Ces derniers temps, j'avais des nouvelles de tout le monde sauf d'une personne : mon grand frère. Maverck me manquait terriblement. J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas vu sa tête. Nous étions passé de tout à rien tous les deux. Autrefois, nous partagions une chambre à la Lowell House, puis j'étais partie pour intégrer la Kirkland House et durant l'été, j'avais travaillé comme une malade avant de partir pour la Grèce. Je n'avais pas eu une seule minute pour moi. Et encore moins, pour ma famille. J'étais plus proche de Micah que de n'importe qui, mais même lui, j'avais beaucoup de mal à garder notre lien si important. Aujourd'hui, j'avais décidé de rendre visite à Mave pendant que la rentrée me le permettait. Il avait l'une de ses jambes dans le platre et il fallait que je me moquais un peu de lui avant qu'il ne soit trop tard pour ça. J'arrivais chez lui et j'entrais sans toquer, ayant même le double des clés pour venir quand bon me semble. « Alooors ? Comment va le champion ? » que je disais dans l'appartement avant même de le trouver dans le canapé.

@Maverick Tenenbaum

Plus qu'une dizaine de jours avec son plâtre et tout ça serait de l'histoire ancienne. Il galérait pas mal avec les cours et la reprise de l'université, mais voir du monde lui faisait du bien. Mav' avait passé une bonne partie de la nuit à écrire, si bien qu'aujourd'hui il était en mode épave de canapé. Toujours en caleçon et tee-shirt devant sa télé, occupée à zoner sur netflix et à regarder une énième série. Il entend la porte s’ouvrir, pas vraiment inquiet. On entre chez lui comme dans un moulin. Se retourne à peine alors qu'il reconnaît la voix de la petite sœur. « Comme tu le vois, toujours coincé mais bien. » Il sourit en se poussant un peu pour lui faire de la place. « Une revenante ! » Elle s'assied à côté de lui et il attrape son bras pour l'attirer à lui avant de lui coller un bisou baveux sur la joue juste pour la faire chier. « Alors raconte-moi c'est comment la vie dehors ? Et surtout la tienne. » Parce qu'il a du retard à rattraper.

J'entrais à peine dans l'appartement que je faisais déjà savoir que j'étais là. Avec Maverick, il fallait s'attendre à toutes les excentricités possibles et donc, je préférais envoyer un signal. Quand j'arrivais dans le salon, je le découvrais sur son canapé, en caleçon et en t-shirt à regarder une série sans grande conviction. « Comme tu le vois, toujours coincé mais bien. » - « Ce que je vois surtout, c'est que tu t'es mis bien... » Et je parlais du style vestimentaire évidemment. Aussitôt me faisait-il de la place que je posais mes fesses à ses côtés. Cela faisait un moment que nous ne nous étions pas vu et j'étais là pour rattraper le temps perdu. « Une revenante ! » Un sourire aux lèvres, j'aurais dû me méfier de la suite, j'avais été bien trop naïve. Je ne tardais pas à grogner en sentant ses lèvres collantes s'essuyer sur ma joue. Bien qu'il agissait comme un enfant de quatre ans, je ne le repoussais pas, au contraire. Mes bras venaient encercler sa taille et ma joue humide s'essuyer sur son t-shirt. « Alors raconte-moi c'est comment la vie dehors ? Et surtout la tienne. » - « Nulle » que je disais simplement en bougonnant. « Je n'ai pas encore rencontré de garçon plus beau que toi et ma vie est toujours une routine sans fin... ».

Il allait pas faire le moindre effort vestimentaire pour sa sœur. Il le faisait pour personne alors encore moins pour elle. Franchement, fallait pas déconner, elle l'avait vu dans des tenues bien plus ridicules que celle-ci. « Bah ouais, c'est important le confort ! » Il lui tend le paquet de chips dans lequel il est entrain de piocher. « T'en veux ? » Il se doutait qu'elle ferait comme chez elle. Les politesses ils laissaient ça aux gens bien élevés. Ce qu'ils étaient pourtant d'ailleurs. Il l'embrasse pour l'embêter et sent ses petits bras autour de sa taille. Oh oui, elle restera toujours sa petite sœur quand bien même tous ces mecs qui lui tournent autour. Elle restera sa petite précieuse à lui. « Ah ça je comprends, la comparaison est difficile à trouver après moi. » Au secours, il y croit pas une seconde mais ça le fait marrer. « Allons, je vais pas t'apprendre à trouver un plan cul quand même ? » Ouais il parlait librement de ça avec sa petite sœur. Il jouait pas les grands frères effarouchés et protecteurs, elle avait le droit de vivre sa vie et surtout elle avait le caractère pour. De toute manière que quelqu'un l'amoche et il serait aussitôt dans son ombre pour les faire tous morfler.

