoudre pour l'instant. Sortant de la chambre dans les baguettes dans les mains, ma gorge était nouée. Il n'imaginais même pas à quel point il pouvait avoir raison à employer le terme noyer. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il n'en avait même pas conscience... Dessinant un nouveau sourire sur son visage, je secouais la tête. Je suis en train de faire un peu de rangement, mais pour le moment c'est plus un bordel ordonnée qu'autre chose... Riant, je m'installais à côté de lui comme si de rien n'était. Non, je n'allais pas le juger... Si ça lui faisait du bien de parler alors je pouvais être cette oreille attentive. Elle doit avoir dans nos ages dans ce cas ? Vingt trois ? Peut être vingt quatre? J'ai l'impression d'avoir un fer chauffé à blanc dans la gorge à chaque mot qui s'échappait de mes lèvres. Néanmoins son compliment au sujet de ma cuisine semblait être un doux répit dans mon épreuve. Un mince sourire apparu sur mon visage. Tant mieux s'ils te plaisent ! Je ne suis pas encore au point dans le sushis, c'est plus facile de faire de sashimis. Et la vague s’effondra à nouveau sur moi lorsqu'il sortie son portable pour me montrer le visage de la garc... de la femme en question. Oui, elle était belle... Mais il était facile de l'être sur un profil tinder... Posant une main devant ma bouche, je me remis à tousser, d'une toux grasse, pendant quelques instants, comme si quelque chose était bloqué dans mon œsophage. J'ai du mal à respirer... Et à cause de cela je ne le vis même pas prendre possession de mon poignet. Je sens son pouce bien trop près de la plaie à peine refermé, il suffirait qu'il monte d'un demi-centimètre son doigt pour qu'il puisse la sentir. Essayant de calmer ma toux, je relève finalement les yeux vers lui, laissant ma main souillée un peu plus loin. Si j'avais attrapé quelque chose, je n'avais pas envie de le contaminer. Les yeux brillants à cause de cette crise, je souriais légèrement avant d'hausser les épaules vers le ciel, le regard désolé. Un peu oui... Soufflant du nez en secouant la tête. Mais ce n'est pas grave... Pinçant les lèvres, j'amorçais le mouvement pour me relever afin d'aller me laver les mains. Moi qui avais passer tant de temps en cuisine, je n'avais même pas envie de manger... C'était ce qu'il se passait depuis qu'il était parti...

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Oh, elle a commencé l'université un peu plus tard alors. Faire comme si de rien n'était... Enfouir mes sentiments au plus profond de mon être et les laisser nécroser. Je savais faire... Lorsque j'étais avec quelqu'un, je pouvais en faire en sorte d'oublier mes problèmes, de me concentrer sur ceux des autres. Lorsque j'étais seule, je ne pouvais m'occuper que de moi même... Et le pire arrivait souvent à ce moment là. Je ne voulais pas être isolée car la grande faucheuse serait venue me rendre visite et je serais probablement partie avec elle, dans son grand drapé noir. C'était peut être là qu'était ma place finalement... Quelle était la raison de ma lutte...? Je ne savais pas répondre à cette question. J'avais toujours été pour l'honnêteté, c'était ma marque de fabrique. Mais je n'avais pas envie d'entendre cette vérité ce soir... Pour une fois dans ma vie, j'aurais préféré le mensonge... Les larmes montaient à la lisière de mes paupières, la toux et la tristesse était la raison de leurs présences. Je n'avais pas les armes pour me battre contre cette femme. Et comprendre que je l'avais perdue définitivement ne fut que plus dur à encaisser. Il venait de s'excuser ? Il me semblait l'avoir entendu mais j'avais l'impression d'avoir la tête dans du coton... Tout était étouffé et flou. Il fallait que je reprenne mon oxygène. Mais alors que j'étais en train de me redresser, une force m'attira dans une autre direction sans que j'en comprenne la raison. Et je me retrouvais contre lui, sentant sa chaleur contre ma joue, ses lèvres sur mon front. Qu'est-ce qu'il se passe...? Choquée pendant quelques secondes, mes défenses tombent et les perles cristallines dévalent sur mes joues. Je suis incapable de les retenir, je ne peux plus les contrôler. Tout ce que j'essayais de refouler remonte à la surface. Ma gorge se serrent d'avantage tandis que mes bras se resserrent sur lui... Pour la première fois, je m'autorisais à craquer devant quelqu'un... Pendant de longues secondes... Une minute peut être... Je suis incapable de parler. Incapable de me calmer. Le masque s'est brisé sur le sol, je ne suis plus capable de le porter... Ce long instant passé, je me redressais finalement, balayant les restes du doigt des index... Je le regardais longuement sans prononcer le moindre mot même si milles idées traversaient mon esprit.

