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J'avais passé la nuit avec elle, comme les précédentes. Parce que c'était comme ça entre nous, je refusais de la voir aller ailleurs et sûrement que la réciproque était de mise. Son cœur, je savais cependant qu'il était divisé. Tout comme le mien. C'était d'ailleurs pour cette raison que j'avais laissé Louison en fin de matinée, pour me rendre au centre de désintox de Boston. Camila y était. Camila tentait de rester en bonne santé pour notre enfant, pour notre futur et moi, j'avais tout foutu en l'air parce que j'étais tout bonnement trop faible pour résister à l'attirance que représentait la nouvelle vice-présidente Mather. Je l'aimais, j'y pouvais rien. C'était quelque chose qui me dépassait et que je ne contrôlais absolument pas. C'était pour justement parler de cette rupture que j'avais besoin d'aller voir Camila, même si elle m'a bien fait comprendre qu'elle ne voulait plus avoir rien à faire avec moi. Too bad, on allait être parents et... ouais, nos vies allaient être liées pour toujours. Seulement, quand j'arrivais au centre, impossible de voir Camila. Elle m'avait rajouté sur liste noire ? J'y avais pensé au premier abord mais non, c'était pire que ça. Elle n'était plus dans ce centre. La semaine passée, elle avait demandé un transfert à Londres, qui a été effectif en milieu de semaine. Camila a changé de continent, sans me prévenir, et se retrouvait avec mon gamin à plusieurs milliers de kilomètres. Mâchoire serrée, boule à la gorge, je sortais, désorienté. C'était comme un choc, même si c'était tout elle dans le fond. Putain, pourquoi j'ai envie de chialer là ? Je me rendais jusqu'à la voiture, mon chauffeur toujours présent et je pénétrais dans l'automobile, sans pour autant demander à bouger. Non, j'étais resté là, presque une demi-heure à chialer en silence de ce départ prématuré. Ouais, j'avais merdé. J'avais totalement merdé et je me prenais tout dans la face. Finalement, j'arrivais à reprendre contenance, essuyant ces larmes qui avaient frayé leur chemin jusqu'à mes joues et je cherchais à ravoir un physique convenable, sans le moindre indice de mon moment de faiblesse. Indiquant vouloir retourner sur le campus, je donnais l'adresse de la Mather et je me laissais conduire là-bas, regardant le paysage qui s'offrait à moi. Quand finalement on arrivait sur place, je lui laissais le reste de la journée libre, puisque je ne pensais pas bouger de cette chambre qu'était celle de Louison. Je frappais à cette porte, celle que je reconnaissais maintenant, arborant un sourire sur les lèvres pour ne pas lui montrer à quel point j'étais tout retourné de la nouvelle qui venait de m'ébranler. « J'espère que tu n'as pas trop fait de bêtises en mon absence bébé » que je disais, la porte ouverte m'offrant pleine vue sur elle, tandis que je m'approchais pour capturer directement ses lèvres, cherchant le réconfort qu'elle me donnait à chaque fois que j'étais à ses côtés.

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J’crois bien que c’est le tour de tulipe qui m’a littéralement fracassé et conduit aux bras de Morphée. M’endormir dans tes bras est si facile. T’es un somnifère naturel, mais avec des risques élevés d’accoutumance. Enfin, tu ne m’endors pas tout le temps hein, j’dis juste qu’il est aisé de s’endormir auprès de toi. Je me sens en sécurité et complète lorsque tu es près de moi. Malheureusement, peu avant midi, lorsque j’émergeais encore lentement, j’ai senti tes lèvres tièdes baiser mon front et j’ai entendu un petit ‘à tout à l’heure’ qui ne m’a pas du tout plu. J’savais très bien où tu devais aller aujourd’hui. Tu devais aller la voir ELLE. Ainsi, je m’étais levé très peu de temps après ton départ et je n’avais rien mangé. Je redoutais le pire. Je redoutais qu’elle te pardonne et te reprenne. Qu’elle