Les deux. On commence par la première Cassie et Matt. Tu lèves la tête vers le Lowell. Vraiment, les deux ? Soyons fou Mav’, lançons-nous corps et âme dans l’amour et la haine tu veux ? Matt. Tu es Cassie. Il se retourne, passe ses mains dans ses cheveux, se prépare à ce rôle pas des plus glorieux, pas des plus à son image. Je te laisse commencer. Tu hoches la tête, mais il ne te vois pas. Ok, laisse moi juste.. Les lèvres pincées, tu sautilles jusqu’au bord de la scène pour y déposer ton portable et les clés qui traînaient dans ta poche. C’est bon. Trois, deux, un : action.

Cassie, tu sors le papier de la poche de ton pantalon et le tient fermement du bout des doigts. T’avais promis que t’arrêterais ! souffles-tu en dépliant le papier. T’avais promis, pour moi ! T’avances d’un pas vers le Matt, l’homme de ta vie, le seul, l’unique, envers et contre tout.

Ok. Vous allez commencer ce petit jeu d'improvisation. Elle sera Cassie, tu seras Matt. T'essaies de te mettre dans la peau de ce mec, trop violent avec ses poings, trop jaloux avec son cœur et tu sens que ton regard devient plus sombre. Ton souffle se fait plus court Maverick alors que ses premiers mots résonnent à tes oreilles. Tu te retournes, tu te dresses très légèrement et tu vas à sa rencontre. « Je t'avais promis quoi ? » Ta voix est froide et posée, tu t'avances vers elle pour lui arracher le papier des mains. « c'est quoi ce bordel encore  Cass ? » Tu déplies le bout de papier entre tes doigts qui tremblent légèrement, tu jettes le papier à terre. « ça fait deux heures que je t'attends , tu étais passé où ? » Tu sais pas d'où elle revient mais elle était plus là parce que tu l'as décidé. Ton regard se baisse vers elle, tu la regardes avec intensité. « Réponds ! » Ta voix se fait plus forte comme un grondement. T'as pas besoin d'aller bien loin pour appeler la violence dans ton sang.

Je t’avais promis quoi ? Le papier qui disparait d’entre ses doigts, qu’il déplie, fait semblant de lire et laisse retomber par terre. Des promesses, envolées. C’est quoi ce bordel encore Cass ? Tu secoues la tête, tout doucement. T’as déjà oublié, c’est ça ? Matt.. Tu vois l’énervement dans ses yeux, la façon qu’il a eu de jeter son papier à terre. Quelque chose n’allait pas. Ok, ça fait rien. que tu souffles, te risquant à poser une main sur son bras pour l’apaiser. Pas ce soir, tu n’aurais pas la force ce soir, t’étais épuisée de tout ça. Ca fait deux heures que je t’attends, tu étais passé où ? Et pourtant.. tu recules d’un pas, puis un autre. Réponds ! Tu soupires, baisses la tête, attends une seconde puis la relève. On est sorti boire un coup avec les collègues pour fêter une super nouvelle. Je suis désolée de pas t’avoir tenu au courant, c’était.. improvisé. Un sourire sur tes lèvres, t’espérais qu’il fasse briller les deux billes obscures de ton mari. M’en veux pas, ok ? Un léger hochement de tête et tu frôles le parquet jusqu’au fond de la scène, semblant t’affairer à une activité quelconque. Du tripotes ce pauvre vase posé là, sur cette table, accessoires de l’atelier théâtral vous précédent.

Tu appelles un semblant d'ivresse dans tes veines. Parce que t'as décidé que c'est le poison qui envenime Matt. Il a pas toujours été si con. Et il l'aime Cass. Et il la déteste. Il l'aime jusqu'à l'en tuer. « Mais de quoi tu parles ? » Ouais, t'as oublié, t'as jamais su en fait. Tu la regardes alors qu'elle te dit être allée prendre un verre avec ses collègues. Elle pose son bras sur toi et ça t'apaise quelques instants, mais tu sens cet orage qui gronde à l'intérieur de toi. Elle s'éloigne et va faire semblant de faire un truc, la vaisselle ? Pendant que toi tu fulmines. Tu te retournes vas vers elle. Tu lui prends le bras, l'attire jusqu'au milieu de la scène, tu la secoues légèrement. « Tu t'es bien amusée ? Il s'appelait comment ? » Tu relâches ton emprise. « Tu m'as pas prévenu parce que t'es allée voir un mec, c'est ça ? » ça te rend fou qu'elle vive sans toi. Toi tu vis plus depuis longtemps, t'as toute cette colère, tout ce tourment et c'est trop lourd tout ça. Elle va partir et toi tu t'arrêteras. Tu peux pas laisser faire ça.

Mais de quoi tu parles ? De rien Matt, de rien. Ce papier au sol, une contravention pour conduite en état d’ivresse. L’alcool, ce breuvage qu’il aimait tant. Et tu l’sais, tu l’sens, que là, il est pas sobre ton Matt. Ca s’voit sur ses traits, ça s’voit à sa gestuelle. Quelle idiote de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Ok, la soirée va être longue. Et quelque part au fond de toi, tu l’sais comment ça va se terminer parce que tu le connais, ton mari. Par cœur, sur le bout des doigts. C’est ça d’aimer quelqu’un, il parait. Sa main qui t’empoigne, Matt qui t’entraîne jusqu’au milieu de la scène. Tu t'es bien amusée ? Il s'appelait comment ? Tu serres les dents, dégages sa main. Matt, arrête. Tes deux yeux qui ne le quittent pas, qui regardent ses poings se verrouiller. Bon sang. Tu m'as pas prévenu parce que t'es allée voir un mec, c'est ça ? Tu tends les bras devant toi, la tête penchée sur le côté. Non, je te dit qu’on est parti fêter la grossesse d’une collègue, t’entends ? Y’avait que Matt dans ta vie, aussi heureux et difficile que ça puisse l’être. Je t’aime Matt, y’a que toi. Y’aura toujours que toi. Tu baisses doucement les bras, fais un pas vers lui, la tête levée pour percuter ses deux yeux à lui. Je t’aime, tu l’vois ?

