Qu’est-ce qui s’est passé exactement? Entre le moment où on s’est pris la tête et celui où on a admis ne pas avoir envie de partager l’autre avec qui que ce soit? Entre cette première rencontre seul à seul sur la plage alors que tu m’as serré dans tes bras et maintenant alors que je m’apprête à te rejoindre dans ce qui est désormais notre petit coin rien qu’à nous… Enfin, j’imagine qu’il est plutôt rien qu’à toi et que tu me permets de squatter… Y as-tu déjà amené ton ex? Ou alors cette amie de qui t’es un peu trop proche? J’essaie de chasser ces images de mon esprit alors que je remonte ce petit chemin à travers le arbre qui mène jusqu’au hamac et au coin de plage privée. Je n’ai jamais aimé partager, ce n’est pas nouveau d’hier. Que ce soit mes jouets ou mes amis, être élevé toute seule comme la reine que je suis aura eu cet effet sur moi. Alors savoir que tu refuses de t’offrir, mais que t’as laissé ton ex te faire une fellation..? Ouais, ça été suffisant pour m’empêcher de dormir. J’te ferai pas un dessin, y’a bien quelques trucs dans ma chambre que je devrai payer vu les dommages. J’aperçois enfin le hamac et comme tu n’y est pas, je cherche un peu autour avant de te voir dans l’eau. Sans un mot, je retire mes fringues que je laisse en tas au pied d’un palmier. Tu m’as bien demandé d’être nue la prochaine fois, alors c’est exactement ce que je fais… Complètement nue, je marche jusqu’à la plage et m’enfonce dans l’eau jusqu’au cou avant d’appeler ton nom. « Moses.. »

Tu n’as pas fermé l’oeil de la nuit, tu es encore sous l’émotion de la veille. Cette conversation avec Serah, ces requêtes dévoilées, des souhaits perdu à tout jamais. Tu as passé la nuit dans ton petit coin de paradis. Tu te serais senti affreusement mal de rentrer à l’hôtel, partager ton lit avec Jade, profiter de son amour infini tandis que tes pensées sont pour une autre. Tu n’es pas ce genre d’homme et c’est pour cette raison que tu prends du recul, ici, avec tes calepins à dessin et ta guitare. Après quelques échanges avec Serah, tu décides d’aller te rafraîchir un peu. Elle a dit qu’elle venait te rejoindre, mais tu ne sais pas quand exactement. Tu retires donc tes vêtements, te retrouvant dans ton simple appareil et tu t’enfonces dans l’eau, soupirant d’aise. L’eau fraîche du mâtin te fait naître un frisson sur ton derme. Tu nages sous l’eau en cherchant désespérément un échappatoire pour fuir tes propres pensées. Tout était tellement plus simple lorsqu’il n’y avait que Jade… À peine sorti de l’eau, tu passes une main sur ton visage lorsque la voix de Serah vient caresser ton tympan. Tu fais un tour sur toi-même pour lui faire face après quoi tu nages dans sa direction. ‘’ Bon matin. ‘’ Dis-tu une fois près d’elle. ‘’ T’as fait vite! ‘’ Reprends-tu alors que tes billes migrent sur l’ensemble de son corps, du moins, sur ce que l’eau laisse miroiter de sa nudité envoûtante. Tu la sens naître en toi cette pulsion putride… et tu as de plus en plus de mal à y résister… c’est pourquoi tu la pousses doucement sur la plage ou les vagues s’unissent au sable. Il n’y a plus que le bas de vos corps liés sous l’eau, embrassé par l’eau qui vous caresses pour ajouter un brin de fantaisie à situation. Tu ne lui a pas laissé le choix. Ton corps au-dessus du sien, tu la maintiens prisonnière de tes caprices. ‘’ Regarde-moi.. ‘’ Tu veux qu’elle se connecte à ton âme tandis qu’une de tes mains caresse sa joue. Tu aimerais pourquoi lui dire qu’elle t’appartient, mais tu n’en a pas le droit, c’est ça que tu souhaites qu’elle puisse lire en toi. Au bout de quelques secondes, tu fonds sur ses lèvres, tendrement, passionnément. ‘’ Juste pour toi.. ‘’ Murmures-tu entre deux bouffées d’air pendant que ta main qui caressait sa joue, prend la sienne pour la guider entre vos corps liés jusqu’à ta masculinité totalement nue.