aille mieux.. Que tu changes d’avis. Retrouvant alors ma chambre à la Mather House, je m’étais rué sur mon stock d’herbe pour apaiser mes tensions. Le temps était long. Très long. Je tournais dans ma chambre comme un lion en cage. Et si tu ne revenais pas ? J’allais attendre combien de temps encore ? Je décidais alors de filer sous la douche, de me nettoyer de cette soirée mouvementée et riche en émotions. Qu’est-ce que je pouvais être idiote de penser que l’on avait encore une chance ! Et si j’voulais pas la saisir cette chance ? Trop compliquées pour moi tes histoires. Enfin propre, je retrouvais mon lit, enfermée dans mon peignoir, les cheveux séchant à l’air libre. Je m’étais installée devant mes cours, n’arrivant pas ou peu à réviser. Quelques minutes plus tard, deux ou trois coups à ma porte m’avaient extirpé de mes songes et j’étais allée ouvrir par obligation. Et ouais, j’étais vice-présidente Mather et désormais, je devais être entièrement disponible pour ma piaule. Seulement je ne retrouvais pas une tronche de ma confrérie sur ce pallier, c’était toi. T’étais là, face à moi, tout sourire, capable de m’embrasser et de m’appeler bébé. Comme si rien ne s’était passé, comme si tu étais juste sorti prendre l’air et revenu sans aller dans ce maudit centre. « J’ai juste fumé un joint » Nervosité oblige tu vois. Dégageant de l’embrasure, je te laisse entrer et je referme aussitôt derrière toi pour nous isoler. Ok, on ne va pas parler de la météo trois cent ans j’crois. Les bras croisés sur ma poitrine, -réflexe d'auto-protection-, je prends la parole en restant à une certaine distance de toi « Ta visite s’est bien passée ? Elle va bien ta petite femme ? »

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Est-ce que j'allais bien ? Non. Est-ce que je voulais inquiéter mon entourage ? Non plus. Alors je faisais ce que je pouvais pour cacher ce mal être qui me rongeait un peu plus chaque jour. Depuis une semaine, je refoule tout. Mais là, c'était bel et bien là, je le voyais. La rupture était plus qu'effective puisqu'elle a mis tout un océan entre nous. Plus de Camila dans les alentours, elle n'était... plus là. Et bordel le mal de chien que ça faisait. Mais je ne pouvais pas laisser cette douleur visible quand je suis face à Louison. Alors je me démenais pour faire en sorte qu'elle ne voit rien. J'avais donc pris le temps de sécher mes larmes, que mes yeux dégonflent et par la suite, j'avais fait le chemin entre le centre et la Mather House. Pénétrant dans les lieux comme si ce jour n'était qu'un jour de plus, j'allais jusqu'à la chambre de la Chamberlain, frappant pour indiquer ma présence. Est-ce qu'elle serait là, comme convenu ? J'en avais aucune idée. Le cœur battant que trop fort par les émotions qui me traversaient encore maintenant, je gardais cependant contenance. Et puis la porte s'ouvrait, elle était là. Pas de bêtises, juste un joint. « T'en as encore ? » Parce que je n'étais pas contre en fumer un aussi pour le coup. J'étais d'humeur à vouloir me détendre par tous les moyens et ça pouvait clairement être nécessaire pour le coup. Quand j'entrais cependant dans la chambre, ce n'était pas pour qu'elle se rapproche de moi, pour me prendre dans ses bras et qu'elle vienne à m'embrasser de plus belle. Non, j'avais droit à des bras croisés, un visage fermé et une pique en guise de cerise sur le gâteau. « Elle n'était pas là... Elle sera plus jamais là en fait » finissais-je par dire, m'asseyant sur son lit, retirant mes chaussures pour aller m'allonger de tout mon long, comme si j'étais chez moi. « Elle a été transférée à Londres, à sa demande » Et Londres, ce n'est pas la porte à côté. Pour communiquer, c'était carrément tout un autre level. Et il allait falloir que je me paye donc un aller-retour jusqu'à Londres, pour avoir cette putain de discussion.

