Journée de ouf aujourd'hui ! Deux chirurgies sur valves cardiaques et la deuxième à été entièrement faite par mes soins tout en formant un jeune interne. C'est ma première année de résidence, encore deux ans et après je pourrais sans doute demander une place de titulaire. J'ai hâte ! Hâte de montrer à ma mère que je peux porter le nom de Kennedy et être bonne à autre chose qu'à la politique et le droit. Parce que oui, Madame Caroline Kennedy en doute encore ! Vielle pute mal baiser ! Je sors donc du bloc opératoire et voyant l'heure, je décide de faire envoyer une voiture à Phin à la Winthrop. Déjà la deuxième fois qu'une BMW blindé vient le récupérer devant sa confrérie. Il va finir par y prendre goûts. Je prendre une douche rapidos, esquivant les regards pervers d'un des autres résidents venu comme par hasard pour la troisième fois cette semaine, se doucher en même temps que moi. J'enfile la robe que j'avais prise ce matin pour l'occasion, mes talons, j'me remaquille et me coiffe et je file en voiture rejoindre Phin dans un restaurant au couleur de l'espagne. Je me gare devant le restaurant et je te retrouve à m'attendre devant la devanture du restaurant. Et là gros malaise. On se dit bonjour comment en public ? Bah ouais on s'est toujours vu en privé. Du coup on se disait juste salut et voilà. Mais là ? On se fait la bise, on se fait un signe de tête, on fait quoi ? J'arrive en souriant parce que je pense à la première fois que j'ai rencontré Phineas. Pour ma mémoire, c'est le lendemain matin d'une soirée qui avait dû être sympa mais dont je ne me souviens pas. Je m'étais réveillée nue, dans un jacuzzi avec toi. Même problème, comment se dire bonjour alors qu'on ne sait même pas ce qu'on a fait la veille. Cette fois c'était quand même un peu plus différent. Il y avait eu ce moment tendre sous les gradins entre nous. Ta présence jusqu'au Lichtenstein pour me soutenir pendant l'enterrement d'une amie. Et puis cette promesse de n'être qu'à toi.. Je me remémore tout ça tandis que j'arrive devant toi. J'attrape les pans de ta veste, me collant légèrement contre toi et je me penche pour venir coller doucement mes lèvres contre les tiennes. Voilà comment j'ai envie de te dire bonjour. « T'es prêt à faire preuve de bravoure et à manger du riz ? » Oui il parait que t'aimes pas ça et moi comme je suis sadique j'ai envie de voir ta gueule de bébé faire la grimace. C'est la première fois qu'on sort vraiment toi et moi. D'habitude on se retrouve chez moi ou en cachette dans ta chambre de la WH. Cette fois, ça fait un peu plus réel ce qu'il se passe entre nous. On s'affiche en public, on fait des trucs dehors. C'est bizarre. C'est bizarre mais je crois que j'aime déjà ça.

