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Pourquoi la vie devait être aussi difficile qu’elle pouvait l’être pour toi ? J’en savais rien. Certaines personnes étaient plus accablées que d’autres et malgré les apparences, tu en faisais partie. Certes, tu fais partie de la caste qui est née avec une cuiller en argent dans la bouche, mais il n’empêche que la vie ne t’a pas épargnée. Entre les accidents, les enlèvements et le fait qu’on t’ait enlevée à moi, ça devait pas être facile. À présent, il s’agit d’un prince bloqué dans sa vision des choses qui n’hésite pas à t’insulter et te maltraiter. Tu n’as rien fait de mal Camila… rien. C’est juste la vie qui s’amuse avec toi comme avec un punching-ball. « Je m’en irai pas… pas alors que tu es dans cet état » soufflais-je alors à ton intention, alors que je continuais de te caresser les cheveux, dans le simple but de calmer ton corps mais aussi ton âme. « Imagine… tu es ailleurs. Dans un endroit parfait, celui qui t’inspire confort, sécurité… Où te trouves-tu ? » demandais-je, tentant alors de lui faire créer sa bulle intérieure, dans le simple but d’éviter qu’elle se fasse du mal comme ça. Je ne supportais pas, j’avais encore du mal à accepter la vue que j’ai pu avoir, mais j’allais devoir faire avec de toute évidence, puisque ça s’est produit et qu’il m’était impossible de revenir en arrière.

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et le simple fait que je refuse de l’aide doit prouver que je suis tombée bien bas. mais j’ai pas envie d’aller mieux. j’ai pas envie qu’on me sorte la tête de l’eau pour me confronter une nouvelle fois à la réalité. alors ouais, j’préfère être comme ça. perchée, dans mon monde, à m’enfermer chez moi et à laisser mes démons prendre le dessus. au moins, j’suis bien. personne ne me dit quoi que ce soit, ne juge, ne parle. puis pourquoi t’es là ? tu devrais pas. t’as pas le droit de te pointer ici comme si t’en avais encore quelque chose à faire de tout ça. t’as pas le droit de faire ça. « je vais bien » que je souffle. et probablement que ça doit te sembler dérisoire de m’entendre dire ça puisque n’importe qui pourrait dire que j’étais en train de mentir mais.. non. j’allais bien. j’étais mieux que le soir du bal. mieux qu’au moment de notre rupture. j’avais juste trouvé mon échappatoire et j’voulais pas que l’on vienne me l’enlever. j’inspire lentement et ferme les yeux à tes mots. le truc, c’est que j’imagine rien. rien d’autre que le noir. peut être que je fais pas d’effort, qui sait ? j’suis juste fatiguée moi. j’ai juste envie qu’on me laisse tranquille. mais je me concentre, je me fais violence alors que tes doigts continuent de jouer dans mes cheveux. « dans notre ancien appartement. t’essaie de me faire rire parce que t’as encore cassé de la vaisselle. » c’est peut être juste un souvenir mais j’souris bêtement. tu te rappelles de nous ? de tes blagues, de tes moqueries ? de la tendresse et de l’amour que l’on se portait. « j’suis fatiguée de t’aimer. » toi et les autres. j’voudrais vraiment que ça s’en aille. définitivement.

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Je n’aimais pas la voir comme ça, elle qui pourtant était une des personnes les plus fortes que je connaisse. Mais comme toute personne forte, elle avait ses faiblesses et en ce moment, elle était en plein dedans. J’espérais pouvoir lui être suffisant pour se relever mais comme puis-je l’être alors que je ne faisais plus partie de sa vie. J’avais ma vie maintenant à côté, une copine que j’aimais tandis que sa vie à elle s’effondrait. Oui, j’allais de toute évidence en parler à Cléo, peut-être Abelard. Je verrai. « Bien sûr » Et puis l’idée qu’elle vienne à avoir un endroit à elle, c’était quand même mieux de se faire ça dans l’esprit plutôt que s’infliger du mal comme elle pouvait le faire. Après tout, c’était quand même des marques qu’elle aurait pendant longtemps et j’avais mal pour elle. Je tentais donc la projection dans un monde parfait, sans mal, sans peur, sans destruction. Et j’étais étonné de l’entendre me parler de notre ancien appartement. « T’es sûre que c’est pas quand t’as essayé de cuire un œuf en le posant sur une poêle froide ? » soufflais-je doucement, en riant à ce souvenir des plus heureux. Ça avait terminé en bataille de nourriture, et en baisers langoureux dans la douche. « C’est jamais facile d’aimer quelqu’un… que ce soit moi ou un autre » glissais-je doucement, continuant de la calmer avec mes gestes tendres sur ses cheveux. Posant mes lèvres sur son front, je gardais mon visage proche, au dessus du sien. « Mais tu aimes les gens, tu es comme ça… Sauf que cette fois, au lieu de te détacher, tu t’es entichée et il t’a blessé… Rends-lui la monnaie de sa pièce. Trouve dans ta peine la force de te venger, de faire de sa vie un enfer… je sais pas. Ignore-le, l’ignorance est le plus grand des mépris parait-il » J’essayais de lui trouver une certaine motivation, en vain. Elle semblait juste… au bout du rouleau, éteinte.

