C’est le jour j. Tu revois Colombe après quelques semaines passées à distance. Tu es fébrile et impatient à la fois de pouvoir la tenir dans tes bras. Tu n’as pas beaucoup d’heure de sommeil dans le corps, tu es encore sur le jetlag. Tu ressembles à n’importe quoi, mais c’est le dernier de tes soucis. Rencontré son père n’est pas quelque chose qui t’effraie en soi. Tu n’as peur de rien ni de personne. Tu vois ça comme un nouveau défi et une nouvelle façon de montrer à Colombe que t’es autre chose qu’un bouffon. Elle n’a jamais vu le côté sérieux de ta personnalité. L’intello de service que tu sors uniquement lorsque tu es à fond dans tes cours. Tu vises l’excellence, mais ça, c’est un secret pour personne. Casquette sur la tête pour dissimuler tes mèches rebelles, t-shirt D & G de couleur gris foncé, le tout agencé à un jean noir ajusté et une paire de botte style armée, tu te pose contre un mur, sac de sport sur l’épaule, téléphone entre les mains. Tu attends sagement ta douce et la prévient de ton arrivé. Un petit message pour lui signaler ta position dans l’aéroport et tu commences à pianoter sur ton écran en quête d’une avancée intéressante dans ton rpg en ligne. Après une petite victoire, tu fermes les yeux, tête qui retombe lourdement contre le mur derrière. Un soupir, un autre avant de glisser ton portable dans la poche arrière de ton jean. Dos moulé à la surface plane derrière toi, tu croises les bras sous tes pectoraux parfaitement définis par le tissus de ton t-shirt et somnole tout simplement.

Ça y est, c’est le grand jour. Est-ce que tu stresses ? Oui, énormément. T’as peur que ça parte en cacahuètes. T’as peur que ton père soit désagréable avec Khaled. Qu’il finisse par lui poser des questions gênantes. Qu’il parle que d’argent. Qu’il le questionne jusqu’à ce qu’il craque. T’as peur qu’il ne se laisse pas faire sachant qu’il a un sale caractère ton mec. Qu’il rétorque vexe ton père. Père qui pendrait un coup dans son ego et deviendrait désagréable, sûrement au point de le mettre dehors. Sauf que toi, t’accepteras pas ça. Alors, tu sortirais aussi et vous serez en froid. Sûrement que, comme Louve, il te couperait les vivres. Terminé Harvard, le loft, la belle vie de riches. Ton cœur bat à tout rompre à l’idée qu’ils s’entretuent. Heureusement, ta mère a accepté. Elle t’a beaucoup aidé du moins, soutenu. Elle t’a dit d’écouter ton cœur et non ta tête. De faire ta vie avec qui tu veux afin de ne pas passer le restant de tes jours avec un connard fini. Tu sais parfaitement qu’elle parlait de ton père en disant cela. Quoiqu’il en soit, elle s’est réjouie pour toi et t’as proposé de l’emmener la prochaine fois que tu reviens la voir au Brésil. Comme quoi tu as réellement manqué à ta mère contrairement à ce que tu pensais. Appréhension de merde direz-vous. Ça t’as vraiment fait du bien d’être en famille. Tu sais que ce voyage à Paris va être beaucoup moins reposant, moins agréable.
Pour l’occasion, tu as enfilé une petite robe noire, simple ainsi qu’une paire de baskets Nike blanches pour le côté décalé et pour le confort également. Un bagage à main avec des affaires de rechange, une robe plus habillée, des affaires de toilette bref, le nécessaire. Et ton sac, forcément. Pour une fois, tu ne pars pas chargée comme une mule. T’en as pas trop pris.
Tu rejoins Khaled à l’aéroport. Il t’a envoyé sa position et tu le suis à la trace. Quelques minutes plus tard, te voilà sur les lieux. Sourire aux lèvres lorsque tu l’aperçois, tu laisses tomber ton sac à même le sol pour lui sauter dans les bras et fuck si quelqu’un vous aperçoit. T’es lèvres retrouvent les siennes, longtemps. Trop longtemps sûrement. Tu m’as trop manqué !! Il a l’air super crevé ce qui lui donne un air hyper attendrissant.

