je n'aime pas ce travail. je n'aime pas servir des cafés. pourtant, je n'ai pas trop le choix si je veux me faire un peu de sous sans compter sur mes parents, ils n'en ont pas du tout les moyens. il est dix-huit heures, je finis enfin mon service et prend mes affaires dans mon casier à l'arrière-boutique. mes écouteurs branché à mon téléphone et sur mes oreilles, je m'écoute un générique d'un manga que je regarde en ce-moment. je prends un petit frappucino pour la route, je sors du café et paf. je me retrouve en deux secondes, le cul au sol et sans boissons à la main. en levant les yeux, je vois une fille qui s'est tout pris.... je... j'ai... euh... desolé, désolé... comme un idiot, je reste assis, je suis confus, je me sens mal, j'ai envie juste de disparaître.

une bonne petite journée qui se termine. sortie avec les copines, un petit restau', un tour à la plage pendant que les beaux jours nous le permettent encore et il va être bientôt l'heure de se rentrer. faudrait que j'passe voir eliot tiens pendant que j'y pense. sinon j'songe à changer mes cheveux mais j'suis pas encore certaine de ce que j'veux... so j'suis là à marcher vers le starbucks car j'veux ma dose de viennois en venti m'voyez? mais j'regarde pas trop où je vais j'avoue, j'suis sur mon téléphone à regarder un peu les coupes et les couleurs de cheveux tendance actuelle et me tâte à couper car je l'aime ma crinière quoi... et d'un coup? BAM j'me prends un mec en pleine tronche et ahah... son frappucino en plein sur ma poitrine et ma robe surtout! la bouche grande ouverte, j'me fige d'un "oh bordel de merde!" sous la sensation du liquide sur moi et du choc au passage hein. j'tiens surtout mon téléphone hyper fort tellement il a failli volé. et doucement je rouvre les yeux pour les baisser sur ma robe qui est... trempée et avec de gros yeux je rage "putain mais t'as d'la merde dans les yeux ou quoi?! tu peux pas regarder où tu marche?!" ma robe jolem et elle est fichue p'tain... il est là, le cul par terre à me regarder avec ses yeux de chiens battu, peinant à me sortir je... j'ai... euh... desolé, désolé... sans bouger de sa place alors que j'lui fais le regard de la mort. j'respire, je ferme même les yeux pour inspirer et expirer de grands coups lentement "caaaalme, on se calme, je me calme, ça va aller." inspirant une grande fois à le regarder puis regarder autour, me léchant la lèvre inférieur en lui tendant la main "c'est bon ça va, c'est pas comme ci elle m'avait couté plus de 120 dollars." ce qui est le cas. je l'aide à se relever avant d'me frotter l'air dégouté "ça colle en plus c'est dégueu'." elle est clairement dead ouais.

je deviens tout rouge, je suis pas bien, je suis mal à l'aise et toi qui t'énerve comme ça. qu'est-ce-que je dois faire maintenant ? je m'excuse, mais... j'ai envie de m'enfuir, vite. sauf que j'ai les jambes lourdes, je reste le cul à terre à te regarder. je... je suis désolé. j'arrive à peine à parler, ma voix devient tout aiguë et bizarre. tu m'aides à me relever, je deviens tout rouge rien qu'au contact de nos mains. j'ai pas l'habitude de ça moi, à alma personne ne m'aide pour me relever quand je tombe. cent-vingt dollars ? c'est même pas ce que je fais en une semaine, je crois bien. je peux même t'aider à te la repayer. je suis là, planté comme un clou à te regarder. mes écouteurs se sont enlevés dans la chute, je les range dans ma poche. j'baisse les yeux vers mes pieds, j'ose plus rien ne regarder. il.. il y a des... serviettes en papier dans le starbucks... déjà que ma voix est bizarre, je parle tout doucement et la tête baissée. fichue timidité de merde.