T'es en colère parce que t'es sûr qu'elle est partie voir un autre. Comment elle pourrait rester avec toi sérieusement ? T'es là t'abîmer chaque un jour un peu plus et elle peut que te regarder. T'es plus le même depuis que t'es rentré de là-bas. T'es différent avant. Un bon petit soldat et puis maintenant t'as cette jambe qui te fait mal en permanence. L'alcool ça aidait au début et maintenant ça t'emprisonne. Tu la détestes de pouvoir encore t'aimer. « tu parles. » que tu dis quand elle évoque la grossesse d'une amie. Comment elle peut se réjouir de cette chose que vous aurez plus jamais ? Elle te dit qu'elle t'aime que y'a que toi et tes épaules s'affaissent. Tu vois dans ses yeux ce qu'elle veut de toi. Tu te rapproches d'elle, tu la prends dans tes bras doucement. Tu poses tes lèvres sur son cou. T'aimerais y croire mais t'y crois pas, elle peut pas t'aimer, c'est impossible. L'homme qu'elle a aimé, il est mort et enterré quelque part dans le sahel.

T’es fatiguée de cette journée, t’as l’impression que tout devient éprouvant quand tu sais ce qui t’attend en rentrant. Y’a des soirs plus doux que d’autres, t’espérait que ce soir le serait. Tu parles. Il te croit pas, toujours pas. Et pourtant, bon sang, t’arriverais jamais à le tromper, à t’en aller. Alors que tu devrais. T’es dingue, Cassie, de rester avec cet homme que ton cœur aime éperdument. Ses larges épaules qui t’entourent, ses lèvres qui se déposent dans ton cou, frisson qui te parcours dans ton échine – oh, c’était pas prévu ça – et ton corps qui se hisse sur la pointe des pieds. Et puis tu souris, il semble bien Matt, là. Fais moi danser, Matt. Comme avant, comme au tout début. que tu souffles assez fort que ta voix atteigne le dernier rang. Et puis, dans un éclat de rire, tu glisses d’entre ses bras et te mets à virevolter, les bras grands ouverts, la tête penchée en arrière, le rire passant tes lèvres à nouveau. Ce soir, tout irait bien.

Elle essaie de t'apaiser, elle passe entre tes bras et tu te sens bien pendant quelques instants à la sentir là contre toi. Comme avant. Tu danses avec elle un petit moment, t'es bien et ça te fait mal en même temps. Et puis tu sens ce parfum. Tu ne sais pas ce que c'est, ni à qui il appartient. Mais t'en es persuadé, c'est l'empreinte d'un autre. Alors tu la repousses violemment, pour la jeter à terre. « Je le savais ! » Cassie tombe à la renverse. Enfin Cali aussi. Et là d'un coup, tu redeviens Maverick. « Merde, je t'ai fait mal ? » T'as l'air con et tu te sens mal. T'as pas présumé de ta force mais tu étais dedans et tu t'es laissé emporter. Et puis elle, c'est un mini-gabarit et voilà. Merde. Tu te baisses jusqu'à elle et tu sais pas si tu dois sourire, t'as juste cette tête un peu effrayé, du gamin qui a fait une connerie.

Et il te rejoint, vous dansez. T’espères, du fond du cœur, voir un sourire fendre ses lèvres. Ses mains sur ta taille, son visage dans ton cou. Cassie heureuse, comme au premier jour. Et puis la petite bulle s’éclate quand sa voix brise votre valse silencieuse. Je le savais ! Ses longs bras qui te poussent, tu t’étales au sol. Le marquet qui te mord la joue, griffe le bas de tes jambes. Tu te redresse doucement, massant tes genoux. Merde, je t’ai fait mal ? Tu feins un sourire et hoche la tête. Un peu, mais t’inquiète, j’en ai vu d’autres Mav’. que tu réponds en souriant, lui faisant signe de reprendre sa place. Continue, t’es génial ! que tu souffles en t’allongeant sur les coudes. Cassie, de retour. Matt ! que tu geins, à même le sol, te redressant pour passer tes jambes sous tes fesses. Là, il te surplombait de tout son corps. Sa dominance crevait les yeux. Tu mets tes mains en guise de bouclier, sachant bien que les coups allaient pleuvoir. Ce soir, tout n’irait pas bien. Arrête, je t’en supplie, il faut que tu me crois.

Tu t'en veux un peu parce que tu l'adores ta Cali, c'est pas comme ce Matt avec sa Cassie et tu te sens un peu coupable de lui avoir fait mal. Mais elle te demande de reprendre et elle te dit même que t'es génial, alors t'as ce sourire aux lèvres et tu te concentres rapidement finalement. Tu redeviens Matt. Ta respiration s'accélère, les veines de tes avant-bras ressortent. « J'ai senti son parfum. » Que tu dis avec une voix qui monte crescendo mais qui reste basse tout de même. T'as la voix si grave en même temps Maverick. « Je le savais, espèce de salope. » Tu lui donnes un coup de pied, enfin un faux cette fois. Tu exagères simplement ton geste. Tu as la haine contre elle parce qu'elle va te laisser, elle va t'abandonner avec tes démons et toi tu la déteste de vouloir s'enivrer d'un autre, de vouloir marquer sa peau d'autres lèvres. Tu la hais et tu l'aimes à en crever.