Tu avances d’un pas rapide dans les couloirs fraîchement repeints de l’université. Harvard t’a manqué sommes toute après ces neufs longs mois d’absence. Cet endroit regorge de souvenirs construits un à un par ton ancien toi. Le mec narcissique, égocentrique et arrogant. Tu as changé sur bien des points, mais visiblement, ta ponctualité reste à revoir. T’es littéralement sur le point de courir, t’as au moins dix minutes de retard à ton tout premier court d’art de l’année. Une fois devant la porte, tu glisses ta capuche sur ta longue chevelure ébène en espérant que ça t’aide à passer inaperçu, genre Harry Potter et sa cape d’invisibilité. Un pas et puis deux. T’es grillé mon gars. ‘’ Je vois que vous avez gardé vos bonnes vieilles habitudes monsieur El Ghourani. ‘’ La voix stridente du professeur remonte à ton conduit auditif alors que le visage des gens présents dans la salle se retournent vers toi. ‘’ Mh. ‘’ Grognes-tu en soulevant les épaules complètement blasé. ‘’ Il reste une place, dépêchez-vous. ‘’ Tu lèves les yeux au ciel, agacé. Respire Khaled, c’est pas le temps de péter un plomb. Tu zigzagues entre les chaises jusqu’à atteindre celle qui te servira de support pour les deux prochaines heures, ton sac trouve le sol et en très peu de temps t’es fin prêt à te mettre au travail. Une de tes mains tachée d’encre glisse sur ton faciès aux traits endormis, tandis qu’un long soupir franchit tes pulpeuses. Tu pénètres dans ta bulle artistique, ton Eldorado après quoi tes opales découvrent le sujet du jour… du nude… et pas n’importe quel nude, un mec ! Tu fronces les sourcils, plisse les yeux… et ça y est, la terre s’arrête de tourner. De toutes les personnes que tu ne voulais pas revoir, il fallait que tu tombes sur LUI. Silas ! Ou le mec avec qui t’a testé ta première relation homosexuelle. De mieux en mieux cette putain de journée… franchement ! Tu inspires un bon coup, priant pour que lui ne t’aie pas reconnu. Tu espères que tes quelques poils au menton ainsi que ta musculature décuplée jouent en ta faveur. Tu te cales d’avantage sur ton siège, tirant un peu plus sur le bord de ta capuche pour cacher au mieux ton visage qui ne laisse rien paraître de tout ce qui te chavire de l’intérieur. Crayon aiguisé, tu poses tes billes sombres sur l’homme en habit d’Adam non loin de toi. Tu analyses les traits de son visage, ses épaules… ce torse que tu pourrais retranscrire sans même l’avoir revu tant il t’a marqué… après, il est ta première fois… normal que ça te reste à l’esprit, non?… mais ce n’est pas comme ça que tu vois la chose… À ton sens il devrait être une expérience comme une autre, du moins c’est ce que t’essaie de te faire croire depuis l'instant même ou il a quitté ta chambre il y a neuf mois de cela. Dans un soupir, tu laisses le plomb souiller ta page vierge… tu commences à le rendre sur papier dans toute sa perfection, retranscrivant d’avantage le Silas de ton souvenir plutôt que celui qui pose devant toi.