L’été tire à sa fin, du moins les vacances et Paris est la dernière destination inscrite au programme. Le processus a été long avant d’en venir à cette conclusion, celle de l’accompagner en sol français pour rencontrer son père. Tu ignores toujours si c’est une bonne idée, mais tu te dis que si ça foire, au moins tu auras essayé. Tu es confiant, sans doute trop pour un mec qui doit rencontrer un maniaque du contrôle. Tu n’as pas l’intention de changer ou d’enfiler un masque ce soir lorsque tu le rencontrera, non. Tu joues le tout pour le tout et si Colombe préfère se conformer aux règles de son père alors swat. Tes paupières sont lourdes, tu es crevé après ces vacances passées à courir à droite et à gauche, enchaîner les décalage horaire, les vols, les hôtels. T’as sûrement la tête d’un zombie, mais t’en a rien à foutre. Heureusement que tu es passé chez le barbier avant cette petite escapade, merci à Alex pour le conseil et pour le costard hors de prix qui repose sagement dans ton sac de sport. Tu somnoles un peu lorsque qu’un bruit de sac percutant le sol. t’extirpe de ta rêverie. Tu ouvres à peine un oeil que Colombe te saute au cou. La fatigue s’évapore d’un seul coup lorsque ses délicieuses lippes trouvent les tiennes. Tes bras passent autour de sa taille que tu presses jalousement contre toi tout en prolongeant cet échange aux saveurs divines. ‘’ Tu m’as manqué aussi… ‘’ Souffles-tu entre tes lèvres en cherchant ton air. Tes charnues glissent le long de sa mâchoire, pour atteindre son oreille que tu mordilles légèrement avant de poursuivre jusqu’à la douce porcelaine de son cou que tu couvres d’une fine pluie de baiser. ‘’ Plus jamais… ‘’ Reprends-tu à voix basse. ‘’ Pas plus de deux jours sans se voir sinon c’est la mort ! ‘’ Elle t’a affreusement manqué, sans doute plus que tu n’oses l’admettre. Elle est ta bouffée d’oxygène, ta drogue, ton addiction. T’as besoin d’elle près de toi. Une de tes mains glisse sur ses fesses, comment t’a fait pour te passer de ça durant tout ce temps ? Tu te redresse finalement pour l’admirer, sourire tatoué sur le visage. Elle est magnifique, une vrai déesse. T’as vraiment de la chance de l’avoir dans ta vie. ‘’ T’es prête ? ‘’ Une petite tape d’amour sur un de ses croissants de lune et tu attrapes son sac pour la soulager d’un poids.

Tu angoisses à l'idée de devoir confronter Khaled à ton père. Personne ne devrait avoir à subir cela. Tu te dis qu'il fera surement l'effort de se montrer poli et courtoie. Surement qu'il lui adressera de jolis sourires hypocrites en le questionnant sur sa vie, son enfance, son présent, ses parents, sa fratrie, sa fortune, son héritage bref, des questions habituelles chez les gens de la haute. Tu croises les doigts pour que Khaled ait déjà vécu cela. Il appartient à ton monde alors, peut-être qu'il a déjà eu droit à un interrogatoire de ce genre. Tu lui fais confiance quant à ses réponses. Par contre, tu sais pertinemment qu'il ne mâchera pas ses mots. Une parole de travers de la part de mon père et Khaled serait capable de démarrer au quart de tour. Tu sens ton coeur battre fort dans ta poitrine, ta respiration est courte. Tu paniques mais, tes yeux trouvent sa silhouette alors, tu arrives à te calmer. Tu laisses tomber ton sac à même le sol pour le rejoindre. Tu lui sautes au cou, sans le ménager tout en capturant ses lèvres. Elles t'ont terriblement manqué. Tu lui offres un baiser digne des plus grands films. Ses baisers à lui descendent sur ta mâchoire, jusqu'à ton oreille. Ça chatouille et tu ne peux t'empêcher de rire. Il te couvre de baisers en précisant que c'était beaucoup trop long. Tu secoues la tête positivement, approuvant cette règle des deux jours. Promis! Tu esquives un petit sourire avant de reposer tes lèvres contre les siennes l'espace de quelques secondes. Ses mains descendent jusqu'à tes fesses et te procurent un doux frisson. Il te demande si t'es prête tout en chopant ton sac après avoir claquer sa main contre tes fesses. Tu glisses ta main dans sa sienne, réajustant ton sac à main sur ton épaule. J'aurais préféré éviter ce moment mais oui, je suis prête. Tu te mordilles nerveusement la lèvre inférieure en marchant en direction de la porte d'embarquement. T'as l'air crevé, ça va toi ? Tu t'inquiètes un peu, forcément. Tu te demandes si c'est toi qui le stresses autant aha.

