Une rencontre étrange.
Erza + Ares
musique ♪
Mise en page par dark dreams. pour ILH

J’écoutais attentivement tes paroles, faisant un léger signe pour que la serveuse vienne à nous rejoindre. Elle me faisait la bise, je lui souriais faiblement en articulant. « Je vais prendre un verre de whisky, et pour elle, un mojito. » Elle tournait son regard vers toi, t’offrant également un doux sourire. Dès qu’elle nous tournait le dos, je reposais mes mains contre la table en nouant mes doigts ensemble. « Tu es très jolie. Je suis heureux d’avoir pu te rencontrer. Et hésite pas à m’envoyer un petit sms. » Je passais mes doigts ans mes cheveux, avant de sortir un paquet de cigarettes et d’en caler une entre mes lippes. Tu me diras, les établissements de maintenant sont tous non-fumeurs. Mais ici, tu peux directement le sentir. On sent la fumée, même l’alcool. C’était agréable, parce qu’on étouffait pas sous l’odeur du tabac. « Tu fumes ? » On ne sait jamais, si tu avais envie d’une cigarette. Quand la serveuse revenait après quelques minutes, elle disposait nos boissons face à face. M’emparant de mon verre en te regardant. « Parle-moi un peu de toi. Enfin, si tu le désires. Je me dis juste que ça peut faire une conversation. » Et ça peut éviter de parler de moi, surtout que je savais que j’allais devoir mentir pour éviter d’évoquer certaines choses. Je buvais, jonglant avec ça, et ma cigarette.

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Je te regardais longuement, arquant un sourcil. Dans la médecine, et bien. Je me voyais presque surpris. Mais je me doutais bien que tu étais bien plus que ça, surtout pour être dans cette branche qui me semblait être la plus difficile. Je hausse les épaules, ricanant légèrement en déviant mon regard. « Je fais un peu de tout, mais je suis garagiste. Je bosse dans un petit garage. » Je vais pas commencer à dire que je suis escort, que je suis payé pour être avec des femmes. Ou bien, que je passe mes soirées dans les ruelles pour simplement vendre de la drogue. « Enfin, c’est assez compliqué. Je pense que t’as compris on me voyant galérer pour me payer un café. » C’était marrant en le disant, mais en y pensant un peu plus, c’est clairement déprimant. « Sinon, j’ai toujours habité ici, dans ce quartier. J’ai pas fait d’études, on va dire que j’ai pas eu le choix de commencer à bosser jeune. Alors, t’as mon respect pour tes études, surtout que ça doit pas être simple. » Je veux dire, passer son temps à étudier et tout le bordel, je m’imaginais vraiment pas faire ça.

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Je hausse les épaules, est-ce que ça me plais ? Je ne sais pas vraiment, j’ai plongé dedans parce que j’avais du boulot et que le bosse était un ami à moi. Faut dire que j’ai pas d’autres choix que de bosser pour de la merde. « J’aime les voitures, c’est déjà un bon point pour faire ce métier. Mais sinon, t’en fais pas, j’étais un peu comme toi. On apprends, et puis, c’est pas si mal, surtout quand on tombe en panne. » Je vais pas dire que c’est cliché, mais la plupart du temps quand je dois aller chercher des clients, ou des clientes, ils sont tous sur le côté sans vouloir trouver la source du problème. Je comprends que c’est pénible, mais dans le fond ça reste intéressant à savoir. Je te regarde boire, je fais un petit signe pour venir me servir une nouvelle fois, alors que j’affiche un faible sourire. « C’est tranquille, oui. Enfin, je te dirais pas de te promener seule dans les rues, mais je pense que c’est un peu pareil partout. » Comme dans chaque grande ville, faut juste faire attention. Je racle ma gorge, en t’écoutant attentivement. J’incline même mon visage sur la droite, en posant mes iris sur ton faciès, lâchant un faible rire à tes mots. « Je vois, ça doit pas être mal les études. Les fêtes, les vacances. Tu bosses pendant les vacances ? » Autant en savoir un peu plus non ? On est bien ici pour quelque chose. Et puis, peut-être que je vais plus jamais te revoir, ou même te croiser. Alors, je préfère en savoir bien, histoire d’avoir une image de toi. Parce qu’après tout, chaque rencontre est importante, non ?

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Je devais avouer quelque chose, il était bien agréable de pouvoir papoter ainsi, avec une inconnue, sans qu’elle ne te connaisse. En fait, tu peux dire n’importe quoi, elle ne saura strictement rien si c’est la vérité ou non. Je vais pas commencer à raconter que je vends de la drogue, que je suis escort, d’ailleurs, j’en vois clairement pas l’utilité de le faire. Mais en posant mes iris sur ton visage, j’affiche néanmoins un sourire sincère, faible, mais qui étire les coins de ma bouche masculine. Je t’écoutais, ou plutôt, je buvais tes paroles. Tu étais mannequin à tes heures perdues, tu voyais régulièrement tes parents, choses que moi, je ne pourrais pas. Tu as une meilleure amie, et puis c’est déjà bien, tu me semblais avoir une vie plutôt carrée, et ça me faisait rire de voir que la plupart des gens voulaient absolument garder un certain contrôle sur les événements. « Moi ? Oh tu sais, j’ai pas vraiment de temps libre. Mes parents ne sont plus là, j’ai un frère qui est allé vivre à l’étranger, alors je suis un peu seul pour le moment, enfin, j’ai des potes évidemment. Mais eux aussi ont une vie un peu compliquée. » Je faisais référence à Caleb, ce petit con, ce meilleur ami, ouais.  Il avait une vie merdique en ce moment, mais je savais qu’il allait finir par se réveiller. Je pince mes lippes, je passe mes articulations sur la courbe de mon menton en faisant mine de réfléchir. « Sinon, je sors, je bois, je regarde pas mal de films. Et… J’apprends à connaître une jolie demoiselle qui est mannequin. » Chose rare, faut le dire. Je rencontre jamais des mannequins. T’étais clairement pas le cliché, le genre qui voulait montrer à quel point elle pouvait être magnifique, ne buvait rien, ne mangeait rien. Le genre dont je déteste fortement. Je racle ma gorge, suivant ton mouvement en signalant à la serveuse de revenir nous voir. Décidément, tu étais bien lancée. « Je vais prendre un autre whisky, et pour toi ? » Je préférais cette fois te demander, plutôt que de lancer un alcool comme ça. Je lui souris, doucement, cette serveuse que je connais que trop bien. Revenant à ton visage, je frotte mes mains l’une contre l’autre. « Je connais la période où tu bois pour te déchaîner, j’ai même pas eu besoin d’être dans une université pour ça. » Je ricane, un léger rire dépasse la barrière de ma bouche.