@A. SILAS ROTHSCHILD

Je ne sais vraiment pas pourquoi j’ai accepté de participer à ce cours d’art. Pas comme étudiant, mais bien comme modèle. Pourquoi j’ai donné de mon temps d’ailleurs ? Un futur pédiatre qui pose nu pour des étudiants, ça ne donne pas une très bonne image, n’est-ce pas ? Et pourtant, lorsqu’on m’a offert ce contrat parce que leur ancien modèle venait tout juste de les lâcher, j’ai accepté. Étant quelqu’un de très à l’aise avec mon corps, pourquoi manquer ma chance de me faire voir par des petites cochonnes qui pourraient passer dans mon lit, à un moment ou un autre ? Je ne suis pas fou non plus, tous les moyens sont bons, non ? Alors, j’suis arrivé quelques minutes avant le début des cours, vêtu simplement d’un peignoir, le temps que le professeur en question me dicte ce qu’elle attend de moi. Et bien entendu, j’écoute d’une oreille même si j’ai bien compris ce qu’elle attends de ma présence en ce jour. Je m’aventure donc derrière un paravent le temps qu’elle commence à dicter ce qu’elle a besoin de dire à ses élèves en début de cours et lorsqu’elle me fait signe, je m’approche sur le canapé blanc placé au milieu de la pièce et m’y assied. Au lieu d’enlever la robe de chambre et de poser l’extrémité de cette dernière sur mes bijoux de famille, je l’enlève complètement de sorte qu’elle ne cache pas mon corps. Nu devant tous les étudiants, je m’installe confortablement et prends la pose. Je ne sais pas comment je vais faire pour puiser mon endurance avant la pause qu’elle va m’offrir après une heure, mais je verrai en temps et lieu. Dix minutes après le début, la voix de la vieille grébiche se fait entendre et lorsque j’ai entendu le nom El Ghourani, mon regard s’est toute suite tourné vers le nouvel arrivant. Je me pince les lèvres à peine quelques secondes pour ne rien dire, me lèche les lèvres et ne te quitte plus du regard, jusqu’à ce que tu me regardes. Je me souviens très bien de toi. Ce n’est pas étonnant, j’ai fait bien des efforts pour avoir ta première fois masculine, il y a près d’un an, alors que je te soupçonnais curieux. Ça n’a pas été facile, mais j’ai réussi, sauf que je n’ai jamais su comment tu as trouvé ton expérience, puisque tu as disparu peu après, refaisant surface que maintenant. Les minutes passent et moi, je ne t’ai toujours pas quitté tes deux et à chaque fois que tu regardes dans ma direction, je fais le nécessaire pour capter ton regard, mais merde, t’as l’air à te foutre complètement de ma présence et ça me rend fou. Heureusement, la première heure finie par passé et nous pouvons tous prendre une première pause, avant la deuxième séance. Je me lève, enfile le peignoir et repose mon regard sur toi, décidant de venir te voir. Je sens clairement le regard de certaines meufs dans mon dos, même quelques murmures à mon propos, mais je m’en bats les couilles. Là, je n’ai que toi dans ma ligne de mire. « Monsieur El Ghourani sait comment se faire désirer… Tout, comme il y a quelques mois. » Oui, je faisais clairement référence à notre chaude nuit.

Tes opales croisent les siennes plus d’une fois durant la première heure. Tu as un mal de chien à te concentrer parce que tu l’as deviné, malgré l’eau qui a coulé sous les points, il t’a reconnu. Tu sens son regard peser sur toi comme un poids sur tes épaules, il ne déroge pas, te laisse aucun répit. Tu évites, ignore. Tu te concentre sur une autre partie de son corps pour le décourager et le faire abdiquer, comme si c’était possible ça. L’indifférence est tout ce que tu as contre lui, ça et cette distance qui vous sépares, mais ce n’est qu’une question de temps. Tout ce que tu t’étais évertué d’oublier refait surface dans ta tête. Sa peau humide contre la tienne, ton souffle chaud et erratique contre la peau fine de son cou. Ton corps fusionné au sien, liés par de puissant coups de reins, entrecoupé par de petites plaintes plus perverse les unes que les autres. Tu le revois comme si c’était hier, son foutre se répandre sur ton torse contracté par le plaisir. Tu ravales difficilement ta salive en prenant soin de ne pas transmettre tes pensées par le biais de tes yeux. Tu étires légèrement ton cou de gauche à droite, tu n’as pas avancé du tout. Tu effaces pour mieux recommencer, pensant à autre chose cette fois. Son torse complètement tracé, tu t’appliques à faire les ombres lorsque la prof annonce la première pause. God Damn. Tu essuies le plomb du bout de ton doigt lorsque tu sens son parfum caresser tes narines. Des commentaires fusent ici et là, mais tu n’y porte pas trop attention, préférant jouer la carte du mec qui ne l’a pas senti arriver avant que sa voix te percute de plein fouet. Il a dit ces mots de vive voix? Non, parce que t’a pas envie que tout le monde soit au courant de ce qui s’est passé entre vous ce fameux soir auquel il fait allusion. Tu serres discrètement les dents, sans lever les yeux sur lui, continuant tout bonnement ce que tu es en train de faire. ‘’ Monsieur El Ghourani se concentre sur ce qu’il a à faire. ‘’ Souffles-tu à demi-voix. ‘’ Ce n’est pas un cours sur la sexualité que je sache. ‘’ Reprends-tu tout en laissant tes billes lunaires s’ancrer aux siennes. Tu ne souris pas, sérieux comme un pape. Tu le jauge, l’admire, laissant tes pensées divaguer dans tous les sens. Est-ce qu’il pense à la même chose que toi ? Sans doute pas, puisque tu n’es qu’un numéro parmi tant d’autre sur son tableau de chasse. ‘’ T’aurais plus de chance avec ces connasses j’crois. ‘’ Tu inclines légèrement la tête sur le côté pour leur envoyer la main, sourire complètement faux et exagéré aux lèvres. Tu ne sais pas qui des deux elles regardent, lui ou toi… les deux peut-être qui sait? Vous représentez le plus beau fantasme gay qu’il a été donné de voir après tout, il ne faut pas les blâmer pour ça. ‘’ Joli peignoir... ‘’ Tu pinces tes lèvres entre-elle avant de déposer ton calepin sur ton sac, après quoi tu bouges de ta chaise, t’étirant de tout ton long sans le quitter des yeux une seule seconde.

