Je ne te trouve pas intimidante, moi. Tu me réponds que c'est probablement parce que tu ne l'es pas et je te souris. C'est exactement pour ça, oui. Les gens mettent des noms au hasard, si ça se trouve t'as gagné à deux votes. Parce que la possibilité de ne pas voter pour une catégorie est possible, donc bon... Je ne sais pas en fait, mais j'essaie de te rassurer. Je sais bien que ça a dû être difficile pour toi de monter sur cette scène et prendre ce razzie. D'ailleurs, qu'est-ce que ça fait encore là, les razzies ?

Je sors le deuxième billet pour t'inviter à venir avec moi. À ce moment-là, je ne pense pas à Louison, ni à Pluton, ni à Liz, ni à personne en fait. Juste toi. Toi et ton moral à plat, comme le mien. J'peux pas faire grand chose pour toi parce que dans les faits, j'suis pas ton amie la plus proche quoi... Mais je peux faire ça. Rien ne m'empêche de te faire un cadeau, de te montrer que si t'es ouverte, on peut être des amies. J'suis sure oui. Enfin... moi, je reste à Montréal pendant que les Dunsters montent dans le Nord du Québec. Ma grossesse me permettrait pas de faire autant de route. Je te fais un énième sourire. Mais tu peux rester avec moi si tu ne veux pas être seule avec eux, je comprendrais. Tu n'es pas un poids pour moi, sinon je ne t'inviterais pas.

en fait, je n’ai envie d’être un poids pour personne. et dernièrement j’avais l’impression que j’étais un fardeau pour tout le monde d’où le fait que je me tenais en retrait des gens en général. pas motivée à voir qui que ce soit, ne ressentait pas spécialement l’envie de passer du temps avec les autres. « peut être, qui sait.. » moi, j’pensais surtout qu’on avait voté pour moi parce que j’étais la fiancée d’abelard et que par association, on avait dû penser que j’étais de la même trempe que lui. mais ce n’était pas la réalité. on avait rien à voir ensemble lui et moi. on était clairement pas le même genre de personne et.. c’était dommage de me coller une étiquette sans même chercher à me connaître ou savoir qui je peux être. « tu es à combien ? » que je demandais quand tu remettais ta grossesse sur le tapis. et dire que j’aurais pu être dans ce cas moi aussi si je n’avais pas été moi. mais on ne fait pas ce que l’on veut dans la vie et je m’en étais rendu compte à la dure. « c’est gentil, vraiment » et je crois que je n’arrivais même plus à me souvenir de la dernière fois où quelqu’un avait été gentil avec moi. c’était toujours par intérêt, pour obtenir quelque chose, jamais par pur altruisme. «  alors canada ce sera » ma façon à moi d’accepter l’invitation. et au canada, il y aura pluton.

Je suis à combien ? Je sais que normalement, je devrais être contente de parler de tout ça, mais pourtant, je trouve ça un peu dur. Environ 24 semaines. Il ne m'en reste plus que 16, du coup. J'ai fais plus que la moitié... alors il me reste que très peu de temps avant d'accueillir ce petit homme. Bref, je t'invite au Canada, histoire que tu puisses te détendre et te changer les idées. Tu me dis que c'est gentil, puis t'acceptes de venir, alors je te fais un sourire. Bien ! J'suis contente que t'acceptes. Je regarde l'heure sur mon téléphone et écarquille les yeux. Oh, par contre il faut que j'me sauve là... Ils m'attendent à l'hosto. Je me lève et attrape mon gobelet au passage. Merci pour le café et on se revoit bientôt ! Après un regard et un sourire échangé, je me sauve pour continuer ma journée.