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en fait, c’est un peu dingue. chaque fois que je suis avec toi, j’ai l’impression d’être sur un petit nuage sans vraiment comprendre le pourquoi du comment mais dès que je remet les pieds à boston, c’est comme si je me fais happer par toutes les choses négatives de ma vie. donc si on faisait une métaphore, je dirais que t’es un peu comme mon rayon de soleil et que dès que tu t’en vas, c’est pour laisser place à l’orage. et même si j’voudrais bien rester plus longtemps à chaque fois, je sais aussi que c’est pas raisonnable. à trop jouer avec le feu, je finirais par rater mon année de médecine et ça, c’est clairement pas la meilleure idée du monde. j’regarde mon téléphone, prête à t’envoyer un nouveau message avant de me raviser. est-ce que c’est trop ? sûrement. je devrais pas m’attacher autant. je sais même pas ce que t’en penses toi de tout ça alors.. ouais. je verrouille l’écran et vais plutôt me préparer un café. ça, c’était sans compter sur le bruit sourd qui vient soudainement choquer dans ma porte. la dernière fois, c’était miles et.. je ne comprendrais pas pourquoi il serait là. du coup, j’hésite carrément à aller ouvrir et finit par me diriger vers l’entrée le pas traînant. porte ouverte, c’est sur toi que je tombe et ça, par contre, je ne l’avais pas vu venir. « dy.. » même pas le temps de finir que tu prends directement la parole, lançant une question qui sort de nul part et un regard à faire froid dans le dos. ok ? je m’écarte pour. te laisser passer refermant la porte derrière moi avant de te faire face. « si t’essaie de casser ma porte encore une fois, je dirais que oui. » et à ton air sérieux, je me rends compte que finalement, t’as peut être pas du tout envie de plaisanter. depuis quand t’es de retour ici d’ailleurs ? j’étais pas du tout au courant de ce détail là. « t’es beaucoup de choses, mais pas un enfoiré » un enfoiré, il me répondrait jamais en plein milieu de la nuit juste sous prétexte que je suis en larme. un enfoiré, il m’aurait même probablement jamais rappelé.

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alors non, excuse moi mais j’ai du mal à te voir comme un enfoiré. je crois que même si je le voulais j’arriverais pas à y croire. alors certes on ne se connait pas depuis une éternité mais tu m’as prouvé à plusieurs reprises que t’étais loin d’en être un. je me contente de ça. compte pas sur moi pour te dire des trucs horribles. dans tous les cas, c’est sûrement pas le moment pour te dire quoi que ce soit vu l’humeur massacrante dont tu fais preuve. j’ai aucune idée de ce qui t’amène ici ni de pourquoi t’es dans cet état mais je t’avoue que j’aime pas spécialement ça. et je croise les bras contre ma poitrine alors que tu reprends la parole déclenchant une pointe de jalousie chez moi. sheryln.. c’est ton ex, non ? ouais. sauf que tu peux faire ce que tu veux et que je n’ai probablement pas mon mot à dire dans tout ça. « si elles t’insultent comme ça, c’est peut être elles qui ont changées. » parce que t’étais quelqu’un d’important pour elles, non ? alors si elles en sont rendus à te dire des horreurs plutôt qu’autre chose, je ne pense pas que tu devrais porter le blâme sur toi. « non, non.. je.. je suis contente de te voir » même si j’aurais probablement préférée que ce soit fait dans d’autres circonstances. dans tous les cas, t’es quand même là et moi, ça me va. alors je fais un pas vers toi, me mordillant la lèvre inférieure quelques secondes avant d’attraper ta main. « j’savais pas que tu rentrais » mais du coup, j’suis pas forcément celle vers qui tu te tournes pour ce genre de chose, je sais pas. « tu sais quoi ? tu devrais te concentrer un peu plus sur ce qui te rends bien et moins sur ce qui te blesse. » c’est un conseil beaucoup plus facile à dire qu’à appliquer mais je me dis que ça ne pourrais que te faire du bien d’arrêter de te prendre la tête avec toutes ces choses nocives. « t’es pas un enfoiré dylan. » j’le pense certainement pas.