@A. Silas Rothschild

L'heure a finalement passée à une vitesse de tortue, mais elle est bien là. Ce moment où je peux enfin dégourdir mes membres, marcher un peu et m'étirer. Toutefois, j'ai comme cette envie irrésistible de venir vers toi, ce que je fais dans la seconde. Tu mimes faire ce que tu as à faire et le simple fait que tu m'ignores presque m'énerve à un point que tu ne peux pas comprendre. Lorsque tu finis par me regarder, aucun signe d'un quelconque attirance pour ma personne ne me parvient. Comme si tu n'en as absolument rien à foutre de cette soirée en ma compagnie. Bon, après c'est sans doute le cas. Tu étais curieux, je t'ai offert une nuit de pure folie et après t'avoir comblé, c'est fini. J'avoue que cette révélation me fait grincer des dents. Je n'approuve pas du tout le fait que l'on m'oublie aussi facilement. Ça ne se passera pas de cette façon, s'il faut que je fasse en sorte que tu me remarques de nouveau, je ne vais pas me gêner. « Ah… À c'que j'vois t'es encore dans l'deni… Intéressant! » Je regarde vers l'endroit que tu me désignes d'Un coup de tête, voyant ces petites perruches qui nous regardent et je ne leur souris pas. D'habitude, j'aurais commencé à faire mon numéro de charme, mais cette fois-ci, tu retiens toute mon attention. Je compte bien t'avoir une deuxième fois sur ma liste et qui sait, peut-être figurera-tu parmi les meilleurs si tu arrives une nouvelle fois à me faire voir des étoiles. Chose que je ne doute pas une seconde, puisque dame nature t'as bien fait. La nature t'as bien gâté. Mon regard s'ancre une nouvelle fois dans le tien et je me mords la lèvre inférieure, commençant à te détailler sans ménagement et remonte à son visage lorsqu'il reprend la parole. « Ouais… Mais c'est plus intéressant c'qui se cache dessous. » Je t'offre un clin d'oeil tout en dénouant le nœud fait dans la ganse, retenant le peignoir fermé. Tu peux tout à coup admirer mon anatomie, à ta guise, en toute discrétion. Je passe soudainement derrière toi, soudainement curieux de voir comment tu m'as reproduits et je me rends compte qu'il y a quelques touches qui diffèrent à ce que je suis aujourd'hui. Je dépose mes mains sur tes épaules et me penche légèrement vers toi. « Avoue que mon p'tit cul te manque. Avoue que t'as envie d'me faire crier sous tes coups de reins. » je te murmure au creux de l'oreille, faisant passer cette spéculation, comme une remarque pertinente ou non concernant ton œuvre. Mon corps se colle à ton dos, tandis que mes doigts de ma main droite, se faufilent légèrement contre la peau de ton cou encore en toute discrétion et je termine en te disant : « Parce que moi c'est bien l'cas! » je fais claquer ma langue contre mon palet, nouant de nouveau la ceinture et vint reprendre ma place au milieu de la pièce. Une nouvelle heure pouvait débuter avant la fin des cours. Crois-moi mon cher El Ghourani que je n'ai pas dit mon dernier mot et que malheureusement pour toi, tu n'en as pas terminé avec moi.