Han, premier rencard officiel avec Mademoiselle Kennedy. Première apparition publique quoi. J’espère que les paparazzis souffrent tous d’appendicite aiguë, parce que j’pense pas que ta mère aimerait apprendre notre rapprochement par les médias. En plus j’suis inconnu au bataillon et apparemment, ta génitrice préfère te foutre en couple avec des hauts de ce monde. En gros, j’ai tout faux. Fais chier, j’ai même pas réussi à négocier le restau, je vais vraiment me retrouver en Espagne ce soir, avec les castagnettes et… La paella. À l’aide. J’suis allergique au riz. Tant pis, l’essentiel, c’est de passer du temps avec toi et d’apprendre à te connaître toujours un peu plus. Disons que notre dernier voyage morbide n’avait pas été propice aux discussions platoniques, ni aux câlins. J’avais assisté à la cérémonie de ton amie capoute au loin, en boulottant des haribos, normal. Bref, j’ai le trac comme une starlette s’apprêtant à monter sur scène. J’arrête pas de frotter mes mains moites sur mon pantalon. Le trajet en taxi dure des siècles. Je me sens aussi mal à l’aise, parce que mine de rien, des fois je pense à Willa et je t’en ai jamais parlé d’elle. J’crois que je t’en parlerais pas non plus ce soir, ce soir, c’est notre soir. T’es ma petite étoile dans la nuit. Ma reine. J’vais me consacrer à deux cent pour-cent sur toi, tu vas prendre cher. Voilà, j’y suis. Je sors de la voiture après avoir filé quelques billets. Je suis sur mon 31, ce qui est bien rare. Je t’aperçois devant l’établissement et mes yeux s’illuminent. On ne voit que toi. Chevelure de feu, robe moulante et chaussures à talons. Une femme, une vraie. Ma femme ? Calmos. Wow, je n’ai même pas le temps de te dire à quel point je te trouve splendide que tu tamponnes mes lèvres en tirant sur mon veston. Naaaan, me parle pas de riiiiz. Je pleurniche. « Oui.. J’espère que le chef et sa bande se sont bien lavés les mains, je hais bouffer dans les restaurants » Bah ouais, j’peux rien contrôler. Et t’as pas encore vu jusqu’où j’vais dans mon obsession. T'apprêtant à entrer, je t'en empêche à la dernière seconde « Hey, t’es bonne » J’empoigne tes hanches et hop, collision, je te ramène contre moi pour t’embrasser plus langoureusement. Nos langues se caressent et dansent l’une autour de l’autre. Ça m’avait manqué bordel. « J’pourrais pas le faire après.. On va puer de la gueule » Charmant j’sais.

J'suis stressée. J'suis rarement stressée parce que j'ai un sacré sang froid mais là j'me liquéfie sur place. Je vais me faire pipi dessus. J'ai pourtant déjà eu des rendez-vous avec des mecs, pleins même, sans me vanter. Mais ce soir je suis particulièrement stressée, j'ai limite envie de vomir. Parce que je sais pas comment me comporter. Je sais pas si je dois t'embrasser, si je peux être proche de toi. On s'est toujours vu en privé, que tout les deux, chez moi ou à la WH. C'était naturelle pour nous, mais là comme ça, devant tout le monde en public c'est une première. Alors je réajuste dix fois mes cheveux et ma robe avant d'arriver devant toi. Je veux être parfaite, je veux que tu me trouves belle et pas seulement fun quand on s'envoie en l'air. J'me colle directement contre tes lèvres parce que clairement j'en ai envie. Et puis j'essaie de me détendre un peu, je peux pas m'empêcher de voir à quel point t'es beau ce soir et que tu me plais encore plus. J'te charrie un peu avec le riz, parce que j'ai cru comprendre que t'aimais pas trop ça. D'ailleurs, ça me fait plaisir que tu acceptes quand même d'en manger, pour moi. Petit effort que je note. « Tu veux qu'on demande à visiter les cuisines ? On a le droit, ça peut te rassurer ? » J'ai aussi cru comprendre que t'avais un soucis avec l'hygiène et les bactéries. Je sais pas encore jusqu'où va ta phobie mais en tout cas j'essaie de t'aider un peu. Et alors que je m'apprête à entrer dans le restaurant, tu m'attrapes pas les hanches, me gratifiant d'un "t'es bonne" qui m'arrache un sourire aux lèvres. En temps normal, n'importe quelle fille se serait offusquée, parce que c'est pas très respectueux de dire à une nana qu'elle est bonne. Mais moi, je sais que ça veut dire que t'as du plaisir à me regarder alors je colle volontiers mon corps contre le tiens quand tu viens m'embrasser langoureusement. Je passes mes bras autours de ton cou et je me fais pas prier pour prolonger l'étreinte que tu m'offre en pleine place public. « Je peux tenir en apnée presque 1mn20 donc au pire j'arrêterais de respirer. » Je rigole contre tes lèvres et je viens d'embrasser à nouveau, doucement cette fois, tendrement presque. J'aime cette folie que tu m'apportes, celle qui me permet de pouvoir être moi même, mais j'aime aussi cette affection que tu te gênes de moins en moins à m'accorder. Je vois une autre facette de toi, plus protectrice, plus viril presque et ça me plait. Au moment où j'ouvre les yeux pour te contempler et te proposer d'entrer, un flash me démonte les yeux et je vois un bonhomme qui se mets à courir dans le sens inverse. Et merde. J'te lâche immédiatement et j'hésite deux secondes à lui courir après pour lui démonter sa gueule. J'me retiens. Ça sert à rien et au final je m'en fou. « J'espère que t'es photogénique parce que tu vas bientôt faire  la couverture d'un magasin je pense. » Ça me fait un peu rire mais en même temps je suis désolée pour lui, parce que s'il aime sa tranquillité et le fait d'être discret, avec moi c'est un peu loupé. « J'suis désolée que tu sois obligé de subir ça Phin. T'as encore le temps de me dire que tu préfères qu'on annule tu sais. » Ou même que tu veux plus être avec moi. Je veux pas, je peux pas te laisser partir en fait, mais c'est mon quotidien et quand on est pas habitué, ça peut vite devenir relou.