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tu ne m’as d’ailleurs donnée aucune raison de le dire depuis que je te fréquente. je veux dire.. t’as fais quoi d’autres que te montrer présent pour moi ? me sauver d’une possible agression et me donner le droit de venir te rendre visite dans tous les pays du monde juste parce que j’avais besoin d’échapper à la réalité que pouvait être boston. ouais, non. y a tout un tas de mots que je n’emploierais pas pour te qualifier et enfoiré en fait clairement parti. alors tu sais ce que je vois moi ? une nana un peu trop imbue d’elle même qui a tellement de mal à assumer une rupture qu’elle préfère te donner tous les noms d’oiseaux possible et inimaginable plutôt que réaliser qu’elle a réellement perdue quelqu’un de bien. et quand tu reprends la parole, je me pince les lèvres alors que tu finis par m’énumérer dans le peu de choses biens présent pour toi ces derniers temps. et malgré moi, y a ce petit sourire qui vient étirer mes lèvres alors que tu m’attires un peu plus contre toi. « tu m’as même pas dit que tu venais, idiot » l’essentiel est probablement que tu sois présent mais je me dis que si t’avais pas été dans cet état, est-ce que tu serais réellement venu jusqu’à chez moi ? j’ai un léger doute. probablement parce que je peux renvoyer toute la confiance du monde, je reste insecure sur beaucoup de choses, y compris et surtout les relations. « qu’est-ce qui s’est passé ? » parce que la dernière fois que l’on avait pu parler, revenir ici n’était clairement pas dans tes priorités. je me dis qu’il y a forcément du avoir un élément déclencheur ou quelque chose, je ne sais pas. mais je crois que t’as besoin de parler alors si jamais, sache que je suis là pour écouter.

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j’me dis que toi, t’as été présent. quand j’allais pas bien, quand je t’appelais en pleine nuit pour fondre en larmes parce que rien n’allait alors la moindre des choses que je puisse faire c’est te rendre l’appareil, pas vrai ? « quelques trucs ? » je te trouve incroyablement vague en fait et j’arrive pas à savoir si c’est bon signe ou pas. probablement pas après réflexion. parce que si tout allait bien, si c’était pas important t’aurais juste sorti de but en blanc le truc sans passer par des mystères. pourtant, j’garde la face, je reste dans tes bras et j’essaie de te faire entendre que je suis là. parce que c’est le cas pas vrai ? et si tu viens te réfugier chez moi, c’est que notre relation, ce qu’on vit présentement c’est pas anodin, right ? puis la bombe tombe et j’ai l’impression de mettre un temps infini à percuter. ton ex est enceinte. ah. euh. ouais. je ferme les yeux, inspire profondément puis finit par reculer d’un pas quittant du coup tes bras et ta présence. faut que je digère en fait. faut vraiment que je digère. je crois que j’ai les mains qui tremblent un peu quand je récupère ma tasse de café et je t’avoue que pour le coup, je ne sais juste pas quoi dire. j’peux entendre que le silence soit pas le bienvenue là maintenant tout de suite mais qu’est-ce que tu veux que je te dise dylan ? c’est un peu comme si tu venais de m’assommer là, j’ai juste pas les mots. « félicitation. » c’est froid. un peu acerbe aussi sûrement. mais on se doit rien dans le fond. et je prends une gorgée du liquide désormais froid, m’arrachant une grimace. « du coup, je suppose que tu rentres à boston puis vous allez réparer les pots cassés tout ça. » de toute façon, j’étais probablement juste un pansement depuis le début.

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j’veux dire.. ça semblait logique. et si j’avais pu croire le contraire pendant quelques temps, ce n’était probablement que de la bêtise de ma part. ni plus ni moins. alors ouais, je m’écarte parce que pour le coup, je me demande ce que tu fais chez moi. t’es venu me balancer à la tronche que t’allais être papa, et puis ? dis moi comment je suis censée réagir dans tout ça parce que je t’avoue qu’en l’espace de quelques secondes, je me suis juste totalement décomposée. « et ? » c’est ta manière de me rassurer ça ? de me dire que c’est probablement elle qui ne veut plus de toi ? dis moi qu’est-ce que je fais de cette information parce que ça ne veut clairement pas dire que toi, t’es tout aussi fermé à l’idée d’une possible reconquête. « fais attention que ce ne soit pas moi qui te jette un truc à la tronche. » comme la tasse que je peux tenir en main. premièrement ça ferait mal et deuxièmement, ça pourrait potentiellement te brûler aussi. « qu’est-ce que j’en sais justement ? » on a jamais vraiment parlé de quoi que ce soit se rapportant à nous deux. on a discutés de ta vie, de la mienne, de nos trucs respectifs en tant qu’être humain à part mais jamais de ce qui pouvait nous lier tous les deux alors tu m’excuseras mais là maintenant tout de suite, je ne suis pas certaine de grand chose. « si demain elle te fais les yeux doux pour que tu reviennes, qu’est-ce qui me dit que t’iras pas ? » rien. parce que j’ai aucune conviction quand ça en vient à toi. puis probablement parce qu’en règle générale, je ne fais pas confiance à grand monde. alors non, je sais pas ce que tu comptes faire ni de ce que tu as derrière la tête puisque tu ne me l’a jamais dit. et ouais, je ne te l’ai jamais demandé non plus parce qu’on était juste supposés se laisser vivre mais là, tout ça, ça précipite tout. et moi, j’étais clairement pas prête à entendre ce genre de confession ni même à le gérer, désolée.