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La boite s’ouvre. Un collier m’apparaît. Un coeur. Une clé. Mon regard s’illumine. Le rythme cardiaque s’affole. Je scrute le bijou quelques secondes, hésitant à le décrocher de l’écrin dans lequel il est couché. Je veux qu’il décore mon décolleté pour l’éternité celui-là. S’il s’en va, s’il vient à me quitter, à ne plus caresser ma peau, c’est que notre histoire n’aura pas tenu et je n'ai pas envie de ça. J’veux qu’il reste autour de mon cou lorsque le fermoir sera refermé. « Je me moque pas » Je ravale alors mes petits éclats de rire avant de découvrir les photos qui se cachent dans le coeur. Toi, nous. Voilà pourquoi je t’aime démesurément. Tu es romantique et sentimental. T’en rates pas une pour me surprendre. Tu sais exactement comment raviver la flamme de notre amour, comment la garder intacte. Ça me fait carrément chialer moi. T’es jamais dans l’extravagance, tu tapes toujours pile comme il faut. C’est tout toi, du Westerberg tout craché. J’perds les larmes, j’peux plus les retenir. Que le monde se taise, je veux juste t’entendre. Juste ta voix, le reste, je coupe, j’appuie sur mute. Je t’isole complètement. Je n’ai d’yeux que pour moi et merde, c’est si terrifiant. Si tu pars, qu’est-ce que je ferais ? Rien que d’y penser, l’angoisse me morcelle. « Oui ça me plaît, ça me plaît plus que tu ne peux l’imaginer » Et pourtant, je fuis. C’est paradoxal. Je quitte le capot pour m’approcher du bord de la falaise. Les deux pendentifs flottent dans le vide, tournoient sur eux-mêmes. « J’aimerais » J’aimerais qu’il reste contre moi, qu’il rebondisse sur ma peau aussi longtemps que je pourrais marcher. Je veux qu’il arrête de capter la lumière quand on me foutra sous terre. Ouais, j’voudrais qu’il me suive dans ma tombe, sans hésiter. Tes semelles crissent ensuite sur les cailloux jonchant le sol. Tu pénètres dans mon espace vital. Je sens ton odeur qui m’enveloppe. Une de tes mains vole le collier de mes doigts et l’autre me force à faire une légère pirouette pour retrouver ton regard. Les lèvres pincées, je ravale mes sanglots. Je chasse mes larmes comme une enfant, c’est ultra maladroit et grossier. Et je te regarde, sans cligner des yeux. « Oui .. » Tu me contournes et attaches ton cadeau dans ma nuque. Les mains liées devant moi, je remue nerveusement sur place. Mes cheveux finissent par recouvrir mes épaules. Tu reviens à moi. Tu encadres mon visage et je réponds avant que nos lèvres se rencontrent « C’est toi qui me magnifies » Je te jure, j’étais si pitoyable avant que tu ne me trouves. Je déambulais comme un zombie, la vie n’avait plus aucun goût. Je me confondais avec mon milieu et puis t’as débarqué pour me mettre en valeur. Et ouais, le baiser que tu inities, je le fais durer. Je le maintiens jusqu’à ce qu’on soit en manque d’oxygène. Je m’accroche à ton col, je tire sur les ficelles de ton sweat sous ton manteau et je gémis lorsque nos bouches se séparent. Le manque s'installe déjà. Nos fronts calés l’un contre l’autre, mes doigts se déposant sur ton torse, je me loge dans tes prunelles. « Tu sais quoi ? Je vais acheter cette colline et y bâtir notre maison. » Le sourire renaissant, je dérobe un smack et un autre. « Tous les jours, on aura cette vue exceptionnelle » Mon enthousiasme se développe. Je glisse mon bras dans ton dos, je me détache légèrement de ton corps et nous tourne vers le panorama s’assombrissant de minute en minute « Notre chien sera heureux, on pourra le promener dans les bois juste derrière, on pourra continuer de faire l’amour là où nous l’avons fait pour la toute première fois .. » J'marque une pause, je déporte mon attention sur ta bouille et je me plante devant toi pour reprendre « Pluton, bébé, chéri, mon amour, on pourrait rester ici, disparaître de la circulation, j’suis sûre que personne ne le remarquerait hein ? Dis ouiiii. »

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w/ louison chamberlain  — near Boston, novembre 2018
Qu'importe ce qui pourra nous arriver à l'avenir, elle sait que je l'aime, je le lui prouve bien assez souvent d'ailleurs. Et là, je lui offrais une preuve physique, quelque chose qu'elle pourrait porter avec elle tout le temps, sans s'en défaire une seule seconde. J'avais choisi de l'or, pour qu'elle puisse l'avoir avec elle sous la douche, sous la pluie, en vacances. Rien qui ne vienne l'arracher à ce pendentif. Je la regarde admirer ce bijou, ouvrant cependant devant ses yeux le coeur qui contenait deux images. Elle et moi, et moi tout seul. C'était nous qu'elle avait dans un coeur, un nous heureux, un nous qui ne voulait que survivre à toutes les épreuves qui pouvaient se trouver sur notre chemin. Alors forcément, je cherchais à savoir ce qu'elle pensait de ce cadeau, de ce bijou trouvé au fin fond de l'Europe, quand on