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Une putain de boule à neige et me voilà en train de penser à mon ex. C’était pas forcément l’idéal mais ouais, c’était l’excuse que j’avais trouvé pour lui envoyer un message. Maintenant, on se retrouvait à avoir un rendez-vous à Faro, à la Chapelle aux Os. Chapel of Bones. C’était glauque comme endroit, mais sûrement un clin d’œil sur la façon dont notre histoire s’est terminée. Je sais qu’elle tournait la page, elle ne voulait plus me voir, me parler depuis que j’avais été bourré un soir où j’avais totalement craqué. Mais là, l’eau avait coulé sous les ponts visiblement puisqu’elle avait accepté de me voir et je sautais sur l’occasion. Ça me permettrait moi aussi de tourner la page, elle était fiancée après tout. Fiancée, à un mec, qui n’était pas moi. Elle avait aussi son Liam abruti de mes deux dans sa vie et elle avait couché avec lui, ce qui me révulsait plus que tout. Arrivant dans la ville de Faro, j’attendais devant la chapelle, les lunettes sur le nez et assis sur les marches en l’attendant, regardant quelques photos sur mon téléphone. Elle me manquait, mais je n’avais pas le droit de faire quoique ce soit d’inapproprié. Pour moi, pour elle. Pour nos proches. Je lui avais fait assez de mal comme ça et il valait mieux que j’arrête les frais. « Hey.. » que je disais en la voyant finalement arriver, glissant mon téléphone dans ma poche et attrapant la boule pour la lui tendre. « Tadaa ! »

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je dois affronter mes démons tôt ou tard. et comme je ne pouvais pas te rencontrer sur une plage idyllique ou j’aurais replongé dans la nostalgie, ni dans ma chambre où l’ambiance aurait été trop intime, je t’ai proposé cette chapelle macabre. mes sentiments resteront sûrement à leur place dans ce cadre lugubre. ouais, j’ai confiance. je peux le faire. je peux te revoir sans te gifler ni te brutaliser verbalement. j’peux aussi te voir sans avoir envie de t’embrasser, j’ai dû guérir depuis tout ce temps. non, non ! mon taxi s’immobilise enfin. quelque peu hésitante, je finis par descendre et arranger ma robe avant de partir à l’assaut du temple. une boule à neige ? je trouve ça suspect. tu voulais juste me voir pour me rappeler que t’étais plus à moi. quelle cruauté westerberg ! roulant des yeux sur mon chemin, je t’aperçois de plus en plus au fur et à mesure des mètres que je franchis. je peux toujours faire demi tour là.. merde, tu te lèves. tu m’as vu. je suis foutue. je peux plus fuir. soulevant mes lunettes de mon nez, je les place dans ma chevelure pour te saluer à mon tour « hey ! » moment gênant bonjour. j’ai pas le temps de faire quoique ce soit que tu me tends ton cadeau. malin, au moins on bug pas à choisir si on se fait la bise ou non. « c’était pas un bobard, t’en as vraiment trouvé une » sinon ça te fait pas bizarre de me voir en vrai ? parce que moi, c’est l’apocalypse. te débarrassant de la boule sans effleurer un de tes doigts, je l’apporte à mes yeux pour distinguer l’intérieur « elle est belle, elle ira bien à côté de la parisienne que tu as toujours en otage » bon, celle-ci est beaucoup plus petite, mais elle a son charme et au moins je pourrais la ranger dans mon sac à dos en cuir « t’as pas changé pluton de suède.. » constatai-je en grimpant sur la marche nous séparant afin de retirer tes lunettes « absolument pas changé.. »

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Je sais qu’elle devait tirer un trait sur moi mais j’étais… moi. Et moi, je fais des conneries plus grosses que moi. Alors j’avais acheté cette boule à neige et j’avais fait en sorte qu’on se voit elle et moi, chose qu’elle avait catégoriquement refusé depuis le début des vacances, surtout depuis qu’elle avait les deux pieds à Albufeira. Alors j’avais proposé, on avait trouvé un lieu et j’étais sur place, comme un con, à l’attendre sur les marches. Forcément que je scrutais les alentours, attendant patiemment qu’elle arrive. Et enfin, j’aperçois sa silhouette qui s’approche et je me sens stressé, tendu. C’était normal, compte tenu de la fin de notre relation mais bon, il fallait passer outre tout ça pour que le moment soit le plus normal qui soit. Et maintenant, je me rendais compte d’à quel point cette pensée pouvait être idiote. « Je.. ouais, t’en doutais ? » La boule était bel et bien là et elle l’attrapait, sans le moindre contact entre nous. Je suppose que c’était la meilleure chose à faire, pour éviter la moindre gênance. « Je te la rendrai, promis. Hibou voyageur ? » Un peu de légèreté dans ce monde de brutes. Après tout, l’humour avait été un point fort pour moi.. enfin, relativement parlant. Mais disons que ça me plaisait mieux que parler -trop- sérieusement. Seulement, elle finissait par monter sur la marche, retirant mes lunettes, ce qui m’arrachait un frisson mine de rien, malgré la chaleur omniprésente. « Tu n’as pas changé non plus… Louison de France » soufflais-je doucement, avant de tousser, me reprendre et me reculer légèrement. « Comment tu te sens…? Avec tes parents et tout ? »

