Je fronce les sourcils en faisant une grimace. Elle a une façon de parler qui me répugne parfois mais ça fait partie d'elle. Le dirty talk sans Pheobe, ce n'est pas le dirty talk, ou inversement, ça va de soi. « non je suis plutôt du genre, mamies toutes crouteuses et toutes ridées tu vois. » je plaisante, mais qu'est-ce qu'elle veut que je réponde à ça moi ? On quitte de table, on range toutes nos crasses et je demande à Phoebe si elle veut bien sécher avec moi. J'ai l'impression qu'elle a mal pris ma question. Hey, y'a pas mort d'homme, t'es pas obligée... « non, ne le prends pas comme ça... je veux juste... rester ici. » près de toi, mais ça, je n'arrive pas à le dire, mais tu le comprends pas vrai ? Avec mon sourire presque tordu et mes yeux qui brillent de mile feu quand les tiens croisent les miens. J'en reviens toujours pas. Après tout ce temps, elle me veut moi, moi dans sa vie et rien que moi. Faut pas que je m'emballe mais... en fait si je m'emballe complètement, je suis trop happy. « t'es vraiment motivée toi ! moi après manger j'ai besoin de faire ma petite sieste, pas du sport. » je suis un papy pas sportif du tout. Décorer son intérieur, mbof, why not ? Sauf que je suis pas très créatif et pas très original. Je préfère faire la carpe dans l'herbe, c'est bien mieux. « puis je suis tellement maladroit que je risque de foutre le feu si je touche à quoi que ce soit dans ton château. » je souris comme un enfant. Allez, on va dehors. Et je la laisse pas négocier, je trouve moi-même la sortie dans le jardin et je lève la tête vers le soleil en fermant les yeux. Comme c'est agréable.

Tu veux rester ici ? Avec moi ? Dans ma piaule hantée qui te donne la chair de poule ? Je te donne envie de faire l’école buissonnière, est-ce que je dois bien le prendre ou non ? J’suis définitivement de mauvaise influence ou alors c’est toi qui l’es ! L’idée ne vient pas de moi après tout. Han, tu me dévergondes. Le truc, c’est que je psychote. Qu’est-ce qu’on va faire ici, juste tous les deux ? Traîner ? J’ai plus l’habitude. Encore moins avec toi. « Comme tu veux » Je hausse mes épaules, tords ma bouche dans tous les sens, mon regard déclinant vers le parquet entourant mes chaussures. « Pyromane va ! Pas touche à mon château » Je relève ma frimousse et jette un coup d’oeil à la bâtisse nous entourant. Ouais, c’est un petit château. Je l’aime et j’aime les habitants invisibles qui s’y trouvent et qui font parfois de mes nuits des nuits blanche. Grattant nerveusement l’arrière de mon crâne, je te regarde ensuite passer à côté de moi pour rejoindre l’extérieur. Mes chiens, mes deux gros chihuahuas se lèvent de mon canapé dès que tu ouvres. Je te poursuis alors comme une folle pour éviter que tu les coinces dans l’embrasure. Ils sont petits et t’es maladroit comme type hein. Le couple de toutous s’enfuit sur la pelouse et je te retrouve là, juste devant, en train de te faire aveugler par monsieur soleil. Tes paupières closes, le visage apaisé, je souris avant de te pincer les côtes « Il ne manquerait plus que la piscine hein » J’tire ensuite sur la manche de ta chemise et je t’entraîne un peu plus dans mon jardin peu entretenu. Au fond, on peut distinguer une serre me servant à cultiver quelques plantes, sinon, c’est un putain de terrain vague. Y a un tas d’objets rouillés dans un coin, un canapé troué et gorgé d’eau par la dernière pluie. C’est le bordel. J'ai juste pas d'homme dans ma vie pour m'aider à débarrasser tout ça. On arrive par la suite au milieu de la parcelle et je m’immobilise « Ici c’est pas mal » Je m’écroule alors sur le sol en t’attirant avec moi dans ma chute volontaire. Je m’allonge totalement, une main sous ma tête et je fixe le ciel bleu azur squatté par quelques nuages « Oooh, on dirait un peu ton service trois-pièces là !! » m’écriai-je en pointant la forme cotonneuse en question. Je m'esclaffe et camoufle ma bouche moqueuse pour reprendre mon sérieux « Et tes parents vont bien ? Toujours à la Nouvelle-Orléans ? » te demandais-je en pivotant ma frimousse pour me retrouver très proche de la tienne, trop proche. Je sens ton haleine pas fraîche qui se fracasse sur ma peau et wow.. Tes yeux.. c'est le naufrage. Phoebe coule dans ce bleu si profond..