T’es vraiment heureux de la revoir. Tu as l’impression de pouvoir vivre à nouveau. Deux semaines, voir plus, c’est affreusement long quand tu aimes quelqu’un du plus profond de ton être. Surtout qu’entre vous la situation est délicate, tout peut s’effondrer à tout moment. Ses histoires avec son père, son fiancé monsieur prince truc chose, vos prises de tête constante, ta jalousie… tout ça mis ensemble donne un gros engin explosif. Votre relation est plus agréable qu’au début. Tu as moins l’impression de marcher sur des oeufs et de devoir te plier en quatre pour lui plaire, sauf qui a des trucs qui t’empêchent de t’abandonner complètement. Y’a ces putain de doutes qui te ronge l’esprit et que tu gardes en tête parce que t’es comme ça, t’a pas envie de souffrir ou d’être trahi. Tu ne veux pas lui en parler parce que ça ne ferait qu’empirer les choses du coup, tu refoules tout à l’intérieur de toi. Un de ces jours t’en aura marre, tu vas exploser, te barrer… n’importe quoi, mais tu ne pourras plus rester là. Ça t’empêche même de dormir par moment, elle n'est pas la seule à avoir perdu confiance, à souffrir d'insécurité. ‘’ Il est encore temps de reculer tu sais, je peux prendre un taxis et rentrer pendant que tu vas l’affronter seul. J’te l’ai dit, je veux ce qu’il y a de mieux pour toi. J’ai pas envie que tu me tape une crise cardiaque parce que la pression est trop grande pour toi ! ‘’ Dis-tu avec un brin d’humour dans la voix, même si tout le contenu de ton verbe est pensé. Tes phalanges se lient aux siennes le temps de vous diriger vers le quai d’embarquement. Passeport en main, tu le présente à l’hôtesse, esquisse endormie sur le visage. ‘’ Ouais, ça va, t’inquiète… La fin des vacances et tout… les allés-retour, les mauvaises nouvelles… tout ça. Je manque juste un peu de sommeil… une petite sieste dans l’avion avant de rencontrer le master et tout ira bien ! ‘’ Tu lui fait un clin d’oeil tout en récupérant tes papiers de ta main libre. Tu attends qu’elle fasse de même et la guide jusqu’à l’intérieur de l’appareil. ‘’ Tu préfères être près de la fenêtre ou de l’allée ? ‘’ Tu la regarde par-dessus ton épaule tout en envoyant vos bagages dans le support au-dessus de vos têtes.

Tu as très envie que ce moment se termine Tu as hâte de reprendre les cours et une vie à peu près normale et stable. Du moins, tu espères qu'elle ne sera plus que cet été. Tu as fait n'importe quoi. Trop d'alcool, trop de doutes, trop d'amour. Forcément, t'avais plus la tête à t'amuser qu'à gérer ta vie et là, tu te prends tout en pleine face. Khaled te propose de faire demi tour et tu secoues la tête de gauche à droite en esquivant un faible sourire. Bah, si je fais une crise cardiaque, tu me feras du bouche à bouche. Tu rigoles légèrement avant de reprendre ton sérieux pour préciser : Plus sérieusement, je préfère faire ça avec toi. Ouais au moins, ton père ne pourra pas s'énerver, te crier dessus ou même casser des choses. Il devra bien se comporter devant un invité. Tu ne te doutes pas du fait qu'il le fera. Il te tiendra à carreaux et crisera après. C'est également pour cette raison que tu vas quitter Paris avec Khaled. Inutile de te faire un tête à tête avec ton père. Vous arrivez sur le quai d'embarquement. Tu sors ton passeport, montres le tout à l'hôtesse en demandant à Khaled comment il va. C'est vrai que ça fait beaucoup d'aller-retour, de décalage horaire. Toi, t'as eu le temps de t'acclimater au Luxembourg. Tu ne seras pas trop crevée à Paris. Tu vas devoir reprendre le rythme de Boston par contre parce que tu as passé ta journée à dormir. Une sieste à l'aller, une sieste au retour et après, tu pourras enfin de reposer tranquillement chez toi. Ça t'embêtera un peu de ne pas le voir parce que, pas de filles à la maison mais, tu comprends qu'il ait besoin de sommeil. Toi, tu vas réviser, réviser et réviser. Vous entrez dans l'avion, t'as déjà tout fourré dans ton sac à main. Il te demande ce que tu préfères. Tu réfléchis un peu, quelques secondes à peine. Si tu dors, je vais prendre la fenêtre. Tu passes devant, t'installes confortablement dans ton siège. T'as vraiment l'impression de passer ta vie dans les airs ces derniers temps.