« Non, pas de visite de cuisines. Ils vont cracher dans mon assiette après qu’on soit parti » Ouais, ils vont croire qu’on ne leur fait pas confiance et ce sera pire. C’est dur d’être moi hein, en plus d’être obsessionnel-compulsif, j’suis aussi atteint de paranoia, ça mérite un levé de pouce. Et hop, avant qu’on ne s’aventure à l’intérieur, j’agrippe tes hanches, j’aplatis mes grosses lèvres sur les tiennes et je pars chercher ta langue qui m’a tant manqué. En définitive, cette femme est à moi ok ? Alors t’as pas honte de moi en public ? Tu ne m'attraperais pas comme ça sinon.. « Sacrés poumons.. » Ma presque petite-amie à les facultés d’une truite arc-en-ciel, don’t be jealous. Dès que tu poses ta bouche sur la mienne, j’en oublie notre précédente dispute. Tout semble avoir été enterré. Enfin, j’espère que c’est le cas. Je t’ai peut-être plus blessée que tu ne m’as involontairement blessé avec Elliot & co. Notre baiser se rompant, j’suis tout à coup surpris par un éclair lumineux. Késako ça ? Il va pleuvoir ? J’ai tchecké la météo juste avant de partir, pas de pluie en vue. « Qu’est-ce que c’était ? » Suivant ton regard, j’aperçois un mec détaler avec un appareil photo. « QUOI ? La couverture d’un magazine ? LOL » J’sais pas ce qu’ils vont bien pouvoir raconter sur moi, étant donné que j’suis plutôt discret comme gars. Ouais, ils vont rien trouver à se foutre sous la dent. « Annuler une paella ? C’est le truc que je déteste le plus au monde, je peux pas louper ça » Ironie bien sûr. Nan, mais je m'en fous d'être à la UNE de la presse à potins. Rien à battre. J'enroule ensuite mon bras au tien afin de te guider à l’intérieur. Bon, on va essayer de ne pas trop se coller à la fenêtre pour donner matière à ces connards. Quoique.. Pour une fois que j’attire la lumière. Bref, une fois dans le restaurant, on nous installe bien au fond pour respecter notre intimité. Loupé pour les photos volées. Le mec qui s’occupe de la salle tire ta chaise pour t’installer et moooi ? Je dois me démerder. M’asseyant alors comme un grand, je pars rapidement chercher une de tes mains sur la table pour emmêler mes doigts aux tiens. « J’suis désolé pour tout ce qui s’est passé depuis la dernière fois.. J’suis désolé pour ton amie décédée, désolé de t’avoir malmené avec Dylan. Je te trouve magnifique ce soir, je te mérite vraiment pas Hope Kennedy »

hj : désolée, c'est à chier, j'essaie de me rattraper prochainement  

Ils vont quoi ? Mais.. enfin. Je secoue la tête en rigolant. T'es parano en plus d'avoir un soucis avec les bactéries ? Putain mais j'ai vraiment pioché le gros lot. « Comment ça se fait que t'ai si peur des bactéries alors que t'en manipule en laboratoire ? Et que tu n'hésites pas à fourrer ta langue et tes doigts dans mon vagin ? » Oui parce que bon même si depuis plusieurs semaines à part toi, y a que des tampons qui rentrent là-bas dedans, ça n'empêche qu'un vagin c'est pas un endroit super super super sans bactéries quoi. Bref, j'me laisse me faire rouler une pelle sur le trottoir par tes soins, c'est pas super intimiste mais tant que t'es collé à moi, ça me va. J'suis pas super à l'aise avec les démonstrations en public, seulement toi, c'est trop bizarre parce que ça