« Bah ouais, c'est important le confort ! » Je n'étais pas choquée le moins du monde de le voir en caleçon t-shirt en arrivant chez lui. Cela reflétait plutôt bien la personnalité atypique de Maverick. « Je vois ça, mais en vrai, ça ne doit pas être confortable ton plâtre... » Ça devait le démanger, être lourd, trop chaud, humide. Hurk. Je ne voulais pas être la personne qui allait devoir le lui retirer. « T'en veux ? » Ma main se glissait dans le paquet pour en attraper une bonne poignée et commencer à en manger aussitôt. Je ne refusais jamais les cochonnerie à manger. Malheureusement, la seule chose croustillante ici, c'était les chips. Ma vie était une routine telle que j'avais rien à lui dire d'autre que de lui transmettre ma morosité. Même pas je rencontrais des garçons intéressants malgré que je sois sur une application comme Tinder. « Ah ça je comprends, la comparaison est difficile à trouver après moi. » Je pouffe de rire alors que je suis toujours en train de serrer sa taille. Comme si je pourrais être amoureuse de mon frère, même si je pouvais admettre sans retenue que mon frère était très beau et était doté d'un charme fou. « Allons, je vais pas t'apprendre à trouver un plan cul quand même ? » - « Donne-moi tes secrets, j'tombe que sur des nuls » J'voulais trouver un mec bien, un cool avec qui j'peux passer du temps sans prise de tête.

C'était toujours un plaisir de revoir sa petite Mad. Une vraie furie tout comme lui. Et il était heureux qu'elle passe le voir. « M'en parle pas, plus qu'une dizaine de jours et ce sera de l'histoire ancienne ! Si je craque pas d'ici là et que je l'enlève pas moi-même ! » Qu'il lui dit en désignant du menton sa caisse outil pas loin de là. Oui il en est tout à fait capable. A priori, Maddie n'arrivait pas à trouver de mecs bien. Ils savaient pas ce qu'ils perdaient ces crétins. C'était une Tenenbaum. Un vrai canon, une fille bien. « Je suis pas forcément une référence en ce moment avec mon plâtre justement. Mon dernier coup en date c'est Apple. » A savoir sa meilleure amie, que Maddox connaissait forcément. Elle serait peut être d'ailleurs choquée d'apprendre ça mais il était pas du genre à cacher les choses ni à les déballer forcément. Disons que quand ça venait dans la conversation, il dissimulait pas. « Mais une fois que j'aurais retrouvé mes capacités, à moi le monde ! » lance-t-il avec un sourire de crétin. « Et je sais pas comment je fais, faut croire que les nanas aiment la folie. Tu devrais essayer avec les mecs. » Peut-être que le secret résidait dans le fait d'être soi. Mais en même temps Mav n'avait jamais recherché quelque chose de bien sérieux.

« M'en parle pas, plus qu'une dizaine de jours et ce sera de l'histoire ancienne ! Si je craque pas d'ici là et que je l'enlève pas moi-même ! » ces propos ne m'étonnaient même pas. C'était du Maverick tout craché. Il était du genre à faire n'importe quoi et à aller à l'encontre des règles et des conseils qu'on lui donne. « ne viens pas pleurer si des problèmes s'aggravent » j'ai laissé échapper un soupir exaspéré par le comportement de mon grand-frère. Malgré son statut fraternel je n'avais aucun souci à lui parler d'absolument tout ce qui m'a passé dans la tête. Ainsi je savais que je pouvais lui parler des hommes, sans aucune retenue, sans pour autant entrer dans les détails. « Je suis pas forcément une référence en ce moment avec mon plâtre justement. Mon dernier coup en date c'est Apple. » Mes sourcils se fronçaient, avant que je ne me mette à grimacer en le regardant. « Ta meilleure amie ?! Pourquoi ? » Je grognais en fronçant les sourcils. Pour le coup, je ne le comprenais pas. Jamais de la vie, je ne ferais ce genre de choses avec mes amis les plus proches, de peur de les perdre et de tout gâcher. « Mais une fois que j'aurais retrouvé mes capacités, à moi le monde ! Et je sais pas comment je fais, faut croire que les nanas aiment la folie. Tu devrais essayer avec les mecs. » J'haussais les épaules avant de finalement me redresser. « je suis un peu folle, je crois. Je préfère rester moi-même plutôt que d'en rajouter » je pinçais mes lèvres en le regardant. Au fond nous étions complètement différents.

