Tout deux dans cette supérette à faire vos petites dépenses pour ce pique-nique improvisé, tu dois avouer t’amuser déjà comme un petit fou. Rare sont les fois où tu ne tries pas tout ce qui est bon pour la santé. Encore plus rare sont les fois où, ce que tout le monde appelle junk, prend place dans ton panier. Sauf qu’aujourd’hui, tu es bel et bien déterminé à montrer à Asia que tu es n’es pas si ennuyeux que cela et que tu es capable également de faire quelques excès. Tu crois même que tout y passe, même des trucs auxquels tu n’as jamais goûté, ni même pensé. Ça sera le moment parfait pour faire de nouvelles découvertes. Sauf qu’au bout de quelques emplettes, vous tombez face à face avec la rangée de bouteilles d’alcool et tu remarques qu’Asia louche sur celles, de vodka. « Oui oui, allons-y! » Tu serres un peu plus sa main pour lui donner du courage dans cette tâche tout de même assez ardue pour elle, du moins tu supposes, et passez à la caisse la plus proche. Voyant qu’elle sort sa carte bancaire, tu la regardes ne disant point mot, mais tu soupires. Déjà qu’elle paye pour votre week-end, que seul son compte en banque et non celui de sa famille, fait au moins vingt fois le tien, tu te sens mal. Tu aurais au moins voulu payer pour un petit quelque chose. Tu ne pourras jamais lui rembourser, ne serait-ce le quart de ce qu’elle t’offre. Toutefois, la moindre des choses est que tu attrapes les sacs que la caissière tends à Asia. Hors de question, par contre. Mais avec ce geste, tu as vivement l’impression d’être son homme à tout faire. C’est ridicule, mais tu n’y peux rien. Il ne manquerait plus que tu sois son chauffeur et tu pourrais te faire payer par les Ferrari. Reprenant sur toi, arrêtant de penser à toutes ces choses qui te feront sans doute plus de mal qu’autre chose, tu sors ton sourire qui se trouvait caché et attrape de nouveau sa main pour vous diriger vers Central Park. Dès que ton regard ce pose sur ce grand espace vert, qui aujourd’hui se trouvaient à être multicolore dû aux feuillages d’automne, ton regard s’est directement illuminé. « Bien mieux que la Statue de la Liberté, en effet ! » Tu regardes Asia, le sourire aux lèvres. Parles-tu d’elle en ce moment ou bien de la nature qui vous entoure ? Non loin de vous, se trouve un banc et tu t’y assieds, déposant ton sweat que tu avais apporté au cas où tu en aurais besoin, pour qu’Asia n’est pas froid aux fesses. Tu ouvres un sachet de fromage en grains, tout en lui demandant : « Comment tu te sens ? Ça se passe bien? » Tu ne sais pas si elle comprendra ta question, mais tu parles bien sûr des bouteilles d’alcool de tout à l’heure. « T’as pas… hm, soif ? » Au même instant, tu lui donnes une bouteille d’eau, que tu as ouverte au préalable.

Ca ne se voit pas mais je suis gourmande. Et malheureusement mon péché mignon c'est la mal bouffe mais ça tu le savais déjà compte tenu de ma passion pour la pizza. Je remercie quand même Dieu de m'avoir fourni ce métabolisme parfait qui fait je ne prend pas un gramme malgré toute la graisse et le sucre que je peux consommer. Les mauvaises addictions c'est mon truc: l'alcool, les hommes qui me font du mal, la malbouffe, l'auto souffrance. Je finirais en enfer, j'en ai conscience. Mais j'espère que je ne t'emporterai pas dans mon sillage. Je t'ai déjà causé assez de mal comme ça et c'est justement pour cette raison que je refuse de franchir le pas avec toi malgré cette proximité intense et ce besoin de te savoir près de moi. Tu m'es vital, surtout à cet instant où mon regard fut appelé par les bouteilles remplies de ce liquide transparent. Je m'accroche à toi comme à une bouée et je te supplie de prendre la fuite pour ne pas me laisser envahir, étouffer par les démons qui s’immiscent si aisément en moi. Je suis loin d'être forte comme tout le monde le pense. Ca c'est juste une façade. C'est en toute logique que je paye nos achats. Je te dois bien ça et puis c'est moi qui ait rempli plus de la moitié de notre panier. Jamais je n'attendrai de toi que tu m'offres monts et merveilles. C'est pas ton rôle et puis faut bien que mon fric serve à quelque chose. Nos sacs dans tes mains, je te montre la voir jusqu'à ce fameux parc. Et de suite je suis envahie par cette flagrante sensation de me retrouver dans un coin paisible et nom au beau milieu d'une mégalopole. Loin de la foule dense, je respire." Ravie que tu apprécies l'un de mes endroits préférés au monde. " Certes ça ne surpasse pas les vastes étendues italiennes mais ici je me sens bien et je crois que c'est le principal. Je t'adresse un sourire de remerciement à la suite de ton geste galant pour que je puisse m'installer confortablement sur ce banc. Loin d'être née de la dernière pluie, je devine le sens de ta question et passe nerveusement ma main sur les plis de ma robe avant de boire une gorgée d'eau." Ca va parce que je n'étais pas toute seule. " La solitude peut malheureusement me faire craquer trop facilement. Je te vole du fromage avant d'attraper un sachet de cacahuètes et de picorer dedans." Tu sais que je ne pourrais jamais m'en débarrasser. Ca me poursuivra toute ma vie. " La moindre contrariété et je pourrais encore tout gâcher. Je ne veux pas te faire peur, juste que tu en sois conscient.