Déni. Ouais c’est sans doute l’océan dans lequel tu baignes depuis que tu as quitté Harvard. Beaucoup trop orgueilleux pour l’admettre, ça c’est une partie de toi qui ne changera jamais. Tu as réussi à passer outre, faire de cet instant éphémère perdu à tout jamais dans les méandres du plaisir, un lointain souvenir, mais voilà que tout refait surface avec lui, tel un raz-de-marée qui détruit tout sur son passage. Silas, tu ne changeras jamais. Ce qu’il y a dessous? Je sais exactement ce qui se cache derrière ce bout de tissus en trop, pour l’avoir tenu entre mes mains, l’avoir caressé et pour l’avoir contemplé durant une heure entière. Il t’adresse un clin d’oeil et tu sais d’instinct ce qui va suivre. Il va dénouer le noeud, exposer son corps de dieu comme on expose une oeuvre d’art, sans gêne, de la façon la plus naturelle qui soit, mais tu ne cèdera pas à l’envie de contempler cette vision enchanteresse offerte à tes prunelles avide de pouvoir le contempler éhontément et sans retenue. Il fait ressurgir le mauvais en toi, l’ancien toi ne demande qu’à sortir, frappant violemment contre les parois de ton crâne en te sommant de laisser prendre le contrôle, tel un démon. Est-ce que t’es en train de devenir dingue? Peut-être. Il faut choisir tes combats mon gars et celui-ci en est un bon qui met tes efforts des neuf derniers mois à rude épreuve. Sa peau nue offerte pour ton bon plaisir, tu ne daignes même pas poser tes iris sur lui ne serait-ce qu’un seul instant, préférant largement soutenir son regard, sourcils arqués. Et il te contourne pour venir se poser derrière toi. Tes poings se serrent au même titre que ta mâchoire, c’est tout tout simplement insupportable… et il en rajoute, te poussant délibérément hors de tes retranchements. Tu fixes un point invisible droit devant, tandis que ta pomme d’adam se soulève et s’abaisse plus souvent qu’autrement. T’as envie de le cogner autant que t’as envie de le baiser, mais tu ne lui fera pas ce plaisir, tu ne refera pas cette putain de file avec ton numéro à la main attendant qu’il daigne le piger. Oh ça non ! ‘’ T’as fini? C’est tout ce que tu as à dire? ‘’ Demandes-tu simplement avant de laisser une main défaire ta queue de cheval, tes cheveux retombant ainsi autour de ton visage aux traits étirés. Respire Khaled, tu sais ce qu’il cherche à faire et tu ne dois pas céder, même si l’envie te martèle le bas-ventre. Tu dégages sa main au passage avant qu’il puisse distinguer le frisson qu’il fait naître sur ton derme et il disparaît dans une ultime provocation. Tu reprends place, attrapant ton calepin qui trouve rapidement sa place sur tes genoux. Vite, il faut te couper de ce monde et t’unir à ta belle artistique sans quoi tu risques de le chopper par la peau du cul et le laisser gagner sur toi… Sans le quitter des yeux, tu effaces l’intégralité de ton oeuvre pour mieux recommencer … le rendant beaucoup plus réaliste cette fois, déconnecté de ton souvenir encore frais dans ton esprit. ‘’ Dans tes rêves. ‘’ Finis-tu par dire sans laisser échapper le moindre son, lorsque vos regards se trouvent à nouveau. Qu’il lise sur tes lèvres ce très vilain mensonge et qu’il se le répète comme une prière adressée au bon dieu. Comment faire pour survivre à ça? À ce désir qui prend forme au creux de ton ventre, ce besoin de t’unir une nouvelle fois à lui… histoire de confirmer des choses… À ton orgueil qui te crie de rester loin de lui, jouer de ton indifférence. Tu passes la dernière heure à le dessiner grossièrement. Tu feras le reste dans ta chambre, loin de lui, loin du regard des autres sur ton travail. Il est parfaitement bien ancré dans ton esprit si bien que tu peux encore sentir ses doigts glisser le long de ton cou. Une fois le cours terminé, tu t’empresses de foutre ton matériel dans ton sac que tu envoies ensuite sur ton épaule. Tu allais quitter sans un mot, sans un regard ni un adieu, mais le professeur stoppe ta course d’une main autour de ton bras. Tu t’arrêtes, tirant vivement sur ton bras pour le récupérer, insulté plus qu’autre chose qu’elle ait osé poser ses mains sur toi. ‘’ Tu dois reprendre le temps que tu as manqué, tu restes dix minutes de plus. ‘’ C’est le bout… t’en crois pas tes oreilles. Sans rechigner, tu prends place, cahier à nouveau sur les genoux, c’est entre toi et lui, lui et toi que ça se passe… ‘’ T’es pas attendu ailleurs? ‘’ Siffles-tu entre tes dents en espérant que ce soit le cas, qu’il prenne ses affaires et se casse. Lui qui semble avoir une vie bien remplie entre les cours et son nombre incalculable de conquêtes, il peut bien faire ça pour toi non? impossible.