était même pas ensemble. Mais j'avais eu envie d'officialiser la chose, de faire les choses aussi bien que la première fois. Elle m'avait coupé dans mon élan et même là, c'était le cadeau de la St Valentin à la base, mais tant pis, je trouverai bien autre chose. Seulement, si elle adore ce cadeau, pourquoi quittait-elle mes bras ? Pourquoi s'en allait-elle si loin de moi ? Je la suivais pour me rendre au bord de la colline, le soleil continuant sa descente vers l'horizon. Il faisait bientôt sombre mais je m'en fichais, son visage était un éclat à lui tout seul. Tout ce que je voulais, c'était son bonheur, c'était un sourire sur ses lèvres. C'était juste ça qu'il me fallait, rien de plus. J'en profitais pour forcer le passage, installer ce symbole autour de son cou, remettant ses cheveux en place sur ses épaules. « T'es un diamant brut... tu avais déjà tout ça en toi avant même que je te rencontre » finissais-je par dire après un baiser passionné. Et c'était pour cette raison qu'elle avait tant de mecs à ses pieds dans le fond, que ma jalousie me bouffait un peu plus à chaque instant. Je l'aimais tellement, mais je refusais que d'autres puissent l'aimer comme je l'aime. Je voulais avoir le monopole, moi qui avait une peur bleue de la perdre. Je l'avais déjà perdue à deux reprises et je ne pouvais pas survivre à une nouvelle séparation. J'allais réellement tout faire pour que cette relation fonctionne, quitte à provoquer des étoiles dans ses yeux tous les jours. Front calé contre le sien, j'avais le regard fondu dans le sien. « Notre chambre sera à cet endroit là » Pour être sûr de pouvoir assister à ce coucher de soleil, dans le lit, à ses côtés. Une grande baie vitrée histoire de ne rien louper à cette vue. Je l'imitais alors, glissant mon bras dans son dos, tournant le regard vers le paysage s'offrant à nous, posant ensuite mes lèvres sur sa tempe. « Je note que tu veux vraiment un chien... » C'est pas la première fois que le sujet était mis sur le tapis de façon légère comme ici, mais ouais, je crois que je me projette un peu trop facilement dans ce futur avec elle, même si une part d'incertitude ne cessait de subsister quant à mon bébé avec Camila. Je finissais par sourire à ses mots, non sans lui voler un smack. « Disparaitre de la circulation ? Je peux choisir mon nouveau nom ? » Et là, yeux écarquillés, et surtout des étoiles dans les yeux, je finissais par me perdre dans mes propres idées. « Wow, je sais même pas comment je pourrais m'appeler... » En vrai, qu'importe. Bébé ou chéri provenant de ses lèvres me suffisaient parfaitement. C'était mon identité à présent. J'étais son homme, son tout, son monde, sa famille et je n'avais aucune envie de laisser cette place à quelqu'un d'autre. « On devrait voir pour mon cadeau... et peut-être fêter tout ça, avec un verre. Il me semble avoir vu du champagne...? »

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Mon collier autour de mon cou, je le tripote entre mes doigts, constatant avec émerveillement la disparition du soleil. Je me sens bien. Comme si tous les astres étaient alignés pour participer à mon équilibre psychique, physique, tout ce que vous voulez. La raison de cet épanouissement ? Elle est juste à côté. Elle fixe l’horizon avec une fierté terriblement attractive. C’est mon homme. Il est là. Il me tient. Il m’empêche de vaciller. Ouais, j’suis tombée amoureuse du mec qui paraissait inaccessible. J’en ai eu le cran ou plutôt la faiblesse. Depuis, je suis incapable de m’en dépatouiller. Tu erres dans mes pensées. J’ose même t’inclure dans mon futur. J’ai la piaule de mes rêves dans ma tête et je la dépose juste ici. À cet endroit. Là où tout a commencé. « Notre chambre sera au centre de notre maison ? Pourquoi pas » Je rigole, mais ça nous ressemble tellement. On passe tellement plus de temps au lit que dans les autres pièces de notre appartement. Ici, la vue serait impeccable. Je nous imagine parfaitement. Je nous imagine dans les bras l’un de l’autre, encore haletant et le soleil se couchant devant nous, après nous avoir espionné toute la journée. « Nan, si .. Un chien, c’est le symbole d’une vie de couple bien .. solide. Mais bon .. Normalement, y a une petite famille qui vient avant. C’est un peu comme des pièces d’un joli puzzle qui s’assemblent tu vois » Rien que d’y penser, l’angoisse revient à la charge. J’étais à deux doigts d’avoir tout ça avec Ezio, à deux doigts. À la place du chien, on avait le chat. Et là, de ton côté, tu vas avoir un gamin qui n’est pas le mien. Le puzzle, il est loin de prendre forme pour moi. Très loin. Je veux pourtant y croire. Je voudrais qu’on puisse rester ici, qu’on ignore le monde qui piaille tout en devenant des anonymes. J’me teindrais les cheveux, j’prendrais un autre accent et j’ferais en sorte d’oublier mon prénom. « Pas besoin, c’est