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Est-ce que j’ai encore un joint ou deux qui traînent ? Ouais. Est-ce que j’vais t’en filer ? Pas sûr. Pourquoi t’en as besoin d’abord hein ? C’est de ma faute, j’ai mauvaise influence ou quoi ? « Peut-être bien » Je te laisse pénétrer dans ma chambre que j’ai déjà foutue en bordel et décorée à ma façon. J’sais, l’accueil est austère, mais tu t’attendais à quoi ? Je commence à me haïr de m’être laissé aller pour au final en pâtir plus qu’autre chose. Je canarde alors directement, pour ne pas laisser le suspens me bouffer. Ta petite femme. Prononcer ces trois mots, c’est s’abattre d’une balle dans la tête. Et quoi ? Plus jamais là ? Petit mouvement de recul de ma bouille. Sourcils qui se froncent. Je te regarde te débarrasser de tes chaussures pour t’allonger sur mon lit. Tu poursuis les explications et j’capte qu’à moitié. Elle s’est barrée à Londres. J’ai envie de rire. Vraiment. Je ris. Je porte ma main à ma bouche et je secoue ma moue. « Ooooh wouaaah. Bien joué. J’crois que c’est pour que tu prennes un billet d’avion et que t’ailles la sauver ! Vole Plutooooon » C’est bon, elle continue d’empoisonner tout le monde. J’crois que c’est encore pire qu’elle ait dégagé. Harassée, je me rapproche de ma coiffeuse où je m’y installe et j’attrape ma brosse pour démêler mes cheveux. « Bref, qu’est-ce que tu comptes faire ? Moi ça me casse les couilles pour rester polie. Franchement, arrête les cours, va la rejoindre et basta. Vous reviendrez quand tout se sera arrangé et moi j’serais déjà loin. J'en ai ma claque d'être au milieu d'un truc qui me dépasse. » Ouais, j’demanderais sûrement mon transfert à UCLA à la fin de l’année et je n’aurais pas à manger votre bonheur en pleine poire à votre retour, quand vous serez des petits parents tout comblés. Allez vous faire foutre sérieux. Va te faire foutre. T'as démoli mon équilibre naissant avec Liam pour m'embarquer dans ce merdier ? Quelle abrutie. Hier n’a plus d’importance pour moi, comme si tout avait été balayé en un coup de vent. J’ai mal au coeur, ça tire fort. Aussi fort que mes coups de brosse dans mes cheveux emmêlés là.

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Me retrouver à ses côtés me réconfortait. Seulement, je savais pertinemment qu'elle n'allait pas bien. Depuis hier, quand je lui ai dit que je me rendrai à ce centre, elle n'allait pas bien. Et je tentais de tout faire pour ne pas la blesser par des mots déplacés, des actes déplacés. Mais rien n'y faisait. J'étais dans sa chambre et elle n'était pas dans le meilleur état qui soit. M'installant sur le lit, me mettant confortable jusqu'à retirer mes chaussures - preuve que je ne compte pas partir de sitôt - je lui expliquais ce qu'il en retournait. Je la laissais alors faire son speech, que je comprenais plus ou moins. Il me semblait lui avoir montré à plusieurs reprises que je voulais être avec elle non? Faut croire que c'était pas suffisant. Restant calme face au volcan que pouvait être Louison, je me levais du lit pour la rejoindre à sa coiffeuse, me positionnant accroupi face à elle. « Je m'en vais pas, j'ai pas envie » finissais-je par dire, tentant de la calmer. « J'ai envie d'être avec toi, de passer mes nuits avec toi, de rêver de toi, de penser à toi » Et certes, je pensais à Camila, c'était normal. Je pensais à cet enfant qui n'avait rien demandé. Mais.. dans l'immédiat, je voulais être avec Louison, avoir cette chance d'user de cette relation qui a été bien trop vite avortée. « J'irai la voir d'ici une semaine ou deux, juste le temps d'un week-end, pour parler de comment s'arranger pour ce qui va suivre mais... J'y vais pas dans l'optique de la reconquérir pour autant tu sais, je t'ai trop dans la peau pour ça » Je finissais par m'asseoir en tailleur face à elle, le regard levé vers son visage, toujours aussi fermé. « Regarde, je suis littéralement à tes pieds » Si c'est pas beau comme image ça. J'esquissais un sourire, cherchant à avoir la même chose de son côté. Ouais, c'était pas facile pour elle, mais je tentais de rendre tout ça moins difficile à gérer, pour elle, pour moi... mais surtout pour elle.