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pourquoi je fais ça ? j’appelle au miracle. la foudre. je veux qu’elle me frappe, ici, là, devant toi. je veux finir en cendres et ne pas t’affronter plus longtemps. mon petit palpitant s’excite. j’ai des bouffées de chaleur, mais pas à cause du soleil qui s’en donne à coeur joie. j’ai chaud à cause de toi. tu me fais bouillir. j’ai rien réglé depuis notre rupture. absolument rien. j’suis toujours autant en colère. « oui, j’en doutais un peu » je souris en attrapant ton présent. je l’inspecte et la compare à celle que je t’ai donnée comme je t’ai donné mon abruti de coeur. « comme tu veux.. du moment que ton hibou l’explose pas entre ses serres » c’est une référence à harry pomme de terre c’est ça ? ma peau claire grille. je monte une marche et me retrouve plus près de toi. mes doigts me doublent et ôtent tes lunettes posées sur le bout de ton nez. merde, ton regard.. si seulement je l’avais jamais croisé ce soir de st valentin. tu te trompes pluton, j’ai changé. j’ai plus de cicatrices grâce à toi, mais elles sont invisibles. j’ai mauvaise haleine ou quoi ? pourquoi tu te recules.. « ça va. je ne peux rien y faire de toute manière. ça me fait réfléchir sur le mariage tu vois » et comme tu le sais, je me suis fiancée sur un coup de tête. alors ouais, ce divorce me donne juste envie de faire marche arrière sur mes fiançailles pour m'adonner au butinage. « et toi ? tout baigne ? pas trop dur le road-trip ? » j’en ai rien à foutre bordel. désolée pour la vulgarité, mais je veux surtout pas savoir ce que tu fous avec l’autre. bref, voyant que tu me fuis presque comme la peste, le choléra ou une autre merde du genre, je te contourne pour me percher au sommet des marches. « t'es pas déçu ? j’ai pas trouvé de déguisement bidon ici.. » j’ai juste cette robe rose pâle, pas de costume de footballer ou de chewbacca. heureusement hein, sinon j’serais morte de déshydration en moins de deux ici.

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Peut-être que j’étais vraiment maso dans le fond et qu’il m’était tout bonnement incapable de tirer un trait sur elle. Ouais, peut-être que j’avais un problème avec les limites. Et forcément, me retrouver avec elle réveillait tout en moi. Mes sentiments, les moments les plus forts de notre relation. Et pour le coup, ça me mettait mal à l’aise, mais je tentais de cacher tout ça. « Et bien t’as eu tort, je suis un homme qui tient parole » Ouais bon, en quelque sorte. Pour ce cas là, oui, j’avais tenu parole en tout cas. « Promis, je l’ai bien éduqué » Cet hibou fictif était totalement parfait, je l’admettais. En tout cas, elle me surprenait Louison, parce qu’elle prenait place sur l’escalier, un peu plus haut, afin de me retirer les lunettes de soleil. Et ça m’électrisait, parce que mon regard était totalement sans défense maintenant, quand je croisais le sien. Et j’en avais un frisson presque, malgré la chaleur étouffante de l’été portugais. Me reculant, évitant d’être trop proche d’elle, je cherchais un sujet de conversation qui n’allait pas tourner au vinaigre, ou à la mayonnaise, au choix. « Tu hésites à aller au bout du tien ? » Et quelque part, j’avais envie qu’elle annule tout ça, parce que c’était trop tôt, trop rapide et c’était surtout un autre homme que moi qui lui avait fait cette demande. Et je n’aimais pas ça, je n’aimais pas l’idée qu’elle tourne la page trop rapidement. Jalousie mal placée, sûrement. « Oh tu sais… je pilote pas vraiment. Il parait que je pourrais finir dans le ravin » que je disais, souriant légèrement. Après tout, elle avait été victime de ma façon de conduire puisqu’elle avait eu une bosse dès le premier soir. Je la suivais doucement pour monter les marches, un peu trop attiré par elle encore, comme si je voulais éviter cette distance entre nous, même si j’étais le premier à l’avoir instauré. « Si, tellement.. Mais bon, tu te rattraperas la prochaine fois. J’espère juste que tu seras pas déguisée en camionneur tout poilu tout gros qui est tout sauf sexy » Pourquoi je disais ça moi ? Je crois que le soleil me tapait un peu trop sur la tête. « Tu veux faire la visite du coup ? »