impossible. On est condamné à affronter tout ça » Mon index pointe alors le bas, la ville qui se trouve à des kilomètres et qui n’est plus qu’un amas de formes cubiques. Déprimant. « Mon cadeau est pourri à côté du tien, j’ai honte. » Je soupire et traîne ma carcasse jusqu’à la voiture pour attraper la petite boite en bois. « Monsieur Westerberg, voici la clé de mon coeur. Elle paraît solide, mais ce qu’elle ouvre est d’une fragilité extrême » Le coffret offert, je place ma main sur mon palpitant, le sentant s’accélérer comme si tu allais vraiment le débusquer. « Et oui, tu as bien vu, le champagne est un cadeau de mon père, pour nous. Je vais le chercher. Ouvre. » Contournant la bagnole, je me faufile à l’intérieur pour récupérer le panier sur la banquette arrière. Je le dépose ensuite sur le capot. Les flûtes tintent déjà. Mes prunelles aperçoivent la clé entre tes doigts. J’explose de rire et me rapproche de toi pour embrasser tes lèvres. « Ouais, tu ne peux pas la mettre autour de ton cou celle-là. Désolée. T’ouvres la bouteille s’il te plaît ? Montre moi ta force mon amour et abreuve ta princesse alcoolique »

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w/ louison chamberlain  — near Boston, novembre 2018
J'étais heureux avec elle, elle ne le voit peut-être pas, mais je l'étais vraiment. Un épanouissement qui allait au delà d'un sourire et des yeux qui brillent. Oui, tout ça elle l'a vu, elle m'en avait fait la remarque dans la voiture mais il était évident que ça allait au delà de tout ce qu'elle pouvait imaginer. Je l'aimais, d'un amour profond. Et même quand j'ai essayé d'éteindre tous ces sentiments qui me bouffaient, j'avais été incapable de réellement le faire. Depuis mi-février, elle squatte ma tête et même mon coeur. J'suis réellement tombé amoureux d'elle de façon imprévue, de façon rapide et sans détour. Je crois pas que je pourrai réellement me remettre de tout ça. « Au centre, sur le bord, qu'importe... tant qu'on a cette vue » Parce que je rêve des week-ends où on sera juste tous les deux dans un lit, à voir cette vue qui nous était actuellement offerte. Je crois que ouais, ça me plait tout ça. Ça me plait plus que tout même, au point d'en oublier tout le reste. Puis l'histoire du chien... ouais, bon, j'étais pas sûr que la petite famille soit pour tout de suite mais le chien, je veux bien. Après tout, on revient de loin tous les deux et je veux juste qu'on prenne le temps de réellement avoir les bonnes bases. L'amour ne suffit pas, sinon on aurait jamais été séparés à plusieurs reprises. Donc ouais, se faire confiance, ne pas prendre peur à la moindre vague et... ça devrait aller. « Tant qu'on l'affronte ensemble, ça me va » Parce que je me sentais plus fort à ses côtés, avec sa main dans la mienne, avec son regard qui captait le mien. Ouais, je l'aimais, je la désirais et je la mettais sûrement sur un piédestal qui était incapable de s'effondrer. Proposant alors de passer à la suite, qu'elle me file son cadeau, je voyais une sorte de déception dans sa façon d'être, comme si elle n'aimait pas ce qu'elle m'offrirait. Je la suivais jusqu'à la voiture, posant mes mains sur ses épaules avec un sourire persistant sur les lèvres. « Arrête, il est parfait » Comme elle. Je lâchais son corps pour récupérer ce coffret qui était juste magnifique. Le vintage, tout ça, c'était beau. J'en avais les yeux qui brillent, malgré l'obscurité du moment. « Je vais en prendre soin de ton coeur... Je vais le choyer, je vais m'appliquer à le préserver le plus possible » Parce qu'elle était mienne et que je ne voulais pas qu'elle soit à quelqu'un d'autre. Le champagne était de mise, pour une soirée aussi magique que celle-ci. Échange de cœur, de clé, échange d'amour et petites déclarations. C'était beau, magnifique, magique. « Ah oui, il m'apprécie vraiment... » Mine choquée le temps de quelques instants avant de finalement ouvrir la boite qu'elle m'a offert le temps qu'elle aille chercher le tout dans la voiture. J'observais cette clé, sourire sur les lèvres, bonheur absolu. Elle était à moi, entièrement à moi. Et j'étais tout autant à elle. Je me dévouais corps et âme dans cette relation, dans cette histoire qui me faisait vibrer de bien des façons. « Bien sûr mon coeur » Je posais alors la boite sur le capot avant d'attraper la bouteille, retirant tout les papiers bien trop superficiels avant de m'attaquer au bouchon de liège. Une grimace plus tard, je finissais par entendre le pop significatif qui libérait une effluve d'alcool. J'attrapais les flûtes et je versais les bulles dedans, avant de poser la bouteille au sol pour attraper mon verre. « A nous bébé » Je faisais trinquer les deux coupes pour ensuite porter la mienne à mes lèvres, sans la lâcher du regard. Damn, j'ai envie de lui faire l'amour ici même, comme la première fois.

