pardon ? la bonne blague. ouais bon, en fait ils ont trafiqué la balance, j’ai pigé. c’est complètement aléatoire ce machin. 0,01 litre, c’est impossible ! il en restait bien plus quand j'ai donné le seau à la brune toute à l'heure. je rage. je fous un coup de pied dans le sable et je regarde pluton repartir. allez, ce sera le dernier tour, courage phin’. les relais s’enchaînent. je trottine sur place pour ne pas refroidir et j’attrape le seau que me file seong pour le jeter sur mes épaules. j’essaie par tous les moyens de conserver le maximum de flotte et je parviens à camila en un seul morceau pour lui refiler la charge. steplait, déconne pas meuf. apporte nous une bonne nouvelle que je puisse aller nager avec les dauphins imaginaires là.

j'ai envie de chialer. j'ai sincèrement envie de chialer parce que cette épreuve est en train de me rendre dingue. j'ai l'impression que c'est le truc le plus difficile que j'ai du faire dans toute ma vie et... ouais, sûrement que c'est dans le mental mais là, j'ai juste envie d'abandonner. on est tous fatigués, totalement exténués et je ne sais même pas comment est-ce que l'on trouve la force de mettre un pieds devant l'autre en fait. j'crois que j'ai perdu l'espoir aussi parce que quand phineas revient avec le sceau et que c'est à mon tour de le vider pour le peser, j'y crois pas. j'sens que des aller retour on va encore s'en taper une dizaine et ça me gonfle sérieusement.

Ce parcours était éreintant pour le coup et j'en pouvais juste plus de tout ça. Moi je voulais me prélasser au soleil, pas mourir comme jamais sous un soleil de plomb. Mais non, les organisateurs étaient plus que malsains et nous faisaient mourir de chaud, de soif, de tout en fait. Et quand je voyais le résultat... je désespérais. 0,5L. C'était mieux que rien, il ne nous manquait qu'un seul litre et c'était faisable dans le fond, si on se motivait tous comme il fallait. Allez les gars, faut rien lâcher. « Alleeeez ! On chope au moins un litre et on est bon, on lâche rieeeen ! » J'attrapais Camila pour l'embrasser, histoire de récupérer des forces et je me lançais une nouvelle fois dans le parcours qui nous tuait un peu plus à chaque passage, donnant à Seong le sac pour qu'il le fasse rempli d'eau à son tour.

putain ils en verront jamais la fin de ce parcours ! il est exténué, il a plus envie de rien faire, il commence déjà à ressentir la douleur des courbatures. et le soleil qui tape là ! et ils sont encore bons pour un tour, le dernier il espère ! non parce que concrètement il en peut plus là, encore un tour après celui-ci et il est mort. il récupère le seau, au bord de l'épuisement. il a envie de couiner, de crier sa douleur mais allez c'est un warrior et il recommence ce foutu parcours. il fait attention où il met les pieds, attention à pas en renverser aussi et refile le bébé à phineas en le suppliant du regard de faire une bonne course. pourvu que ce soit la bonne parce que là il en peut plus.

je débranche mon cerveau. je dois le débrancher où je vais faire un caca nerveux tellement j'suis gavé. on récolte encore que dalle. on y est tout de même presque alors je ne baisse pas les bras. je prends le seau que me file seong et je soupire pour répondre à l'exténuation que je lis dans ses yeux. cette fois c'est la bonne sinon je casse tout. je réitère ma portion de parcours. je mange du sable, trop bon. je tape un sprint calculé vers camila et je me décharge de mon seau pour qu'elle se charge d'aller tout transvider au bout des obstacles qui l'attend.

pitié. genre vraiment. j'en peux plus, je suis lessivé, j'ai envie de chialer toutes les larmes de mon corps et en même temps, je suis tellement desséchez que j'suis même pas certaine de réussir à verser la moindre larme. alors ouais, c'est beau les baisers d'encouragement, les petits sourire pour tenter de se donner de la force mais la vérité, j'en ai plus. c'est des vacances, pas une séquence de torture et.. j'sais pas, j'en ai juste marre. alors quand phineas revient une nouvelle fois avec le sceau, j'ai juste envie de le vider dans le sable et d'envoyer tout le monde se faire foutre. sauf que forcément ce ne serait pas très correct alors.. j'finis par le traîner pour le vider une nouvelle fois et clairement, j'en ai juste plein le cul là

Il ne nous manque plus qu'un litre et pourtant, j'ai l'impression qu'on était loin d'avoir terminé. Il ne fallait cependant pas lâcher, ne pas baisser les bras parce qu'il fallait se battre jusqu'à avoir la dernière goutte d'eau qui remplirait le tout jusqu'à 20 litres. Mais là, Camila mettait l'eau et... bordel, c'était l'hécatombe. Rien n'allait dans notre sens alors qu'on était si proche du but. Soufflant, incapable de me dire qu'on s'en sortira, je trainais des pieds pour me mettre au début du parcours, pour recommencer. Les mains contre les cuisses, penché, je tentais de me remettre de tout ça, de me préparer psychologiquement pour faire le parcours une nouvelle fois. Une fois prêt, je me lançais et une fois terminé, je filais le sac à Seong, sans un mot, bien trop épuisé pour parler.

c'est une blague ? le dernier litre est encore plus compliqué à obtenir que les précédents, c'est vraiment un cauchemar. il sait pas quel membre de l'équipe a mit le karma en rogne mais franchement rien ne va. il est à bout de force et de souffle le coréen, il risque de pas survivre à un énième passage. encore une fois il récupère le seau de pluton pour refaire ce foutu parcours de la mort avec l'eau qui commence à peser une tonne à force, il sent même plus ses bras. vraiment que ce soit le dernier passage parce que là, il s'écroule. il refile le seau à phineas et se laisse tomber le cul au sol pour se reposer et pour prier.