il est là à virer au rouge comme un enfant qu'on viendrait de surprendre le cul à l'air. really mon gars? il est figé, il bouge pu, limite on dirait j'suis hulk qu'il viendrait de fâcher sans le vouloir tsé. j'fais peur à ce point quand je m'énerve? ça m'plait pour le coup car cette frayeur ou cette gêne ou j'sais pas ce que c'est là sur son visage? bah ça lui évite de prendre ma main ou mon sac à main dans sa gueule je... je suis désolé. et je roule des yeux en tâchant de prendre sur moi et d'me calmer "ouais bah c'est bon ça on a compris." avant de soupirer pour de le remettre sur ses deux pieds. il est encore plus rouge putain, j'en fronce les sourcils à le regarder d'un "t'as chaud à ce point là?" ouais j'en fais exprès, juste pour être sûr que c'est moi qui le met dans cet état là. il me fixe, sans savoir quoi dire tandis que je frotte un peu ma robe, mon décolleté surtout... et qu'il range ses écouteurs pour baisser les yeux et fixer ses pieds il.. il y a des... serviettes en papier dans le starbucks..., moi je relève les yeux sur lui, grimaçant encore un peu perplexe, arquant un sourcil à regarder le starbucks derrière puis re lui "ouais bah on va aller en chercher, ah et tu vas m'offrir mon chocolat viennois tiens pour la peine, pour te faire pardonner c'est la moindre des choses non?" ouais j'suis comme ça moi, et c'est déjà bien moins chère payé que ma robe faut le savoir j'suis sympa pour le coup mais c'est parce qu'il me ferait presque pitié en vrai. puis ok bon, il a une bonne bouille ça le sauve... donc de moi même j'attrape son bras pour le tirer dans l'autre sens afin de retourner dans le starbucks, prenant un paquet entier de serviettes que je commence à frotter sur moi sous le regard perplexe des gens autour mais rien à foutre. une fois devant le comptoir, j'le regarde d'un "vas-y commande." secouant mes cheveux pour les remettre en place.

je suis clairement à la limite de l'avc là. je réponds pas à ce que tu me dis, je ne sais pas si c'est des provocations ou non, en tout cas j'arrive à parler pour te dire qu'il y a des serviettes en papier dans le starbucks et tu vas pouvoir t'essuyer. sauf que ouais, je comprends pas trop ce qui se passe mais c'est limite que tu m'ordonnes à te payer un chocolat. je n'ai pas le temps de réagir que tu prends mon bras et m'amène dans le café où je travaille et où je viens de finir, je ne suis là pas à l'aise surtout que tu viens de me toucher comme ça. puis, tout ces regards sur moi, j'ai envie de m'enfoncer dix pieds sous terres. salut... tu... tu peux me donner un chocolat viennois s'il te plait ? je demande au collègue qui travaille, il me le sert bien rapidement et je te le tends. je... ton... chocolat.

grâce à zoey, j’ai découvert un endroit qui vend du café et d’autres pâtisseries absolument exquises, j’ai nommé le starbucks. d’habitude, je préfère les petites enseignes indépendantes, mais grâce à cette blonde, je me suis dit, pourquoi pas de temps en temps. seulement, aujourd’hui, je ne traîne pas près de ce café pour aller me goinfrer, j’ai une mission de bizut. j’dois offrir des élixirs à des gens que je juge avoir une petite alchimie. ainsi, après avoir fabriqué un savant mélange qui donne une couleur rose à ma potion, je me rapproche de cet établissement avec mes deux tubes à essai et mon costume de cupidon à deux balles. j’sens qu’une aile fait grave la gueule, je vais devenir un ange mono-aile, le premier ange handicapé quoi. bref, j’entre dans le starbucks et immédiatement, je vous capte. le blondinet rouge comme une tomate et la naine imbibée de cappucino. tellement cliché, il a essayé de l’interpeller par la maladresse. c’est une technique comme une autre, j’juge pas. me dirigeant vers vous, je me pose entre vous deux et je vous tends mes tubes remplis de substance rosée. ouais c’est du vin coupé à la limonade, on s’en fout. « cupidon pour vous servir. je le sens là, le coup de foudre à boston, c’est trop beau. je vais chialer. vous vous accordez pas mal les deux, vous ferez un si joli couple si ce n’est pas déjà le cas. tenez, prenez mon élixir magique. une fois bu, vous serez prêt à vous ouvrir l’un à l’autre et à laisser l’amour vous pénétrer. oh ooooui. » levant les yeux au ciel et tendant mes bras comme un prêtre s’adressant à dieu, j’inspire bruyamment et frappe soudainement des mains « vous m’inviterez à votre mariage hein ! suffit de crier CUPIDON et je descends de mon nuage. j’vous offrirais de la belle vaisselle » vous lançant un petit clin d’oeil, je tourne les talons pour vous quitter et vous laisser reprendre votre histoire là où je l’ai interrompu. c'est pour moi, c'est cadeau !