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J’suis heureuse, mais je sais que notre relation n’est pas la plus parfaite qui puisse exister. Et justement, c’est peut-être ça qui nous donne accès au bonheur après tout ce qu’on a traversé. On sait enfin regarder au-dessus des obstacles. On les domine. On les maîtrise dès qu’ils nous tombent dessus. On est mieux paré. « Oui, ensemble » que je répète, le regard focus sur le paysage se faisant de plus en plus flou. Tant qu’on formera une paire, rien ne sera insurmontable, je l’ai compris, il était temps bordel. Le soleil disparu, tu me quémandes ton cadeau et je sens la honte qui s’empare de moi. Nos cadeaux ne se valent pas. J’ai de l’or autour du cou et toi, tu vas avoir de la ferraille au bout des doigts. « Pas autant que le tien » Ce sourire, tu me rends si niaise. Après tous ces mois, je tombe toujours autant pour ton smile. L’effet que tu as sur moi n’a absolument pas diminué en intensité, c’est pire. Je frôle toujours l’infarctus sous tes mots doux et tes regards de braise. Te tendant enfin ma boite, je ne manque pas de t’annoncer la couleur sur l’état de mon coeur. Les épreuves qu’il a subies l’ont émietté comme jamais. Et tu vois, malgré la colle que t’as foutu dessus pour le rassembler, j’suis pas sûre qu’elle ait entièrement séchée. Si on le cogne trop violemment, j’parie qu’il peut encore se disloquer. Il me faut encore du temps pour qu'il cicatrise, du temps auprès de toi. « Je te fais confiance, sois prudent » Je n'ai pas le choix. Que je le veuille ou non, mon coeur t’appartient depuis des mois et des mois. C’est interminable et je parie que ça ne cessera jamais. Et ouais, dans toute cette féerie qui nous empare, autant y ajouter la cerise sur le gâteau, le champagne. « Il apprécie ce que tu fais de sa fille .. Enfin, il me trouve radieuse à tes côtés. » Je récupère le champagne dans la voiture. Je louche un instant sur mes pendentifs et je reviens à toi avec mon panier de chaperon rouge. À toi l’honneur. Fais sauter le bouchon mon viking ! Attention, on se protège. Mes mains masquent partiellement mon visage, je force quasiment avec toi et pop, libération de la mousse. « Bien joué chéri ! » Rien ne résiste à Pluton, c’est bien ça le problème. Il peut avoir tout ce qu’il veut et ça, c’est terrifiant. Pourquoi moi hein ? J’vaux que dalle. Le problème, c’est que c’est trop tard. La pire hantise de ma vie, c’est te perdre. Je suis fascinée devant le moindre de tes gestes. Mon regard admiratif posé sur toi, j’attrape la flûte pétillante et je trinque. Je perds la voix. J’suis subjuguée par la situation toute entière. Par nous. Je savoure le champagne, mes yeux plongés dans les tiens. J’sens qu’une tension naît. Je croque dans le rebord du récipient et je replonge mes lèvres dans l’alcool. De petites gorgées chatouillent mon oesophage. Je me consume, malgré le froid qui s’installe. « Je t’aime dangereusement Pluton Westerberg » Quand mon palpitant saute pareillement, c’est que l’envie s’invite. Mon verre terminé, je le range dans le panier et j'en fais de même avec le tien. « Je sais ce que tu penses. Je le connais ce regard. » Mes doigts s’emparent de ton menton plus râpeux que ce matin. Je l’oriente droit vers le mien, pour que nos bouches soient alignées et prêtent à se dévorer « Tu veux baptiser ma nouvelle voiture à l’endroit où on a .. couché jusqu’au bout de la nuit, sous un merveilleux ciel étoilé, une odeur de hot-dog dans l’habitacle. Tu te souviens ? Tu te souviens de ce qu’on a fait ce soir-là ? » Moi ouais, et merde, toi aussi ça pulse dans chaque partie de ton corps ? Réponds. Embrasse-moi, fais quelque chose.