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un homme qui tient parole, gnigniagnia comme tu dirais. j’suis pas forcément agree with that. enfin bref. je veux la récupérer ma boule à neige. t’es pas l’homme de ma vie après tout, elle mérite pas de trôner dans ta chambre et celle que tu partageras un jour ou l’autre avec la suicidaire. suzy serait pas contente que je cause d’elle comme ça, mais je m’en balance tellement. on dira que c’est la colère qui parle hein. wow, je te déstabilise ou t’as des problèmes d’équilibre ? faut remettre tes cristaux en place, ça m’est déjà arrivé. non mais, est-ce que ça t’intéresse vraiment ce qui se passe dans ma famille ? ce qui se trame dans ma tête ? « oui, j’hésite. c’est trop tôt. j’ai toujours des trucs à régler avant de me lancer dans une aventure pareille » je hausse mes épaules, avale péniblement ma salive et tourne sept fois ma langue dans ma bouche pour ne pas dire un truc du genre « j’aurais préféré que ce soit toi qui me passes la bague à doigt » non faut pas, c’est mort, archi cuit, cramoisi. ça reviendra pas toi et moi. je dois me sortir de ce bourbier. je m’engouffre alors dans un autre sujet, le road trip. « tu fais bien oui.. c’est plus prudent comme ça. j’espère être la dernière victime de pluton westerberg » au sens propre comme au sens figuré. je grimpe ensuite les marches pour me diriger vers l’entrée de cet endroit poussiéreux. tu me suis en gardant tes distances, c’est extrêmement malaisant, mais je fais avec. hein ? qu’est-ce que tu racontes ? le voilà le premier dérapage. regardant à droite et à gauche comme s’il s’agissait d’une blague, je pouffe de rire comme une bouffonne « s’il y a une prochaine fois oui.. » marmonnai-je entre mes dents, totalement déboussolée. c'est fini les soirées déguisements olé olé entre nous, c'est ta faute. faut faire avec maintenant. « pourquoi pas non ? maintenant qu’on y est.. je comprendrais que tu aies les pétoches hein, on a toujours su que le plus courageux de nous deux, c’était moi » balayant sèchement mes cheveux vers l’arrière pour prendre un air dès plus hautain et supérieur, j’entre dans l’église où il fait bien plus frais qu’à l’extérieur. omg. c’est quoi ce truc ! « psssst, viens voir la tapisserie, elle est mortelle » bien le jeu de mot chamberlain, vraiment bien. wouah, tous ces crânes empilés. je reste bouche bée en m’approchant d’un mur, c’est aussi fascinant que glaçant comme endroit. je like.

