La terre recouvre désormais le cauchermar, la perte. les invités se retirent et la tristesse s'abat. Sourde et profonde. Tu préfères la violence Deirdre. Et tu ne sais pas ce que tu fais là, hormis que ton corps t'a transporté ici malgré toi. Parce que quand tu as appris que Valentin avait perdu son meilleur ami, tu ne pouvais pas rester à l'écart. Tu as ce souvenir de cette déchirure entre vous. De ce rejet. Tu l'as rejeté oui parce que c'est insupportable pour toi de dépendre autant de lui. Tu ne sais même pas ce que tu es à ses yeux, comment on entre dans la bulle d'un homme comme lui ? Et tu ne sais même pas ce qu'il est vraiment pour toi. Mais il est là. Partout, à l'intérieur de toi. Et c'est l'angoisse qui agonise au bord de tes lèvres. Il reste seul face à la tombe de son ami, les autres sont partis désormais. Tu es étonnée qu'il ne soit pas escorté en une occasion pareille et c'est sans doute lui qui a exigé cette solitude. Tu viens te poster à côté de lui, côte à côte, tu observes les gravures froidement dorés dans le marbre. Ton regard se glisse de côté finalement pour l'observer lui. « Tu veux que je te raccompagne ? » Il veut sans doute plus te voir en réalité oui. Et toi t'es là , faible que tu es. T'as pas pu te résoudre à prendre la fuite pour bon.

Silence face au vent qui souffle. Tu regardes cette tombe bien trop neuve pour ce cimetière. Tes pensées vont vers les derniers instants. Tu l’avais appelé, tu l’avais harcelé de messages, tout était prédestiné à ce qu’il ne s’en sorte pas. Tu avais parlé à son enterrement avant de t’effondrer directement dans ses bras. Tu fixes cette tombe, tu ne l’observes plus, tu la fixe entièrement, tes larmes qui coulent seules face à la tristesse. Plus personne n’est présent, Jane et Roxanne sont reparties et tu es seul face à cette sombre idée. Juan est quelque part, partit à te protéger de loin, parce que malgré tes dires, il a promis de rester. Tu voulais être seul, tu voulais le faire seul. Mais cette présence. Tu écoutes sans écouter, tu fixes ce point cette tombe, ce prénom. Tu as acheté une petite pierre pour lui et tu as mis ton discours aussi au papier non effaçable. Il l’aura à vie. Ta main vient délicatement prendre la sienne pour la serrer, sans trop savoir quoi faire, tu es brisé de l’intérieur, tu es si détruit de l’intérieur. Mais ta tête se baisse, tu en suffoques et tu n’arrives pas à t’arrêter, tu sanglotes à l’idée de ne plus le revoir. Tu as juste envie d’hurler face à la vie.

Il exprime tout ce dont tu es incapable. Les larmes coulent, spontanées, authentiques. Et toi tu l'observes, alternant entre lui et cette maudite tombe. T'as jamais aimé les cimetières. Tu y as trop de monde. Tu sens sa main se glisser sur la tienne, et t'es brisée toi aussi. Mais il est plus mal que toi. C'est pour lui que tu es là aujourd'hui et tu sens cette force qui s'empare de toi. Tu n'as pas le droit de flancher Deirdre. Il a besoin de toi. On a jamais eu besoin de toi, pas comme ça et c'est étrange. Tu te tournes face à lui, tu viens l'envelopper de tes bras doucement, tes doigts se glissent jusqu'à sa nuque et tu retiens son front contre le tien. Tes lèvres se déposent sur son front doucement et tu l'enlaces, tes bras agrippent sa taille pour le serrer de cette force étrange et douce contre toi. « Je suis désolée Val. » que tu dis doucement. Pour Callum. Pour toi. Pour cette bombe. Pour cette vie trop dure et injuste. Tu portes tout le poids du monde sur tes épaules et qu'importe, il en faut plus pour t'écraser. T'es forte et tu tiendras. Parce qu'il vaut plus la peine que toi.

T’es silencieux dans cet espace si grand et impossible. Toute la tristesse se lit dans les arbres, dans les buissons, sur les tombes lentement. Et toi tu es brisé. Les larmes coulent seules face à cette nouvelle bien que ta canne te soutient entièrement. Elle ne bouge pas mais tu tangues légèrement face à ce supplice. Tu as mal au coeur, tu as mal partout, tu as mal ailleurs. Tu fixes encore cette tombe quand tu lui prends sa main et tu deviens trop faible. Tu la laisses te tourner, tu sens ses bras, tu es incapable de dire quoi que ce soit ou de dire ce que tu souhaites. Un léger câlin, son front contre le sien et ses lèvres sur ta peau. Tu as chaud, tu as mal et tu veux pleurer. Elle te touche mais t’es incapable de t’enlever, comme si son contact était la plus belle chose qu’il t’arrive. Tu es incapable. Tu es un incapable. Tu finis par mettre ta tête dans son cou en silence, tu sanglotes tout d’un coup, comme si tu avais le droit d’être comme ça. mais la tristesse n’est rien contre la colère qui s’agrandit lentement contre ton coeur, en toi, seulement en toi.Hurler, brûler ta voix, c’est tout ce que tu sais faire et tu risques de le faire dans très peu de temps. Mais tu te retiens. J’ai mal au coeur sans lui prononces-tu entre deux sanglots et tellement silencieusement. C’est insupportable, tu as tellement mal, c’est inhumain d’être comme ça ..