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Je peux souffler sur ce petit banc. Je peux aussi éviter ton regard et t’empêcher de constater la tempête qui se déchaîne en moi. En face-à-face avec moi-même, je me focalise sur le miroir jusqu’à ce que tu décides de t’asseoir à même le sol, pour chercher mes prunelles. Reste où tu es, n’empire pas la situation. Et plus tu l’ouvres, plus l’émotion monte. Je souffle à tout bout de champ parce que je refuse d’y croire ou de me laisser embarquer dans ton manège. J’ai peur. Je ne te regarde pas. Encore moins lorsque tu me parles du séjour que tu vas organiser pour aller la voir au bout du monde. J’ai envie de t’envoyer ma brosse pleine de cheveux au visage pour que tu cesses d’enfoncer cette lame dans mon coeur. À ta dernière phrase, je baisse néanmoins mes yeux sur ta silhouette installée sur le sol, complètement larguée par la situation. C'est horrible, plus je reste perdue dans ton regard, plus ça pique les yeux. « Je.. » Mes épaules se soulèvent et retombent lourdement. « Comment s’arranger pour la naissance de votre môme ? De votre divorce ? Va la reconquérir, c’est ce qu’il y a de mieux à faire, jamais j’aurais cru dire un truc pareil, parce que je t’aime de tout moi, mais comment je vais gérer tout ça moi. J’ai vingt deux-ans et si notre histoire tenait jusqu’à ce qu’elle accouche, je ne veux pas m’occuper du gosse d’une autre ou être spectatrice de tout ce que vous aurez à vivre en tant que parents » Il fallait que ça sorte. Il le fallait. C’est peut-être stupide en soi de se projeter autant alors que l’on a encore rien recommencé de concret, mais j’suis comme ça. J’anticipe toujours. C’est même nécessaire pour ce cas précis. C’est pas rien putain. J’peux pas sauter à pieds joints dans une histoire aussi tordue. « Pluton arrête.. » J’ai envie de pleurer et je peux plus rien contenir. Une première larme dégringole le long de ma joue. Je pose ma brosse et je sors de mon siège pour m’asseoir devant toi, mes genoux effleurant les tiens « Je vais encore perdre, j’peux pas rivaliser entre ce qui vous unit.. Ça me fait terriblement mal de l’avouer tu sais, très mal » Mes yeux se gorgent encore plus de larmes, j’vois plus rien, juste tes contours brouillés. J’attrape quasiment à l’aveugle tes mains, je les rassemble et je les embrasse de toutes mes forces, comme pour te donner le feu-vert. Comme pour te dire, vas-y fonce, tu te trompes, j’suis pas pour toi.. Alors que non, j'suis pas forcément d'accord, j'suis juste une froussarde ou quelqu'un de très lucide.. « J’peux te demander un truc ? Si elle n’était jamais allée dans ce centre, tu serais revenu ? J'crois pas moi.. »

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J'ai cru que ça allait passer sans encombre, faut croire que je m'étais pas mal trompé sur la question. C'était une situation difficile, qui demandait des sacrifices de toutes les parts et le fautif dans l'histoire, c'était moi. J'étais clairement la source de tous les problèmes, mon coeur et ses sentiments développés pour deux femmes à la fois. Si la polygamie existait dans ce pays, je signerai tout de suite, pouvant alors avoir Camila ET Louison. Malheureusement, c'était pas possible. Une à la fois. Faut croire que c'était le tour de Louison à nouveau. Qu'est-ce que je raconte... Surtout qu'elle était en train de m'achever là, à parler encore et encore. Je faisais moins le malin, c'est clair. Je crois même que j'étais en train de perdre mon sourire, perdre l'espoir d'être heureuse avec elle et j'avais mal, vraiment mal. Je finissais par baisser la tête, ne comprenant pas ce revirement de situation. Putain, elle avait quand même pas mal cogité durant mon absence, chose que j'évitais de faire pour le coup. Restant silencieux, elle venait s'installer face à moi, ses genoux touchant alors les miens et ses mains agrippaient les miennes afin de les embrasser. C'est là que mon regard croisait le sien mais je le détournais assez rapidement, incapable de lui faire face. Elle était en train de rompre avec moi j'avais bien l'impression. Une rupture dans les formes, où elle se préserve et préfère anticiper les choses plutôt que de vivre à fond. Lâchant ses mains, une boule bien trop grosse formée au niveau de ma gorge, je me déplaçais jusqu'à son lit, attrapant une première chaussure pour l'enfiler. « Je sais pas, pour être honnête. Je pensais toujours à toi, je rêvais de toi des fois et je me retenais de t'envoyer des messages... alors je sais pas. Peut-être qu'un jour j'en aurais eu marre et j'aurais tout envoyé péter pour te retrouver, j'en sais rien. » Le pire, c'est que ça m'énervait. J'avais envoyé en l'air un mariage pour me faire larguer deux semaines après d'une relation même pas officielle. J'enchainais alors avec la deuxième chaussure, me mordant l'intérieur de la joue pour éviter de craquer devant elle.