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Peut-être que c’était une mauvaise idée que de la voir, que de lui parler, que de lui offrir des cadeaux alors que notre relation a pris fin il y a un mois maintenant. Mais que dire, j’étais encore trop attaché à elle et.. c’était dur, vraiment dur. J’aurais pu être heureux avec elle s’il n’y avait pas mes bagages énormes attachés à mes pieds, tel un boulet de canon qui me retenait dans le passé. Camila était mon passé… mais redevenait mon présent, parce que Louison en avait eu marre de sortir l’épée pour l’affronter. Et je comprenais, je ne sais pas si j’aurais pu vivre ce qu’elle a vécu si son ex serait revenu dans la course. C’était pour cette raison que je ne lui en voulais pas, bien que la rupture était encore difficile à avaler. « Je vois… Prends le temps d’y réfléchir » Et de tuer ça dans l’œuf. Je n’étais pas prêt à la voir mariée à un autre. Je n’étais pas prêt à la voir dans les bras d’un autre. Mais je n’avais pas le choix, c’était comme ça la vie et il fallait que je tourne la page. C’était dur, compliqué, elle me manquait constamment. Mais… il fallait que je le fasse. Pour elle, pour moi, pour Camila. J’avais malgré tout envie de lui dire de pas se marier, c’était trop tôt et que ça aurait du être moi. Mais ça allait nous faire aussi mal, à elle comme à moi. Je me contentais de me taire, continuant la conversation. « T’en fais pas pour ça, ils l’ont bien compris » Et du coup, je ne touchais jamais le volant. C’était sûrement mieux comme ça d’ailleurs, même si j’avais l’impression d’être le boulet de service. Et quand elle parlait de déguisement, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à notre rencontre, le soir de la St Valentin. Ça semblait si loin et si proche à la fois. « Euh.. ouais, si y’a une prochaine fois » Ce qui ne semblerait pas arriver vu ce que tu dis. Et c’était peut-être mieux comme ça, oui, il faut que je le rentre dans ma tête une bonne fois pour toute. Aujourd’hui serait la dernière fois où Pluton Westerberg verrait Louison Chamberlain. « Gniagniagnia, j’ai pas peur » J’ai pas vraiment peur des choses, juste de perdre les gens que j’aime. Et j’avais affronté cette peur récemment en la laissant s’en aller, sans vraiment pouvoir la retenir. Suivant ses pas, je me retrouvais dans la bâtisse, fraiche et agréable, avant de l’entendre faire une blague qui.. ouais, elle me faisait rire. « Je me demande bien comment t’as eu l’idée de venir dans un tel lieu » Elle était fascinée par tout ce qui était bizarre alors c’était pas étonnant qu’elle se sente d’attaque pour ce genre de lieu. « Tu crois que j’ai une touche avec lui, elle… je sais pas si c’est une fille ou un garçon » que je disais en lui montrant un crâne pas trop loin de moi, qui faisait comme un sourire étrange.

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c’est logique, si je continue à te voir en jouant à l’amie parfaite, je ne parviendrais jamais à t’ôter de ma tête. alors oui, cette après-midi, c’est peut-être la dernière fois que nous nous verrons. c’est sûrement la dernière fois que je te verrais en chair et en os, que j’humerais ton parfum qui a recouvert ma peau durant quelques semaines. je dois m’y faire, tout ça, je ne l’aurais plus jamais. elle me l’a volé et je lui en voudrais toute ma vie. cependant, j’ai fini d’hurler dans mon oreiller et de pleurer ton absence. tu ne reviendras pas et tu parais beaucoup plus heureux sans moi. cette claque fait mal, mais je l’encaisse. j’ai pas le choix. je vais pas m’écrouler après tout ce temps. ce rendez-vous est stupide. pour éviter que la gêne s’installe après ces retrouvailles un poil glaciales, je m’enfonce dans cette église morbide. je préfère te donner une dernière image de moi qui soit positive. j'ai besoin que tu effaces cette image datant du jour de notre rupture où j’ai également brûlé ta joue de colère. j’écarte alors mes ressentiments qui me hantent et je choisis l’humour. « j’suis pas normale, tu le sais bien.. je déteste faire dans la banalité » j’ai soif de découvertes. je vis pour l’originalité. pis tu voulais quoi ? un beau coucher de soleil qui aurait fait briller tes beaux yeux. non non. « t’as vraiment besoin d’avoir une touche ? » mes billes verdâtres roulent dans mes orbites. je tourne ensuite sur moi-même pour aller me calmer plus loin. j’pars au quart de tour là, j’ai même pas mes règles pourtant. « tu voudras être enterré toi ? ou calciné et enfermé dans une petite boite ? » vive la discussion de folie hein. puis ça résonne trop ici. m’approchant d’un autre mur recouvert de crânes, je relève mon regard vers un squelette pendu à une voûte et j’expire longuement en ne sachant plus où me mettre ni quoi te dire. « pluton, tu m’aimes encore ? » finissais-je par lâcher en me retournant vers toi, ta boule à neige encore dans la main. désolée, ça devait sortir. « enfin, t’as transformé tes sentiments pour moi autrement ? » explique moi comment c'est possible. le temps ? moi il me suffit de te voir pour replonger, sale drogue suédoise.