Tu sens ton corps contre le sien et t'es bien. T'es égoïste aussi Deirdre parce que tu profites de l'avoir contre toi, alors qu'il souffre de ce mal. Sa tête qui vient glisser dans ton cou. Tu soupires de tristesse lorsque tu le sens craquer contre toi, mais tu tiens bon. Tes mains se resserrent un peu plus autour de sa taille et tu le soutiens. « Je suis là. » que tu chuchotes doucement alors qu'il t'exprime sa détresse d'être sans lui. Tu la comprends, et tu ne sais pas comment tu vivrais sans tes amis les plus proches. Ce serait pire que la perte de cette mère qui ne t'a jamais aimé. Et peut-être pire que d'enterrer ton premier amour qui ne t'avait jamais pardonné. Et puis, tu ne parles pas, parce qu'il n'y a pas besoin. Il n'y a rien à dire dans des moments pareils, rien qui puisse consoler, adoucir le drame. Juste être là de tes phalanges frêles et fortes. T'es prête à encaisser sa tristesse, à encaisser sa colère aussi. T'es juste là, toute entière. Juste pour lui.

Tu meurs à petit feu finalement. Ton coeur est vide et détruit par cette nouvelle. Tu n’aurais pas du venir. Tes bras tombent au niveau de ton corps, tu es incapable de bouger et tu ne peux pas le faire. Tu n’aurais pas dû venir, tu n’aurais pas du sentir la dureté de la vie aussi facilement. Ta tête se dépose dans son cou, elle, elle qui est là, seule avec toi dans cet enfer. Tu en pleures, tu en sanglotes, tu en as peur. Tu finis par souffler fortement pour essayer de reprendre ton souffle mais c’est pas possible, tu as mal, tellement mal d’avoir perdu dans ton meilleur ami. Cet homme qui avait accepté comme un idiot que tu étais différent mais qui était aussi gentil et attentionné qu’un homme normal. C’était normal, tout était normal avec lui. Mais tu as mal partout. Tu finis par relever la tête pour regarder la jeune femme dans les yeux, celle qui a toujours été là et tu viens l’embrasser, sans trop bouger, tu n’oses même pas bouger face à ce que tu viens de faire. Enfin si, tu t’enlèves, tu fronces les sourcils à la regarder, pourquoi est ce qu’elle t’a pas reculé ? Pourquoi est ce qu’elle t’a pas touché ? Pourquoi est ce que tu as l’impression d’être perdu face à tout ça ? Tes yeux rouges, tes yeux remplis de tristesse n’arrivent pas à se calmer, un océan de malheur en toi qui se vide lentement mais qui nourrit ta colère. Tu ne sais même pas quoi faire maintenant parce que tu as mal partout, tu finis par te reculer, réellement avant d’essuyer tes yeux de ta main libre, faut que tu t’en ailles maintenant, c’est trop dur.

Il se relève, son visage vers le tien, t'observe. Puis ses lèvres viennent se coller furtivement aux tiennes, tu y réponds doucement. Parce que tu es trop faible. Parce que tu ne parviens pas à t'entêter pour partir pour de bon. Tu es là et tu es prisonnière de lui en fait. De lui et de sa bulle étrange. T'es consciente qu'il peut tout exploser d'un mouvement impatient des phalanges mais tu t'entêtes à rester. Il n'y pas de solution mais dans ce bourbier, tu persistes et signe. Il se recule toutefois, et tu le vois. Tu vois qu'à son regard, tu le perds. Il s'éloigne de toi, et t'as mal. Parce que c'est un peu de ta faute. Tu aurais pu vous bercer d'illusions, faire comme si le problème n'était pas réel. Comme si y'avait une solution, mais tu as pas réussi cette fois là à l'hôpital. Et puis tu te souviens que son père est revenu. Qu'il veille sur lui désormais. Mais il est pas là pourtant. Tu ne sais pas quoi dire. Tu te sens inutile, tu sens que tu lui fais mal, encore plus et tu détestes ça. « Tu veux que je te raccompagne chez toi ? » Que tu demandes à nouveau finalement. Parce que tu peux pas le laisser là, tu ne peux pas le laisser tout seul. Tu t'exposes à son rejet mais t'as pas vraiment le choix parce que t'es juste incapable de l'abandonner une nouvelle fois.

