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{ SOS louki in distress. }
crédit/ me ✰ w/@louison chamberlain

« Malaki, j’suis tellement désolée, tellement » Ce ne sont pas ses paroles qui vont faire en sorte que je me sente bien…Non, depuis que j’ai dix huit ans, la culpabilité pèse sur mes épaules, la rancœur, les regrets ont finis par prendre une place importante, faisant partie de mes cellules, de mon corps en entier. Mon cœur n’a jamais cessé de crever à petit feu et ce, malgré les foutues apparences. Je fais l’homme souriant, l’homme sûr, alors qu’au fond je ne suis qu’un gosse qui pleure dans un coin de sa chambre. Et je me brise, je sombre, je tente de faire bonne figure. Son bras s’enroule dans mon dos, elle se blotti contre mon torse, deuxième étreinte dont je n’ai malheureusement plus l’habitude. Mais cette fois, je ne cherche pas à la repoussée, je viens même poser mes doigts dans ses cheveux décoiffés par sa crise de nerfs. Un simple geste, un simple acte en silence. « Moi j’aurais dû le voir, c’était ma sœur. » Il est là le souci, ce n’était pas une amie, ce n’était pas une connaissance, mais bien ma petite sœur. Cette gosse à problème que j’aimais de tout mon cœur, que j’aurais dû soutenir alors qu’elle sombrait. Mais j’étais trop occupé à faire le con, à entretenir ma relation fusionnelle avec Saskia. Ouai, je ne voyais que par mon double, je ne faisais pas attention au reste. Aujourd’hui, je le paye le prix fort. Elle finit par s’éloigner, ma main revient sur mes genoux et je ne la regarde toujours pas, incapable d’affronter son regard. On m’a rendue à elle, elle est revenue, mais cela suffira-t-il à compenser ? Même sa blague ne me fait pas sourire, complètement braqué…Rien ne sera plus comme avant, elle le sait, moi aussi, même si j’aurais aimé qu’on redevienne les gosses d’autrefois. D’ailleurs, je tourne enfin mon regard vers elle, un regard océan tellement sombre, tellement perdu. « On n’est plus les gosses de France Louison. » Sous-entendu, le passé est à jamais perdu dans les méandres du temps, des regrets. Quand elle me demande où ma sœur est enterrée, je me crispe, je sens ma gorge se nouer de nouveau. Je ne parle jamais de cette disparition avec Saskia, parce que j’en suis incapable et ce, malgré les sept années écoulées. Putain, mon deuil, je ne l’ai jamais fait, je m’oblige à éprouver cette douleur si méritée. Alors, à la place de lui répondre, je passe une main dans mes cheveux et me redresse rapidement. « Je dois y aller…vu l’heure, mes amis doivent m’attendre… » Dis-je, fuyant son regard, la fuyant elle. Sujet tabou, sujet que je ne peux pas évoquer. J’attrape ma veste, je rangerais plus tard, sûrement, si je ne suis pas complètement bourré. « On se verra plus tard. » Peut-être, mais pas aujourd’hui, sûrement pas demain, une autre fois, quand nos chemins se croiseront de nouveau. « Ferme la porte derrière toi…A toute. » Dis-je simplement, sortant comme une fusée sans demander mon reste. T’aurais dû te souvenir que je n’ai jamais été ce gosse qui acceptait ses émotions, qui en parlait facilement…Alors, je fuis simplement, je l’abandonne, parce que c’est mieux que d’affronter cette pesante douleur, ces souvenirs d’elle, de ma sœur, de cette époque où j’étais heureux.