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w/ louison chamberlain  — near Boston, novembre 2018
Son regard, son sourire. Je crois que je donnerai tout pour l'avoir tous les jours. Tout, vraiment tout. C'était ce qui me comblait certainement le plus dans cette situation. Elle était heureuse avec moi, je la comblais et je me sentais bien. C'était comme l'accomplissement de bien des choses et j'étais incapable de détourner mon regard d'elle. Je sais pas, je peux pas l'expliquer. Elle et moi c'était... le Yin et le Yang. Une parfaite combinaison. Et je sais qu'on a vécu énormément d'épreuves, que sa confiance en moi pouvait être ébranlée mais j'avais foi en elle, en nous. « Si, crois pas. Ça représente... tellement » La clé de son cœur, ça voulait dire qu'elle me laissait l'entièreté de son existence. Le cœur, c'est l'organe moteur de tout son organisme. Le cœur lâche, tout lâche, un point c'est tout. Alors ouais, il fallait pas oublier que si elle m'offrait la clé de son cœur, j'avais.. tout. Tout d'elle. Et ça valait bien plus qu'un bijou en or blanc. « C'est symbolique, c'est... wow » Et ouais, j'étais retourné par ça mine de rien, parce que c'était beau, c'était ce que j'attendais depuis longtemps et je l'avais de nouveau gagné. Je souriais à ses mots, enfin ceux de son père. J'étais ravi... qu'il puisse voir ça. Qu'il puisse voir que je pouvais être autre chose qu'un bourreau des cœurs. J'ouvrais alors ladite bouteille et je nous servais les deux flutes de champagne, afin qu'on puisse trinquer à cette relation qui nous épanouissait tous les deux un peu plus chaque jour. N'empêche, force est de constater que je n'avais pas eu de maladresse ce soir. Le pire aurait sûrement été que le bouchon termine sa course contre le visage de ma petite amie. Ouais, non, à éviter. On trinquait et.. ouais, la tension montait d'un cran. Elle, moi. On était pareil dans le fond, avec ces idées perverses et ce besoin de toujours se sauter dessus. « Et moi dont... » Dangereusement, c'était le cas de le dire. Je m'étais mis tellement de gens à dos pour elle, des gens qui pourraient me nuire, me mettre en danger. Mais je suis prêt à tout affronter pour ses beaux yeux. Nos deux verres terminés, les flûtes se retrouvaient dans le panier et Louison se rapprochait de moi, lisant en moi comme dans un livre ouvert. « Ce regard... le même que tu as là ? » Ouais, elle aussi elle avait ce truc, cette lueur dans les yeux, reflétant à quel point son cœur pouvait battre. Puis sa main touchait ma peau, son visage se rapprochait du mien, je crois bien que mon cœur s'emballe. Ses mots me touchent, me piquent pile là où il faut et j'avais qu'une envie : agir. « Je m'en souviens parfaitement » finissais-je par dire, rompant l'espace entre nos deux visages pour que ma langue vienne retrouver la sienne, laissant alors la passion me consumer. Collant mon corps au sien, ma main dans sa nuque, je finissais par la faire reculer jusqu'à ce qu'on rencontre la voiture. L'allongeant sur le capot, j'attrapais ses jambes pour la faire grimper, restant entre celles-ci pour mieux qu'elle puisse s'enrouler à mes hanches. Dans tous les cas, la machine était en route et je ne pouvais pas m'arrêter. Mes lèvres s'activaient sur les siennes, ma langue dansait la samba et mon corps devenait de plus en plus chaud. Pourtant, le froid pourrait me piquer mais.. non, j'étais chaud, bouillant. Elle faisait monter la température par un simple regard et j'étais totalement conquis. Entre deux baisers, haletant, je finissais par lui demander : « Ici même ou exactement comme la première fois ? » Parce que la seconde proposition nous obligeait à bouger, à nous installer dans la voiture... et bien qu'on aurait été au chaud, le faire ici même pouvait être pas mal excitant aussi.