Je fais comme chez moi, après avoir rangé mon diner dans la cuisine, je me permets d'aller dehors et je contemple la vue du jardin, comme un papy en se levant le matin. Je sens deux boules de poil me frôler les pieds et je me sens con car j'avais même pas remarqué ses chiens. C'est con, je suis allergique en principe. Mais je survis pour le moment, ça va. Phoebe m'attrape par la suite pour s'enfoncer dans le jardin et je peux pas m'empêcher de me demander ce qu'elle fout avec tout ce bordel à l'extérieur. « t'sais que tu pourrais faire une brocante ou donner ça aux petits pauvres ? c'est pour quoi ? pour tes amis imaginaires ? » que je dis pour la taquiner. Je sais qu'elle aime communiquer avec les esprits. Que voulez-vous, une passion comme une autre hein. Moi c'est youporn, elle c'est les fantômes. Bam, elle m'envoie en arrière avec elle et je m'écroule sur l'herbe. Ok, heureusement que je suis pas un papy sinon elle venait de me casser le  les os des fesses. Elle ne sait rien faire en délicatesse. On parle de moi, mais elle, c'est un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je fronce les sourcils et je pouffe en regardant la soit disant forme de mon pénis dans le ciel. « t'es gentille toi, il a grandit tu sais, puis il est pas si tordu. » répondis-je en essayant de comparer dans ma tête. C'est vrai, ma quequette, elle l'a déjà vue, elle l'a déjà goûtée aussi. Erk, trop bizarre de repenser à ça. ça me rappelle encore que j'ai été qu'un vieux puceau de sa mort. Je sens qu'elle se rapproche et, fatalement, je tourne la tête par réflexe. Ce qui fait que son visage est très, très proche du mien. Ses lèvres aussi, et j'ai l'impression qu'elle en train de me lancer un sort pour que je succombe à elle. « tu tiens vraiment à parler de mes parents ou tu veux... m'embrasser ? » je souris et je me pince les lèvres en sentant son souffle me chatouiller le nez. « si tu me lances un sort pour que je craque, c'est de la triche. » je regarde son épaule, sa nuque et j'y laisse l'empreinte des mes doigts, timidement, avec un peu d'hésitation. Rah ça se bouscule fois mile dans ma tête, c'est horrible. Mais... je me sens bien, avec une fille ouais. Je me sens pas tendu, j'ai pas peur, je suis pas obligé de calculer mes faits et gestes de peur de paraître ridicule ou de me faire remballer.

Il fait bon aujourd’hui. L’air n’est ni trop frais, ni trop chaud. La température parfaite. Seulement, dès que je m’approche un peu trop de toi, c’est comme si je m’approchais de l’astre le plus brûlant que nous connaissons tous, le soleil. « Rah, va chier Griggs. J’ai pas encore les muscles qui faut pour foutre tout ça à la déchetterie » Quelques pas plus loin, sur ma pelouse mélangée à de la mauvaise herbe, je nous attire au sol pour qu’on se cale et qu’on observe le ciel au-dessus de nous. Une forme suspecte capte toute mon attention, j’ai les idées mal placées et alors ? « Je ne crois que ce que je vois monsieur » Je ne vais pas te dire que je n’ai plus aucun souvenir de ta teub, sinon tu vas pleurer comme un gros bébé auquel on aurait dérobé sa sucette. Mon rire s’éteignant peu à peu, je pivote ma bouille vers toi, beaucoup plus sérieuse et songeuse à la fois. Le temps s’arrête. Je suis dans une autre dimension, là où je me permettrais de passer ma main sur ta joue pour l’englober et guider ton visage au mien. Dans cette dimension, je me permettrais aussi de t’embrasser le plus langoureusement que je peux. Je te chevaucherais, m’étalerais sur toi, ma respiration haletante comme jamais.. Je prendrais le risque de te chauffer et de me manger un vent pour la seconde fois.. Stop, reviens parmi nous Phoebe. « Je n’ai pas besoin de sort pour que l’on craque pour moi LAS-ZLO. Et ne prends pas tes désirs pour des réalités veux-tu » Prenant un petit air hautain, je me retourne vers toi, sur le flanc, mon bras replié pour que ma main me serve d’appui-tête. Tes doigts effleurent à peine ma peau claire, je pourrais frémir, mais je m’en interdis. Non non, tu ne me fais aucun effet. Regarde, je le vis bien hein, j’suis pas en arythmie totale, rien. Merde, tu vois que je suis en défaillance ? « Oh.. » Passant au-dessus de toi, mes seins s’écrabouillant sur ton torse, je pique une pâquerette près de ton épaule la plus lointaine. La faisant ensuite tournoyer entre mes doigts, je la coince au sommet de ton oreille pour te rendre plus féminin « Han, mais qu’est-ce que vous êtes charmante miss Griggs. Vous êtes aussi très mystérieuse, vous ne me racontez rien de vous et j'commence à être frustrée »

