Un verre de rhum en main, l’irlandais avait quitté l’ambiance du rez-de-chaussée de la soirée Winthrop, pour un peu de calme. Après un duel au bière-pong, il était monté se rafraichir au wc à l’étage. Puis, son verre toujours en main, il était tombé sur une sorte de salle de jeu pour adulte. Playstation, énième billard et flippeur avaient pris place dans la pièce. Des canapés légèrement défoncés par les ans, faisaient place à un écran plasma. Rylan connaissait cette pièce pour y avoir passé pas mal de temps avec ses potes. Eux étaient déjà chez les rouges. D’ici, il pouvait entendre les basses du dj. A tel point, qu’il avait la sensation qu’elle faisait partie de l’endroit. Prenant une gorgée de rhum, le jeune homme se dirigeait vers l’une des fenêtres. Dans la pénombre des lieux, il pouvait apercevoir la lumière du perron, illuminer des étudiants ivres. Des femmes et des hommes. Loïs en faisait-elle partie ? Il l’avait vu s’entourer de deux hommes. A croire, qu’elle s’était très vite remise de son refus et que sa nouvelle virginité, n’était plus au programme du jour. Pensif, il n’entendait pas tout de suite, une silhouette entrer.

J'avais passé un petit moment avec Rio, qui m'avait peinturé les bras, le haut du buste et le cou, c'était très bien fait, il avait du talent le jeune garçon.. Puis je n'avais cessé de garder un œil sur ta personne, regardant où tu allais jusqu'à ce que je capte que tu montais à l'étage. Après quelques minutes, je décidais de m'excuser auprès de Rio et je montais doucement. A l'étage, j'étais perdue, j'étais jamais venu chez les winthrops mais j'espérais qu'avec le temps, je connaitrais les lieux. Il n'y avait personne là-haut, enfin peut-être dans les chambres mais je n'entendais rien. Juste les bruits du rez de chaussée, des voix fortes, de la musique, des rires. J'entrais dans la grande pièce où se trouvait des canapés, des jeux, une télé.. une salle de repos pour les rouges quoi. Tu étais de dos, seul. Marla est pas là? demandais-je doucement, en m'avançant vers toi. Je t'en voulais de ne plus m'avoir donné de nouvelles pendant dix jours, d'avoir oublié mon anniversaire et de rigoler avec cette fille ce soir.

Le son de sa voix se répercutait sourdement contre les murs de la pièce. Fermant les yeux, Rylan savourait se son. Tournant enfin son visage vers elle, le jeune homme observait sa silhouette se découper dans la pénombre. La lumière de l’extérieur, mettait en valeur les courbes de son corps, tout en faisant ressortir la peinture fluorescente sur sa peau. Avait-elle été jalouse ? Si non, pourquoi lui parler de la jeune femme avec qui il avait passé une partie de sa soirée ? Marla était une jeune femme assez cool et bien sûr, jolie. « Ton pote non plus. » Son ton était sans équivoque. Autour d’eux, l’atmosphère avait brusquement chuté. Se faisant plus lourde. Avait-il était jaloux ? D’une certaine manière. Loïs provoquait toutes sortes de sentiments chez lui. Des émotions qu’il refusait de ressentir. Sa confiance ? Il ne l’accordait pas facilement. Encore moins à une femme. Tout ça, Rylan pensait qu’elle l’avait compris. Alors, pourquoi revenait-elle toujours vers lui ? Détournant à nouveau le regard, il en profitait pour terminer son verre de rhum. Peut-être que ça lui permettrait d’avoir les idées plus clair. Ce qui était un euphémisme quand on savait que l’alcool vous rendait imprudent. « Pourquoi est-ce que tu retournes pas en bas Loïs. »

C'était quoi ton problème? Être glacial pendant deux heures pour après être tactile et complice le reste du temps, me faire rire puis me remballer à la minute qui suivait. Je te suivais plus, je te demandais rien, on avait été clair tous les deux, je t'avais même mis un refoule pour coucher avec toi il y a dix jours de ça quand tu avais dormi avec moi.. Je ne voulais pas profiter de toi, je ne voulais pas de relation sérieuse non plus, je voulais juste arrêter de trop réfléchir, et tu étais fatiguant à toujours me faire tourner en bourique. Il m'attend en bas.. si ça pouvait te faire un peu plus rager, c'était parfait. Mais d'un ton plutôt froid et détaché, tu me demandais pourquoi je ne retournais pas en bas. Un léger rire jaune sortait d'entre mes lèvres Pourquoi tu m'dis pas clairement que je te casse les couilles? c'était le cas pourtant, t'étais pas croyable.. Secouant la tête, je ne prenais même pas la peine de venir vers toi, je tournais les talons en inspirant calmement. Bonne fin de soirée Rylan. j'en avais assez de tes sauts d'humeur à deux francs.