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Oui, c’est symbolique tout cet échange, mais c’est surtout réel. Mon coeur est à toi. Je te le sers, sur un plateau d’argent. Croque, vas-y. Tes morsures, ce sont les seules que je puisse accepter. Les seules. Nourris-toi de moi et je me nourrirais de toi. Je suis si amoureuse, que mon estomac boude toute autre bouffe. Il veut que toi. Il se noue en ton absence et se dénoue en ta présence. Tu rythmes ma vie et c’est grave, je le sais. Je suis censée vivre comme je l’entends, mais c’est impossible. Je retire le fuck que j’ai pu foutre sur notre relation. Cet été, c’était l’horreur sans toi. Malgré les rumeurs que je faisais circuler sur ma guérison, j’étais loin d’être guérie de toi. Mais ce soir, les entailles sont moins profondes. Le dénouement que je pouvais parfois fantasmer est arrivé. Ou pas. Peut-être que je suis plongée dans un coma et que tout ceci n’est qu’une pure construction de mon esprit. Non, non, c’est véridique. L’impact de tes regards provoque des ondes de choc beaucoup trop fortes en moi. Le champagne réveillant mes papilles, je sens que la tension augmente entre nous. C’est palpable, c’est le désir qui intervient. Il se glisse en nous. Il nous guide l’un vers l’autre. Parce qu’on s’aime, parce qu’on se trouve attirant. Je termine alors la flûte et je te débarrasse de la tienne. « Oui, exactement le même » Ma voix se fait plus aguicheuse. Nos souffles se percutent et nos lèvres sont au bord du contact. Je te titille, encore plus, cherchant à te faire piquer dans nos souvenirs les plus lointains. Ouais, creuse, reviens au tout début. Tu te souviens ? J’crois que oui. Tu lies nos bouches dans une impulsion imprévisible. Nos langues se chevauchent et roulent l’une autour de l’autre. Ta main sur ma nuque jette une vague de frissons le long de ma colonne vertébrale. Ton instinct animal s’empare de toi. Tu me soulèves sur le capot et c’est le départ pour quelque chose où on excelle. Le feu nous consume. Le froid n’a plus d’effet sur moi. Ma peau picote sous l’envie. Mes doigts glissent de ta nuque à ton cou et bien plus bas. Je défais déjà ta ceinture, nos lèvres se cherchant toujours plus passionnément à quelques centimètres plus haut. « Ici même. L’innovation bébé, ne jamais cesser d’innover » J’voulais bien faire l’amour au-dessous du ciel, sans aucun plafond pour masquer les étoiles. Et ouais, je faisais en sorte que ça arrive. Je m’aventurais dans ton boxer, cherchant à préparer ton entrejambe à sa visite chez Mademoiselle Chamberlain. Nos regards ardents plongés l’un dans l’autre, je l’exhibais entre nous pour le faire monter en pression. Je te demandais là, de tout mon être et tu allais répondre à cette demande, y répondre avec beaucoup de vigueur. […] Essoufflée, je me laisse retomber sur la carrosserie, totalement débraillée et décoiffée. « Wouah .. C’était .. Magique » C’est simple, j’sens plus rien. Mes cuisses me font mal. Mes muscles pleurnichent, mais mes lèvres sourient de bonheur. Lentement, je reboutonne mon chemisier et rapatrie mon jean sur mes fesses. « T’es bien meilleur ici qu’ailleurs, c'est ton endroit on dirait, notre endroit. » Je me redresse sur mes coudes, un poil moqueuse et je te cherche dans la pénombre. J’entends le zip de ta braguette et je comprends que c’est un des signaux pour décamper d’ici. Encore frappée par l'orgasme, je descends du capot et fauche la bouteille restée dans le panier. Les gorgées s'enchaînent. J'bois cet élixir comme si c'était de l'eau et je récupère toutes les affaires éparpillées pour les ranger dans la bagnole « Rien d'oublié ? On décolle mon espèce d'imparfait super parfait ? »

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w/ louison chamberlain  — near Boston, novembre 2018
Qu'importe le monde extérieur, qu'importe ce qui peut se mettre sur notre chemin. C'était elle que je voulais plus que tout, occultant alors tout le reste. Elle était mienne et le resterait jusqu'à ce que le destin décide de se mettre entre nous. Mais franchement, même le destin je voulais le niquer s'il venait à trop jouer sur mes nerfs. Tout ce qui me semble important, c'est elle et uniquement elle. Son bonheur, son sourire, son regard. Ça, tout le package, il me faisait craquer. Rien que de savoir que c'était moi qui était responsable de l'augmentation de son rythme cardiaque... ouais, c'était juste dingue. Et puis merde, on était aussi tous les deux sur les lieux où tout a commencé. Elle, moi, des hot dogs et une nuit fraiche étoilée. La voiture qu'elle avait pu avoir à l'époque avait alors été témoin d'une nuit plus que caliente et cette pensée me donnait de nouvelles envies. Flûtes rangées, on était bien trop proche pour ne pas céder à cette tentation qui naissait entre nous. C'était toujours comme ça, bien trop passionnel entre nous. Et je m'en fichais dans le fond, que ça puisse être répétitif, que ça soit toujours la même chose. Ça pouvait l'être de l'extérieur mais moi, ça me faisait surtout l'aimer encore plus. Et ça prouvait aussi que j'étais incapable de lui résister. « Si c'est le même... j'suis pas sûr qu'on résiste bien longtemps » admettais-je quand nos deux corps se retrouvaient bien plus proches à chaque instant. Et c'était là que je laissais sortir l'animal en moi, celui qu'elle seule arrivait à réveiller. Celui qu'elle avait réussi à dompter et qu'elle adorait voir la plupart du temps. C'était celui qui la faisait grimper aux rideaux, histoire de pouvoir toucher les étoiles. Et je la soulevais alors pour la poser sur le capot de la voiture, laissant libre court à mes envies, l'embrassant sans aucune retenue. Elle et moi, c'était parfaitement la symbiose. Une connexion qui allait au delà des mots et qui était de toute évidence l'alliance parfaite entre deux