D’un côté, tu préfères être avec elle. Tu n’as pas peur de tenir tête à son père et si Colombe t’a permit de venir, c’est qu’elle est consciente des faits. Elle sait clairement que ça peut partir dans tous les sens avec toi, mais que tu ne la laissera jamais tomber. Que son père, tu l’envoies se faire foutre s’il est désagréable avec elle. C’est ta femme jusqu’à preuve du contraire et s’il décide de lui couper les vivres, tu prendras le relais pour qu’elle puisse continuer de mener son train de vie habituel. Du pognon tu en as, ce n’est pas un problème. Enregistrements terminés, vous entrez dans l’avion et partez en quête de vos sièges en première classe. Tu déposes vos effets dans les compartiments prévus à cet effet, sourire aux lippes en entendant la mini tirade de ta douce. ‘’ Et si j’ai envie d’aller chez toi on fait quoi ? ‘’ Demandes-tu, petit air de malice dans la voix. Tant et aussi longtemps que tu n’auras pas parlé à Fauve de ces règles, il faudra faire ainsi. Toi et ton fils chez elle… tu trouves ça ridicule puisque cette maison est la tienne. Quoi qu’il en soit, tu n’as pas envie de penser à tout cela pour l’instant. Tu as envie de décrocher, assis aux côtés de la fille qui fait battre ton coeur. Elle s’installe au fond et tu prends place dans la seconde. Tête en appui sur le coussin derrière, tu l’observes amoureusement. Elle est trop belle. Instinctivement, une de tes mains vient se poser sur sa cuisse que tu caresses doucement. ‘’ Excellente idée d’avoir mit une robe chérie… ‘’ Tu te bouffes l’intérieur de la joue en laissant tes phalanges s’aventurer entre ses cuisses. Bordel, il faut que tu te calme. Heureusement pour toi, une des hôtesses se présente à vous pour vous offrir à boire. ‘’ Champagne pour moi. ‘’ Dis-tu sans même la regarder. Tu attrapes tes écouteurs d’une main, branche le fil à ton portable en prenant bien soin d'insérer qu’une seule oreillette. Rien de mieux que la musique pour dormir.

Une fois dans l'avion, il installe vos bagages dans le compartiment prévu à cet effet. En attendant toi, tu t'installes confortablement dans ton siège. Tu jettes un coup d'oeil par la fenêtre alors qu'il te demande ce qui est prévu, si jamais il souhaite passer du temps chez toi. Tu ne peux t'empêcher de tourner la tête dans sa direction, large sourire illuminant ton visage. C'est super mignon, t'es toute attendrie forcément. Tu peux... Enfin, vous pouvez. Ça me pose aucun problème. Oui, vous parce qu'en effet, Ismaël est compris dans le lot. Tu appréhendes un peu ta relation avec le petit. T'es pas super à l'aise avec les enfants mais, tu mises le tout pour le tout malgré tes doutes. Au lit d'acheter un stupide lit en plastique qui ne ressemble à rien, t'as aménagé un petit coin du loft pour qu'il ait son espace à lui, qu'il se sente comme à la maison ou du moins, pas comme un étranger chez toi, la parfaite inconnue que papa fréquente. T'as conscience qu'il est trop petit pour juger par ton caractère ou ton affection pour son père alors, tu ne peux faire autrement que de l'acheter et de lui montrer de l'attention. T'as fait les choses bien du moins, tu l'espères. Khaled prend place à tes côtés, sa main se pose avec douceur sur ta cuisse puis, se faufile entre. Tu les resserres instinctivement, petit sourire collé sur les lèvres. Il n'en rate pas une! J'ai cru que t'étais fatigué ?! Tu le questionnes du regard avant de rire. Vous êtes interrompus par l'hôtesse qui attend que vous preniez commande. Tout en sortant ses écouteurs, ton mari choisit le champagne et tu te masses le front en réfléchissant quelques secondes à peine. Deux, s'il vous plait. Tu acquiesces ton propre choix d'un geste de la tête avant de reposer tes deux mains contre tes cuisses. Tu tapotes tes doigts contre ta peau de façon nerveuse. J'ai besoin d'alcool. De beaucoup d'alcool pour réussir à me détendre. Vivement que ce moment soit terminé. T'as jamais déçu ton père. Tu lui as toujours obéi. Peut-être que t'as un peu peur de lui, dans le fond. Quoiqu'il en soit, vos deux coupes de champagne arrive et tu hésites à lui demander la bouteille. Faut pas déconner, tu vas passer pour une alcoolique, c'est certain.