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Pourquoi on se reverrait en fait ? Elle et moi c’était terminé, je l’avais compris. J’avais fait en sorte de me rapprocher de Camila, qui avait besoin de moi et dont j’étais toujours amoureux. Et je m’en voulais d’avoir mis Louison dans cette histoire, mais pour ma défense, je ne pensais pas que j’aurais pu récupérer la Wildingham. Dans ma tête, c’était fini, c’était terminé. Et quand j’ai compris que ça ne l’était pas, j’étais déjà épris de la Mather. Alors ouais, autant dire tout de suite, la situation avait été complexe à gérer et une allait forcément souffrir. J’étais cependant triste que ce soit une fille comme Louison, qui n’avait jamais eu de chance en amour. Je n’avais fait que la conforter dans cette idée, bien que ce n’était pas forcément mon choix premier. J’aurais pu être vraiment heureux avec elle… vraiment vraiment heureux. « C’est vrai, je peux pas te contredire là-dessus » Et c’était sûrement ce qui m’avait le plus attiré chez elle. Et si on avait pas été amoureux, sûrement qu’elle aurait pu être une excellente amie. Malheureusement, je doute que ce soit possible qu’une amitié vienne à naître entre nous. « Quoi, j’ai envie de savoir si j’ai encore du sex-appeal » Mais c’était peut-être maladroit pour le coup. Alors je m’éloignais, la suivant à travers les couloirs avec cette décoration assez glauque pour le coup. « Calciné, je crois que je supporterai pas savoir que mon corps se fait bouffer par des bestioles » C’était dégueulasse, tout bonnement dégueulasse et non, je n’en ai pas envie. Je préfère être brûlé et finir en cendres en fait. Et alors que je regardais les détails de ces crânes tournés vers nous, elle me posait une question qui me désarçonnait. « Je… » Le cœur battant, je ne savais pas quoi lui répondre, comment la réconforter même si je ne savais pas comment le faire dans une situation comme celle-là. « Je t’aime encore oui… et sûrement que y’aura toujours une part de moi qui t’aimera. Je sais pas encore comment transformer mes sentiments… T’as réussi toi ? » Et pour le coup, j’avançais un peu plus loin dans la voute, comme pour éviter d’être dans le trop sérieux d’un coup, plutôt mal à l’aise d’avoir cette conversation.

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l’endroit n’est pas propice aux éclats de rire, mais pour le coup, la raison de ton choix sur l’incinération me fait ricaner bêtement. « je ne pense pas que tu pourras savoir ce qu’il se passe pour ton corps une fois que tu seras dead.. mais je choisirais pareil également » j’ai longuement hésité sur la question, notamment pour pouvoir laisser une trace de louison chamberlain aux aliens qui coloniseront la planète, mais finalement, à quoi bon ? on est combien sur terre ? plus de sept milliards de personnes ? j’suis rien à cette échelle, je n’accomplirais rien d’époustouflant, alors autant devenir aussi fine que de la poussière cosmique. je supporterais pas qu’on déterre mes os pour les mettre dans un lieu pareil. bref, une fois ce sujet abordé, je prends mon courage à deux mains et je t’interroge sans te prévenir sur tes sentiments. j’crois que mon objectif est partiellement atteint. tu bégaies. tes yeux manquent de rouler sur le sol et de rebondir devant mes pieds. je ne sais même plus si tu es sincère dans ce que tu me racontes, ou bien si c’est uniquement dans le but de ne pas me blesser. mon coeur se déchire de nouveau dans ma poitrine. tu me tournes ensuite le dos et tu t’éloignes. à pas de velours, je m’avance en ta direction, je passe mes bras sous les tiens et je lie mes mains entre elles sur ton ventre afin de te coller contre moi. mes lèvres embrassent ensuite la base de ta nuque avant que mon visage ne s’aplatisse sur ton dos, entre tes omoplates. est-ce que c’est interdit ce que je fais ? je crois que je m’en balance, tu me repousseras au pire, j’ai l’habitude d’être chassée « pour tout avouer, je n’ai pas vraiment réussi. ce que je vais te dire ne va pas te plaire, mais je me connais et une fois que j’ai aimé une personne, l’étincelle ne meurt jamais.. » il suffit d’un petit rien et tout se rallume. le truc, c’est que ce n’est pas moi qui dispose du fameux flambeau pour rallumer le brasier qui se consumait en moi, c’est toi, c’est camille, c’est ezio, c’est tout ceux qui ont touché à mon épicentre et qui l’ont incendié « c’est pour ça que je ne pourrais plus te voir par la suite, sinon je rechuterais en permanence » c'est le seul moyen de défense qui pourra fonctionner. je sais que tu n'es plus le mien et que mes mots te terrifieront plus qu'autre chose, mais je ne vais pas me mentir. « alors non, je les transformerais jamais ces sentiments, même s’ils me font souffrir. je t’aimerais toujours comme je ne devrais pas.. »