me rend folle si au contraire, je peux pas avoir un contact physique avec toi, peut importe où on se trouve ! Alors j'enroule mes bras autour de ton cou et je profite de ce moment. Tu sens bon, t'es beau, j'te kiffe. J'le pense tellement fort pour que ça se voit dans mes yeux sans que j'ai besoin de le dire. Après est-ce que tu sais lire dans mes yeux ? Je sais pas. J'espère pas tout le temps. Parce que le jour où je vais prier pour que tu partes faire un truc parce que j'aurais envie de chier, je serais contente que tu lises ça nul part ! En tout cas, je profite de ce petit moment doux entre nous, je t'embrasse encore une fois parce que je m'en lasse jamais et puis je perçois un flash qui me démonte la gueule. J'suis à deux doigts de réserver le même sort au mec qui vient de nous prendre en photo, en toute impunité. Putain mais y a vraiment des gens qui gagnent leur vie en prenant des photos de moi qui va bouffer du riz dans un resto ? Les gens sont fous ! J'ai les nerfs un peu. J'suis désolée pour toi, je veux pas que t'aies à subir ça. Moi je voulais faire comme ces personnalités médiatiques qui cachent les personnes qui partagent leur vies privés. Loupé ! Je grimace un peu et je te propose d'annuler la soirée si t'as pas envie que ça aille de pire en pire. Toi tu prends ça à la rigolade et tu m'embarques dans le resto. Ça m'arrache un putain de sourire, parce que tu t'en fou de tout ça, tu préfères rester avec moi. Une fois à l'intérieur, on a la chance d'avoir une place pas à la fenêtre déjà. Une fois assis, tu viens immédiatement enlacer une de mes mains avec la tienne. Wow mais t'es romantique ce soir ?! Ça dénote totalement du Phineas habituel qui me parle de cul bien salace et qui me fait des cunni digne du film Coup de Foutre à Notthing Hill ! Et puis tu me fais une espèce de mini déclaration trop mignonne et moi je sais pas trop où me mettre. On me fait pas ce genre de déclaration. En général je suis le plan cul, ou la bonne pote. J'suis pas la fille au centre de l'intérêt de quelqu'un comme toi, quelqu'un de bien. « C'est pas grave ok ? C'est passé ! Moi aussi je suis désolée que ça t'aies fait du mal.. L'avantage c'est que maintenant ça arrivera plus. » Bah oui comme je couche que avec toi, on aura plus ce problème. « Merci pour Ariana, d'être venu à l'enterrement avec moi. T'étais pas obligé et t'es venu. Ça veut dire beaucoup pour moi. » Je prends une grande inspiration et je plante mon regard dans le tiens. « C'est moi qui te mérites pas. T'es parfait Phin, j'ai peur de te casser avec mes problèmes d'héritage, de réputation, de paparazzi. Moi tout ce que je veux c'est être avec toi. Mais j'ai peur que pour toi, mon monde ce soit trop et que tu t'enfuis. » J'ai peur de te perdre ouais, j'me suis attachée à toi bien plus que je ne le pensais. « Tu sais si jamais tu veux plus être avec moi tu me le dis hein ? Faut pas que t'es peur que je te fasse disparaitre où un truc dans le genre. » Euuuuuuuh.. « J'viens vraiment de dire ça ? » J'me mets à rire toute seule. « Tu veux vraiment être avec une tarée qui à la possibilité de te faire disparaitre ? » J'suis à moitié sérieuse. Pas pour la disparition, j'te demande si tu veux vraiment être avec moi quoi.