Ben moi je crois que si, je dis pas que t'as vraiment des pouvoirs ou je ne sais quoi, mais t'as ce truc que tu dégages qui fait que tu me plais. Des ondes positives, ça peut être ton parfum, ton rire, ta bave, j'en sais rien, je suis juste attiré à toi comme un aimant. Je suis le genre de type qui se protège beaucoup des filles depuis qu'une certaine m'a brisé en mile morceau. Avant, c'était à peine si j'osais regarder une nana dans les yeux et lui répondre quand elle me posait une question dans la rue. J'ai plus trop de problème avec Phoebe, je vous jure, c'est... magique, j'ai pas d'autres mots. Là, je me sens bien avec toi, mais quand je vais rentrer chez moi et voir une meuf sur mon chemin, je vais paniquer. Je la taquine et je souris en coin en fermant les yeux, ébloui par le soleil. « mouais, c'est peut-être vrai. » que tu n'as pas besoin d'un sort pour que je craque sur toi. V'voyez l'assurance que j'ai là ? Je retrouve la vue quand quelque chose me fait de l'ombre et je vois Phoebe, tranquillement appuyée sur moi, ses seins juste devant mon nez en train de chipoter dans l'herbe. Ok, panique pas, ne crie pas, c'est juste. une. gonzesse. sur. toi. Je me pince les lèvres quand elle me dit qu'elle est frustrée. C'est tout moi ça, je ne parle pas beaucoup, je suis juste... inintéressant en fait. J'en ai presque oublié la fleur dans mes cheveux. Je la prends et je la mets moi-même dans sa chevelure blonde qui vire vers le doré avec le soleil. « c'est parce que personne ne s'intéresse à ce que pense ce vieux précoce de Laszlo, il est juste pas intéressant. » je fais un faible sourire qui ressemble plus à une petite moue et je  pose ma tête sur le côté, je me relaxe entre l'herbe et Phoebe, le soleil et mon coeur qui réagit bizarrement. «maintenant si tu as des questions précises, je peux essayer de répondre. » mais je suis pas le grand bavard de la planète. Je préfère apprendre à connaitre les gens plutôt que parler de moi en fait.

J’vais pas t’en vouloir jusqu’à ce que la mort nous sépare hein. J’ai grandi. J’suis pas rancunière. Le passé c’est le passé. Mon amitié pour toi n’a jamais disparu. Qu’est-ce que je raconte, l’amour que je te portais n’a jamais disparu. Plus je passais du temps avec toi et plus je tombais sous ton charme, et ce, dans le plus grand des secrets. Et là, aujourd’hui, je me prends la tarte de la décennie. Tu es couché sur ma pelouse. Tu es plus virile qu’à l’époque. Plus séduisant. Toujours aussi stupide. Cette pâquerette, elle aurait pu rester là, à prendre un peu plus racine, mais je l’ai tué pour être à ton contact. Je voulais te sentir sans que tu puisses m’échapper. Je t’ai pris au dépourvu, j’ai presque entendu ton coeur raté une pulsation. Cette petite fleur passe de ton oreille à mes cheveux. Je me sens belle dans tes yeux, c’est normal ? Je délire. Les nouilles avaient un drôle de goût. Je le savais, ils ont mis de l’herbe et pas des herbes de Provence, nan nan, c’était un truc pour divaguer complet. « Laszlo a toujours fasciné Phoebe, toujours. » Désormais sur le ventre, je remue mes jambes dans le vide et je souris. Tes rétines grillent sous les rayons du soleil. Je viendrais bien te servir de pare-soleil, mais j’vais éviter un énième contact déboussolant pour nous deux « Te sens-tu heureux dans ta vie ? » J’avoue, ce n’est pas une question très ‘précise’. Je peux faire mieux, vite, qu’est-ce que je pourrais te demander. Tes parents ? C’est ennuyant. S’ils étaient morts, tu me l’aurais dit. Ce que tu étudies ? Non, c’est pas ce qui changera non plus ma vie. « De quoi as-tu le plus peur à ce jour ? C’est mieux comme question non ? »