Je te cherche du regard et tu émerges enfin de l’eau. J’appelle ton nom et tu nages jusqu’à moi après avoir repoussé tes cheveux de ton visage, geste que je trouve toujours aussi sexy. « Bon matin. T’as fait vite! » Je sens ton regard sur mon corps et sais que tu n’as qu’un aperçu de ce qui se cache sous l’eau. J’esquisse un sourire et hoche la tête. « Aussi vite que j’ai pu.. » Disons sans courir comme une putain de désespérée parce que j’ai passé la nuit à vouloir te retrouver plutôt qu’à dormir. Tu m’entraines vers la plage et je te laisse faire, nageant à ta suite jusqu’à ce que l’eau ne nous couvre qu’à peine, ma poitrine désormais bien à la vue sous le soleil du matin. Ton corps vient prendre place au-dessus du miens et je frissonne non seulement au contact des vagues qui viennent s’échouer autour de nos corps, chatouillant ma chute de rein et se dissipant au fur et à mesure qu’elles montent vers mon dos pour mieux redescendre vers mes fesses, mais aussi en réalisant que tu es complètement nu toi aussi. « Regarde-moi.. » Je lève les yeux et croise tes yeux foncés. J’avale de travers, il y a tellement d’émotion qui s’y terrent que j’ai du mal à soutenir ton regard. Pourtant, je ne détourne pas la tête, continuant de te regarder droit dans les yeux jusqu’à ce que tes lèvres trouvent les miennes et que mes paupières se fassent lourdes. J’entrouvre mes propres lippes et laisse ma langue courir le long des tiennes pour trouver sa jumelle. « Juste pour toi.. » Juste pour…? Oh.. Tu guides ma main jusqu’à ton sexe et j’écarquille légèrement les yeux. J’ai envie de te dire que tu n’es pas obligé de faire ça, que je ne te forcerai à rien, que je respecte tes choix. Pourtant, je n’arrive pas à prononcer un seul mot parce que je ne veux pas te donner l’impression que je rejette ce que tu m’offres. Mes doigts se referme autour de ta masculinité et je fais malgré moi quelques vas-et-viens qui, je l’espère, ne te feront pas regretter de m’avoir laissé te toucher comme ça. Un nouveau baiser échangé et je viens ensuite tenir ton visage de ma main libre. « Regarde-moi.. » Que je demande, faisant écho à ta propre requête. Je veux voir l’émotion sur ton visage, ces sensations qui t’envahissent une à une.

Tu n’as fait que suivre ton instinct, ton envie. Tout ce à quoi tu as rêvé durant ces dernières heures passées après cette conversation houleuse avec ta blondinette. Ton corps contre le sien, le goût de ses lèvres au petit matin. Sa poitrine parfaite offerte à toi de la plus belle façon qui soit. Le soleil est de la partie, l’eau qui envahit vos corps avant de les délier pour mieux revenir à l’assaut sous une nouvelle forme de vague… tout ça mis ensemble dans l’unique but de te faire céder à cette envie pressante de la faire tienne. Tu lui obéis en plantant ton regard dans le sien. Sa main sur ton membre en érection, ses mouvements de va et vient te font réellement défaillir. Ça t’effraie autant que ça te fait du bien, car au fond t’a peur de ne pas être assez… ‘’ Serah’’ Murmures-tu au creux de son oreille tandis que tu entames de léger mouvements de bassin contre sa main. Tes paupières se ferment lentement tandis que tes ourlets trouvent les siens le temps d’un échange sauvage. Ta serpentine force le passage de sa bouche pour s’enfoncer dans la sienne, forçant sa langue à l'accompagner le temps d’un ouragan éphémère. ‘’ Bordel… ‘’ Murmures-tu contre ses lèvres avant d’enfoncer tes dents dans la chaire fine de son cou, tandis que tes coups de bassin gagnent en intensité. ‘’ Il ne faut pas… ‘’ Tu grognes ses paroles lorsque ses doigts effilés entrent en contact avec ton gland sensible. Tu halètes, le corps entièrement crispé en tendu, laissant voir ton torse découpé à la perfection. ‘’ Ok Stop… ‘’ Tu ravales difficilement ta salive tandis que ta main se saisit de celle de ta partenaire pour lui faire lâcher prise. Dans un soupir, tu te laisse tomber lourdement à ses côtés, ton avant bras venant se poser au niveau de tes yeux pour te cacher du soleil. ‘’ Allez vient. ‘’ Tu tends ton autre bras dans sa direction pour l’inviter à déposer sa tête contre ton torse. ‘’ J’sais pas comment j’vais faire pour tenir avec toi… ‘’ Avoues-tu d’une voix à peine audible. Depuis ce fameux soir… celui du bain de minuit. Autant dire qu’elle envahit tes pensées le jour comme la nuit.