J’en sais rien. Pourquoi les microbes m’effraient autant ? C’est peut-être depuis que ma soeur a déclaré un cancer que j’ai psychoté sur les maladies. Je sais, le cancer ne s’attrape pas par la salive ou d’autres sécrétions, mais pour avoir côtoyé les hôpitaux très petit, je me suis fait tout un monde de la maladie. La mort me fait flipper, elle peut prendre n’importe qui, n’importe quand, sous forme microscopique en plus « J’ai des gants en labo’ et euh, super, maintenant j’ai l’impression que ton vagin grouille de bestioles dangereuses, j’en avais pas besoin Hope, surtout pas maintenant » Pas maintenant ouais. Merde, tu te rappelles pas que j’avais quelques problèmes à l’idée de me retrouver entre tes cuisses ? Damn, tu viens d’en rajouter une couche. Qui sait, peut-être que tu vas m’aider à vaincre ma phobie.. Regarde, je te roule une pelle et j’sais que ta langue est colonisée de germes. Applaudissements nan ? Malheureusement, notre instant est rompu par un flash de paparazzi. J’comprends pas ce qui m’arrive. Sur le coup, je crois que c’est une mauvaise blague. J’savais pas qu’on te pister 24h/24. J’vais peut-être avoir ma gueule imprimée sur du papier. C’est du délire. J’suis dans le déni, je te tire à l’intérieur, comme si cela ne m’atteignait pas, parce que ça ne m’atteint pas en fait. Qu’est-ce que je peux y faire ? Je ne vais pas m’arrêter de te fréquenter pour des photos. Nous asseyant ensuite autour d’une table, en face-à-face, j’attrape rapidement ta main en zieutant ta manucure impeccable. Allez, pète un coup et ravale ta fierté Abernathy. Tu crois que ça n’arrivera plus ? Et si j’étais pas assez satisfaisant au lit, j’suis une calamité. Je tiens pas sur mes bras pour te prendre. Des fois je prends la mouche et je suis tout piquant comme un cactus. Wow, mais calme toi. Arrête de me faire flipper, tu veux vraiment que je finisse par partir en courant ? Cache-moi tout ça, je veux continuer de vivre mon rêve éveillé moi. « Me faire disparaître ? Comment ça ? Qu’est-ce que tu racontes ? Pourquoi tu m’éliminerais ? » Si jamais je merde, ta famille va me buter et me donner à des piranhas ? J’vois pas du tout où tu veux en venir. Bordel, j’ai mis les pieds dans la mafia américaine. J’vais finir avec une balle entre les deux yeux parce que j’aurais dit un truc de travers à un gala de charité pour les enfants victimes de la rougeole « Hope, est-ce que tu tiens vraiment à ton héritage au point de suffoquer comme ça ? Est-ce qu’il n’y a pas de gens qui te connaissent assez pour savoir que les propos de ta mère valent que dalle ? J’sais pas.. Tu me fais de la peine. Je tiendrais aussi longtemps que je pourrais moi.. Mais j'suis pas invincible et pas habitué à ton monde.. »

T'as des gants.. Bah ouais c'est une bonne raison. Par contre je pensais pas que ma vanne d'après elle ferais un flop à ce point. Mais t'as pas tort, on baise déjà plus à cause de cette histoire à la con, c'était peut-être pas une bonne idée de faire une blague pareil. Je vais éviter de faire une blague en disant qu'avec un peu de chance tu pourrais croiser les bactéries de ton meilleur pote.. « Dans ce cas là, tu devrais porter des gants tout le temps. Y a des gens qui font des trucs bien plus bizarres tu sais ? Oui pardon, c'était pas drôle. » Mais quel fragile ! Je lève les yeux au ciel et je prie le bon dieu pour que tu me fourres ce soir parce que j'suis en manque. Le pire ? Je pourrais même pas aller voir ailleurs parce que j'en ai pas envie. T'es chelou comme mec. T'es arrivé dans ma vie avec ta queue et un pétard, tu m'a probablement tellement soulé que je me suis endormi dans mon jaccuzi, tu m'a fait le coup du zizicoptère, tu m'a baisé en me racontant des conneries, t'as inondé mon téléphone de tes messages et maintenant j'arrive pas à te sortir de ma tête. On est d'accord que comme rencontre/relation c'est hyper chelou ! Personne s'attache autant comme ça à quelqu'un de si étrange, parce que t'es étrange Phin, on va pas se mentir. Mais t'es exactement ce que je veux et c'est perturbant pour