L’un de tes endroits préféré, comme tu le dit si bien, est à couper le souffle. J’aime pouvoir voir toute cette vergeture, voir ces couples se promener main dans la main. Ce couple de personnes âgées à notre droite, un peu plus loin, qui s’embrasse. Tout est si reposant, si paisible que je pourrais aisément y élire mon domicile. Ou du moins, rester ici des heures, assis sur ce banc à ne rien faire. Simplement admirer ce qui nous entourent et ça serait encore plus parfait si je peux t’avoir dans mon champ de vision à toutes les fois. Je ne sais pas si tu t’en rends compte Asia, mais le simple fait d’être en ta compagnie et de partager ce petit pique-nique improvisé avec toi m’est d’un bonheur que, peu de personne pourraient égaler. Te voir heureuse et épanouie est quelque chose d’important pour moi et je suis heureux de voir que tu ne réfléchis pas trop à l’entrevue que tu as passé tout à l’heure. En revanche, j’aimerais bien savoir comment tu te sens, après être tombée nez à nez avec quelques dizaines, bouteilles d’alcool. Ton commentaire, me fait plaisir, non, tu n’es pas seule et tu ne le seras plus, tant que tu voudras bien de moi. Que je sois présent de corps ou pas, je le serai toujours d’esprit. Et tu sais que même si je ne suis pas à tes côtés lorsqu’il t’arrive quelque chose, tu peux m’appeler sans-souci. Je répondrai toujours présent, peu importe ce qui pourra arriver. « Tu sais Asia, je t’accepte comme tu es, avec tes qualités et tes défauts… Comme tu seras obligé d’accepter ma méthode de vie côté alimentation. Je ne suis pas facile à vivre avec mes glucides. » Je t'offres un clin d’œil. Oui, j’essaye de rendre un peu moins sérieuse cette conversation. Néanmoins, si je dois recommencer à te redonner le sourire, à t’aider à arrêter de boire de nouveau, je le ferai. Parce que je tiens à toi, que tu es importante pour moi et que ça ne me dérange pas en tant que tel que tu consommes de l’alcool. Je veux juste que tu te sentes bien, sans rentrer dans l’excès. Ça, je ne me permettrai pas une telle chose. « Mais tu sais, voyons au jour le jour ma belle. Je t’accepte comme tu es et tout ce dont j’ai envie, c’est de profiter de ce moment à deux, tu veux bien ?  » J’attrape un morceau de fromage que j’engloutis dans le temps de le dire et prends en main une canette de boisson gazeuse et en bois deux ou trois gorgées. Chose très rare en soi.

Je ne sais pas si tu te rends compte le bien que tu me procures. Cela fait des lustres que je ne me suis pas sentie aussi heureuse mais également en sécurité. Ta simple présence m'apaise. Je ne sais pas quel est ton secret pour avoir une si bonne influence sur moi mais j'espère que cette magie fonctionnera encore longtemps, que je pourrais ressentir cette paix intérieure durant des années. New York est l'une de mes destinations préférées au monde et voir que tu l'apprécies tout autant que moi m'emplit de joie. Sans compter que pour une fois, je t'apporte quelque chose de positif dans ta vie. Un petit miracle. D'ordinaire, je n'aime pas évoquer mes peurs ou mes démons mais avec toi j'ose. Après tout ce que tu as fait pour me sauver, je te dois la vérité, aussi difficile soit-elle à entendre. La solitude et l'abandon mes pires craintes en ce monde, qui pourrissent mon existence mais surtout mes rares relations sociales. Et puis l'alcool, ce mal dont je ne me débarrasserais jamais. Replonger est si facile surtout à cause de mon coeur bien trop faible pour résister à une possible énième déception. Les larmes me montent aux yeux lorsque je t'entends dire que tu me supporteras même avec mes défauts les plus sombres. Je n'ai pas l'habitude d'entendre autrui dire qu'il accepte mes côtés les plus sombres. En général ils supportent parce qu'ils n'ont pas le choix, point." Je t'interdis de dire que tu es difficile à vivre. " T'as pas le droit de dire ça encore moins de le penser, toi qui te plies toujours en quatre pour les autres et toujours prêt à accepter mes conditions parfois excessives ou injustes." Comment est ce que tu fais pour ne voir que le meilleur ? " Mais surtout comment fais tu pour supporter mon éternel pessimisme ? " Je te promet que je ferais des efforts pour être une meilleure personne, pour croire en l'avenir. " Tu m'as redonné l'envie de me construire un futur, d'atteindre mes objectifs que j'avais pu mettre de côté." Mais en retour je veux que tu me promettre d'être toujours honnête envers moi. Tu sais que t'as le droit de me faire des reproches. " Parce que y'a que comme ça qu'on pourra possiblement avancer, en étant sincères l'un envers l'autre.