Je commence doucement pour ne pas t’effrayer, mes mouvements doux et lents. Pourtant, en un rien de temps, ils s’accélèrent et deviennent plus soutenus et fermes. Toutes ces émotions qui tournoient en toi une fois de plus me donnent le vertige, mais je ne lâche pas prise pour autant, continuant mes caresses et profitant de ton érection entre mes doigts. « Serah » Ton corps réagit naturellement à ce qui lui arrive, ton bassin commençant à bouger en rythme avec ma main et la mienne venant se positionner plus près de mon intimité comme s’il ne manquait plus que quelques centimètres pour que nous ne fassions qu’un. Tu m’embrasses violemment et je réponds avec la même ardeur, mon corps totalement réceptif à chacun de tes gestes. J’accueille tout ce que tu m’offres comme une junkie avec sa came laquelle lui serait remise au compte-goutte. « Bordel… » Tes dents trouvent mon cou et je pousse un gémissement en me cambrant légèrement, ton membre frôlant ma peau. « Il ne faut pas… » Il ne faut pas quoi? Bon sang ce que j’ai envie de toi Moses… et tu ne peux pas dire que ce ne soit pas réciproque. J’ai envie de te donner du plaisir et rien que de te voir comme ça… j’ai jamais autant aimé donner de ma putain de vie. Pourtant, tu m’arrêtes d’un seul coup. « Ok Stop… » Ta main sur la mienne m’oblige à lâcher prise et j’essaie de reprendre une respiration normale alors que tu te laisses tomber à côté. Mon corps tout entier est bouillant et pourtant refroidit par les vagues sur un rythme régulier. Combien de temps j’vais tenir comme ça avec toi avant de ne plus pouvoir m’arrêter? Avant de te tenir tête et de te donner du plaisir jusqu’au bout? « Allez vient. » Tu me fais de l’espace tout contre toi et je viens m’y installer, la tête sur ton épaule et la main sur ton torse, mes doigts vibrant encore des caresses qu’ils t’ont prodiguées, en redemandant encore. « J’sais pas comment j’vais faire pour tenir avec toi… » Je lève les yeux vers toi et t’observe un moment. « Y’a pas de mal à te laisser aller Moses… tu peux très bien me laisser terminer sans me devoir quoi que ce soit en retour. » Tu comprends c’que j’essaie de te dire Moses? Présentement, j’donnerais tout rien que pour pouvoir goûter à ta chair et si tu m’offres en plus ta semence, peut-être bien qu’une part de moi sera suffisamment rassasiée pour ne pas avoir à te violer pour obtenir d’avantage. Je m’étire un peu et viens capturer tes lèvres pour te transmettre une part de ce désir, pour que tu sentes tout ce qui se passe à l’intérieur de mes entrailles. J’ai jamais voulu quelqu’un comme je te veux toi.

Elle n’a pas encore compris. L’éjaculation représente la phase ultime de l’acte en soit. Tu ne veux pas offrir ton sirop de vie en dehors d’une pénétration, sans quoi, l’acte en tant que tel perd tout son sens. Pour toi c’est indissociable. Tu apprécies ses attentions sur ton corps, si bien que tu as presque cédé à cette vague putride qu’elle a fait naître en toi, mais une éclair de lucidité t’a frappé au bon moment pendant qu’il était encore temps. Les vagues qui viennent se fracasser sur ton corps en ébullition te fait le plus grand bien. Tu émerges tranquillement de cette douce euphorie, cette addiction qu’elle crée en toi. Ta respiration cardiaque se régularise, ton corps semble vouloir retrouver sa forme au repos malgré les courbes féminines de ta partenaire contre toi. Une de tes mains remonte sur ses épaules tandis que tu fermes les yeux. Tu es littéralement paumé. Tu ne sais plus quoi faire. Tu te sens coupable envers Jade, envers Serah aussi pour tout ça… Cette tension physique chez une, attraction spirituel pour l’autre. Tu aimerais pouvoir prendre tes jambes à ton cou, fuir en terre connue, dans ton appartement avec tes colocs, des gens avec qui tu entretiens une relation platonique, rien de plus. Ta main libre vient désespérément étirer les traits fatigués de ton visage… comme si ce geste pouvait chasser tes tourments et tu soupires longuement. ‘’ Ça n’a rien à voir avec la redevance Serah, l’union de deux corps et l’éjaculation… tout ça ne fait qu’un. Je ne veux pas offrir l’un sans l’autre, pas la première fois… ‘’ Avoues-tu finalement avant de venir déposer un chaste baiser sur son front. Tu sais que c’est mal ce qui se passe entre vous et la dernière chose que tu souhaites… c’est que Jade prenne conscience de tout cela. Exténué, tu dégages délicatement le corps de la blonde avant de t’asseoir, genoux contre ton torse. Tu fixes l’horizon en te demandant comment tu as fais pour en arriver là… toi qui d’ordinaire garde les pieds sur terre… tu as lamentablement échoué cette fois. ‘’ Tu as prévu quoi pour le reste de la journée? ‘’ Demandes-tu histoire de changer de sujet.