moi, parce que t'es pas de mon monde, alors allier les deux, avec une mère comme la mienne c'est pas évident et ça me fait peur surtout. J'ai peur de ce que je pourrais ressentir pour toi si je me lassais totalement aller, alors que j'ai la phobie de l'engagement. Je chasse cette pensée de mon esprit quand tu m'embarques avec toi dans le restaurant. Petite table presque romantique dans un coin intimiste du restaurant, pas mal. T'en profite pour être doux et moi je foire tout. Putain mais je suis tellement douée que je vais faire fuir le mec le plus fou de la terre.. « Mais non mais personne va te faire disparaitre, je disais juste ça pour toi. Que tu te retiennes pas de te barrer en courant parce que tu penses qu'on aurait les moyens de te faire disparaitre quoi... » Je lève les yeux au ciel et je caresse ta main entremêlé avec la mienne. « Pars pas, c'est tout ce que j'essaie maladroitement de te demander. » Je soupire parce que j'ai chaud, mon visage doit commencer à avoisiner la couleur rouge pivoine. Puis ce que tu me dis, ça me fait un peu de mal. Je me rends compte à quel point je porte un fardeau sur les épaules et que celle-ci sont voutées. « Je tiens à ce que mon nom veut dire, à ce qu'il inspire, à ce que mon grand-père a fait avec. L'argent en soit, c'est confortable mais je m'en fou. Ce sont les responsabilités qu'incombent un nom pareil qui parfois me dérange. Enfin non c'est la société chez les riches qui m'emmerde. On doit toujours être parfait, docile et pompeux. Si des tas de gens savent que Caroline est une connasse. Mais ca reste ma mère, il parait.. » Je fais une petite pause, le regard un peu peiné. « J'te fais de la peine ? C'est à dire ? » Ouais je comprends pas trop et j'y vois quelque chose de péjoratif la dedans, je veux pas m'énerver pour rien alors que je veux passer un bon moment avec toi. « J'te rassure, je suis pas habituée à mon monde non plus, j'oublie encore parfois comment il fonctionne. Je vais tout faire pour rendre ma vie plus ennuyeuse, pour que t'es l'impression que je suis Hope Smith-madame-tout-le-monde ! » Je caresse ta main encore un peu plus en te lançant mon sourire le plus charmeur.

Des gants ? Tu m’as pris pour Hercule Poirot ou quoi ? Et je les mettrais l’été aussi nan ? J’peux pas, j’dois lutter en permanence, même si ça me bouffe toute mon énergie sur une journée. « J’ai l’habitude qu’on se moque de moi, t’en fais pas. » Ma mère la première. C’est elle qui est la plus au courant, j’ai même pas confiance en elle quoi. Je suis le gars qui peut laver son pain avant de le bouffer quoi. Et ouais, après je mange une brioche plein d’eau. Bref, ça me saoule. Ma teub est enrayée. Elle démarre plus. Enfin, ça fait un bout de temps qu’on a pas essayé et je me voyais bien tenter ce soir. Coït post paella. Malheureusement, si tu me rappelles sans cesse que ton joli minou est un nid à microbes, je vais encore plus me braquer moi, j’suis une petite nature. Et bordel, j’ai envie de te rendre heureuse, de te donner un feu d’artifice d’hormones grâce à mon attirail supersonique. J’ai envie de communier avec toi, charnellement et spirituellement. Pour cela, je déploie mes excuses, je crois que je te devais bien ça. Tu les acceptes. Je twerk dans ma tête. Et patatraaaa. Tu m’angoisses subitement avec une question de disparition. J’ai plus de salive. C’est sec in my mouth. De l’eaaaaau. « Je ne partirais pas, tant qu’on essaie pas de me faire disparaître hein. J’tiens à la vie tu sais. J’aime l’odeur de l’essence, le chant des sirènes et la douceur de ta peau, j’veux pas mourir et ne plus pouvoir goûter à tout ça.. » Pourquoi t’as la tête comme une tomate ? Tu bronzes vite sans soleil toi. Est-ce que j’ai dit quelque chose qui ne fallait pas ? Je t’ai blessé ? Sorry, je dois lâcher ta main. J’attrape la carafe d’eau et je nous sers. J’avale ensuite mon verre d’une traite tout en t’écoutant me répondre. J’crois que je comprendrais jamais tout ce que tu as pu vivre depuis que tu as vu le jour. J’suis un Abernathy. J’ai grandi en HLM, dans une maison