@A. Silas Rothschild

J’avoue que ça me fruste que tu te montres indifférent à ma personne. On a baisé ensemble il y a quelques mois, ne vient pas me dire que ça ne voulait absolument rien dire qu ça ne t’as absolument rien fait. Je l’ai vu dans ton regard, dans tes gémissements que je t’ai fait de l’effet ce soir-là. J’ai vu comment tu as adoré le moment, ne me fais pas croire qu’en fin du compte, tu n’es pas attiré par les hommes. Si c’est le ça, okay, je peux te croire, mais dans ce cas, tu serais hétéro-silasexuel. Et ça, je compte bien te le faire remarquer. Ce n’est pas pour rien que je me suis collé à toi et que je t’ai dit, au creux de ton oreille pour que seulement, toi puisses comprendre, que mes fesses s’ennuyaient de ton engin. J’ai envie de te voir réagir, mais il n’en a rien. Tu n’en as rien à faire, et même que tu te montres arrogant envers moi. Lorsque tu défais tes cheveux, j’avoue avoir eu une vague de chaleur qui a traversé mon corps, faisant réagir légèrement mon membre. Il n’est plus aussi au repos qu’il devrait l’être. Sans doute même que tu peux le ressentir ça, contre ton dos. Bordel, t’es foutrement canon avec tes cheveux longs. Je sais pas pourquoi je réagis aussi fortement à ce geste que tu viens de faire, mais c’est bien le cas, malheureusement pour moi. Je sais pas pourquoi je réagis aussi fortement à ce geste que tu viens de faire, mais c’est bien le cas, malheureusement pour moi. Je ne te quitte toujours pas des yeux, n’en ayant que faire de ce que les autres peuvent penser de ça. Lorsque tu mimes sur tes lèvres que je ne t’aurai plus jamais pour moi, j’avoue que ça m’a fait un léger pincement au coeur, mais je n’en ai pas fait un cas. Je me suis dit que j’arriverai à t’avoir d’une manière ou d’une autre. Que je pourrai encore sentir tes mains sur mon corps ou parcourir le tiens de ma langue. L’heure finie finalement et alors que je commençais à me relever pour aller enfiler mes vêtements derrière le paravent, le professeur déposa sa main sur mon épaule de sorte que je ne bouge pas. Fronçant les sourcils parce que premièrement, je ne comprenais pas ce qu’elle voulait et que deuxièmement, on ne me touche pas de cette façon, je la laisse faire, un sourire prends place sur mes lèvres lorsque je l’entends te parler. Je te vois reprendre ta place, la queue entre les jambes, tandis que tous les autres quittent la salle. C’est dommage que cette prof soit toujours là, par contre. « Non ! Je suis tout à toi pour encore un gros dix minutes ! Et j'peux même rester un peu plus longtemps si ton professeur pense que ce que tu as fait en cours n'est pas satisfaisant. Qu'en dites-vous Madame ? » Ce n’est pas suffisant pour moi, mais c’est mieux que rien, non ?Qu’est-ce que je souhaite réellement en ce moment ? Pour être honnête ? Que tu me laisses faire, n’importe quel geste dans l’intimité qui pourrait me prouver qu’en fait, tu n’es pas totalement insensible à mon charme.