Tu mets un long moment à me répondre, un long moment à dire quoi que ce soit en fait. Tu sembles tiraillé entre ces options qui s’offrent à toi alors que moi, j’essaie simplement de garder la tête froide pour ne pas exploser. Tu me touches, mais je te sens distant et lorsque tu parles enfin, je comprends un peu mieux pourquoi. « Ça n’a rien à voir avec la redevance Serah, l’union de deux corps et l’éjaculation… tout ça ne fait qu’un. Je ne veux pas offrir l’un sans l’autre, pas la première fois… » Je pince les lèvres et hoche la tête. Qu’est-ce que vous voulez que je réponde à ça? À force de vivre le rejet avec toi, j’vais sérieusement avoir des problèmes d’estime. Un baiser chaste sur le front et j’ai l’impression que tu me traites désormais comme ta petite sœur –chose que je n’aime pas particulièrement. Soudainement, ma nudité me dérange. Elle ne me gêne pas, mais j’ai l’impression qu’elle te gêne toi et je ne sais plus quoi en fait. Tu t’assois en regardant au loin et me demande distraitement; « Tu as prévu quoi pour le reste de la journée? » Je secoue la tête et me lève, marchant vers le large. « J’sais pas.. » Je plonge dans l’eau et reste sous cette dernière aussi longtemps que j’en suis capable, laissant les vagues passer par-dessus ma tête et regardant lacement tout autour. J’comprends pas notre relation Moses et j’comprends encore moins ce que je suis supposé faire avec toi. J’sais pas comment me comporter et j’sais pas quoi attendre de tout ça. Or, je déteste avoir des attentes et qu’elles ne voient jamais jour alors je ferais probablement mieux de ne rien attendre du tout. Mes poumons brûlent et cris pour de l’air que je ne leur donne toujours pas. Je regarde le soleil qui filtre à travers la surface et ce n’est que lorsque j’ai l’impression d’avoir la tête légère que je remonte et inspire une grande bouffée d’air.

Tu la regarde s’éloigner sous l’eau comme une de ces créatures mythiques enchanteresses. Tu te sens coupable de son état d’âme à la dérive. Tout ça parce que tu es toi. Toi l’être aux idéaux surréalistes, toi l’être hypersensible, toi l’homme qui croit au grand amour, celui dépeint par les plus grands de ce monde tel que Shakespeare et Jane Austen. Vos personnalités se heurtent un peu plus à chaque fois que vous vous voyez et tu ne sais plus comment gérer tout ça. Tu n’es pas venu au monde avec un manuel d’instruction, tu n’es pas non plus comme tout ces autres hommes en quête d’une nuit d’ivresse. Ce que tu cherches, ce monde ne peut te l’offrir. Le temps passe, les relations changent… et peu à peu tu perds espoir. Tu as Jade, elle est parfaite pour toi. Tu ne sais pas pourquoi ton subconscient vagabonde d’une fleur à l’autre… peut-être parce que quelque chose s’est éteint lorsqu’elle t’a abandonnée, tu ne sais pas. Tu te lèves finalement pour aller enfiler ton sous-vêtement, tu es sur le point d’abdiquer, de tout abandonner. Elle ne te comprend pas, tu ne la comprends pas. Pourtant, tu lui offres un tas de choses que tu n’as jamais offertes auparavant dans l’espoir qu’elle capte le signal que tu lui envoies, mais rien. Tout en enfilant ton sous-vêtement, tu gardes un oeil sur l’horizon. Serah met du temps à répondre et ça t’inquiète si bien que tu t’enfonces de nouveau dans l’eau jusqu’aux genoux lorsqu’elle refait surface. Tu prends une grande bouffée d’air à ton tour, soulagé et tu décides de la rejoindre malgré tout. Tu ne comptes pas parler, essayer de résoudre ce malaise qui plane au-dessus de vos têtes. Tu as tout donné, tu vas toujours au devant d’elle alors qu’elle, elle te fuit ou interprète mal tes gestes. Une fois à son niveau tu te contentes de lui demander: ‘’ Ça va? ‘’ Sans plus. Et tu t’enfonces à ton tour sous l’eau le temps de faire le vide dans ton esprit. Qu’adviendra-t-il de vous ? Autant dire que tu ne t’attendais pas à ce que les choses tournent ainsi… tu étais si impatient de la retrouver, pouvoir passer du temps avec elle, la toucher, l’embrasser. Mais ce que tu as à offrir n’est clairement pas suffisant pour elle… et avec le temps, elle risque d’en venir à te mépriser.