T'étais pas raisonnable avec ta vie et c'était pas nouveau. Tu te contentes d'un sourire malicieux quand ta petite sœur annonce qu'elle viendra pas pleurer sur tes conneries. Et heureusement parce qu'elle aurait plus de larmes présentement. « Je te le demande pas. » Non Merci. Tu le sais que tu fais n'importe quoi. Tu le sais ce que ça te coûtera un jour mais tu t'en contrefous. Tu lui avoues pour Apple parce que tu t'en vantes pas mais parce que tu le caches pas spécialement non plus. Y'a pas de promesses entre vous, pas de ces choses classiques qui font un couple. Mais t'es là pour elle et elle est là pour toi, c'est déjà bien assez. Tu vas pas exiger qu'elle t'appartienne en tout et inversement. « Parce qu'elle est belle, intelligente, drôle et carrément bonne ? Je serai complètement con de lui dire non. » t'amuses-tu à rétorquer en te marrant. Tu as ton éthique bien à toi et la plupart comprennent pas mais Apple si, alors tout va bien. Maddie, folle, mais bien sûr. Elle a pas ton niveau c'est clair mais elle a du potentiel. « Tu es une Tenembaum, crois-moi t'as ça en toi. Pas besoin d'en faire trop, juste ce qu'il faut pour attiser la curiosité. » Le mec qui sera pas attiré par elle sera juste complètement con de toute façon. « T'as quelqu'un en vue ? » demande-tu avec un petit sourire, histoire de la faire chier encore un peu.

« Je te le demande pas. » Encore heureux. Maverick, il faisait partie de ces personnes où l'on pouvait affirmer : si tu n'existais pas, on t'aurait inventé. Il ressemblait à ces personnages de bande dessiné, faisant toujours des bêtises. Manquerait plus qu'il se trimbale avec un tigre h24 et j'vous dirais que j'avais raison et que j'avais déjà pensé à tout ça. Je soupire en regardant son plâtre. J'espérais vraiment qu'il n'allait pas l'enlever de lui même, j'avais peur des dégâts que ça pourrait causer. Son cerveau avait déjà des failles, fallait pas en rajouter. Finalement, son tigre, c'est peut-être sa meilleure amie avec qui il semble passer du bon temps. « Parce qu'elle est belle, intelligente, drôle et carrément bonne ? Je serai complètement con de lui dire non. » - « En fait, la question, c'est plutôt ; pourquoi elle a voulu de toi ? » que je dis en riant. « Le désespoir nous fait faire des choses vraiment triste » Je me moquais de lui. Je m'en fiche, j'courrais plus vite que lui en ce moment. Ce vieux canard boiteux. « Tu es une Tenembaum, crois-moi t'as ça en toi. Pas besoin d'en faire trop, juste ce qu'il faut pour attiser la curiosité. T'as quelqu'un en vue ? » - « Nop. L'effet Tenenbaum n'a pas encore vraiment fonctionné t'sais, mais j'perds pas espoir » Et je m'écroulais à nouveau sur lui. J'étais pas faite pour être seule.

Maddie, elle était peut-être pas aussi folle que toi mais elle en tenait une bonne couche elle aussi fallait pas croire. Vous aviez juste pas le même style. Pour le moment, elle désespérait de pas trouver chaussure à son pied, mais c'était juste une question de temps tu le savais. En attendant, tu lui apprenais que tu t'amusais aux galipettes avec ta meilleure amie. Sa remarque t'arrache un rire parce que c'est vrai après tout. Tu as un certain succès avec les femmes que tu expliques pas toujours, sans doute que ton air étrange et ta folie attirent plus que de raison. Apple elle était aussi téméraire que toi, aussi attiré par les hommes que toi tu l'étais pas les femmes et vous aimiez tous les deux jouer avec le feu. « Va savoir. Il paraît que j'en ai une grosse. » Que tu rétorques en prenant un air tout à fait sérieux pour une réponse qui ne l'est pas le moins du monde. Mais de toute façon tu n'as pas de réponse alors tu sors une connerie aussi grosse que ta personne surtout. « L'effet Tenenbaum finit toujours par fonctionner. Regarde même le paternel a fini par se caser. » Que tu soulignes en haussant les sourcils. Ton père n'était pas mauvais au contraire, mais il était tout sauf drôle alors tu te demandais souvent comment ta mère avait pu choisir un type pareil. Et en grandissant, tu avais tout fait pour t'en démarquer.