C'était stupide, tu la regardes, tu viens de l'embrasser et tu veux déjà fuir. Non d'habitude cest elle qui le fait, d'habitude c'est elle qui s'en va, mais pas cette fois-ci. Tu as honte et tu recules machinalement pour baisser les yeux vers le sol alors que tu t'aides de la canne. Mais voilà, elle s'avance et tu la regardes dans les yeux. Tu ne sais pas quoi dire en fait, parce que c'est trop bizarre cette situation, c'est stupide et idiot aussi. Tu finis par dire Tu me détestes ? Tu m'aimes plus ? Tu me trouves méchant ? Est ce que tu me trouves nul ? Est ce que tu me boudes ? Les questions sont sorties trop rapidement pour t'en rendre compte. Et c'est facile pour toi de dire ça parce que c'est toi qui a merdé après tout. C'est toi qui lui a dit qu'elle était méchante et nulle, autant dire que c'est le contraire qui devrait se passer mais non. Tu as toujours les larmes qui coulent sur ton visage et tu tiens à peine debout, avec tout ce qui se passe, tu devrais partir rapidement pour ton appartement mais t'as pas la foi en fait. Parce qu'elle te rassure, elle t'encourage, elle te fait du bien aussi ..

Tu t'attends à sa colère, tu t'attends à son rejet mais tu t'attends pas à ça. Toutes ces questions qui sortent de sa bouche et tu comprends qu'il t'en veut pas quelque part. Pourtant, il a toutes les raisons de le faire. Tu le vois qui se déséquilibre légèrement. Alors tu t'approches encore de lui. Tu viens poser tes lèvres sur les siennes, parce que y'a trop de choses qui se bousculent dans ta tête. Tes bras passent de nouveau autour de lui. Ça pourrait lui suffire comme réponse mais tu le regardes et tu rétorques. « Non je te déteste pas. » Tu peux pas dire la suite quand même, tu l'as jamais dit à personne ça. Rien que l'idée fait accélérer tes battements, et tu repenses à ce maudit bip. Mais bon y'a de grandes chances qu'il le sente là à travers son corps, ta poitrine contre la sienne. Le tambour intérieur que t'es devenue. « Tu avais raison, je suis nulle. T'y es pour rien dans tout ça. » Et toi t'as juste rejeté sa colère sur lui parce que c'était trop. Et tu t'en veux à un point terrible. Tu te le pardonnera pas en fait. « Et je suis pas gentille non plus. » ça a le mérite d'être clair. T'es pas une bonne personne. T'es mauvaise pour lui, toxique. « Tu veux toujours de moi? » Que tu demandes brisée et presque mal à l'aise. Le monde à l'envers quoi.

C’est stupide, t’es en colère contre toi même et non contre elle, alors que ça devrait être le contraire. Elle te déteste, elle ne t’aime pas, elle ne t’aime plus. Elle ne veut plus te voir. Mais finalement sa réponse, tu la regardes avant de sourire petit à petit mais si faiblement Tu me détestes plus ? Confirme le bordel c’est tout ce que tu lui demandes, mais t’es impossible parce que son corps proche du sien est parfait. Tu le sens son coeur qui bat vite, qui aime battre vite comme ça. Tu finis par hocher la tête négativement quand elle se défoule un peu de tes paroles, c’est horrible mais tu ne le penses pas du tout, plus du tout en fait J’ai été horrible. Je t’ai dis des choses. Méchantes, absurdes et stupides. Tu es gentille et très attentionnée. Tu fais attention à moi et tu fais en sorte que je ne sois pas tout seul. Et tu fais attention, tu me touches pas tout le temps et tu es jolie aussi. Quoi c’était pas un critère ça ? Merde oups alors. Mais tu la regardes, tu caresses sa joue, trop maladroitement pour ajouter J’ai pas dis que je voulais plus de toi. J’étais méchant. Désolé Parce que vous vous envoyez la balle petit à petit sur les horribles pensées que chacun à eut ! Néanmoins la présence d’un homme dernière Deirdre te fait relever les yeux et même noircir ton regard sans que tu le veuilles. Tu l’observes, Juan qui était en face de toi avant qu’il annonce Alejandro, nous devons y aller. Souhaitez-vous que l’on dépose mademoiselle Wheelan chez elle ? Tu hoches la tête doucement alors que tu regardes Deirdre puis tu ajoutes Elle m’a dit qu’elle me ramenait. Donc je passe l’après-midi avec elle et tu ajoutes rapidement Jusqu’à demain matin Au moins, il viendra pas te faire chier. Tu vois le regard de Juan de toi à Deirdre puis revenir vers toi et hoche la tête lentement Prenez soin du prince s’il vous plait Mademoiselle Wheelan et en deux secondes, il était déjà partit, horrible moment aussi d’ailleurs, mais il allait trouver une solution pour ton père déjà ! Good news ..