Faut croire que la vie te joue un putain de tour. Entre ce premier cours d’art chaotique, les provocations de Silas et cette vache qui refuse de te laisser partir. Tu t’installes sur une chaise au premier rang cette fois, tournant la page de ton cahier pour en prendre une nouvelle. Tu caricaturistes une queue style cartoon et à la place du gland tu commences à rendre trait pour trait le visage du brun qui fait absolument tout pour attirer ton attention sur son corps finement découpé et sa saloperie de main sur sa verge qui va et vient avec une lenteur à faire pâlir d’envie. Tu ne le regarde pas directement, tout se passe au niveau de l’angle mort. Tu vois tout, emmagasine tout, nourrissant ainsi cette stupide obsession à ce mec que tu croyais révolue après neuf mois. Surprise, elle est toujours là et bien plus forte maintenant. La prof ne relèves pas les dires du modèle qui repose devant toi, sans doute est-elle trop prise par son roman savon. Les dix minutes s’écoulent à une vitesse folle et voilà que cette mégère se lève pour venir dans votre direction. Tu te redresses sur ta chaise, Silas toujours en pleine exploration de son corps… Tu lèves les yeux au ciel avant d’émettre un petit son pour attirer son attention. Tu ne veux pas que ta prof contemple ce spectacle, ça non. Sans plus attendre, tu lances ton calepin contre le bas-ventre de ton tout premier amant, ce qu’il faut pour cacher l’essentiel. Bordel. La vieille folle vous regarde, lui et toi, toi et lui… Te grondant ensuite en voyant le résultat final de ton oeuvre, ta connerie. Tu fais mine de l’écouter tandis qu’elle ramasse ses effets prête à quitter pour son prochain cours et une fois disparu, tu te lèves de ton siège pour t’approcher du bel apollon. ‘’ J’savais pas que t’aimais les femmes mûres. ‘’ Souffles-tu ton visage à deux pouces du sien tandis qu’une de tes mains migre vers ton calepin.

Je commence à en avoir un peu marre en fait. Je suis en train de faire tout en mon possible malgré la présence de cette femme derrière moi, pour t’exciter, voir si tu es vraiment hétéro, ou pas intéressé par moi, comme tu essayes de me faire croire, mais rien. Rien à faire, tu ne bronches pas. Même pas ton regard sur moi, en fait. Peut-être que tout compte fait, tu ne me désires pas. Bon, je ne comprends pas comment ça peu être possible. Je continue à me caresser, c’est plus une question d’ego, ne pas arrêter pour te prouver que tu as gagné, en fait, lorsque je sursaute, recevant ton calepin directement sur mon bas-ventre. Tout juste avant que ton professeur arrive vers nous. Je l’ai échappé belle, sérieusement. « Merci ! » Te mimai-je avec ma bouche. Mine de rien, tu viens de me rendre service et j’apprécie. Tu mérites une gâterie. Je ne sais pas si tu m’as vu, mais ça m’importe peu, je suis trop occupé à essayer de calmer ma verge, avant que je ne doive quitter l’endroit. Il faut dire que les réprimandes qu’elle te fait fonctionnent un peu, mais ce n’est pas assez, malheureusement. La mégère se tourne vers moi, me remercie d’avoir accepté ce remplacement et me dit qu’elle me recontactera peut-être. Je me pince les lèvres, hochant la tête et elle quitte enfin, me laissant seul avec toi. Tu t’approches et je souris. « Ouais, mais moins que les ptits cons qui sont pas capable d’avouer être attiré par ma personne. » Je passe ma langue sur mes lèvres et respire ton odeur et puis ma respiration se coupe.

En plus d’être un sale emmerdeur, il est modeste en prime. ‘’ Il doit y en avoir pas mal qui te résiste pour que ça te choque autant. ‘’ Dis-tu sourire mesquin au coin des lèvre. Tu sais qu’il fait allusion à toi, mais jamais tu ne lui ferait ce plaisir, celui d’avouer qu’il a raison. Autant lui faire croire que t’es hétéro jusqu’au bout, mais ça ne sera clairement pas évident après ce que tu viens de faire. Cette pulsion à laquelle tu as cédé un peu trop facilement. Sentir la peau brûlante sous ton derme tiédie par la brise qui passe la fenêtre. Tu ramasses tes choses, tu tournes les talons. Plus il parle, plus le sourire qui squatte tes lèvres gagne du terrain. Dur pour l’ego Silas? Ça t’amuse en fait… mais des deux, tu ne sais pas qui des deux est le plus à plaindre, toi ou lui? Il disparaît finalement derrière le paravent et toi tu reviens sur tes pas sans faire de bruit, tel un spectre qui s’avance dans la nuit. Tu improvises, ou pas. T’as envie de le provoquer, le faire sortir de ses gonds comme il s’amuse à te faire en te narguant devant les autres. Il sait que tu n’assumes pas et il en joue, pour ça il doit payer. Tu connais son point faible, le sexe. Ça tombe bien, vous avez ça en commun, à l’exception que toi t’a décider d’te calmer sur la chose.