Je levais les yeux au ciel, pas certain de ce qu’elle avançait. J’étais bien avec elle et j’aurais très bien pu tirer un trait sur Camila. Le fait est qu’on en savait juste rien. Elle et moi ça s’est terminé quand elle a dit stop et je n’ai pas eu mon mot à dire. Il fallait faire avec à présent et tenter d’enfouir tous ces sentiments contradictoires ailleurs, bien profond quelque part, pour que ça ne ressorte jamais. De toute façon, j’avais compris qu’elle avait préféré me nexter pour se mettre avec quelqu’un qui était mon opposé et des fois, je me demande comment elle a pu m’aimer moi pour ensuite l’aimer lui. C’était étrange mais je tentais de pas trop réfléchir sur la question. J’étais avec Camila à présent. Marié et bientôt papa. C’était ça le plus important maintenant, pas mes sentiments pour cette blonde qui s’en allait. Cette blonde qui n’était pas mon amie et qui était certainement un de mes meilleurs souvenirs. Elle a eu de la chance d’avoir réussi à atteindre mon cœur mais maintenant c’est moi qui ait moins de chance de réussir à l’enlever. C’était dur, difficile et je faisais en sorte que ça ne vienne pas tout ruiner entre Camila et moi. Lui lançant une parole positive alors qu’elle s’en allait, je finissais par souffler, afin de me mettre dans l’idée qu’il fallait vraiment plus qu’on se voit, qu’on se croise. Et alors que je remettais mes idées en place, prêt à me rendre dans le bâtiment administratif de l’université, je la voyais foncer vers moi, sans forcément ralentir. Au contraire, j’avais l’impression qu’elle accélérait plus elle se rapprochait, jusqu’à finalement avoir l’impact. Nos deux corps rentraient en collision et ses bras s’enroulaient autour de moi, son visage s’enfouissait contre mon torse et je ne pouvais pas m’empêcher de faire plus ou moins la même chose. Enroulant mes bras autour d’elle, mon visage trouvait place contre son crâne, sentant alors ses cheveux doux et soyeux. Puis je fermais les yeux. Un réel au revoir cette fois, quelque chose sans mot, sans engueulade, sans ton qui monte. Juste une étreinte et ce serait terminé. Une étreinte, je faisais rien de mal. Rien qui n’était noté sur mon contrat de mariage qui engendrerait une dispute mémorable chez les Westerberg. Non, juste une étreinte pour me souvenir des bons moments et de lui transmettre à quel point elle me manque. « Si c’est lui qui te rend heureuse… fonce » finissais-je par dire, à contre-cœur. Je ne l’aimais pas et je n’aimais pas cette façon qu’il avait d’agir sur elle. Mais je n’avais plus vraiment mon mot à dire.

je n’aurais jamais dû opérer ce fichu demi-tour. la séparation allait être dix fois plus douloureuse. je l’avais pourtant presque réussite. j’y étais à deux doigts. je pouvais tracer ma route, sans me retourner, mais j’ai faiblement échoué. pourquoi ? parce que pluton, planète naine et abandonnée m’a marqué pour le reste de ma vie. notre histoire était court à l’échelle de ma vie, mais intense et .. inachevée. je continue de croire que tu as fait le mauvais choix. tu es voué à te détruire avec cette fille, mais tu es borné, terriblement borné. ouais, s’il y a bien une chose que j’aurais apprise de toi durant ces deniers instants partagés, c’est que tu ne changes jamais d’avis. bref, c’es toi, c’est l’homme que j’ai aimé et que j’aime toujours. tes défauts, je les ai pris et je les aurais pris pour le reste de ma vie si j’en avais eu le cran. enfin, si tu m’en avais surtout donné l’occasion, pour de vrai. c’est désormais la fin. je dois te laisser partir, vivre ta vie d’époux. cette étreinte sera sûrement la dernière. j’en profite, les larmes aux yeux. je frictionne délicatement ton dos. mon nez sur ton torse, j’inspire ton odeur pour m’imprégner de toi, au cas où l’envie me prendrait de me remémorer ce que c’était que d’être contre pluton westerberg. « tais-toi » je ne serais jamais à l’aise à l’idée de parler d’un autre avec toi ou inversement de parler de toi avec liam, non, c’est au-dessus de mes forces. j’crois que c’est le moment de se détacher. les yeux humides, je jongle une dernière fois entre tes prunelles pleines de pépites orangées. « si c’est elle qui te rend heureux, fonce » terminais-je par chuchoter en sentant ma gorge se serrer, encore et encore. bordel, j’ai l’impression que cette phrase vient de signer mon arrêt de mort. je sais que liam est là. je l’aime et il a fait de gros efforts pour ma petit gueule. mais ptin, je ne comprends pas pourquoi j’ai encore envie de te rattraper, de te dire non, de t’embrasser au risque de subir un rejet qui me crucifierait sur place. pourquoi ? heureusement, je pense aussi à tout le mal que tu m’as fait et c’est à travers cette peine que je trouve la force de me retourner pour tracer ma route en sens opposé. au revoir pluton, je déteste les adieux. may we meet again lol.