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J'avais échoué... Tout ce que je voulais lui cacher était exposé au grand jour. Il n'avait qu'une partie de la vérité et pourtant je savais qu'il devait déjà culpabiliser de cette situation. Pourquoi je n'avais pas été capable de fermer ma gueule...? Mais cela avait quelque chose de libérateur, pour la première fois depuis des jours, j'avais l'impression que le poids au fond de mon estomac s'était envolé... En revanche, j'avais toujours autant de difficulté pour respirer. Il m'arrivait de faire de longues apnées dans mes sanglots, faisant des petits soubresauts pour tenter de reprendre mon air sans réellement y parvenir. Sentir ses bras autour de moi était rassurant. Arrivant finalement à me calmer, n'ayant plus de larmes en réserve, je me redressais doucement pour le regarder dans les yeux. Haussant les épaules à sa question, ma voix refusait encore de se faire entendre. Sentir son doigt sur le bord de ma mâchoire électrisa mon corps tout entier. Baissant finalement mes pupilles vers mes mains, je soupirais longuement. Avant qu'une demie-voix ne se fassent entendre... Comme un murmure. Je vais te dire quelque chose dont je n'attends pas de réponse... J'ai juste la sensation de devoir le dire pour pouvoir m'en débarrasser. Et commencer mon deuil... Mais en avais-je vraiment le courage...? Essayant de reprendre une grande bouffée d'air, je me remis à tousser grassement. Je détournais la tête juste à temps pour ne pas l'exposer à ça. Marquant une pause, je me relevais finalement pour aller dans la cuisine et me laver les mains. Glissant la main sur mon téléphone, je le pris avec moi avant de retourner dans le salon. Pianotant rapidement, je tendis finalement le téléphone vers l'avant pour que la voix de Google ne parle à ma place. Je t'aime. Baissant finalement le bras avant d'éteindre l'écran. Je l'avais regardé dans les yeux lorsque j'avais appuyer sur le bouton, faute de pouvoir de le dire de vive voix, j'avais soutenue son regard. Secouant la tête, je regardais à nouveau mon écran. Maintenant que c'est dit, on peut passer à autre chose... Les épaules tremblantes mais les larmes ne coulaient plus...