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Quoi ? Rien du tout ? Tu me laisses avec une nouvelle plaie et tu te casses ? T’as rien à dire pour ta défense ? Putain, je le savais. Tu ne sais même pas ce que tu fabriques. Je dois donc rester avec mes questions et mes réponses ? J’suis pas d’accord. Tes mains chassent les miennes et c’est pire que tout ce rejet. Cette fuite. Ça en dit long. Essuyant mes larmes du bout des doigts, je renifle fort pour ravaler mon chagrin et je me relève pour constater que tu es vraiment en train de te faire la malle. « Oui, t’en sais rien.. Peut-être que oui, peut-être que non. » En sachant tout ça, tu t’es quand même marié quoi, faut vraiment être atteint, atteint comme.. moi. Bref, tu ne vas pas t’en sortir comme ça, non mais oh ! Je m’approche alors de toi à grandes enjambées, submergée par l’impulsivité et la colère, j’attrape la seconde chaussure que tu enfilais pour l’envoyer contre le mur derrière toi. « Qu’est-ce que tu me fais là ? Je peux savoir ? » te demandais-je assez agressivement, comme une mère qui réprimande son gamin. Tu ne pars pas, ça non. Je glousse et je bondis ensuite vers la porte pour la verrouiller et foutre la clé dans mon soutif. D’ailleurs j’ai chaud dans ce peignoir maintenant. Je le retire de mes épaules et je pioche un long tee-shirt dans mon armoire pour m’en recouvrir « Tu restes ici » Je n’en ai pas fini. C’est vraiment brouillon dans ma tête, mais j’veux pas que tu disparaisses dans la nature parce que je suis paumée. Tu fais jamais ça toi, tu restes et tu te bats normalement.. « Réponds, ça coûte quoi ? T’envisages comment le futur avec moi si ça devait arriver ? Tu crois que Camila nous laisserait votre gosse de temps en temps ? Elle me hait Pluton. Y a des obstacles ici et là que l’on doit prendre en compte tu vois.. Après, si tu veux pas les voir aujourd’hui, soit, je fermerais les yeux jusqu’à ce qu’ils se pointent. Jusque-là, j’pense pas que je serais irréprochable. Ça va m’angoisser, je te le dis d’avance » Agenouillée devant toi, je défais la seule chaussure à ton pied pour te faire définitivement prisonnier de ma chambre. Pour être honnête, j'préfère qu'on se hurle dessus, qu'on chiale, mais que ça éclate au lieu de rester en suspend.. Pas toi ?

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Je suis paumé. Peut-être qu'elle ne le voit pas mais je le suis bel et bien. Je sais pas où je vais, je sais pas ce que je veux, si ce n'est l'avoir dans ma vie à mes côtés. Cette vie est compliquée parce que j'ai ruiné ma chance de famille, ma chance d'être heureux avec ma femme et mon enfant. Est-ce qu'il allait avoir une belle vie ? J'en sais rien. De toute évidence, ça m'étonnerait pas que Camila cherche à avoir la garde exclusive pour éviter les désagréments. Et un juge pro-mère et anti-tromperie fera en sorte que ce soit possible. Rien que cette pensée me foutait le cafard. Alors je prenais la fuite, je n'avais pas tous les éléments en main pour la rassurer. J'étais en train de me liquéfier, de sentir ce rejet me foutre en l'air alors je préférais m'en aller. Une chaussure enfilée, il me manquait la deuxième. De toute évidence, elle ne semblait pas d'accord puisqu'elle attrapait celle que j'avais en main pour la balancer dans la pièce. « J'ai pas toutes les réponses » que je finissais par dire, avant qu'elle ne verrouille la porte, foutant la clé dans son soutien-gorge. C'est un jeu pour que j'aille la récupérer ? Je l'écoutais parler, d'elle, de nous, du futur, me rendant compte qu'elle avait cogité aussi loin. Et elle retirait même ma chaussure précédemment enfilée, me laissant alors en chaussettes. « Je l'ai perdue Louison... Je m'en rends compte aujourd'hui. Je l'ai perdue et je voulais pas te blesser en parlant de tout ça parce que c'est mes erreurs, ma perte... Ma culpabilité. Je l'ai perdue et je vais pas bien. Mais quand j'suis avec toi, j'oublie tout ça, j'oublie ma bague au doigt, j'oublie le mal que j'ai pu faire, à Camila ou Liam. J'oublie les gens autour de nous parce que t'es ma drogue et avec toi, j'suis dans mon