pavillonnaire et un immeuble qui sent le shit. J’pourrais jamais savoir ce que c’est une vie de Kennedy. « Tu me fais de la peine parce que j’ai l’impression que tu es prisonnière d’un monde qui ne te convient pas en intégralité. Tu ne peux pas être qui tu veux. Tu vis dans la méfiance. Tu tombes sur des crétins qui font que tu as peur de te lâcher.. Tu ne me fais pas pitié hein. Tu me fais mal au coeur, parce que tu es une fille exceptionnelle qui pourrait encore plus briller loin de tout ça » Rah non, ne me dis pas ça. Je ne voulais pas que tu te sentes obligée de te changer pour moi. « Non.. » soufflais-je en récupérant ta main pour te rassurer comme je pouvais. J’suis en apprentissage là, j’enchaîne les bourdes. Je prends à mon tour des couleurs. Et un serveur entre soudainement en piste et rompt notre instant. « Madame veut manger une paella. Si vous pouviez aussi nous mettre un peu de vin, j’ai besoin de la rendre ivre pour me la faire » Oh putain. Non, n’appelez pas les keufs. J’vais pas la violer, on est.. presque ensemble. Je racle ma gorge et perds mon sourire niais « Oubliez ce que je viens de dire, c’était de l’humour. Juste, si j’pouvais avoir un supplément de moules.. » Je m’enfonce. Help. Fais quelque chose, dis lui que je suis pas dangereux comme type.

« Non mais c'était pas une moquerie. J'étais sérieuse. C'est peut-être un peu bizarre mais si tu veux porter des gants.. ça me gêne pas. » C'est même carrément étrange, mais ça peut être excitant de faire l'amour avec un mec qui porte des gants en latex, comme si j'étais une oeuvre d'art que tu manipulerais avec précaution. J'ai des délires chelou, mais c'est un peu pour ça que ça match bien entre nous, parce qu'on est pas très net dans notre tête. Enfin je vais y aller doucement quand même histoire que tu prennes pas peur et que tu te barres pas en courant, comme quand je te parle de la possibilité que ma famille a à te faire disparaitre. Ouais je suis le genre de meuf au premier rendez-vous qui parle de ça.. Tu comprends mieux pourquoi je suis célibataire ? Les autres ont tous disparu LOL. « Personne va te faire disparaitre. Promis. Ou pas. Non je déconne. » Je rigole comme une gamine. « J'arrête. » Je souris, fière de ma vanne, comme une gosse de 8ans. « Attends ! T'aimes l'odeur de l'essence ? C'est moi qui devrait avoir peur que tu me foutes le feu dans la nuit en fait ! » C'est super désagréable comme odeur, comment tu peux aimer ça ? T'es un pyromane ? Tu vas me foutre le feu au cul ? Je l'ai déjà. AHAH. Tu lâche ma main et j'te regarde te servir un verre d'eau. Et moi si j'en veux j'me sers comme une grande c'est ça ? Par contre tu résumes assez bien ma situation. Je vis dans un monde qui en effet ne me convient pas vraiment. Je ne peux pas être qui je suis et je pourrais être tellement plus épanouie si ma mère ne contrôlait pas tout ce que j'ai. Y a que toi qu'elle ne contrôle pas, mais est-ce que je t'ai ? Là est la question. Mais quand je te dis que je pourrais changer pour toi, tu me dis seulement non. Pas plus d'explication et pas le temps, le serveur nous interromps. Je te regarde t'enfoncer devant lui en riant. « Mettez deux bouteilles, j'ai besoin de le rendre ivre pour me le faire. » Voilà, comme ça quitte à ce qu'il te prenne pour un fou, on sera un couple de fou. « Double ration de moule pour lui, avec le moins de riz possible. Et dites au chef que Hope Kennedy est là, et que s'il ne se lave pas les mains trois fois avant de mettre des gants stérile pour faire nos assiettes, je ferais fermer son restaurant. Mon petit ami est très .. méticuleux sur les conditions de préparation de ses plats. » Je gratifie le serveur d'un grand sourire avant qu'il n'aille dicter tout les directives que je venais de donner. « Prends pas peur ! Le but c'est qu'à la fin tu me demande en mariage, comme ça on nous offre le repas et en plus on se marre bien » Petit clin d'oeil et sourire espiègle. Qui a dit que parce qu'on a de l'argent on doit obligatoirement payer ? Les faux mariage et les resto basket, c'est drôle aussi.