êtres vivants. Et quand je cherchais à savoir où se passerait l'acte, dans la voiture ou ici même sur ce capot, elle semblait partante pour innover, ce qui me faisait sourire. Et elle ne perdait pas de temps pour chercher l'objet de ses désirs, directement à la source. (...) Haletant, je finissais par me reculer, pantalon demi jusqu'en haut avant de me caler contre le capot, histoire de me remettre de cet orgasme foudroyant. Quelques instants, c'est tout ce qu'il me fallait. Puis finalement, je fermais le bouton, remontait la braguette et je pouvais pas m'empêcher de la regarder. Mieux encore, l'admirer. Elle était belle, radieuse et je me dis que c'est moi qui la rend comme ça... Pfiou, je l'aime à la folie. « Magique, rien que ça? » En vrai, ça me flattait et j'étais totalement d'accord. J'avais encore cette sensation de plaisir qui voyageait dans mes veines, parcourant alors tout mon corps. « Je crois que je suis inspiré... Peut-être parce que je me dis qu'on vivra ici un jour » Cette histoire de maison, de chambre donnant sur le crépuscule, j'étais totalement excité à l'idée que ce projet se concrétise, vraiment. Alors ouais, j'étais peut-être plus performant ici mais c'était tout un symbole cet endroit et je ne pouvais pas être comme pour un lieu lambda. Je l'aidais à tout ranger une fois qu'on était tous les deux bien rhabillés et avant qu'elle ne monte dans l'habitacle, je venais la plaquer contre la portière, prisonnière de mon corps. « Je t'aime, je t'aime, je t'aime... » répétais-je à plusieurs reprises tout en parsemant des baisers le long de son cou, de sa mâchoire, jusqu'à atteindre ses lèvres. « On peut décoller » Et un dernier smack avant de contourner la voiture pour me mettre sur la place passager, lui laissant soin de conduire. On savait tous les deux que c'était la meilleure chose à faire si on voulait rentrer en un seul morceau.

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{ you killed me on the moon }
crédit/ tumblr ✰ w/@"pluton"

C’était intense, comme toujours. Et voilà, pour cette soirée divine, j’vais continuer à me battre et à ne pas refouler tout cet amour que j’éprouve pour toi. Tiens, j’envoie un bel uppercut à ma raison et j’décide de suivre mon coeur irrationnel. Mes pendentifs dans ma nuque, je les replace au-dessus de ma poitrine. Chacun de notre côté, on se rhabille et j’balaie le silence s’étant instauré. La pipelette est de retour. « Ouais, c’était quasiment surnaturel ce que tu m’as fait » Le jean boutonné, je descends de l’auto en jetant le plaid sur mes épaules. J'finis le Champagne et je t'écoute me conter les raisons de ton inspiration. Mon palpitant se resserre, c’est si rare que tu te projettes autant avec moi. Extinction de voix. J’suis émue. Je te lâche pas du regard, t’imaginant autour de quelques murs, sur un joli parquet ou un sol plus moderne. Peu importe, on aura tout choisi ensemble. De la petite ampoule insignifiante à la toile d’un célèbre artiste qui nous aura tapé dans l’oeil. Ouais, cette toile qu’on aura repéré dans une vitrine alors qu’on se promenait main dans la main, en plein Boston, le froid piquant notre peau par une fin de soirée similaire. Je vole trop haut ? Sûrement. Aide-moi à redescendre, ne me fais pas fantasmer aussi loin pour rien. T’es conscient de l’impact de tes mots au moins ? « Je .. Je me renseignerais à la mairie » Mon rire se brise dans la nature. Je ne voudrais pas que tu le prennes au sérieux, mais je crois que je le ferais. J’irais. J’irais voir si ce lieu est éventuellement sur le marché ou non. Par curiosité, par besoin de rêver .. Bref, notre moment romantique sur notre colline touche à sa fin. Les affaires rangées, je me dirige vers la portière et t’en profites alors pour me capturer contre la bagnole. Le temps s’arrête à nouveau. Mes tympans jouissent sous tes "je t’aime". Mes lèvres s’entrouvrent quand les tiennes parsèment mon épiderme. J’faiblis. Je gémis. Je dompte mes mains, évitant de te toucher pour repartir de plus belle. « Parfait mon amour » Un smack plus tard, je me faufile derrière le volant, légèrement pompette. J’démarre le moteur et enclenche le chauffage au bout de quelques minutes. Les phares des voitures m’aveuglent. Le décor me parait plus vaporeux qu’à l’aller. J’presse sur la pédale sans calculer la vitesse qui augmente. « Quand on rentre, j’veux .. » Coup d’oeil vers toi, coup d’oeil vers la route. Un reflet lumineux frappe soudainement le fond de mes rétines. Alertée, mes réactions sont brusques. J’balance le volant sur le côté. La voiture dérape sur le bitume humide et tournoie sur elle-même. Centrifugeuse. J’essaie de corriger la trajectoire, en vain. « Accroche toi ! » Où hein ? Putain. Je perds le contrôle. J’vois les arbres qui arrivent à toute vitesse. J’appuie sur le frein, toujours plus fort et merde, le choc est violent. Un chêne centenaire nous arrête immédiatement. Le capot sur lequel on a copulé n’existe plus. Les airbags se déclenchent. À l’impact, ma tête rebondit sur l’appui-tête et mon visage disparaît dans le coussin vomi par le volant. La panique s’installe. J’perds conscience quelques secondes jusqu’à ce que la sirène des flics retentit. Première pensée, mon petit-ami. « PLUTON ! PLUTON ! » Je cherche aussitôt à m’extirper de l’airbag qui m’étouffe, je pose ma main sur ta cuisse et je remonte vers ton torse qui se soulève toujours. « Je t’en supplie, réponds-moi ! » L'odeur de cramé titille mes narines. Les larmes débordent de mes yeux. La vue retrouvée, je perçois le moteur qui prend feu devant nous .. « Shit .. Il faut sortir de là et vite ! » Seul hic, avec la police en approche, je m'affole sur la boucle de la ceinture. Elle me lâche pas la salope, j'vais mourir carbonisée. « Sors de là bébé ! Sors ! » Un seul cadavre s'il te plaît, pas deux.