euh... c'est moi où il est du genre hyper coincé..? j'sais pas mais le gars il est figé dans le temps quoi, il arrive pas à parler et plus rouge bordel tu meurs quoi. il lui manque plus que le gyrophare sur le crâne pour dire à tout le monde qu'il est le coupable tsé. limite... il me fait presque pitié? un peu de peine quoi. genre je lui fais vraiment beaucoup peur à ce petit là. hmm... peut-être que j'vais m'adoucir un peu on verra, en attendant il m'doit mon chocolat viennois venti signature, pour ma robe. et il capitule le petit, il dit rien, il me suit à l'intérieur et une fois devant le comptoir? il s'exécute sans même bronché putain... salut... tu... tu peux me donner un chocolat viennois s'il te plait ? wow ok, c'est limite mignon en vrai? ouais il est cute voilà j'le dis, fin j'le pense fort now. j'le regarde qui commande et... attendez là "tu? genre tu le connais?" ouais fin on dirait c'est pas un étranger pour toi l'employé en face là. et voilà qu'il est servit rapidement et me tend mon chocolat je... ton... chocolat. et j'le fixe un instant avant de sourire en coin déjà plus gentille "merci." buvant une légère gorgée d'un "t'es un gentil toi on dirait." si tu vois ce que j'veux dire? sauf qu'un mec débarque de nul part pour nous tendre des fioles en mode cupidon à nous sortir tout un baratin comme quoi il sent du love entre nous là. je le fixe, arquant un sourcil blasé à l'écouter déblatérer sa merde là... serioulsy..? "ouais bah si tu ferme pas ta bouche tout de suite c'est mon poing qui va pénétrer ton cul!" que je lâche menaçante alors qu'il finit son délire pour s'en aller l'air de rien et j'le regarde sortir en grimaçant "non mais c'était quoi ce truc?" regardant le gamin devant moi d'un "tu le connais lui aussi? rassure moi et dis moi que non." ouais s'il te plait.

si j'avais fait ça à quelqu'un à alma, je me serai fait clairement tuer. genre, un coup de fusil mais toi, tu as l'air cool et tu me demandes de te payer un chocolat viennois pour le désagrément. pas de soucis, surtout que je travaille au starbucks et que c'est quasiment gratuit pour moi dans l'enseigne de café. on rentre, je commande et tu me demandes si je le connais. je te tends ton chocolat, te répondant, toujours rougissant : je-je travaille ici, en fait.. et oui, j'économise une robe qui m'aurait troué mon budget hebdomadaire. puis, un mec débarque de nul part, nous disant qu'il voit une alchimie entre toi et moi, nous proposant même une espèce d'elixir à la couleur rose. je me mets à rougir comme une tomate encore plus que précédemment alors que tu envois chier le mec qui s'en va. non! je vi-viens d'arriver ici, je-je connais quasiment personne.. baissant alors la tête, ben ouais, t'es grave intimidante comme fille.

ok le gars il parle à l'autre gars de l'autre côté du comptoir comme ça tranquille. il le connait c'est obligé. il rougit again pour me répondre toujours hésitant je-je travaille ici, en fait.. et je hausse les sourcils d'un "oh. je vois tout s'explique." dit comme ça mais c'est une bonne chose à savoir si j'veux des chocolats gratoss ouiiiii. souriant en coin d'un "intéressant." commençant à boire quand un autre gars vient nous faire son show à la cupidon style je viens vous faire tomber amoureux. il est sérieux avec sa connerie celui là? à ce moment précis quoi faut pas abuser, laisse moi boire mon choco' tranquille bordel de merde! et voilà que mon petit gars se met encore plus à rougir en me répondant non! je vi-viens d'arriver ici, je-je connais quasiment personne.. baissant les yeux pour ne plus croiser mon regard. "la vache t'es..." me pinçant les lèvres en ajoutant un "non laisse tomber, viens avec moi." prenant à nouveau son bras pour l'attirer sur la terrasse histoire de s'asseoir à un siège, l'incitant à s'asseoir en face de moi. je replace mes cheveux, le fixant en buvant mon choco pour ensuite lui demander "au fait je m'appelle barbie et toi c'est quoi ton nom?", me mordillant la lèvre inférieur à toujours l'analyser pour ajouter "t'es du genre... un peu timide toi pas vrai?" c'est plus une affirmation qu'une question m'enfin voilà.

je t'avoue travailler ici, tu trouves ça intéressant. pourquoi pas ? je ne sais pas ce qu'il y a d'intéressant, chez moi on ne voit pas le profit partout. on s'intéresse aux gens pour ce qu'ils sont et non pas pour ce qu'ils ont. bref, après le passage rapide du mec, je t'avoue ne connaître personne ici et que je viens tout juste d'arriver. tu prends alors mon bras pour m'amener dehors et qu'on s'assisse sur une table en terrasse, je te regarde. floyd... je te regarde, je souris, gêné. je... ouais, c'est... ça. trop timide, trop réservé. et je suis très maladroit, comme le frappucino que j'ai renversé sur ta robe. je... désolé encore pour ta robe. et voilà que je m'excuse encore.