Il était en bas. Finalement, elle n’était pas le genre de fille qu’il imaginait. Non, elle était comme Ella. Maintenant, il comprenait mieux pourquoi elles étaient amies. A l’époque où il sortait avec son ex, tous les mecs bavaient d’envie. Il avait l’une des plus belles filles du lycée à ses bras et sa famille était pleine aux as. Au début, lui aussi avait été admiratif. Il avait même cru qu’il était amoureux, mais plus les mois défilaient et plus, il la trouvait dénuer d’intérêt. Beaucoup trop superficielle et manipulatrice. En la quittant, il avait subi ses crises et ses pleurs. Du moins, en privé, mais devant les autres, elle avait affichée une froide indifférence. Et bien sûr, elle avait eu de nouveaux mecs. En avait-il souffert ? Pas vraiment. D’une certaine manière, il avait été amer et déçu. Amers de voir la fille avec qui il était sortie longtemps, montrer son vraie visage. Etait-ce le cas de Loïs ? Est-ce que derrière son masque d’innocence, elle cachait autre chose ? D’une voix ferme, il lui avait limite ordonné de redescendre. Aussitôt, la jeune femme s’était empourprée de colère. Son rire était froid et dénué de joie. A sa question, l’irlandais ne répondait pas. C’est au moment où elle faisait demi-tour, qu’il ne put s’empêcher de la retenir. Encore une fois. Alors, qu’il faisait tout pour la faire fuir. « Parce que t’aurais aimé rester avec moi ? » Sa voix était absente de toutes émotions. Rien. Juste une question dans le vide. Pour la retenir un peu plus. A contrecœur.

J'avais eu deux longues relations, Lauri pour la première où j'avais connu beaucoup de premières fois. Ma première expérience sexuelle, ma première cuite, mes premières crises de jalousies, puis la première rupture douloureuse aussi.. je m'étais consolé sans le vouloir avec Tom, ton meilleur ami de l'époque. Il m'avait sur le moment redonné confiance en moi, mais j'ai vite déchanté quand à ses yeux je n'étais plus qu'un objet. Et je ne voulais plus de ça. Je ne voulais plus retomber amoureuse ou éprise de quelqu'un pour ne pas changer, je devais me retrouver moi, Lois Johnsonn Strauss, où ma mère de là-haut, ne serait pas fière de moi. Tu me retenais alors que j'étais sur le point de partir. J'étais vexée, tu me jetais une fois de plus. Mon regard rivé sur ton visage, je serrais ma mâchoire.

Je ne suis pas un jouet, ni une girouette ou je n'sais quoi.. je n'allais pas te répondre que j'avais envie de rester avec toi puisque de toute évidence, tu n'en avais pas envie. Je retirais mon bras d'entre une de tes mains qui m'avait retenu. Je pensais que sous tes grands airs de.. mec viril et winthrop dans toute sa splendeur, t'aimais un minimum ma présence, mais j'me suis trompée. Oublies que j'suis montée. c'était donc pour ça que je n'avais aucune nouvelles de toi, parce que t'en avais strictement rien à foutre de moi, de nous, de cette complicité. T'en avais peur comme tu le prétendais? Non.