monde. On y est ensemble » J'avalais ma salive, la colère redescendant et faisant alors place à une tristesse. « J'ai tout foutu en l'air pour toi, peut-être au moment où j'aurais du m'accrocher de toutes mes forces à elle... Mais je suis faible, trouillard peut-être même. J'ai pas toutes les réponses à tes questions parce que j'évite de trop y penser. Je préfère vivre au jour le jour et affronter les obstacles quand ils sont sous mes yeux » Je finissais par m'installer au sol, remontant mes genoux contre mon torse. Glissant ma main le long de sa joue, remettant ses cheveux derrière son oreille, j'inclinais doucement mon visage. « Je veux juste qu'on soit toi et moi contre le monde entier, comme on a pu l'être à un moment donné »

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crédit/ tumblr ✰ w/louison

C’est vrai, tu n’es pas Madame Irma. T’as pas de boule en cristal non plus pour lire l’avenir, mais fuck. Rassure-moi un peu. Encore un peu plus. Tu me connais à force non ? Outch, la clé sur mon sein me refile des frissons tellement elle est gelée. Je me déshabille ensuite devant toi, comme si c’était normal de se prendre la tête en petite culotte. Le tee-shirt glisse sur ma peau et je reviens vers toi pour défaire la seule chaussure attachée à ton pied. Autrement dit, tu restes ici et tu ne vas nulle part. Et ce qui devait arriver, arriva. Ok, t’aurais dû foutre le camp. Je récolte maintenant le Pluton au coeur brisé par l’amour de sa vie et c’est pas vraiment une des missions pour lesquelles j’aime être présente. Bien évidemment, tout le positif que tu évoques me concernant passe à la trappe. Te voyant glisser du lit, je me recule à peine pour te laisser la place de t’asseoir. Je continue toujours de t’écouter, sans oser en placer une au risque de couper le flot de tes pensées. Ouais, elles sont belles tes pensées, mais aussi effrayantes. Être faible, c’est pas vraiment ce que je cherche chez un mec, j’ai besoin d’un rocher que rien ne pourrait ébranler et qui ne cédera pas à la moindre bourrasque. Cependant, j’peux plus vraiment continuer à me montrer insensible. Je laisse alors une faille pour que mon humanité puisse s’exprimer. Je ne repousse pas tes gestes non plus. Je m'en délecte et je savoure cette sorte de victoire perverse « J’ai aussi ma part de culpabilité dans tout ce bordel. J’ai blessé Liam. C’est pas toi sur ce coup-là. Il me déteste et il me manque. L’ami qu’il était me manque en tout cas. Il a toujours été fidèle dans ses pensées, je le sais.. T’as tout arraché et c’est égoïste. Je suis aussi égoïste et irréfléchie. Tu me rends stupide en fait, j’suis stupidement amoureuse de toi. » Ça me fait rire, c’est plus fort que moi. T’es un spécimen dans ton genre. Un bel attrape-coeur. « Est-ce que tu comptes t’accrocher à moi de toutes tes forces maintenant ? » Si tu ne l’avais pas fait pour elle, pourquoi le faire pour moi ? C’est même culotté de te demander ça. « Je te conseille d’anticiper les obstacles.. C’est juste une femme qui t’aime qui te le dit » Faut se préparer à tout. Tout calculer, savoir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. L’armée d’avocats de la Wildingham-Westerberg risque d’être sans pitié. « Si le monde nous hait ensemble, alors ouais, c’est une bonne raison pour que je réalise ton souhait » Coinçant ma canine dans ma lèvre inférieure, je me redresse sur mes rotules pour passer outre ta barrière de genoux. Je colle ensuite ma bouche à la tienne, juste un contact tendre et pacifique et je reviens à ma position initiale en esquissant un faible sourire. « Si tu veux sortir d'ici, il faut venir chercher la clé.. » Me relevant furtivement, je saute sur le lit auquel tu es adossé et je ma place derrière toi, laissant mes jambes nues t’entourer, mes fesses calées au bord du lit. Mh, j’ai ta tête juste entre mes cuisses et mes mollets qui viennent se poser délicatement sur tes épaules « Baise-moi les chevilles et masse-moi les pieds, ça me fait kiffer » Ouais, je veux te changer les idées. J'veux te rendre heureux. Te montrer les possibilités infinies que je peux t'offrir..