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Je ne savais pas si j'étais capable de passer à autre chose... Je vivais dans une forteresse dont j'abaissais le pont levis que lorsque je me sentais prête et en confiance. Si un envahisseur rentrait à l'intérieur, les dégâts pouvaient être considérables... Comme cela l'avait été aujourd'hui. Je savais que ce n'était pas volontaire de sa part, il n'avait jamais voulu me faire souffrir de la sorte. Le problème venait de la façon que j'avais de m'investir dans une relation... Je ne savais pas aimer avec parcimonie, je donnais tout. J'étais comme une adolescente qui n'avait jamais connu l'amour, qui voulait tout vivre, trop vite. Sans se soucier des conséquences... Pourtant elles n'en étaient que plus violente lorsqu'elles se présentaient à la porte. Je n'avais pas les épaules pour les supporter. Je m'auto-détruisais... Mon pouce passa sur la boursouflure de la plaie, caressant la cicatrice comme on frottait une vieille lampe en espérant y voir un génie. Oui, j'avais souhaité le voir revenir vers moi. Je m'étais mise à espérer en recevant son message mais il fallait que je vois vérité en face, il avait clôturer le chapitre pour en ouvrir un nouveau. Où j'avais ma place, en effet, mais seulement comme amie. Pouvais-je m'en contenter ? Ou était-ce préférable de couper tout lien nous liant l'un à l'autre...? Je n'avais pas de réponse à ses interrogations. Lorsque Google m'allégea de la vérité qui alourdissait mon cœur, le temps sembla s’accélérer et je le vis se relever avant que l'information atteigne mon cerveau. Le pire scénario était en train de se produire. Non, il ne devait pas partir... Je ne voulais pas rester toute seule ce soir... Je ne le supporterais pas... Je n'en avais pas la force. Essayant de retenir son poignet à mon tour, ce dernier me glissa entre les doigts... Une métaphore de ma propre vie ?  Me relevant sans réellement le réaliser, je partie à sa poursuite, ne retirant même pas mes chaussons alors que la pluie était battante à l'extérieur. J'entendis la porte claquer derrière moi. Milo ! Attends ! Ne me laisse pas... Je t'en prie. Il courrait vite... Trop vite pour mes jambes, trop vite pour mon état... Je sentis ma gorge s’emplir de manière désagréable et nouvelle toux secoua mes bronches. Ma vue se troubla et je me trouvais, l'instant d'après, à bout de souffle, toussant. Une main devant ma bouche pour essayer diminuer l'air froid qui rentrait dans mes poumons, le lampadaire mis en lumière une tache à la fois sombre et écarlate dans ma paume. Quoi...? Abasourdie, j'avais l'impression d'être dans un cauchemar...  

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Encore une fois mon honnêteté m'avait porté préjudice... Je n'aurais jamais du lui dire ces mots, pourtant j'en avais besoin. Comme je lui avais dit, je n'attendais pas de réponse de sa part. Seulement qu'il les entende alors qu'il le savait probablement déjà. Il n'y aurait pas eu de non dit de cette manière et je n'aurais pas eu de regrets. Même si cela m'aurait demandé du temps pour m'en remettre. La toux prenant peu à peu le pas sur mon endurance, je dus rapidement me rendre à l'évidence, je ne pouvais pas le rattraper. Arretant finalement ma course avant de me glisser sous la pluie, je continuais de tousser, pensant à nouveau à ce maudit Yurei... J'étais persuadée qu'il était encore responsable de la situation. Quand est-ce que tu cesseras de me tourmenter ? Que t'ais-je fait ? Pour couronner le tout voilà que je me mets à cracher du sang...? Qu'avais-je fait aux kamis pour mériter ce châtiment...? Je me sentais mal, je perdais pied avec la réalité... Jusqu'à ce qu'une main vienne prendre la mienne pour en vérifier le contenu. Mes yeux se relevèrent lentement vers la silhouette qui découpait la lumière du lampadaire avant que mon cœur ne manque un battement. Milo...

La soulever ne fut pas très compliqué, elle devait à peine peser une cinquante de kilos. En la tenant ainsi Milo pouvait facilement sentir ses côtes à travers le tissu détrempé.

Tirant sur le tissu de ma manche, je continuais à tousser. Les carreaux étaient tellement mouillés que je ne savais pas dire si cela continuait à être inquiétant. Mes yeux étaient collants, arrivant à les ouvrir lorsque sa voix parvint jusqu'à moi, mon visage se tourna vers la porte, voyant cette dernière close. Oui... Avec la clé. Je n'étais pas encore assez mal pour abandonner les traits d'esprit visiblement. Dans la précipitation, je n'avais rien pris. Ni clé, ni téléphone... Et voilà que nous nous retrouvions à la porte sans moyen de rentrer à l'intérieur.