Il n’avait pas imaginé qu’elle penserait être un jouet à ses yeux. Si c’était le cas, il lui aurait promis n’importe quoi pour l’utiliser, mais au lieu de ça, il avait fait tout l’inverse. Les mots de la jeune femmes, résonnaient durement à ses oreilles. Il lui semblait avoir fait comprendre qu’il tenait à elle. Du moins à sa manière. Certes, il ne lui avait pas parlé pendant dix jours, mais premièrement, ce break lui avait permis de se ressaisir et surtout, il avait pu se concentrer à fond sur les entrainements pour le premier match de la saison. Match qui ne devrait pas tarder. « J’suis un mec viril » disait-il en réponse à ses mots. Un brin sarcastique, il ne pouvait se contenir de sourire. Ses yeux braqués sur Loïs, il la toisait de toute sa hauteur. « Si tu voulais me voir, t’aurais pu m’envoyer un sms, mais tu l’as pas fait. Alors de quoi tu te plein. » C’est vrai quoi. Est-ce que cela devait toujours être les mecs qui envoyaient un message en premier ? Franchement, c’était dépassé comme vision.

Tu m'en coupais les jambes à dire que t'étais un mec viril, en plus avec ton sourire.. grrrr, ça m'agaçait! Ta beauté et ton charme m'agaçait. Je fronçais les sourcils en te fixant Pas tant que ça.. croisant les bras contre ma poitrine, j'étais en train de bouder ? J'avais envie de m'énerver contre toi mais je n'étais juste pas crédible du tout, mais fallait continuer comme ça.. j'allais pas m'enfuir. J'ouvrais légèrement la bouche, choquée. C'était mon anniversaire et c'était à moi de t'envoyer un message? C'est une blague j'espère? même Tom me l'avait souhaité, c'est pour dire.. J'haussais les sourcils, restant de marbre face à toi. Puis je me mis à soupirer en te fixant, parlant plus calmement. De toute façon pourquoi on parle..? Ça mène à rien, rien du tout. même pas une amitié au final? Tu me parlerais pas comme ça sinon.

A présent, elle faisait l’enfant. Les bras croisés sur sa poitrine, Loïs avait la mine boudeuse. Ce qui étirait un peu plus le sourire de Rylan. Comment lui en vouloir ? Il n’arrivait pas à lui faire la tête. Par la suite, l’irlandais lui disait qu’il n’était pas le seul à pouvoir envoyer des sms. Aussi, la jeune femme, le laissait sans voix avec sa réponse. Son anniversaire ?! Il ne le savait pas. Tout s’expliquait. Voilà, pourquoi, elle lui faisait la tête. « C’est pour ça que tu m’en veux. » annonçait-il sans détour. « J’ai pas la mémoire des dates d’anniversaire. C’est le merdier depuis que je suis gamin. Même celui des jumeaux, je le zappe. » C’était pour dire ! Enfin, maintenant il se mettait un rappel sur son portable. « Pourquoi est-ce qu’il faut toujours avoir une raison. Ce n’est pas toi, qui me disais vouloir faire ami ? » Poussant un soupire, il se déplaçait dans la pénombre pour allumer une lampe qui se trouvait près du meuble télé. Puis, il revenait vers elle. « Joyeux anniversaire en retard. » Est-ce qu’il baissait ses armes ? Un peu. Ne venait-elle pas de le rattraper qu’elle tenait à lui ? Sinon, pourquoi lui en voudrait-elle d’avoir oublié son anniversaire ? « T’as le droit à un cadeau. Choisis bien. » disait-il mi amusé mi sérieux, tout en s’adossant contre le dossier du canapé.

Non je t'en veux de draguer tout c'qui bouge devant mes yeux et de pas venir me voir.. la vraie raison c'était ton ignorance, et c'était pire que tout ça. C'était bien vrai le proverbe comme quoi l'ignorance était le meilleur des mépris.. Je le vivais actuellement. Puis tu me disais que c'était mon idée notre amitié, ce qui me fit rire légèrement Et c'est toi qui m'embrasse toujours en premier Rylan.. donc bon, gros foutage de gueule quand même. Tu te mettais contre le canapé en me demandant ce que je voulais pour mon anniversaire. Je retrouvais légèrement mon sourire, faisant mine de réfléchir en attrapant un coussin rapidement pour te frapper avec en plein visage Admets que t'es un petit con.. que t'as pas les couilles de venir vers moi par fierté et que.. bah que une fois de plus t'as envie de m'embrasser.. je m'avançais, en te dévisageant. Ok, l'alcool y était un peu pour quelque chose, mais pas tant que ça, pas autant que la dernière fois. A genoux l'irlandais..