Je ne sais pas si elle est conscience de l'effet qu'elle me fait. Se sentir bien, ne pas être obligé d'avoir un masque, de jouer les faux-semblants pour à tout pris devoir rentrer dans une case de la société. J'suis différent, je sais, je ne ressemble en rien à tous les hommes de mon âge. C'est peut-être à cause de mon passé ? Surement, une histoire forge comment l'enfant va grandir. Moi j'ai grandi sans ma soeur à partir de mes 8 ans. Et d'ailleurs, je ne sais même pas si elle est en vie actuellement. « arrête de dire des conneries. » même ça, je peux pas y croire. Comment pourrais-je la fasciner ? Peut-être que maintenant oui, le temps d'une sieste dans l'herbe je la fascine, mais qu'elle dise le 'toujours', je trouve ça un peu too much. Je déglutis et je me retrouve plongé dans une ambiance totalement différente quand elle me demande si je suis heureux. Bien sûr que non je ne le suis pas, je suis le genre de personne qui garde tout, qui s'efface, qui garde une colère en lui et ça le bouffe au fur et à mesure. J'arrive pas à lui répondre et Phoebe, elle pose une autre question. Je fais une petite grimace. « j'ai peur de disparaître. ouais, qu'à force d'être transparent, je quitte vraiment la planète terre. » je souffle. C'est la première fois que j'en parle à quelqu'un. « l'abandon est ma pire phobie. » je ferme de nouveau les yeux, je sais pas, montrer ses faiblesses comme ça à une fille, ça fait pas très viril du tout mais tout le monde sait que je suis un fragile de service.

Et le revoilà, le Laszlo peut sûr de lui. Le Laszlo qui se trouve insignifiant, fade, inutile. Ce Laszlo là, il a tout faux. Dans mon regard, tu es un des hommes les plus fascinants que j’ai connu à ce jour. « T’as raison, t’es tellement ennuyant, j’me fais chier à un point » J’entre dans ton jeu. Je fronce mes sourcils et retombe lourdement sur mon dos. Mes omoplates me font mal contre la terre compactée. Je soupire. J’déploie ma main sur mon front, une visière contre le soleil ardent. Mes pensées continuent de se diriger vers toi. Détachée, en décalage avec l’environnement qui m’entoure, je reprends la parole, pour creuser davantage sur ce petit brun que j’ai perdu près du Mississippi. Ta réponse me fend le coeur. Sourcils froncés, je reviens de profil en ta direction, ma hanche pointue s’enfonçant douloureusement dans le sol. Tes yeux se referment. Je continue de t’observer, silencieusement. J’hésite. Entrer en contact ou m’abstenir. J’doute jamais normalement, je fonce, mais c’est différent avec toi. « Hey.. Tu n’es pas transparent. Tout à l’heure, je sortais de cours, il y avait du monde et la seule personne que j’ai vu, c’était toi. Certains ne te verront pas parce qu’ils n’ont pas les yeux qu’il faut pour voir Laszlo Griggs. Et tu sais quoi ? Je les plains. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent. » Déposant ma joue sur ton torse, j’englobe ton épaule opposée dans ma paume, m’accrochant alors un peu plus fort à toi. « Tu as si peur de l’abandon que tu abandonnes les autres avant qu’ils le fassent non ? Tu les doubles sans savoir s’ils t’auraient vraiment abandonné.. Tu te sabotes.. » J’sais pas, j’ai tout à coup cette impression en m’appuyant sur notre expérience à nous. Quand tu t’étais loupé, tu avais soudainement mis les voiles, peut-être parce que tu craignais que je t’envoie bouler définitivement ? « Je me trompe peut-être, je vais arrêter de me la jouer Sigmund Freud. » Je m’esclaffe contre toi. Je te fais trembloter par mon rire et je remonte mon visage près du tien. Mes lèvres s’étalent sur ta joue et s’enfuient instantanément « Phoebe t’abandonnera jamais. Elle t’empêchera de disparaître. Tu peux compter sur elle, elle est invincible. »