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ne plus aimer personne. arrêter de ressentir tout ça. arrêter d’aimer comme si c’était quelque chose que l’on pouvait réellement stopper un un claquement de doigt. ouais, c’était ce que je voulais parce que j’en pouvais plus. j’étais en train de suffoquer, de m’étouffer dans ma propre peine. ma vie était un chantier et j’voulais juste que ça s’arrête là. alors ouais, peut être que j’étais allée trop loin, j’en savais rien et je m’en foutais en fait. j’voulais juste continuer à percher parce que c’était la seule manière que j’avais trouvé de m’éloigner de tout ça au moins pour quelques heures. et ça me suffisait moi les quelques heures de répit dans cette peine incessante que je pouvais ressentir. « tu serais surpris maintenant. je sais faire des pancakes » je réponds dans un faible sourire mais le sentiment de paix s’estompe bien vite. parce que c’est aussi la douleur des souvenirs que l’on ne pourra jamais plus créer ensemble et j’déteste devoir me dire ça. que c’est finit. que t’es là parce que probablement que tu te sens obligé mais que dans le fond, tu seras plus jamais vraiment à moi. « aimer ça craint » c’est même pas difficile en fait. c’est juste le truc le plus stupide et inutile au monde. et moi, je ne voulais plus jamais aimer qui que ce soit parce que ça faisait trop mal. et putain, ça me déchire que tu sois tendre comme ça. que tes lèvres se posent sur ma peau même si ce n’est rien d’autre que mon front et que tu restes aussi proche après ça. « j’ai pas envie de me battre. j’ai arrêté de me battre dans le vide depuis longtemps. j’veux juste qu’on me laisse tranquille. » qu’on me laisse sur le sol de ma salle de bain à me torturer si j’en ai envie. parce que j’crois qu’on me doit bien ça. me foutre la paix.

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Avec un peu de chance, elle arriverait à penser à autre chose en se remémorant des souvenirs heureux ? J'en savais trop rien. Peut-être même que cette idée était totalement débile pour le coup, qu'en sais-je. J'étais pas elle, je n'étais pas à sa place et je savais encore moins tout ce qu'elle pouvait ressentir en cet instant. « Quoi, comment ça se fait ? Qu'avez-vous fait de Camila ? » la taquinais-je alors, non sans cesser de l'aider à se calmer, ma main caressant sa chevelure brune. Ca me manque, ce genre de moments partagés ensemble. Elle et moi, proches et câlins, amoureux comme jamais, avec cette impression que rien ne se mettra en travers de notre chemin. Seulement, on n'était pas invincible de toute évidence, puisque nous n'étions plus ensemble. « Il parait ouais... » Oui, c'était même certain. Ca craint quand on est blessé mais quand tout va bien, c'est le meilleur des sentiments qu'on puisse ressentir. J'étais heureux avec elle et maintenant, j'étais heureux avec Louison. C'est comme ça, c'est la vie. Je soupirais cependant à ses mots, sentant qu'elle me mettait en quelque sorte à la porte. Et elle avait le droit, puisque je n'avais plus ma place à ses côtés depuis bien longtemps. Je m'étais acharné, elle m'avait repoussé et j'avais décidé de reprendre ma vie en main. « Je devrais y aller alors... » soufflais-je doucement, me redressant pour éloigner mon visage du sien, non sans caler ma tête contre le mur derrière moi. Je n'aimais pas la situation mais je n'avais pas le choix que de faire avec, m'éloigner d'elle pour éviter les moindres représailles de ma petite amie.