Tu sais que tu ne peux pas te passer d’elle pendant plus de deux jours. Avec les cours à venir, les heures interminables aux urgences à bosser comme un dingue, les études complexes et les travaux à rendre… tu ignores quand tu auras le temps de te poser tranquillement avec elle. C’est pourquoi tu mises tout sur cette semi colocation. Toi et elle dans la chambre à coucher à bosser sur vos trucs chacun de votre côté du lit pendant qu’Isma dort dans son lit. Un baiser, un câlin, un moment de tendresse avant de reprendre les études. ‘’ Je risque de passer souvent alors. ‘’ Tu lui souris tendrement tandis qu’une de tes mains migre vers l’intérieur de ses cuisses. Ça aussi ça t’a vachement manqué. Son corps, sa présence, son sourire, son parfum… t’es vraiment accro. Elle sert les jambes et toi tu affiches une fausse mine déçue. Elle te ramène à l’ordre avec une petite pique et tu te met à rire de bon coeur. ‘’ J’suis capable de te faire jouir sans bander, alors je peux aisément te faire grimper aux rideaux les yeux fermés. ‘’ Un petit clin d’oeil à l’arrache avant que l’hôtesse vous honore de sa présence. Tu commandes une coupe de champagne après quoi tu mets tout en place pour la sieste en perspective. Ta tête tombe lourdement dans sa direction et tu la fixe quelques secondes sans rien dire. ‘’ Détend-toi… je suis avec toi ! Tout va bien se passer… ‘’ Tu essaies de la rassurer du mieux que tu peux. ‘’ J’crois pas qu’être ivre devant ton père soit la meilleure idée que t’aie eu à ce jour. ‘’ Tu glisses tes phalanges entre les siennes et porte sa main au niveau de ta bouche pour y déposer un baiser. ‘’ Je sais bien me tenir quand il faut. Tu peux avoir confiance en moi. ‘’ Tu ne compte pas faire le con, sans quoi tu n’aurais pas dépensé une fortune pour un costard, une nouvelle coupe de cheveux, une barbe impec. Dans un soupir tu adoptes une position conforme prêt à accueillir le champagne qui ne tarde pas à arriver. ‘’ À Paris, à ton père. ‘’ Tu tends la coupe dans sa direction pour porter un toast.

Il faut juste que tu poses tes yeux sur lui pour te rendre compte de l’ampleur de tes sentiments à son égard. Il te fait ressentir quelque chose de nouveau, comme si tu tombais amoureuse pour la première fois. T’as envie de faire les choses bien avec lui mais, trop vites à la fois. Tu te mets des barrières, des limites à ne pas franchir pour ta propre sécurité comme celle de ton couple. T’es vraiment bien et c’est vrai qu’il t’a énormément manqué. Du coup, t’as envie de passer tout ton temps avec lui. T’as envie de lui demander de rester chez toi mais, tu te retiens en te répétant en boucle : une étape à la fois. Il te dit vouloir y passer beaucoup de temps alors, tu ne peux t’empêcher de sourire. Au moins, vous êtes sur la même longueur d’ondes. Ismael aura son petit coin, toi tu pourras réviser et lui se reposer. Il pourra venir quand il le souhaitera : après les cours, après ses gardes à l’hôpital ou encore deux voyages. Je demande pas mieux. Comme vous ne pouvez pas vous voir chez toi... parce que t’es une fille. A cause de ses erreurs passées. A cause de Fauve. Tu tentes de ne pas penser à tout cela et forcément, il arrive à te divertir. Tu réserves un peu plus les cuisses. Non pas là, devant tout le monde, en première classe. Un peu de tenu. Khaled! T’adopter un regard faussement menaçant en lui donnant une tape sur l’épaule. Il est pas possible. L’hôtesse arrive et prend commande. C’est bien, ça vous permet de ne pas vous attraper sur le sujet. Tu demandes également du champagne parce que t’es stressée. Il tente de te rassurer, attrapes ta main et y déposer ses lèvres. Il t’explique que ce n’est peut être pas une bonne idée de te pointer devant ton père complètement ivre et tu plisses le nez. Il a totalement raison. Ca serait une grande première. On va éviter, t’as raison. Tu te ravises. Une coupe suffira. T’as confiance en Khaled. Tu lui voles son deuxième écouteur pour le mettre à ton oreille. En attendant, la serveuse revient avec les verres. Khaled décide de trinquer et, volontairement, tu rectifies : A nous! Tu cognes ton verre contre le sien avant de boire une première gorgée. Les explications habituelles commencent et tu n’écoutes que d’une oreille. Et je te fais confiance. Je sais que tu vas assurer. Et si ton père ne voit pas à quel point il tient à toi, à quel point il prend soin de toi alors, c’est qu’il n’a rien compris à la vie et encore moins a l´amour. Maman dirait que c’est normal.