J’immerge et inspire un bon coup en passant mes mains sur mon visage pour repousser mes cheveux blond blanc vers l’arrière. Puis, je sens ta présence non loin de tourne la tête dans ta direction. « Ça va? » J’ouvre la bouche pour répondre, mais tu plonges avant que je n’en ai la chance. Je reste là un moment, la bouche entre-ouverte et les yeux perdus dans la vague totalement inconsciente de ces larmes qui se sont logé dans mes yeux verdâtres. Lorsque tu remontes et que je n’arrive pas à y voir clair, je me jette simplement contre toi et passe mes bras autour de ta taille. Tiens moi Moses, prends moi dans tes bras et sers moi jusqu’à ce que nos corps s’unissent, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de question sans réponse et de réponse sans question. Mes bras se referment autant que possible autour de ton corps musclé et mon oreille attentive tente de percevoir le battement de ton cœur malgré le bruit des vagues pour lesquelles je suis reconnaissante sans quoi tu pourrais, toi aussi, entendre mon cœur. Non pas battre, mais peut-être bien se briser un peu plus qu’il ne l’est déjà. « J’serai jamais assez bien pour toi… » que je murmure finalement, des mots que je pense depuis un moment sans avoir jamais été capable de les dire à voix haute. D’abord parce que j’ai toujours agis de la même manière, j’ai toujours marché le menton haut et le dos droit, les cheveux bien coiffé et le maquillage impeccable. C’est comme ça qu’on m’a élevé, comme ça qu’on m’a appris à être. Toujours parfaite, toujours meilleure. Mais la vérité, c’est que je ne suis rien, une coquille vide avec un caractère insupportable. Une succube au visage d’ange.

Le bas fond t’appelle, tu ne peux pas tomber plus bas que tu ne l’es déjà alors qu’est-ce que tu perds à te laisser couler sans offrir la moindre résistance? Ton corps devient lourd, la lumière semble s’éteindre plus tu gagnes en profondeur, mais il y a ce petit rayon blond qui capte ton attention et t’appelle. C’est un feu presque éteint, mais tu remontes tout de même en toussotant lorsque tes poumons refont le plein d’air… Il faut peu de temps à Serah pour s’accrocher à toi, ce que à pour effet de vous entraîner un bref instant sous l’eau. Tu n’étais pas préparé à la recevoir. Tu la remontes vers la surface, un bras solidement ancré à sa taille. Tu te mets à nager histoire de garder vos tête hors de l’eau. ‘’ Hey… ‘’ Dis-tu simplement avant de glisser ta main libre dans tes cheveux pour dégager ton visage. Ce qui quitte ses lèvres ensuite à l’effet d’une bombe. Ton rythme cardiaque diminue considérablement, tu vois le monde se décomposer sous tes yeux. Qu’est-ce que tu peux répondre à ça ? ‘’ Pourquoi ? ‘’ Demandes-tu d’une voix étranglée. ‘’ T’es parfaite… ‘’ Ce sont les seules mots qui sortent de ta gorge nouée d’émotion. Tu te sens coupable pour ça, de lui faire du mal sans même le vouloir. Tu ne sais pas comment rattraper le coup et tu paniques. Doucement, tu la presses contre ton torse, ton visage perdu dans sa tignasse blonde. ‘’ Je ne te rejette pas Serah… Ce n’est pas parce que je ne suis pas prêt à franchir le pas que ça veut dire que je ne veux pas te toi. Tu vois l’effet que tu me fais? Mon corps qui réagit aussitôt que tu me touches? La peur qui naît dans mon regard chaque fois que tu t’approches un peu trop près de ma réalité? ‘’ Tu inclines légèrement la tête, ce qu’il faut pour lui voler un baiser. ‘’ J’comprends pas ce que tu cherches… Qu’est-ce que tu attends de moi? ‘’ Demandes-tu finalement, curieux, mais surtout désireux d’éclaircir ce nuage d’incertitude qui pèse sur vos frêles épaules vaincues.