J'ai pas l'habitude de me confier, voir pas du tout. Non, cette Phoebe, elle me change les gars. En une journée vous vous rendez compte ? C'est bien la seule fille qui me comprenne autant. J'ai Zoey certes, mais Zoey, elle n'est pas bizarre, elle n'a pas ce truc qu'on ne trouve que chez Phoebe. Je suis touché, fin, help, je sais plus quoi dire là. Elle me coupe les mots et elle me met du baume au coeur. « toi c'est différent, t'as toujours été accro à moi. » que je dis amusé en chassant ses cheveux qui lui tombent de son visage. Regardez, rien que ça, je suis loin d'être tactile et je la touche comme si c'était ma poupée Barbie. Elle vient de me faire comprendre pourquoi j'abandonne les gens... j'ai peur et j'utilise ma phobie pour me protéger ? Je suis tordu, vraiment tordu. « tu as raison... je... j'aurais pas du t'abandonner, j'aurais dû te dire que j'étais trop coincé pour te faire l'amour. » je fais une petite moue... maintenant je me rends compte de ce que j'ai perdu. Je suis fort bien heureux d'être de retour dans sa vie et cette fois-ci, elle devra me rejeter de force si elle ne veut plus de moi car je ne suis pas prêt de la laisser filer. Le sourire de Phoebe m'illumine encore plus que le soleil. Je me redresse sur mes coudes, l'obligeant à s'asseoir pour être à ma hauteur et je glisse mon index sur le coin de ses lèvres et sur son menton. « donc ce que tu veux dire c'est que... si je viens chercher un baiser, tu ne m’abonneras pas ? » un baiser, ben voyons ! Et pourquoi pas ? ça reste chaste, ça reste mignon après de douces paroles. Je colle mon front contre le sien jusqu'à couper mon souffle quand je sens son haleine. Je souris, je frôle sa joue de mon nez et j'attends juste son feu vert pour rompre la distance.

« Accro à toi ? N’importe quoi. Cependant, j'admire ton assurance » Mes yeux roulent dans leur cavité. Ok, tu n’as pas tort. J’en ai mis du temps pour me défaire de ton emprise. Ton emprise elle était autant psychologique que physique. La phase de désintoxication a été douloureuse, extrêmement douloureuse. Je l’ai même pas voulu. J’aurais préféré continuer à me shooter à Laszlo Griggs, mais tu m’en avais empêché. Et aujourd’hui, je replonge. Tous mes efforts pour te chasser de mon esprit volent en éclats. Tes doigts m’effleurent comme si je t’appartenais. Je ne bronche pas, j’ai pas le droit. T’es particulier. J’peux pas me jeter sur toi comme je le ferais avec un autre. T’es si précieux toi. « C’est de l’histoire ancienne. Ne réitère pas ces erreurs, ce serait dommage » Avec moi, une autre, peu importe. De toute manière, quelles sont les probabilités pour qu'on veuille de nouveau faire l'amour tous les deux ? Le passé reste du passé. Damn, j’suis nostalgique. Je veux faire marche arrière, apportez moi une machine à remonter le temps ! J’veux tout réparer. J’veux revenir à l’instant où tu as fui. Je veux me relever de ce lit, te poursuivre, t’attraper dans mes bras. J’veux te rassurer, te dire que j’attendrais autant qu’il le faudra.. Trop tard. Nous sommes en 2018, ma virginité s’est envolée avec un autre. Tu plonges ton regard dans le mien et je me demande bien ce que tu y cherches. T’es doigts éveillent mon épiderme le long de mon visage. Mon coeur s’agite. Un baiser ? T’abandonner ? Qu’est-ce qui te prends ? Ma cuirasse se fendille. Tu soudes nos fronts. Nos souffles se mélangent, se tournent autour sans qu’on ne puisse réellement le voir. Et tu entres en apnée. Tes poumons sont à l’arrêt. J’suis la seule qui respire. « Si tu viens m’embrasser, tu risques d’en mourir, j’suis maudite Laszlo, c’est dangereux.. J’peux pas te perdre, j’viens tout juste de te retrouver » Humectant mes lèvres, j’enroule ensuite ma main à ta nuque. J’suis dans un film, même ma réplique elle semble être écrite. « Je ne t’abandonnerais jamais. Jamais. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en Enfer » Fais-le. Si tu en as envie, fais-le. Sois spontané, réfléchis pas, je ne t’en voudrais pas. De toute façon, tu le sais. Tu le vois dans mon regard que l’envie y ait. Rien n’a changé Griggs, rien.