Phineas Abernathy est en train de dîner aux chandelles sans chandelles avec une beauté divine. Je crois que j’hallucine. Je m’en fous si ta famille de reptiliens me fait disparaître demain, j’aurais au moins vécu un joli rêve éveillé. « Tu n’aimes pas l’odeur qui émane des stations services ? T’as raté ta vie. Ça me fait planer moi » Pourtant j’ai pas grandi près d’une station Shell hein, c’est juste que ça me rappelle de bons souvenirs. Ça me rappelle les nombreux arrêts que nous faisions lorsque nous partions en voyage avec ma soeur. Quand on traversait la frontière suisse pour aller en Italie, en Allemagne ou encore en France. Quand ma petite soeur avait retrouvé assez de forces pour affronter l’extérieur, son bandana multicolore sur son crâne.. Bref. J’vais pas parler de cancer à table. Je chasse alors ces souvenirs et je me concentre sur toi, sur ton histoire et ce qui t’empêche d’être toi. T’es une rivière de diamants, mais à cause de ta mère, c’est comme si tu restais emprisonnée dans ton écrin et ça me fout les boules. J’veux que tu sois qui tu es vraiment au fond de ton coeur, j’veux pas non plus que tu te popularises pour ma petite gueule.. Peu importe, un serveur nous interrompt et à partir de là, j’enchaîne les gaffes. J’suis pas un violeur, j’ai l’aspect d’un violeur ? Ouais bon, y a pas spécialement de portrait craché du parfait violeur. Ouf, tu voles à mon secours avec ta cape de super-héroïne trop sexy. Naaaan. Tais-toi. Pourquoi tu la ramènes sur l’hygiène. Je vais encore plus inspecter mon assiette maintenant. « C’est n’importe quoi, elle raconte n’importe quoi cette fille, je la connais pas, c’est elle qui … » Le serveur nous dévisage tour à tour et finit par s’en aller en direction des cuisines. Un brouhaha commence à régner en salle. Mes joues sont bouillantes. Je boude en m’affalant dans ma chaise. Je hais qu’on étale mes phobies débiles en public, je hais ça. « Quoi ? J’ai pas peur, tu m’as humilié, ENCORE » râlais-je en détournant mon regard vers les tables voisines. « Je demanderais jamais la main d’une femme dans un restaurant espagnol. Thaïlandais plutôt. » Je ris tout seul comme un con, mes mains en lévitation au dessus des accoudoirs de mon siège. « Non, si jamais je voulais épouser une femme, je pense que ce serait moins conventionnel que ça. » Reportant mes prunelles noisette vers toi, je soulève en parallèle mes jambes sous la table et cogne violemment mon genou sur cette dernière. Cri de douleur. Séisme sans précédent. Les verres tombent. Le mien se vide de son eau sur la nappe. « TOUS AUX ABRIS ! » criais-je pour faire diversion. Minable diversion j’sais.