pluson ☾ You killed me on the moon
w/ louison chamberlain  — near Boston, novembre 2018
« Je t'ai jeté un philtre d'amour et d'autres trucs quand on était aux Bahamas... sorry, j'devais garder le secret mais... tu m'as percé à jour » Je haussais mes épaules avant de finir par me rhabiller, non sans esquisser un léger sourire sur mes lèvres. Je la taquine, ouais, impossible pour moi d'avoir forcé cet amour qu'elle a pour moi, tout comme l'amour que j'ai pour elle. J'étais éperdument amoureux d'elle, au point d'envisager de construire une maison à ses côtés, sur cette colline au paysage de rêve. Et ouais, on allait habiter ici, j'en avais envie, je le voulais au plus profond de mes entrailles. « Deal » Et je passais ma langue entre mes lèvres, humectant ces dernières tout en étant ravi de la tournure de la situation. Ouais, qu'elle se renseigne et dès qu'on sera tous les deux diplômés avec des boulots stables, on verra pour nous occuper de ce chantier. Les affaires trouvaient rapidement place dans la voiture et je profitais d'un dernier moment sur notre nuage pour m'accaparer son corps, sa peau mais surtout ses lèvres, que je picorais entre deux "je t'aime". Parce que ouais, je l'aimais et je voulais qu'elle n'ait plus aucun doute là-dessus. Je voulais qu'elle sache que je la ferai passer avant le reste et qu'elle était ma priorité maintenant. Installé côté passager, elle mettait le moteur en route et on était parés pour rentrer. C'était bien ça, pour se caler dans notre lit et se laisser aller une nouvelle fois à des occupations qui ne faisaient que resserrer notre lien. Notre relation était de plus en plus forte et je me sentais moi-même avec elle, heureux et comblé. Sans aucun doute. J'étais tenté de poser ma main sur sa cuisse ou dans sa nuque mais je m'étais retenu, préférant rentrer pour lancer de nouveau les hostilités. Quoiqu'il en soit, je tournais la tête vers elle quand elle se mettait à parler de nouveau. Seulement, un coup de volant et la voiture commençait à faire des mouvements chelous, comme tourner sur elle-même. M'agrippant à la portière, je cherchais à comprendre ce qui se passait mais ça devenait difficile, jusqu'au moment où plus rien, le choc. La voiture percute un arbre, les airbags se déploient et le choc fait que je finis inconscient. Je n'avais aucune idée de combien de temps s'était écoulé entre le moment où le choc a eu lieu et mon réveil, mais j'étais toujours dans la voiture et Louison s'excitait à côté de moi, criant, pleurant, sans que je ne comprenne réellement pourquoi. Grimaçant en me relevant, je ne percutais pas tout de suite ce qui pouvait se passer autour de nous. Portant ma main à mon front, je sentais du sang, sûrement le choc avec le tableau de bord qui s'est produit juste avant que les airbags ne s'enclenchent. « Sortir ? » Je toussais avant de voir devant moi le feu au capot. Et je crois qu'un jet d'adrénaline venait de secouer tout mon corps. « Putain, la voiture est en feu ! » Et je cherchais à défaire ma ceinture, à la libérer de l'emprise qu'elle pouvait avoir mais la panique me faisait faire n'importe quoi je crois. « J'suis bloqué, j'suis bloqué ! Bébé, j'suis bloqué, j'y arrive pas » C'était affreux cette sensation d'être prisonnier, sans issue de secours. J'allais cramer dans cette voiture, c'était indéniable et merde, je voulais pas. Je voulais vivre avec Louison dans la maison sur la colline. Finalement j'arrivais enfin à m'en défaire et je vérifiais que c'en était de même pour ma petite amie avant de sortir de l'habitacle qui n'était plus qu'une carcasse sans valeur. Contournant la voiture, non sans perdre l'équilibre à plusieurs reprises, je rejoignais la vice-présidente mather, encore sous le choc. « Tu n'as rien ? Dis moi que tu n'as rien ! »