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après tout ce que j’ai enduré, tous les coups que j’ai pu prendre.. ouais, j’crois qu’on pouvait vraiment me foutre la paix pour une fois. j’avais pas envie d’affronter qui que ce soit, j’avais pas envie d’entendre des réprimandes. je voulais juste qu’on me laisse respirer, me détruire, peu importait ce que j’avais envie de faire en fait. j’voulais juste être la camila d’avant, celle qui était libre et qui pouvait bien faire ce que bon lui semblait pour la simple et bonne raison qu’elle se fichait de ce que les autres pouvaient avoir à dire. et j’crois que c’était frappant à quel point je pouvais détester ma vie. j’voulais pas devenir reine. j’voulais pas qu’on m’impose quoi que ce soit, je ne voulais pas non plus qu’on puisse choisir à ma place parce que j’étais assez grande pour prendre mes propres décisions. alors peut être que maintenant, j’allais arrêter de vivre selon les envies des autres mais pour moi parce que clairement, la première option de ne me réussissait pas du tout. « qui est camila ? » et ouais, c’était totalement ironique de ma part là. mais ouais, qui est-ce que j’étais ? parce que j’avais plus l’impression d’être quelqu’un et ça depuis des mois. « ouais, tu devrais. » parce que ta présence elle rime à rien. et j’sais dans le fond que t’as même pas le droit d’être là. que tu vas probablement disparaître une nouvelle fois après ça et j’en vois pas l’intérêt. ou t’es là tout le temps, ou tu dégages une bonne fois pour toute. mais j’peux plus encaisser tes aller-retour incessants. parce que tu me donnes de l’espoir pour me le retirer la seconde d’après.

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Je ne devrais pas être là, dans cette pièce. Mais je l'étais parce que j'avais besoin de prendre soin d'elle. D'être de nouveau son meilleur ami, à défaut d'être plus que ça. Mais on savait tous les deux que ce n'était pas possible. Les sentiments qu'on avait l'un pour l'autre nous empêchait d'agir correctement. Alors peut-être que ouais, il fallait qu'on s'éloigne encore mais ça faisait mal. A chaque fois j'avais mal. Mais je cachais tout, pour elle, pour moi, pour Louison. Elle ne devait pas voir à quel point m'éloigner de Camila me dévastait parce que ça conforterait ses doutes sur moi. Mais je n'avais pas envie qu'elle doute, puisque de toute évidence, c'était vers elle que je revenais vers elle à chaque fois. « La femme la plus forte que je connaisse... » soufflais-je alors doucement. Ca n'avait rien à voir avec ce qu'on disait, mais elle semblait sérieuse dans sa question et je n'avais pas pu m'empêcher de lui donner une réponse exacte. Je soupirais cependant quand elle validait mon départ imminent. « J'en ai pas envie.. » Et c'était le pire dans l'histoire. J'étais bien là, avec elle, sur mes genoux alors que je lui caressais les cheveux. J'avais l'impression de retourner quelques mois en arrière et c'était paisible, ça faisait du bien. De toute évidence, ce temps était pourtant révolu. « J'espère que les choses s'arrangeront pour toi » confiais-je alors à la jeune femme, sans pour autant arrêter mes gestes.

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alors tu sais ce que j’en fais de ton espoir ? je l’envoie valser. je sais bien que les choses ont toujours été compliquées entre nous. qu’on s’est probablement fait plus de mal que de bien mais j’arrête de faire les frais. vraiment. j’arrête parce que je ne pourrais pas continuer à supporter ça longtemps. regarde moi putain. tu vois pas l’état dans lequel je suis ? tu vois pas que j’ai déjà complètement coulé ? alors non, te voir partir puis revenir ça ne va clairement pas m’aider. ou t’es là pleinement, ou tu ne l’es pas. c’est pas au gré de tes humeurs ou quand tu te découvres un soupçon de courage que t’as le droit d’être ici. moi j’peux pas. j’peux pas me dire que demain, tu m’enverras probablement un message pour me dire que louison est devenue folle de jalousie et que l’on ne doit plus se voir. surtout parce que je sais que ce ne sera qu’une question de temps avant que tu ne reviennes une nouvelle fois. et tu vois, j’peux pas te laisser jouer avec mon coeur comme ça. t’as pas le droit de le prendre et de le maltraiter comme tu le fais depuis un an. ô, bien sûr que j’ai mes tords. j’ai jamais été toute blanche dans cette relation mais tu pourras jamais dire que tu m’as pas défoncée alors ouais, faut que t’arrêtes maintenant. sincèrement. parce que je vais réellement devenir dingue et me foutre en l’air si tu continues comme ça. « ouais » mais moi j’espère pas. j’ai arrêté d’espérer il y a bien longtemps déjà. parce que je me fiche de tout ça en fait. j’ai plus envie. et j’crois que c’est pour que tu partes que je ne te dis pas le fond de ma pensée. mais j’ai juste besoin que tu t’en ailles là. sincèrement. faut que tu t’en ailles parce que tu ne fais que rendre les choses encore plus difficile qu’elle ne le sont.

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S’il fallait bien avouer quelque chose, c’est que jamais je ne pourrais me défaire de sa personne. Camila, elle était dans ma peau, littéralement. Les tatouages que j’ai, ils sont faits pour elle merde et c’était certainement la plus belle preuve d’amour que j’aurais pu faire à quelqu’un. Mais je m’étais fait à l’idée, si on était peut-être faits pour être ensemble, ce n’était pas le moment. Preuve étant que nos fiançailles, le bébé qu’elle attendait n’étaient plus que poussière à présent. Un simple souvenir du passé. Et pour le coup, c’était triste d’y repenser alors je tentais de ne pas le faire, mais quelques fois, c’était au dessus de mes forces. J’y pensais, et j’étais nostalgique. Bien sûr que c’était normal de penser à cet enfant que j’avais conçu et qui, malheureusement, n’a jamais vu le jour. C’était sûrement pour tout un tas de ces raisons que je venais m’occuper d’elle aujourd’hui. Camila, je l’aimais de bien des façons et c’était bien pour ça que j’étais encore assis sur ce sol, à caresser ses cheveux. « Il faut que tu te reposes » soufflais-je alors, sans arrêter de caresser sa chevelure. Finalement, je décidais de me relever, la redressant par la même occasion, avant de me mettre à la porter à bout de bras. Je récupérais même la serviette par la même occasion, au cas où qu’elle se mette à saigner de nouveau de par ses blessures qu’elle s’était elle-même infligée. Le reste, ça allait tout seul. Cette suite d’hôtel, je la connaissais par cœur, de par le temps que j’avais pu y passer des années durant. Et forcément, je pouvais aller les yeux fermés dans sa chambre, où j’allais la poser sur son lit. L’envie de me coucher avec elle dans ce lit était là, irrémédiablement là. Mais non, je ne pouvais pas, je n’avais pas le droit. « Je vais te laisser… Mais s’il te plait, évite de te faire de nouveau du mal… » Que ce soit pour elle, pour ses proches. Il suffit d’une entaille un peu trop profonde et elle se vide de son sang, ce qui n’était pas envisageable.

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crois moi, j’voudrais pouvoir t’avoir dans ma vie. me réveiller à tes côtés le matin, déposer des baisers sur ta peau et voir ton sourire étirer tes lèvres à ton réveil. mais c’est pas le cas. parce qu’on a pris deux chemins opposés. parce que t’as retrouvé le bonheur ailleurs qu’à mes côtés et que visiblement, je ne peux pas lutter contre ça. alors ouais, va t’en pluton. va la retrouver elle puisque je ne suis plus celle capable de te donner ce dont tu as besoin. et j’peux plus. j’peux pas t’avoir ici. j’peux pas supporter tes mains sur ma peau, dans mes cheveux. j’peux pas encaisser tes attentions et ton envie de prendre soin de moi alors que je sais que ce n’est qu’éphémère. peut être que je suis pas aussi forte que ce que tu veux bien croire. parce que si tu regardes bien, j’ai tout abandonné. j’ai plus envie de rien. j’ai peut être même plus réellement envie de toi. et j’ai pas envie de me reposer. parce que ça veut dire me réveiller par la suite. j’voudrais le repos éternel moi. tu comprends ça ? mais j’me laisse faire quand tu me soulèves du sol par la force de tes bras et que tu me portes jusqu’à ma chambre. je bronche pas quand tu me poses sur mon matelas. j’ai l’impression d’être vidée de toutes forces de toute façon. « mh » je ferme les yeux mais je ne te promet rien. j’suis nulle pour tenir mes promesses de toute façon. et j’pourrais pas te dire que je vais éviter parce que je sais que je ne le ferais pas. je sais que je ne ferais strictement rien pour empêcher tout ça. j’ai arrêté de me battre même si ça semble inconcevable pour toi. alors je te laisse juste t’en aller, quitter cette pièce et cette suite et j’retourne à mes propres démons. comme toujours.